Panier de singe
Angoulême 2007 : album essentiel label "Révélation". Un an après Safari Monseigneur, Florent Ruppert & Jérôme Mulot publient à l'Association ce second livre composé d'histoires courtes (dont certaines ont été vues dans Ferraille).
Angoulême : récapitulatif des séries primées Ciboulette Les petits éditeurs indépendants OuBaPo Photo et dessin
Un an après "Safari Monseigneur", Florent Ruppert & Jérôme Mulot publient à l'Association ce second livre composé d'histoires courtes (dont certaines ont été vues dans Ferraille). Entre compositions photographiques à base de prostituées mutilées et scènes de zoophilie nocturnes, ce livre ravira les âmes sensibles de tous bords. Il satisfaira aussi les amateurs d'OuBaPo et de jeux graphiques, le livre comportant diverses stéréoscopies et autres phenakistoscopes. Un livre qui confirme l'importance de ce duo d'auteurs au sein de la nouvelle génération. (Texte : BDParadisio)
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Date de parution | Août 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est un album déconcertant, du moins qui peut laisser sur le côté pas mal de lecteurs, du fait de sa (dé)construction, du caractère souvent décousus des petites histoires qui le composent, mais aussi du fait de la superficialité, du côté branleur de la plupart des personnages de ces historiettes. Mais aussi parce que les auteurs ont parsemé cet album de montages, de jeux visuels, faisant appel à une forte concentration du lecteur, pour « décoder » les images et suivre le déroulé de certaines intrigues. Passionné par l’Oubapo, j’attendais sans doute davantage du travail de ce duo, et je ressors un chouia frustré de ma lecture. Si l’équipée débile des deux branquignols amateurs de zoophilie dans un zoo – qui sert de fil rouge aux autres histoires qui ne sont pas liées entre elles – est plutôt amusante, si certaines histoires sont elles aussi réussies et drôles (les touristes racistes et beaufs au sommet des pyramides d’Egypte), si j’ai bien aimé certains « portraitistes » (au dessin et au ton proche de ce que peut faire Benoit Preteseille), j’ai trouvé l’ensemble un peu décevant. De plus, certaines planches sont dures à lire, avec des cases et des dessins très petits, et une police elle aussi trop fine pour faciliter la lecture. Au final, nous avons là une curiosité déroutante, originale c’est sûr, mais qui nécessite concentration et réflexion, sans toujours offrir en contrepartie un plaisir de lecture suffisant à mon goût. A emprunter, à l’occasion. Et en tout cas à feuilleter avant d’envisager l’achat.
Décidément, je n'accroche pas à l'humour du duo Ruppert et Mulot. Ma première découverte de leur univers très particulier avec Safari Monseigneur il y a quelques années m'avait fortement rebuté. Depuis je m'y suis fait un peu, avec des hauts comme notamment La Maison Close, excellent collectif orchestré par eux, et des bas comme Irène et les clochards, mais je n'arrive toujours pas à trouver drôle leur humour bien à eux. Je salue pourtant leur originalité. Que ce soit dans le ton mais aussi pour cet ouvrage dans la narration, avec quelques expériences oubapiennes assez notables, il y a une vraie personnalité et une approche surprenante de la BD et de l'humour. Mais je n'aime pas. Pourtant un mélange d'absurde, d'humour noir et de politiquement incorrect aurait pu me plaire, ce sont trois styles d'humour auxquels j'accroche. Mais il y a ici une dose de malsain qui me refroidit complètement. Les gags volontairement choquants ne sont pas l'un des meilleurs moyens de me faire rire. Il y a en outre une ambiance et un état d'esprit dans cet ouvrage et dans les dialogues et comportements des personnages que je n'aime pas. Ce n'est pas ma came.
