Le Garage hermétique (Major Fatal)

Note: 2.93/5
(2.93/5 pour 15 avis)

Le Garage hermétique, ou comment miner la bande dessinée de l'intérieur en en ébranlant les plus solides fondations, en particulier narratives. Moebius a créé un monde, un style, une école même. Un travail de déstructuration euphorique et graphiquement époustouflant.


Absurde Ecole Duperré Giraud-Moebius Les années Métal Hurlant

Le Major Grubert, grand explorateur, mais aussi homme de science, a mis au point un formidable procédé permettant de créer un véritable monde à partir de n'importe quel astéroïde de troisième zone. Un tel monde, organisé sur trois niveaux, comme un oignon et ses pelures, produit forcément en même temps que sa genèse, un charroi de population, d'entités et autres artefacts plus ou moins transcendantaux... De cette complexité socialo-spirituelle surgit bientôt le noyaux même du scénario ; une erreur malencontreuse de l'ingénieur Barnier, telle la mouche de Brasil, va provoquer le naufrage incontrôlable des forces qui se côtoyaient jusque là en bonne intelligence. La mission de reconnaissance de Samuel Mohad à bord de "Star Billiard" ayant échouée, le Major, inquiet, se rend en personne sur le monde afin de jauger les dégâts déjà commis et de rétablir l'ordre ; tandis que l'Archer, "héros de main" du major prends la protection de l'ingénieur Barnier. Mais certains ne l'entendent pas de cette oreille, les Bakalites, contrôleurs de l'espace-temps, Jerry Cornélius, envoyé du "Nagual", Sper Gossi, intronisé de nouveaux pouvoirs et le Seigneur Tar'aï, entité interne, n'ont de cesse que de participer à un complot ourdi afin de donner l'indépendance à ce monde, œuvre du Major. C'est en quelque sorte contre la révolte de son propre enfant, que le Major-Frankestein, tente d'imposer le retour à l'ordre. Mais il est trop tard, sans doute cela n'est pas une question de temps et qu'il doit en être ainsi, la prise de conscience de chaque niveau de sa subordination au Ciguri ( vaisseau du Major et de sa belle fiancée Alvina en orbite autour de la planète oignon), rend irrémédiable la fuite du Major vers notre propre univers ( oui ! le notre, celui de la terre ), après avoir réalisé un parcours des trois niveaux en profondeur. Ici, nous entrons dans la suite intitulée "L'homme du Ciguri". Le Major, qui, pour le Ciguri et son équipage est perdu dans le plan des planètes aléatoire, se retrouve en présence d'un certain Larcher, auteur d'un livre qui semble retracer de façon stupéfiante les événements survenus jusque là sur le monde fabriqué dans le plan parallèle. Il semble que ce archer soit en connexion cataleptique ( transe) avec l'univers dans lequel se produit la rébellion des niveaux. Intrigué, le Major ne s'en laisse pas moins séduire par Anne Laure au point de finir dans son lit. Au beau milieu de la nuit, nu, repus et perdu dans ses pensées, le Major assiste alors à sa rencontre avec lui-même. Le Major surréaliste en tenue d'explorateur sort d'un tableau coulissant, une porte interdimensionelle, et demande à son double paradoxal de retourner vers un autre plan afin d'échapper aux tentatives d'exterminations fomentées par le Tar'aï à son encontre. Sur le Ciguri, Damalvina est aux prise avec ses désillusions et décide de retourner sur terre, vers la Californie.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Juin 1979
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Le Garage hermétique (Major Fatal) © Les Humanoïdes Associés 1979
Les notes
Note: 2.93/5
(2.93/5 pour 15 avis)
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09/01/2002 | toce
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Par Kevin
Note: 5/5

Sadly, no one who reads the Airtight Garage in its collected form can begin to imagine how it was experienced when read a few pages a month, over a period of three years, when Giraud/Moebius was virtually unknown. It was a joyful, mind-expanding comic/poem/dream that forever made it difficult to appreciate the usual comic book fare. To say the story is confusing and the characters not well developed would be like reading Herriman's 'The Dingbat Family' and then 'Krazy Kat' in compiled form and making the same complaints. For a lover of comic art, there is the world before The Airtight Garage, and the world afterwards.

