Typhaon
Éléonore, jeune rescapée, raconte son périple.
Casterman : Un monde Vieux gréements
Le récit s’ouvre sur une scène de sauvetage en haute mer : une jeune femme est récupérée, évanouie dans un canot, par l’équipage d’un vaisseau et ramenée à bord. Après avoir repris conscience, Eléonore essaie de comprendre où elle se trouve et qui peuvent être ces marins aux allures mystérieuses qui l’ont recueillie. Elle décide de raconter son histoire au second et on se trouve alors pris dans deux séries de flash-backs, interrompues par une scène de violente tempête. On apprendra la tragédie qu’a traversée la jeune femme…
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Date de parution | Septembre 2000 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
C’est une lecture sympathique, qui joue sur le fantastique, mais sans en abuser, qui prend le temps de distiller des indices, qui sont autant de montées de tension, tout en ne donnant pas au final de réelle solution à l’énigme qui entoure les événements auxquels nous sommes conviés, dans la mer des Sargasses. Il y a un réel contraste entre la lenteur, la quasi douceur avec laquelle s’installe le mystère, et la dure réalité qu’il enveloppe. C’est une tragédie, dans laquelle la fatalité s’impose. Ainsi Éléonore porte-t-elle malheur à ceux qui s’attachent à elle, ainsi les marins du Typhaon errent-ils sans fin sans pouvoir échapper à un destin funeste, malgré leur volonté « d’en finir » (lorsqu’ils se ruent à pleine vitesse sur les tempêtes par exemple). Une histoire presque vide (ce n’est pas ici une critique), qui vaut avant tout pour l’ambiance qui s’y développe. Quant au dessin de Sorel, il est vraiment très beau (seuls quelques visages m’ont paru moins réussis), avec de superbes planches marines : il arrive très bien à rendre la beauté et la sourde menace de la mer, et la fatalité qui masque les visages des marins du Typhaon. Là aussi ce sont les plans généraux qui priment et qui, avec une colorisation souvent très sombre, complètent l’intrigue en conférant à l’ambiance la primauté sur l’histoire elle-même.
Si ça n'est pas une sorte d'hommage à A.E. Poe et Lovecraft c'est que j'ai pas tout compris.Il y a dans cette BD une puissance assez impressionnante ou le récit et le dessin s'entremêle de sorte que l'on est pris par l'atmosphère. Le récit s'articule autour de deux flashbacks, l'un expliquant le présence sur le bateau de cette jeune biologiste, l'autre sur la nature de se qui motive l'équipage. Au dessin G. Sorel, je l'avais découvert il y a longtemps sur L'Ile des morts et je dois avouer qu'il n'a pas son pareil pour retranscrire des ambiances fantastiques, oppressantes voir malsaines. Ici il dépeint à merveille ce navire à la recherche de l'ultime tempête sur lequel les marins semblent effectivement errer. Les visages qu'il dessine ont l'expression parfaite de ces hommes accablés par le destin ou la malédiction qu'ils vivent. Le scénario est habilement construit qui nous distille les informations au compte goutte. Son défaut cependant est peut être qu'il tire un peu en longueur, de même j'aurais souhaité une fin moins mélodramatique, ce qui ne veut pas dire un happy end, mais quelques explications sur l'origine du mal qui frappe le Typhaon. Finalement ce récit n'aurait il pas gagner à s'ancrer dans un genre plus fantastique? A lire.
Les récits marins sont en général passionnants parce que souvent chargés d'un imaginaire lié aux romans de Jules Verne, Herman Melville ou Joseph Conrad ; c'est ce qui m'attire dans cet univers, une sorte de mystère qui tourne autour des légendes, des naufragés, des malédictions de marins et de tous les trucs qui portent malheur sur un bateau. J'ai retrouvé un peu tout ça dans ce diptyque qui installe immédiatement une ambiance accablante, angoissante, où perce l'étrangeté. On voit dans une case un livre tomber par terre dans la cabine du lieutenant : il s'agit de "Aventures d'Arthur Gordon Pym", célèbre roman d'Edgar Poe, peut-être le plus trouble qu'il ait écrit et qui ici devient une référence qui s'impose de façon excellente, car ce roman a de nombreux point communs avec cette Bd. C'est un récit marin où Poe donne libre cours à une mystification désespérée où la prosaïque réalité est voilée mais présente. Dans "Typhaon", c'est l'inverse, c'est la partie réelle qui domine où le fantastique reste voilé mais réel. Cette histoire s'aventure aux confins inexplorés ou aux profondeurs extrêmes de l'esprit humain, racontée comme s'il s'agissait d'une simple histoire de marins, ce n'est pas un décalque du Gordon Pym de Poe mais presque. Si bien que je ne savais plus sur quel pied danser, ce qui explique que la fin m'a décontenancé, et je ne suis pas sûr de l'avoir vraiment comprise. Je reste persuadé que toutes les clés n'ont pas été données correctement dans cette aventure. Le dessin de Sorel accentue évidemment ce sentiment d'oppression et d'atmosphère mystérieuse, avec des images très belles et une mise en page à grandes cases, c'est un style qui est en parfaite adéquation avec le sujet.
