Le Journal d'un remplaçant

Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 16 avis)

Martin, jeune remplaçant, découvre à peine son nouveau métier de professeur que le voici catapulté en I.R : Institut de Redressement pour élèves ultra-violents.


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Martin, jeune remplaçant, découvre à peine son nouveau métier de professeur que le voici catapulté en I.R : Institut de Redressement pour élèves ultra-violents. Sa seule consigne : laissez tomber le scolaire, essayez juste d’installer une ambiance de classe. Il succède à deux professeurs qui ont craqué… Rien ne lui sera épargné à lui non plus !

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Janvier 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Journal d'un remplaçant © Delcourt 2007
Les notes
Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 16 avis)
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20/12/2006 | Ro
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'avais un excellent souvenir de cette album, que j'ai pris le temps de relire. Et la relecture a été d'autant plus plaisante que le temps à passé, que j'ai évolué et que mon avis sur l'éducation a également beaucoup évolué. Cette BD a une double lecture intéressante : tout d'abord le recrutement de Martin Vidberg en tant que professeur remplaçant dans une école spécialisée, puis une autre lecture sur l'éducation nationale et l'enseignement. Les deux étant à la fois graves et drôles. Vidberg nous conte toutes ses difficultés, ses déceptions, ses échecs. Mais la BD n'est pas qu'une longue litanie de plaintes, justement, elle est émaillée de réflexions sur l'enseignement en lui-même. Et en même temps, qui de mieux qu'un instituteur non-formé à ce qui va lui arriver pour parler des failles de l'éducation nationale ? Les pages centrales sont éclairantes dessus : après un moment particulièrement marquant, Vidberg parle de quelques points cruciaux selon lui sur son métier. Et j'avoue qu'avant lui je n'avais jamais pensé à l'importance que les professeurs ont dans la vie des jeunes enfants. Mais si je dis que la relecture m'a marquée, c'est que cette BD a aujourd'hui 17 ans. J'entends régulièrement parler d'enseignants ayant démissionné de l'éducation national, j'entends parler de postes désertés et de nouveaux déserts éducatifs. J'ai eu beaucoup de débats et de réflexions sur l'école, aussi, et je revois dans cette BD ce que notre système favorise : un remplaçant se retrouve, dans son premier jour de travail, à plaquer un élève au sol plusieurs fois. Si l'on a envie de s'insurger contre la méthode, je me demande surtout comment on peut laisser cet homme dans cette situation. Sans formation, sans préparation, ayant à peine eut un aperçu de l'enfer qu'ont vécu ces enfants. Je ne dirais rien sur la question du psychologue ou du personnel qui devrait suivre ces enfants, parce que ce n'est pas spécialement mentionné, mais j'ai été surpris à la relecture de voir le manque d'encadrement ou d'accompagnement des enfants. Et ce manque, c'est ce qui transparait dans toute la BD : manque de moyen, de formations, de personnels, de tout en fait. On pallie avec des bouts de ficelles pour que ça ne s'effondre pas et tout va bien. Il y a un échange dingue lorsqu'on fait remarquer que ça se passe mieux avec Vidberg, parce que les enfants ne sortent pas par la fenêtre comme avec son prédécesseur. Et Vidberg de répondre que ça arrive encore avec lui. La réponse est lunaire : "Oui, mais avec vous, ça se passe mieux". Comment montrer autrement le côté palliatif de tout ça ? Cette BD m'impressionne parce que ce témoignage d'il y a 14 ans montrait déjà les lacunes immenses d'un service public. Caché sous le tapis, la poussière du dysfonctionnement est révélatrice d'un fonctionnement général. Moins de moyens, plus de pressions, pas de volonté de s'installer sur la durée, compter sur la bonne volonté. Alors que depuis plusieurs années ces failles se sont généralisées dans le milieu scolaire, je constate que Vidberg apportait déjà ce message plus de dix ans auparavant. Et visiblement, ces appels répétés n'ont pas été entendus par les pouvoirs publics. J'ajouterai que la BD pose de nombreuses questions sur ce que cette école révèle d'un monde ultra-libéral, mais ce serait déjà aller plus loin que ce qu'elle offre. En tout cas, je continue de penser qu'elle soulève de très bonnes interrogations et malheureusement, un constat bien amer dont le gout semble encore plus acre aujourd'hui.

