Barney et la note bleue

Note: 2.29/5
(2.29/5 pour 7 avis)

Grandeur et déchéance d'un musicien de jazz de génie hanté par l'amour.


Jazz Les années (A SUIVRE) Musique

Philippe Paringaux semble avoir puisé dans la matière même de la musique, à fleur de peau, pour raconter en chroniqueur scrupuleux cette très touchante histoire d'un destin artistique brisé. Loustal, fidèle à sa manière elliptique, donne à coup d'images muettes et limpides une très brillante interprétation de cette légende moderne. Barney et la note bleue reste une oeuvre inclassable, servie par le graphisme stylisé de Loustal et les dialogues ciselés, « littéraires » de Philippe Paringaux. Ces deux auteurs, à l'époque encore en devenir, retracent la carrière, puis la descente aux enfers du jazzman Barney Willen...Une adaptation fort Libre, le musicien découvrant cette biographie romancée plusieurs années après sa publication dans A Suivre, en 1985.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1987
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Barney et la note bleue © Casterman 1987
Les notes
Note: 2.29/5
(2.29/5 pour 7 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

08/01/2007 | Ro
Modifier


Par Solo
Note: 3/5
L'avatar du posteur Solo

"Pas mal" sans en connaître le saxophoniste en question. Une belle ambiance graphique pour un récit assez morne, qui se laisse lire néanmoins. C'est un roman illustré plus qu'une BD, faut aimer. On croit lire une biographie sur Barney Wilen de son vivant jusqu'à sa mort, alors que la BD parait en 1985 et que le musicien mourra en 1996. Aussi Barney ne semblait pas informé de ce travail puisqu'il aura rencontré les auteurs après la parution de cette BD... À sa place, je ne sais pas si j'aurais apprécié la manière dont son avenir a été écrit. Mais lui y a trouvé un regain de motivation pour relancer sa carrière, en commençant par créer une bande originale qu'il nommera "La Note Bleue". Très étonnant tout ça! Bref, ce que j'ai aimé essentiellement c'est le dessin et les couleurs. Le rendu graphique me plaît beaucoup. Pas de bulle dans notre champ de vision donc on a droit à de "petits tableaux" envoûtants et une ambiance chaude. La place de la musique est en fait assez discrète aussi bien dans le dessin que dans le récit. Ça n'atteint pas l'harmonie comme dans Love in Vain, ce chef d'œuvre. La narration est bien construite mais elle peine à m'accrocher. Se dégage comme une monotonie sur tout le récit. Le fait d'avoir quelques courts dialogues à l'intérieur même du texte narratif est regrettable. J'aurais aimé avoir un effet de vases communicants plus clair entre l'écriture et le dessin, surtout quand on parle de musique. Encore une fois, je vous invite à lire Love in Vain pour comparer. Je bloque enfin sur l'angle d'approche (voir paragraphe 1). C'est une biographie mais on ne raconte pas vraiment sa vie. On l'invente sans savoir trop quand. Les auteurs choisissent d'orienter le récit vers la psychologie et d'exagérer l'image meurtrie du musicien, plutôt que de suivre son parcours. Par exemple, il a passé 2 ans de sa vie en Afrique avec un groupe de musiciens, mais la BD ne précise rien a ce sujet. C'est un choix original mais j'aurais aimé autre chose. Cette fois je pense qu'il faut quand même aimer l'artiste pour que la subjectivité l'emporte sur le reste. Entre le thème, le jazz, la façon de raconter... j'aime pas dire ça mais bon: y a quelque chose d'un peu boboïsant. Ça reste un moment agréable et le dessin vaut le détour.