J’aime les scénarios de Dieter du fait qu’ils offrent souvent de beaux profils humains. C’est encore le cas ici, avec deux personnages principaux torturés et à la sensibilité palpable, sans oublier plusieurs seconds rôles attachants. J’aime les univers marins, et ce récit s’avère être un classique du genre puisqu’il est question de navire fantôme, de mer des Sargasses, de pieuvre gigantesque, et de tempêtes. L’histoire est bien construite et l’univers bien exploité. J’aime les récits d’ambiance et celui-ci suinte justement d’une atmosphère pour le moins oppressante. Le climat étrange du début du récit est très réussi et convient parfaitement à cette intrigue. Bon, c’est sûr que l’action n’est pas vraiment au rendez-vous, mais les péripéties ne sont pas absentes pour la cause, et l’on a droit à l’une ou l’autre scène de tempête (logique, me direz-vous, avec pareil nom de série). J’aime l’originalité, et la petite touche provient ici de la profession de l’héroïne, biologiste projetée dans un univers dévoré par le paranormal et les superstitions. La confrontation entre ces deux visions du monde, entre ces deux façons d’appréhender le mystère permet de densifier le récit, tout en étant un moteur de l’intrigue. J’aime les récits à la première personne, tant ceux-ci ont la capacité de totalement me plonger dans un univers. Surtout s’ils sont bien écrits. Et c’est le cas présentement. J’aime les dessins réalistes précis et riches de détails. Et, si celui de Sorel n’est pas le plus lisible que je connaisse, il n’en demeure pas moins d’un très bon niveau. L’histoire se déroule régulièrement dans des univers sombres mais cela n’empêche pas l’artiste de nous gratifier de planches d’une honnête richesse. Cependant, la force de ce dessin réside avant toutes choses dans sa capacité à rendre des ambiances, un atout qui cadre parfaitement avec les besoins de ce récit. Par conséquent, il ne peut en être autrement, j’aime Typhaon.
Guillaume Sorel a un talent fou acquis au cours de sa carrière. A ce stade, il excelle à tous les points de vue ; style, proportions, mise en scène, colorisation… Ce qui n’a pas été toujours le cas si l’on regarde L'Ile des morts. Ici, c’est vraiment grandiose tout en gardant une lisibilité très fluide. Le scénario m’a bien intrigué, le lecteur a le point de vue d’Eléonore, étrangère à ce navire mystérieux. Donc les questions restent parfois sans réponse et on est bien tenus en haleine. Les informations sont ensuite distillées lentement et on commence à comprendre le pourquoi du comment. Malheureusement, j’ai été déçu par la fin ; on n’apprend finalement pas d’où vient réellement la malédiction qui pèse sur ce voilier.
