Gus
Diagonale 2017 : prix de la meilleure série. Les aventures de Gus, hors-là-loi au cœur tendre.
Le western (pour de rire) Prix Diagonale/Victor-Rossel
Christophe Blain s'attaque cette fois au western. Il sera certes question de bagarres, de revolvers, de saloons et de shérifs mais tout cela mis en scène dans un style à la façon d'un film de Bacri-Jaoui ou de Woody Allen ! Chaque album contient plusieurs tranches de vie de ce personnage dont la première histoire a été publiée dans Pilote N°2. Le premier album comprend cinq histoires. Texte : Dargaud
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Date de parution | 12 Janvier 2007 |
Statut histoire | Histoires courtes 4 tomes parus |
Les avis
Western décalé, en dehors des codes du genre, Gus est une série drôle, dynamique au dessin d’une vivacité incroyable. J'ai vraiment beaucoup aimé. Gus n’a rien du « lonesome cowboy », il n’est jamais très loin de ses meilleurs potes, Clem et Gratt, avec les lesquels il monte des coups plus ou moins foireux. Mais les trois hors-la-loi ont d’autres soucis que d’attaquer des banques et des diligences : ils sont très occupés par leurs conquêtes amoureuses. Losers attachants, leurs aventures sont découpées en chapitres, ce qui peut donner l’impression d’une histoire décousue. Passée la mise en place des personnages dans le premier tome, les trois autres albums sont plus cohérents. Et puis franchement, comment rater de telles couvertures !
J'ai mis du temps avant de rentrer dans la série (deux volumes épais), mais à partir du début du tome 3, j'ai vraiment apprécié ma lecture. Blain a l'habitude de signer des productions décalées (celle-ci était au début, pour moi carrément un OVNI) alors, en fan de cet auteur, je ne pouvais passer à côté d'une de ses séries principales, dans le style western. Commençons par le plus facile à décrire : LE DESSIN. C'est un style résolument moderne et plutôt rigolo (avec des expressions de personnages bien trouvées -surtout pour les femmes-) et aux couleurs souvent originales mais toujours jolies. Personnellement, je trouve vraiment que c'est magnifique. Pour le scénario, on retrouve les histoires courtes (très inégales en nombres de pages) qui caractérisent certaines BDs de Christophe Blain (comme dans Quai d'Orsay). En fait, à la lecture du premier tome, les histoires de ces trois gangsters loosers m'ont un peu ennuyé, à cause du manque d'humour, d'un manque sur certaines scènes, de rythme et quelques problèmes de narration. Cependant, très vite C. Blain fouille la psychologie et le passé des personnages (à part pour Gratt) et très vite, j'ai eu envie de lire la suite de leurs aventures... J'espère que c'est pour bientôt d'ailleurs.
A priori rien ne distinguait réellement cette série franco-française de western humoristique d’une autre. On va faire très simple, dans ce domaine il y a le western de Dumonthiel plutôt psychédélique avec Big Foot, celui grand public de Morris avec Lucky Luke et à présent Christophe Blain nous a créé celui des états d’âme avec Gus… S’il y a de quoi être perdu, autant annoncer la sauce de suite : les attaques de diligence, duels au flingue et bagarres de saloon sont si peu présentes qu’on a bien l’impression que Blain s’en fiche royalement. Et pourtant il s’agit bien d’un Western dont l’époque et les éléments sont juste présents pour rendre un hommage discret mais bien réel à cette époque particulière et surtout pour rendre un coté intemporel réussi aux errances amoureuses de nos trois desperados… Car outre le fait qu’il faut bien manger pour vivre et pour ce faire, Gus et ses acolytes choisissent le vol ou le poker, ce sont de grands sentimentaux ne cherchant qu’à être heureux tout simplement. Gus, le héros au grand pif phallique est le cœur d’artichauts de la bande, ses histoires de cul masquent une grande sensibilité… Il y a également le « beau brigand », père de famille qui revit une grande passion avec une maitresse et le petit dernier un peu plus réservé… Il est saississant de voir qu’avec un dessin à priori peu engageant et un thème non respecté (Non non Gus n’est pas un western), Christophe Blain s’amuse à rendre l’ensemble universel et attachant. On parle surtout de sa facilité à créer le mouvement, j’y vois surtout de longs silences et ellipses strictement masculins car c’est bien connu que les mecs sont de grands sensibles peu bavards et avares de confidences dressant un portrait réaliste des raisons du cœur. Il n’en oublie pas pour autant certaines pointes d’humour provenant plus de l’absurde ou de la réaction de certaines situations que du comique grand guignol auquel on peut s’attendre. Le découpage en petites histoires dénuées parfois de conclusion et de morale contribuent à la réflexion… On finit par s’attacher pleinement aux personnages ainsi qu’à la très belle colorisation de l’ouvrage. Ni interrompue ni réellement conclue, cette série mérite plusieurs lectures pour pleinement s’en satisfaire… Un très joli OVNI qui donne envie de lire d’autres œuvres de Christophe Blain qui n’a pas son pareil pour dessiner le désarroi sentimental avec brio tout comme il l’avait également réussi dans Donjon Potron-minet. A suivre ou à relire avec plaisir…
Voilà, j'ose: 5/5 pour cette BD que j'ai trouvé "énormissime" ! Le dessin est superbe : le nez exorbitant de Gus, les mimiques des personnages chargées d’émotions, les mouvements des corps qui sont rendus à merveille... Blain est décidément un des meilleurs dessinateurs du moment. Comme ça a déjà été dit, les couleurs sont elles aussi vraiment bien : très tranchées, de grands ensembles unis... original et bien trouvé. L'histoire est elle aussi super originale, je trouve : trois "outlaws" qui pillent les banques mais qui ont leurs faiblesses, avec les femmes principalement. Ce sont de grands romantiques, et c'est un contraste vraiment marrant avec l'image mythique du hors-la-loi. Tous les trois sont attachants, et on suit tantôt l'histoire de l'un, tantôt l'histoire de l'autre. Je relis les tomes 1 et 2 de Gus très souvent et toujours avec plaisir. J'adore cette BD !