27/11/2024 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
L'avatar du posteur karibou79

Le type même de série qui ne pourra jamais faire concensus: un dessin d'exception pour un récit improvisé. Ce qu'offrait donc Métal Hurlant dans ses belles années. On y trouve des éléments du futur L'Incal, on y retrouve des ambiances de Bilal façon Mémoires d'outre-espace, on y sent les postures qu'il développera chez Marvel, c'est hyper intéressant à feuilleter, j'ai remarqué un personnage en costume singulier repiqué dans Lastman. Et il y a sans aucun doute des dizaines d'autres détails ayant sans doute inspirés nombre d'illustrateurs. Mais à lire, c'est une autre paire de manches! On pense saisir quelque chose et quelques pages après, finalement non on capte rien. C'est un délire d'auteur sous stupéfiants qui le partage avec ses lecteurs et c'est effectivement stupéfiant. Une compilation d'excercies de style offerte au grand public. En fait, ces histoires sont indigestes mais la magie opère: garage hermétique, major Grubert, le Ciguri... un univers incohérent vous ouvre ses portes pour mieux les claquer dans votre pif à votre arrivée.

26/07/2023 (modifier)
Par Charly
Note: 2/5
L'avatar du posteur Charly

Dès les premières pages, j'ai été frappé par le style artistique unique de Moebius. Ses dessins détaillés et ses paysages imaginaires sont certainement impressionnants, mais malheureusement, cela ne suffisait pas à combler mes attentes en matière de narration. L'histoire semblait être une succession de scènes et de situations décousues, sans véritable fil conducteur. Cela rendait la lecture confuse et frustrante, car je peinais à trouver un sens ou une signification globale à ce que je lisais. Les personnages, bien que visuellement intéressants, manquaient de développement et de profondeur. J'aurais aimé en savoir plus sur leur motivation et leurs émotions, mais ils semblaient plutôt être des marionnettes évoluant dans un monde étrange et imprévisible. Cette absence de connexion émotionnelle avec les personnages a rendu difficile pour moi de m'investir pleinement dans l'histoire. De plus, le manque de clarté dans la structure narrative m'a laissé perplexe. Les transitions entre les scènes étaient abruptes et confuses, ce qui rendait la progression de l'histoire difficile à suivre. J'aurais souhaité une meilleure cohésion entre les différents éléments de l'intrigue afin de me sentir pleinement immergé dans l'univers créé par l'auteur. Malgré ces critiques, je dois reconnaître l'aspect novateur du Garage Hermétique au moment de sa publication. Moebius a clairement repoussé les limites de la bande dessinée traditionnelle en proposant un récit expérimental et visuellement saisissant. Il a exploré des thèmes de science-fiction et d'humour avec une approche unique qui a influencé de nombreux artistes par la suite.

04/06/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Depuis que j'entendais parler de ce Major Fatal, j'ai fini par y arriver, non sans réticence, grâce au prêt des 2 albums, mais Dieu que c'est chiant ! Moi qui suis un adepte des récits linéaires, j'ai eu beaucoup de mal avec cette histoire, je crois n'y avoir pas compris grand chose, je n'accroche pas du tout et je ne peux pas rentrer dans ce type de délire. C'est un feuilleton improvisé que Moebius a imaginé pendant 3 ans dans les pages de Métal Hurlant en y insérant de multiples références, au gré de péripéties capricieuses et chaotiques, avec un univers qui y prend forme et où une certaine poétique se développe, son major Grubert, perpétuellement coiffé de son casque à pointe, s'y promène d'un univers à l'autre. Il n'y a donc pas que le garage qui est hermétique, je le suis totalement à ce genre de Bd avec laquelle je ne prend aucun plaisir de lecture, le seul intérêt est que j'y apprécie le dessin de Moebius, son fameux graphisme "à la Moebius" fondé sur le point et la hachure, encore que je le préfère nettement sous son nom de Giraud dans Blueberry évidemment, de même qu'on décèle dans ce récit quelques éléments qu'on retrouvera dans L'Incal, même si je ne suis pas assez familier et connaisseur de ces univers. Certes c'est sans doute un mélange de fiction, de poésie et de merveilleux, mais ce n'est pas pour moi, et d'ailleurs, le premier album m'a tellement saoulé que je n'ai même pas pris la peine de lire le second, je l'ai juste parcouru, mais j'avais ma dose.

23/02/2020 (modifier)
Par Pierig
Note: 2/5
L'avatar du posteur Pierig

J’avoue n’avoir pas pu aller jusqu’au bout de ma lecture. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le titre n’est pas galvaudé. Car, si j’ai réussi à rentrer dans le récit (enfin, le pensais-je), j’ai abandonné face à tant de circonvolutions. C’est un vrai labyrinthe sans queue ni tête (mais avec des niveaux). Pourtant, on sent clairement que Moebius s’amuse … mais il ne m’a pas emmené dans son délire.