05/12/2011 (MAJ le 30/05/2024) (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Le journal d’un remplaçant peut apparaitre comme un plaidoyer en faveur de la profession d’enseignant. On voit leurs difficultés quotidiennes avec les enfants qui sont de plus en plus difficiles à éduquer. On aura même droit au cas extrême de ce remplaçant dans un institut spécialisé. Il est clair qu’on a envie de les plaindre et de les inciter à faire grève afin qu’ils gagnent encore plus de rémunération. Sauf que la situation économique du pays ne le permet pas ou plus et qu’ils sont quand même bien lotis. D’autres professions sont tout aussi difficiles avec des gens rémunérés au plus bas. Ceci dit, c’est toujours intéressant d’avoir un point de vue subjectif d’un enseignant qui va partager son expérience professionnelle au gré de ce documentaire. Le dessin est enfantin avec ces personnages qui ressemblent à Monsieur Patate. Visiblement, cela serait la marque de fabrique de cet auteur comme d’autres choisissent d’humaniser des volatiles ou des cochons.

22/06/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

On retrouve dans cet album le style graphique classique de Martin Vidberg, avec ses personnages patatoïdes. Alors que je n’avais pas été très emballé par Les Instits n'aiment pas l'école, postérieur, mais sur le même thème, j’ai trouvé ce « Journal d’un remplaçant » plutôt convainquant. Vidberg retrace ici le quotidien d’un Professeur des écoles remplaçant – c’est-à-dire lui-même. On suit donc au jour le jour sa découverte du métier, ses attentes, les questions qu’il se pose, et ses désillusions. Dans cet album, Vidberg laisse volontairement de côté les revendications, les multiples sources de mal-être qui pourtant s’expriment souvent dans les salles des maîtres ou des professeurs. C’est un choix, qui peut frustrer certains lecteurs – dont je fais partie, mais qui a aussi l’avantage de rendre peut-être plus accessible – car « dépolitisé » son témoignage. Une bonne partie de l’année – et donc de l’album, Vidberg enseigne dans une classe spécialisée. Pas préparé du tout (dans tous les sens du terme d’ailleurs) à ce qui s’avère être très rapidement très éloigné de ce qui a pu lui être enseigné dans les IUFM, il s’adapte, improvise, crée un modus operandi qui, même si ce n’est pas flagrant à ses yeux, va lui permettre de faire faire de réels progrès à ses élèves, très difficiles. On découvre donc le travail d’un enseignant, pas forcément représentatif, dans un cadre qui ne l’est pas du tout. J’ai souvent rigolé des mésaventures vécues (bagarre en classe, agressions verbales, expériences sportives maladroites), des difficultés surgissant par vagues successives. On aimerait que certains inspecteurs se posent les mêmes questions que Vidberg, pour mieux aider les élèves rassemblés dans ces classes spécialisés, et aussi les enseignants qui y sont envoyés ! Si on ne découvre pas forcément un « métier » dans sa globalité, on en sait un peu plus sur certaines de ses facettes. Et sur le travail, le questionnement de ceux qui travaillent avec nos enfants, et que tous jugent avec un certain nombre d’à priori (comme Vidberg le rappelle lui-même). Un témoignage rigolo, qui se lit très agréablement, et qui me fait passer à quatre étoiles (note réelle 3,5/5).

21/01/2015 (modifier)

Je consulte hebdomadairement le blog de Vidberg disponible sur le site du Monde, et j’apprécie son humour à propos des actualités, et de plus : je trouve qu’il a une finesse satirique lui permettant de croquer juste sans parti pris de camp, ce qui lui permet de se moquer des uns et des autres avec la même pertinence. C’est donc en confiance que je me suis lancé dans la lecture de ce petit opus consacré au merveilleux monde de l’éducation et de l’école. Le dessin est aussi clair que sur le net, nos patates sont très différentes et tout à fait lisibles (sauf quelques élèves peut être). Les décors sont sommaires mais précis, présents lorsqu’ils sont le sujet du scénario, ils se font plus discrets autrement. Le format est petit mais finalement adapté à ce style de dessin. Niveau scénario, il s’agit avec humour de décrire les événements qui vont toucher un prof remplaçant débarqué dans un établissement peu engageant. Il ne s’agit pas d’une complainte, les propos ne sont pas « calimeresques » ou politiques, mais plutôt d’une histoire vécue. J’apprécie cette façon de montrer que certains professeurs ont encore le feu sacré malgré l’environnement tout en expliquant combien tout cela peut être décourageant. Toutefois, je n’ai pas complètement accroché, oui certains passages sont drôles, mais d’autres sont trop proches de l’autobiographie et je n’ai pas pu rentrer dedans. Le tout se lit bien, est agréable, mais sûrement plus intéressant si on fait partie du « mammouth ».