27/03/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Moi qui ai souvent du mal avec le dessin de Loustal, eh bien ici, je l’ai plutôt bien aimé, l’ayant trouvé à la fois simple et beau, et tout à fait raccord avec l’histoire. L’histoire donc, narrée par Paringaux, comme presque toujours lorsqu’il travaille avec Loustal, au style indirect, le récit étant placé sous les cases, avec un texte relativement abondant et « littéraire ». Cette histoire n’est pas des plus originales, mais se laisse lire. C’est la descente aux enfers d’un joueur de jazz aussi doué que « torturé », très malheureux en amour, tombant dans l’oubli, la déchéance et la drogue, avec une fin très glauque. Cela joue sur les clichés attachés aux musiciens de jazz ou de blues – un disque a d’ailleurs semble-t-il été enregistré et était sorti en même temps que l’album (une composition originale de Barney Wilen). Les amateurs du genre y retrouveront certains poncifs, les autres n’accrocheront sans doute pas. La construction de l’intrigue peut aussi gêner certains, des flash-backs s’intercalant dans l’histoire de façon pas toujours très claire. Bien fichu mais manquant d’originalité, cet album mérite quand même un petit coup d’œil et un emprunt.

26/06/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Paringaux écrit un scénario documenté et littéraire, fondé sur la nostalgie du jazz, librement inspiré par l'errance douloureuse de son personnage principal Barney Wilen, célèbre notamment pour son interprétation de Besame Mucho. C'est donc à la fois l'histoire d'un certain type de musique correspondant à une ambiance noctambulo-mélancolique, et l'histoire d'un gars dont la fuite en avant s'aggrave à cause de sa dérive accélérée vers la drogue. Cette lente descente aux enfers est illustrée avec conviction et sensibilité par Loustal. Mais en règle générale, je n'aime guère les dégradations psychologiques humaines, les personnages qui se détruisent consciemment ou inconsciemment, les histoires de quête sans but etc... tout ça m'ennuie prodigieusement. Si j'ai lu ce récit, c'était surtout pour lire une Bd de Loustal, auteur dont je n'ai jamais trop aimé le dessin. Quand la bande était diffusée dans A Suivre en 1985 et 86, je ne la lisais pas, rebuté par ce graphisme. Ses autres récits publiés un peu après dans L'Echo des Savanes m'ont permis d'approcher un peu mieux son univers graphique qui avait légèrement évolué. C'est un auteur qui sait restituer une atmosphère et qui recherche le plus souvent un ton littéraire avec une touche élégante de détachement ou de désabusement due à sa technique d'images fixes et muettes, très représentatives de l'art pictural, sous lesquelles il aligne un texte récitatif. Donc ici, il est fort bien servi par la qualité littéraire de Paringaux, mais c'est beaucoup trop dense, les personnages semblent statufiés, et la déchéance de Barney n'étant pas un sujet apte à m'emballer, je dois dire que je n'ai pas trop aimé, sans toutefois regretter véritablement ma lecture, au moins je suis fixé sur ces auteurs..

15/04/2015 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue Boy

Les auteurs se sont très librement inspirés de la vie du musicien de jazz Barney Wilen pour produire une œuvre âpre et contemplative, agrémentée des somptueux dessins de Loustal (dont l’atmosphère rappelle souvent les peintures de Hopper) et des textes soignés de Paringaux. N’étant pas particulièrement fan de jazz, j’ai apprécié l’histoire tragique de ce musicien écorché vif, dont les penchants incontrôlables pour les femmes, l’alcool et la drogue finirent par se retourner contre lui. Une œuvre aux accents très cinématographiques (comme tout ce que fait Loustal) même si l’émotion me semble atténuée en raison peut-être d’un dessin qui a les défauts de ses qualités, l’esthétisme très poussé occultant l’empathie qu’on pourrait ressentir vis-à-vis des personnages. De la même façon, si Loustal manie les couleurs avec brio, les visages évoquent davantage des statues aux traits plutôt inexpressifs. Quant à la narration, qui met texte et illustrations sur un pied d’égalité, sans aucune bulle, elle pourra en dérouter plus d’un. Cela pourra marcher à la seule condition de se laisser aller… En bref, agréable à lire mais pas indispensable.