11/02/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

C'est un brin foutraque, et pour cause. A l'origine cette histoire qui ne devait pas en être une sortait épisodiquement dans Métal Hurlant, bien évidemment cela se sent dans l'histoire complète mais on y trouve tout de même des choses passionnantes. Dans certaines planches nous voyons déjà un univers très proche de ce qu'il y aura plus tard dans L'Incal. Alors bien sur il ne faut pas chercher ici de logique narrative, disons qu'il s'agit d'un délire d'auteur mais au bon sens du terme qui nous permet d'admirer le travail de Moebius. Sans doute pas la première œuvre à conseillé pour un néophyte, mais elle ravira les fans.

11/03/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Bon, ben voilà bien le genre d’œuvre qui ne mène pas au consensus, c’est sûr, et qui doit autant enthousiasmer les thuriféraires que déchaîner les critiques. Au départ petites histoires de quelques planches publiées dans Métal Hurlant, le côté grandement improvisé ressort encore plus quand on les lit d’un trait en album. On est proche ici d’une certaine écriture automatique quasi surréaliste qui peut clairement rebuter ceux qui cherchent une histoire construite, linéaire, classique. Ça part un peu dans tous les sens, et Moebius essaye tant bien que mal de créer du lien entre ces histoires et les personnages qui les habitent. C’est un peu foutraque, tout n’est pas expliqué et ne s’explique pas, mais j’ai été accroché par l’univers créé par Moebius. Un univers parfois proche par le dessin ou certains thèmes de celui que développait à l’époque Bilal. Un univers marqué par les années 1970 – sans que ce soit forcément « daté ». Si ça l’est, ce n’est en tout cas pas périmé ! Le dessin est évidemment éloigné de celui de son double Giraud (même si les premières planches et certaines ensuite se déroulent dans un univers western), et alterne un trait gras et volontairement imprécis avec un dessin ultra précis et réaliste. Apparaissent donc tous les thèmes et styles moebiusiens, y compris les super-héros des comics américains (l’Archer entre autres). A noter qu’en chapeau de la plupart des petites histoires, un bandeau plus ou moins important prétend faire office de résumé, de manière plus ou moins loufoque et humoristique. Il est vrai que résumer ces aventures se révèle impossible et n’est même pas souhaitable. Une sorte de recueil de poèmes visuels, un recueil de ce que l’imagination foisonnante d’un grand auteur pouvait produire, lorsqu’elle s’éloignait des grands espaces de l’Ouest américain. Note réelle 3,5/5.

03/12/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai enfin pu lire cette série qui m'intéressait grâce à la réédition de 2012. Le personnage du Major, que je crois avoir déjà vu dans une autre série de Moebius, me semblait intéressant et je voulais lire ses aventures. Le dessin de Moebius est toujours aussi imaginatif et son scénario l'est aussi. Je ne savais jamais ce qui allait se passer et plusieurs idées sont très bonnes. Malheureusement, le fait que cela manque de structure a fait en sorte que parfois je ne comprenais pas trop ce qui se passait et ça fait baisser ma note de 4 à 3.

09/02/2014 (modifier)
Par Telechamp
Note: 2/5

Cette BD est parue dans les débuts de Métal Hurlant. Ce sont des suites de planches qui montrent le style de Moebius, il n'y a que très peu de dialogues, le tout se suit, mais je n'accroche pas autant que Arzach ou The Long Tomorrow, toujours de Moebius. C'est vrai que les dessins et les planches sont vraiment biens ! Mais c'est dommage, je n'arrive pas tellement à comprendre Moebius dans ce "Garage hermétique". Le tout peut être rebutant et saoulant à la longue, dommage, je m'attendais à mieux de Moebius, et bien c'est raté !

15/10/2008 (modifier)
Par Kalish
Note: 2/5

Bon, premier contact avec Moebius, enfin c’est ce que je croyais puisque je viens d’apprendre que cet auteur n’est autre que Jean Giraud sous sa forme délirante. Le garage hermétique ; c’est rien de le dire, il est incroyablement difficile de rentrer dans cette histoire (enfin quand je dis histoire...). En gros on a là une succession de doubles planches parues dans Métal Hurlant et qui se suivent plus ou moins. Le principal intérêt de ce recueil est de découvrir les différents styles de son auteur, et c’est vrai que graphiquement c’est époustouflant. Après il n’y a pas beaucoup plus à tirer de ce gros non-sens, si ce n’est une sorte de témoignage du temps où les auteurs étaient livrés à eux-mêmes et pouvaient faire ce qui leur passaient par la tête, un peu à la Gotlib. Mais à moins d’être un fan incontesté ce sera juste à lire et encore... à feuilleter.

16/10/2007 (modifier)