24/08/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5
L'avatar du posteur Gaston

Une lecture très passionnante sur l'univers de l'enseignement dont je ne connais pas grand chose à part ce qui se passe en classe. Ça demande beaucoup plus d'organisation que je ne pensais et en particulier si on est un remplaçant. Les anecdotes que raconte Martin Vidberg sont très intéressantes et certaines sont sympathiques (les sorties de ski). N'étant pas un élève à problèmes, je découvre comment vivent ce type d'élèves et l'environnement des écoles chargées de les rééduquer. On sent que l'auteur veut surtout nous montrer les problèmes que rencontrent les professeurs à cause des enfants turbulents et de l'administration qui ne fonctionne pas très bien. C'est terriblement touchant et j'ai relu ce one-shot des dizaines de fois sans sentir de lacement. Quant au dessin, il est très sympathique

11/03/2008 (MAJ le 11/03/2008) (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Cette BD est une sorte de documentaire mélangeant le thème de l'école et de structures spécialisées. Le dessin est original et facilement identifiable, un tour de force alors que des milliers de dessinateurs ont déjà fait leurs preuves. Très simple au premier abord, il n'en reste pas moins expressif et permet la mise en avant du contenu. Le scénario est autobiographique et chronologique (une année scolaire complète). Il est difficile de raconter cette BD, l'auteur le fait à merveille. J'ai trouvé instructive et constructive sa démarche. Il ne s'agit pas d'un document de référence mais bien d'une expérience vécue. La lecture est prenante et intéressera toutes les personnes ayant un esprit d'ouverture et une curiosité positive.

06/03/2008 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
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« Quoi ? Encore une autobiographie ???!!! » « Oui mais là, c’est un gars, Martin, qui nous conte son premier poste dans l’éducation nationale en tant que remplaçant et non sa vie privée. » « Ah, mais ce n’est pas vraiment original comme thème, au cinéma par exemple, on a bien eu le droit au « Maître d’école » avec Coluche au premier rôle ! » « Tiens, c’est marrant comme comparaison parce que dans cette bd « Le journal d’un remplaçant », le personnage principal m’est apparu également un professeur sympathique. »… Mais à la différence du « maître d’école », Martin va se retrouver pratiquement dès son entrée dans l’éducation nationale dans un institut de redressement pour élèves ultra-violents et évidemment, ce n’est plus exactement la même chose… J’ai énormément apprécié le sang-froid de Martin envers ses élèves et sa façon de nous raconter ses difficiles épreuves sans pleurnicher. Et surtout, j’ai ressenti énormément de tendresse de sa part envers ses élèves alors que plus d’un d’entre nous aurait craqué. J’ai également été rassuré de voir que des jeunes vrais enseignants comme Martin -c’est-à-dire des gens qui aiment vraiment ce métier et qui l’ont fait par vocation- existent encore ! J’ai été réconforté aussi par le fait de découvrir des professeurs comme Martin qui s’investit beaucoup pour redonner, à force de patience et de respect, l’envie aux élèves, d’apprendre. Alors, bien sûr, le lecteur n’échappe pas à la critique (constructive et sans méchanceté) d’un enseignant envers l’éducation nationale. A la décharge de Martin, il faut dire qu’aussi cette administration ne lui a pas fait de cadeau en l’envoyant dans cet institut à la hâte sans le former et avec pratiquement aucun soutien de la part de ses autres collègues ou supérieurs… Bref, Martin se retrouve parfaitement isolé au sein de cet institut dans lequel il va passer pratiquement une année complète en tant que remplaçant ! Dès lors, le lecteur a droit aux réflexions, interrogations, espoirs, recherches de solutions envers le métier de Martin et envers le système scolaire qui me sont apparus tout de même très intéressants ! « La ligne claire » (cette fameuse terminologie désigne tout dessin ayant un trait fluide, encré, achevé et pratiquement sans utilisation de hachures) est le style de l’auteur, c’est un dessin qui ne m’attire pas plus que ça. Dans cet album, j’ai apprécié la simplicité de la mise en page et la fluidité de la narration. Par contre, j’ai été gêné par la représentation de certains de ses élèves que j’ai eu énormément de mal à distinguer au premier coup d’œil. Au final, « Le journal d’un remplaçant » m’est apparu comme une autobiographie intéressante sur la carrière professionnelle d’un jeune instituteur. Cette bd est très agréable à lire. « Le journal d’un remplaçant » m’a fait découvrir quelques travers du système éducatif français à propos desquels Martin nous livre des réflexions constructives et sans (grosse) dérive militante à laquelle le lecteur a souvent droit lorsqu’il lit ce genre de sujet. Note finale : 3,5/5