Eléonore-Vernon-le Typhaon. Deux personnes et un trois-mats autour desquels s’articule cette série. Une série qui m’a un peu troublé car j’ai ressenti cette curieuse impression de ne pas avoir de repères à sa lecture. C’est vrai, il y a le bateau MAIS : d’où vient-il ?… vers où vogue-t-il ?… sur quelle mer ou océan ?… en quel siècle ?… Pas de réponse(s). Eléonore ?… après son sauvetage et alors qu’elle se met à parler (chic, je vais savoir) : boum ! des flash-backs… qui accentuent pourtant ce côté intemporel de l’histoire. Car il en est aussi question… du temps qui passe. On passe du jour à la nuit, et ainsi de suite, sans (s)avoir la notion du temps qui s’écoule. Une série… énigmatique, étrange, assez étonnante aussi. Parfois le mot « stressant » m’est également venu à l’esprit. Mais bon… hé…ho… ce n’est quand même que du papier ! N’empêche… ce petit côté « Lovecraft » est séduisant et accrocheur. Le dessin ?… Un trait réalise puissant, bien lisible, au service d’une mise en page –certes fort structurée- mais accrocheuse. Mais que serait cela sans la colorisation ?… Très belle, elle forme une vraie symbiose entre couleur froide –le bleu- et couleur chaude –le jaune-. Et le traitement donné à ces deux tons de base, de par leurs dégradés, donne ainsi un album « froid » où les nuances du jaune sont une sorte d’appel à l’œil du lecteur pour –à leur manière- le « réchauffer » un peu pendant sa lecture ; des sortes de petites « haltes colorées » où il fait bon de rester un petit peu. Bien beau que tout cela. Une série pas fort connue je pense, mais vraiment méritante.
Sur le plan concret, ce diptyque présente bien des qualités selon moi. Un très bon dessin même si je le trouve un peu étouffant et que ses couleurs ne le rendent pas toujours très fluide. Un récit de marine et de fantastique à l'ancienne à la manière d'Edgar Poe comme je les aime. Une construction simple mais réussie. Bref, de la bonne ouvrage. Cependant, je n'ai pas su ressentir la passion qui m'animait quand je lisais un roman aussi mystérieux que ce soit par exemple d'un Poe ou d'un Lovecraft. Le mystère est là mais l'émotion n'arrive pas à se créer pour moi. Je ne sais pas d'où cela vient. D'ordinaire, un tel type de récit attise ma curiosité, me fait plonger dans l'ambiance et me fascine. Mais là, je suis resté extérieur, comme si ma lecture avait été faite sur un plan clinique, sans sensibilité. Et pas moyen pour moi d'expliquer d'où cela vient. Ca reste donc un bon récit, un beau graphisme qui lui convient parfaitement, une histoire de fantastique inexplicable et inexpliquée avec sa dose de poésie et de tragédie, mais je l'ai ressenti davantage comme un divertissement, une plaisante lecture, que comme une oeuvre marquante.
N'importe quoi. L'histoire ne va nulle part et ne fait aucun sens. C'est quoi, cette histoire de marins qui cherchent les tempêtes pour périr en mer ??? Ils ont qu'à faire un trou dans la coque. Les textes sont pompeux. Quand l'héroïne exprime ses pensées sur plusieurs cases, on se rend rapidement compte que ça ne veut rien dire et que ça n'apporte absolument rien au déroulement de l'intrigue (presque absente). J'ai en fait l'impression que cette BD est juste une expérimentation visuelle où le scénario n'est que prétexte. Seulement voilà, les dessins aussi, je les ai détestés. Sous certains angles, on voit les visages des personnages se déformer complètement. Les proportions sont parfois mal maîtrisées par le dessinateur. Et l'ensemble semble un peu brouillon. À ne pas acheter et ne pas lire.
Comme à son accoutumé, Sorel participe à une série hors normes. Pas de héros aux gros bras, pas de bimbos à forte poitrine, pas d'épées, de haches, d'armes à feu... mais une ambiance, des sentiments, des sensations. Nous sommes plus au contact d'un univers littéraire que véritablement "BD". D'ailleurs l'expression "Roman graphique" serait probablement plus adaptée pour qualifiée ce genre d'oeuvre...
Le dessin me plaît vraiment. Les décors et les expressions des personnages sont très bien faits (surtout le regard d’Eléonore). Les couleurs nous plongent aussi dans l’ambiance inquiétante de la BD. Il se dégage en effet de ce diptyque une atmosphère étrange, angoissante. Les auteurs ont très bien su faire passer le lourd mystère du Typhaon. Le scénario est très bien construit. Cependant, il m’a laissée un peu sur ma faim. Peut-être parce que j’aurais voulu que ça termine autrement ? De plus, il aurait pu s’arrêter un peu plus sur l’histoire du premier bateau, histoire d’étoffer un peu le scénario. Un diptyque qui vaut par la qualité de son dessin et par l’inquiétante atmosphère qui s’en dégage.
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