03/01/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 1/5
L'avatar du posteur Erik

Le problème de cette bd est véritablement la narration. D'emblée, elle est très pesante voir atrocement assomante. J'ai eu du mal à tourner les pages car cela s'amplifie dans un style romanesque pompeux. Du coup, on décroche vite de l'histoire de ce musicien névrosé. L'absence de bulle et des dessins tout juste corrects achèvent complètement l'ensemble qui en pâtit. On peut passer allègrement à côté. C'est un piètre hommage au jazzman. On espérait mieux, beaucoup mieux...

21/11/2007 (MAJ le 23/04/2008) (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 2/5

L'histoire ?... c'est celle d'un saxophoniste de jass professionnel. J'ai ici eu affaire à ce que j'appelle une "bd narrative" avec le texte explicatif et/ou dialogues sous les cases. J'aime plus trop. Ca m'avait bien plu du temps des premiers Timour et autres "Epervier Bleu", mais ce style -bel effort pour le renouveler quand même- ne m'interpelle plus. Néanmoins, je reconnais cette belle complémentarité entre les deux auteurs. Paringaux, scénariste, met en avant la description d'une situation par rapport au textuel et Loustal propose de belles illustrations avec le souci du détail qu'on lui connaît (bien que son style ne soit pas ma tasse de thé). Seulement voilà, j'arrive toujours pas à me décider : est-ce une BD ou un roman que l'on a illustré ?... Dubitatif je suis. Alors, cette vie de Barney ?... ben, une belle histoire composée surtout d'ambiances mais pour laquelle -avis personnel- je n'ai pas ressenti d'atomes crochus.

02/09/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai cru un moment que cette BD allait peut-être être ma préférée du tandem Loustal-Paringuaux, auteurs qui autrement ne m'ont jamais tellement plu, mais sa narration ne me convient finalement vraiment pas. Si j'ai cru qu'elle allait me plaire, c'est parce que pour une fois, j'ai bien apprécié le dessin de Loustal. Il est si typé avec des personnages assez figés que d'ordinaire j'y suis très réticent. Mais j'ai été séduit par les décors et la belle colorisation à l'aquarelle de cet album. Certaines planches sont vraiment très jolies. Même si je n'aime toujours pas vraiment ses personnages. J'ai aussi été convaincu par l'ambiance car elle ressort d'assez belle manière de cet album. Ambiance jazz, avec un imaginaire empli d'odeurs de vieilles cigarettes, de vertiges alcooliques, de musique lancinante et de langueur mélancolique. Il ne restait plus qu'au récit à me convaincre. Et c'est bien là que cela pêche à mes yeux. Car outre le fait que ce type d'histoire d'amour torturé, de personnage complexe qui fuit sans arrêt ses responsabilités, de musique qui envoûte les personnages mais pas le lecteur, ne soit pas tellement à mon goût, la narration est vraiment problématique. Les chapitres s'enchaînent de manière assez décousue, et certains sont des flash-backs tandis que les autres se suivent plus ou moins. Les ellipses et les sous-entendus y sont en plus nombreux. Et il m'a fallu passer en revue l'album au moins 3 fois après lecture pour réussir à déchiffrer ce qui était flash-back, ce qui ne l'était pas, ce qui se passait à quel moment. C'est quelque chose que je trouve très pénible car j'aime au moins réussir à me faire une idée sur une histoire dès la première lecture, pas me retrouver dans un flou complet à ne pas savoir ce que je lis, à essayer de deviner si ce que je lis a eu lieu avant ce que j'ai lu avant, après, et s'il y a un lien de cause à effet. Au final, une thématique qui n'est pas ma tasse de thé et une narration chronologique complètement confuse à mes yeux fait que je n'ai guère apprécié cette BD qui ne manquait pourtant pas de qualités.

08/01/2007 (modifier)