C'est dommage, cette BD n'était pas loin du 5/5. Je me suis pris une grande claque quand j'ai lu cette œuvre. Je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi drôle. Je me suis vraiment marré en lisant certaines histoires. Histoires qui sont très surprenantes, assez déjantées, totalement loufoques et un peu absurdes. Franchement j'ai aimé, pas mal des techniques "OuBapiènne", tout comme l'intrigue principale (un reportage sur la zoophilie, dans un zoo), les personnages (tous plus cons les uns que les autres, mais aussi loufoques). Et puis, j'ai aimé le dessin, fin et soigné, un peu jeté et pas toujours précis : mais c'est joli. Mais arrivé à la deuxième moitié de l'album, j'ai été un peu frustré. Un peu frustré de ne pas voir les images se détacher des stéréoscopes même en louchant 10 minutes sur chacun d'eux. Frustré de ne pas trouver la lettre oubliée dans le titre de l'histoire en langage des signes. Frustré de ne pas comprendre l'histoire du poisson (seul histoire que je n'ai pas aimée). Puis enfin frustré, à la fin de l'album et après avoir photocopié les images à décrypter (qui étaient cryptées car elles représentaient, soi disant des images de "porno animalier", ce qui n'est pas le cas, elles sont justes érotiques : on y voit un couple faire l'amour, non pas avec, mais sur un éléphant), frustré, je disais donc, d'avoir tant galéré à les décrypter, pour juste deviner ce que représentaient les dessins dont le cryptage n'était pas nécessaire à mes yeux. L'accumulation de ces frustrations me font retirer un point à cette BD, mais sinon, c'est une excellente BD, très drôle que je conseille. En bonus : (les phénakistiscope animés) : http://www.succursale.org/phenakistiscopedamour/ http://www.succursale.org/phenakistiscopedebal/ Les images cryptées : http://www.succursale.org/decryptage/
Je trouvais Safari Monseigneur original mais avec "Panier de singe" on passe plusieurs crans au dessus. Techniquement, on est vraiment dans l'oubapo. C'est expérimental voir déconcertant tant c'est innovant. Le dessin est toujours du même style. Il y a beaucoup d'histoires mais avec des liens redondants. Les auteurs ne semblent pas s'être mis de limites pour cette BD. Je pense qu'il cherche à faire réagir les lecteurs sur le fond et la forme. Et pour ça, ils font dans le non conventionnel et le trash. L'insolence est reine dans les propos, les personnages sont souvent des "branleurs". Le résultat est à mon goût. J'ai adoré les histoires avec les portraitistes. L'ensemble est dense et demandera plusieurs lectures pour bien comprendre le contenu. Ces auteurs sont à suivre de très prêt. Ils semblent être en avance sur leur temps. Il est a remarqué que pour les besoins des expériences oubapiennes et surtout pour les résultats visuels, il y a un site à visiter.
Panier de singe est une bd inclassable, une oeuvre qui repousse les limites du neuvième art. Les très originaux auteurs ont su, par l'intermédiaire de plusieurs courts récits, créer une ambiance particulièrement... bizarre. A l'issue de la lecture, on ne sait pas trop quoi en penser ; certains crieront au génie, argumentant sur la structure même de l'album, d'autres pourront dire que c'est un grand n'importe quoi... En tout cas, le livre ne laisse pas indifférent et, à l'instar de films de certains réalisateurs qui exploitent d'autres pistes de travail que les bons vieux codes du cinéma traditionnel, la bd fait parler d'elle de part son côté unique en son genre. Cette oeuvre est donc très intéressante dans la mesure où l'on se range d'un côté, on aime ou on déteste, mais on choisit d'apprécier ou pas l'humour plus que noir, les dialogues crus et le dessin quasi expérimental. Et puis, finalement n’est-ce pas le but de toute création artistique que de dérouter le spectateur ? De lui demander de faire un effort pour pénétrer dans son univers ? De l'aduler ou de la haïr ? Moi j'ai fait mon choix : c'est nouveau, fort et donc très bon. Peut-être un futur classique du genre ? (Mais de quel genre ?) Comme vous pouvez le voir, l'album suscite moultes interrogations...
Ce livre m’a laissé légèrement perplexe. Je ne suis pas un fanatique de ces travaux au caractère éminemment expérimental. De plus, cet ouvrage se caractérise par la quasi-absence de narration. J’ai donc un avis assez mitigé sur le travail des deux auteurs Ruppert et Mulot. Si la trame principale suit la destinée de deux reporters-photographes qui essaient de filmer des actes zoophiles au jardin des plantes, celle-ci est encadrée par un certain nombre de séquences traitant de sujets relativement sordides servis par des dessins plutôt neutres. Toutes ces séquences ont toutes pour mobiles l’utilisation voire l’exploitation du médium bande dessinée dans un style très oubapien. Certaines expérimentations m’ont bien plu, comme celle de la provocation dans un saloon, dont les images principales sont reprises dans un stéréoscope formant un cube. Mais, je trouve que les thèmes abordés sont parfois assez limite, que ce soit la « partouze des mutilés », dont l’intérêt vient du traitement en phénakistiscope (idée d’un disque qui reproduit une série d’images) ; ou encore la mutilation des prostitués, dernière horreur du livre. Donc, c’est plutôt réussi en terme d’originalité, mais à réserver à ceux qui sont adeptes de ce genre d’expérimentation.
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