19/10/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Ma note est proche du 3,5/5. Je ne suis pas enseignant, je n'étais pas un élève à problèmes, du coup les soucis décrits par Martin Vidberg dans cet opus sont un peu "nouveaux" pour moi. Ceci dit, cela ne m'a pas empêché de comprendre et d'apprécier ce sympathique one shot. Parce qu'il fait montre d'une sincérité et d'une authenticité me semble-t-il sans tache, ou presque. Vidberg est devenu enseignant parce qu'il aimait l'école. Et malgré la classe difficile dont il hérite durant une grande partie de cette année scolaire, il ne perd pas ses convictions, sa foi. C'est admirable. La profession d'enseignant est très difficile, il faut vraiment être solide pour tenir, et Vidberg illustre bien cet esprit. Son dessin presque enfantin et ses personnages patatoïdes nous rendent ce récit instantanément sympathique. Un album à lire, sans aucun doute.

08/06/2007 (modifier)
Par pigou
Note: 4/5

Pratiquant un métier quasi similaire à celui de Martin Vidberg (mes élèves sont justes plus vieux) et étant confronté à des élèves aux comportements troublants (proches de l'anorexie scolaire), je ne pouvais qu'être intéressé par cet album. Mais attention, ici, Martin Vidberg nous raconte une expérience extrême de sa vie de jeune instituteur. Parachuté dans un Institut de Redressement pour enfants, celui-ci va devoir gérer 6 gamins complètement associables et inadaptés à une vie de classe "normale". L'intérêt de l'album n'est donc pas forcément graphique (bien que les dessins et les hommes patates sont finalement plutôt bien fichu), car c'est surtout le fond qui m'a intéressé. Les pensées, les doutes, les réflexions et les petits moments de joie et de peine de ce jeune professeur des écoles ont fortement résonné en moi. Le récit est plein de bon sens, pose de très bonnes questions, est réalisé avec pudeur et est par moment très poignant. C'est tout ce que j'aime. Un grand bravo pour cet album.

09/05/2007 (modifier)
Par angus
Note: 4/5

1er septembre. C’est la rentrée ! Tous les professeurs des écoles retrouvent leur classe. Tous ou presque… Martin est un remplaçant et ne sait pas encore où il enseignera demain matin ni à quel niveau. Il est finalement affecté le 14 octobre dans un institut de redressement pour élèves ultra-violents. Martin Vidberg est un jeune enseignant de 26 ans et consacre ses loisirs à la bande dessinée. Pendant une année, il fut l’instituteur d’une classe de 6 élèves extrêmement difficiles et nous raconte ici, sous forme d’un journal chronologique, cette expérience si particulière. Ils se prénomment Wesley, Rémi ou Jonas, ont entre 8 et 13 ans, sont déjà en échec scolaire et surtout, manifestent une violence excessive entre eux et envers les adultes. L’auteur nous livre sans concession son désarroi, son isolement et son impuissance face à cette situation pour laquelle il n’a reçu aucune formation. Il met en évidence les carences et la faillite d’un système éducatif qui ne parvient pas à trouver de solution adéquate sinon un profond désintérêt face aux minorités. Martin n’a que sa propre volonté et son acharnement pour parvenir, en de rares instants, à capter l’intérêt de ses élèves. Le reste du temps, tout n’est que conflits, violence et rapports de force. Côté dessin, l’auteur a choisi d’uniformiser ses personnages en « pommes de terre humanisées ». On a parfois du mal à distinguer ainsi les élèves et notamment Rémi et Jonas. Néanmoins, ce choix graphique permet au lecteur de conserver une certaine distance par rapport au récit en rendant les protagonistes plus anonymes. Martin Vidberg ajoute à l’excellente collection « Shampooing » des éditions Delcourt, dirigée par Lewis Trondheim, un très bel ouvrage.

22/03/2007 (modifier)