J'ai lu le premier tome et je l'ai trouvé très drôle. Blain a un coup de crayon très vif, pas dans le détail et la finition mais dans l'action. Son Gus au long nez de Pinocchio est un brave type qui entre 2 braquages avec ses potes ne pense qu'à conter fleurette dans les saloons. Plusieurs histoires chronologiques forment le premier album où l'on voit que les cow-boys du far-west ne sont pas que des brutes épaisses mais cultivent leur côté fleur bleue faisant preuve ici ou là d'un certain talent de poète ou de chanteur. Avec des couvertures qui paient pas de mine, cette série mérite le coup d'œil.
Gus est une bonne BD. Ce que j'aime chez Blain c'est cette facilité à choisir systématiquement le moment juste. C'est en cela que son dessin est superbe. Comme en photo : si on déclenche un millième de seconde trop top ou trop tard, on passe à côté d'une expression, d'un geste, d'une posture. Eh bien ici c'est toujours le bon moment qui est illustré. Il a le sens du timing. Avec une telle justesse dans chaque case, le découpage est toujours magistral et d'une facilité déconcertante. C'est comme une animation pour laquelle on n'aurait gardé que les images clés : celles qui sont à la fois nécessaires et suffisantes. Celles qui ne se contentent pas de donner le tempo, celles qui apportent cette dose de swing. En fait, la narration est tellement fluide qu'on pourrait enlever les textes. C'est ça la bonne BD ! Ce n'est pas autre chose ! Les couleurs ? Elles sont superbes, et plutôt bien choisies au regard de la légèreté du propos. Même la couleur des couvertures qui pique les yeux est appréciable, car bien vue. Ce que j'aime avant tout dans Gus, c'est qu'il y a 3 tomes et qu'on peut donc se délecter pendant des heures. Pour chaque histoire, ne cherchez pas forcément une explication, vous seriez déçus. La narration n'est pas là pour amener une surprise ou une chute, mais juste pour passer un bon moment. Une réussite !
Bang, bang !! Ça tire à tout va dans ce western grandguignolesque, au propre comme au figuré ! Moi qui ne suis pas un amateur particulier du genre western, je me suis laissé tenté par la patte de Christophe Blain dont j'avais énormément apprécié la série Isaac le pirate. Et bien m'en a pris ! Car même si on n'est pas dans le même registre, le thème central ressurgit contre toute attente : la relation amoureuse. Si ici, on est plus prêt du plan drague et du "je saute sur tout ce qui bouge", ça colle parfaitement à la peau de nos trois cow-boys délurés. Mais derrière cette première impression d'un trio bourrin, se dévoile une certaine finesse, un humour et une sensibilité qui finit par poindre malicieusement. Chacun cache bien son jeu et ses secrets à ses comparses, ce qui rajoute parfois au cocasse de certaines situations (je pense à la découverte de la malle renfermant des photos équivoques). Côté dessin, Christophe Blin impose un dessin très expressif et dynamique, parfois noueux. Je suis juste un peu sceptique sur la mise en couleur de Walter qui ne m'a pas pleinement convaincu. Si certaines planches sont irréprochables, d'autres sont un peu trop flashies à mon goût. Au final, on a donc une série originale et sympa, mais qui reste un cran en dessous d' Isaac le pirate.
Tome 1 Après s’être intéressé aux pirates, Christophe Blain s’attaque au western. Le résultat est comme d’habitude excellent. Comme toujours avec l’auteur, ce n’est pas tellement la parodie du western qui l’intéresse, mais plutôt une transposition des rapports amoureux contemporains dans le Far West américain. En plus d’être de redoutables braqueurs de banques, les trois complices, Gus en tête, sont aussi des vrais dragueurs. Leurs relations avec les filles sont toujours assez compliquées. Les scènes dans les saloons, où Gus et ses "potes" sont "en chasse", font penser aux relations de boîte de nuit. Les personnages sont particulièrement bien travaillés. Les séquences successives sont souvent drôles. Le dessin de Blain s’adapte magnifiquement à l’ambiance western. Tome 2 Voilà le deuxième tome de cet excellent western humoristique. Comme dans le premier tome, Christophe Blain s’intéresse beaucoup plus aux turpitudes sentimentales de ses personnages qu’à maintenir une série de bagarres ou de fusillades caractéristiques du genre. Une nouvelle fois, Blain évoque les relations de ses héros avec les femmes. Gus lâche ses potes car il a fait une nouvelle conquête. D’ailleurs, il disparaît assez vite du récit après une partie de poker mémorable. Les autres chapitres se centrent sur le personnage de Clem. Le titre de l’ouvrage beau bandit lui fait d’ailleurs référence ; il évoque le malfrat solitaire qu’il est devenu. On notera le côté clone d’Arsène Lupin de la couverture. Clem est en pleine interrogation : partagé entre sa vie de famille et sa relation avec la fougueuse Isabella. Encore une fois on s’amuse bien ; c’est toujours autant décalé, Blain donne un coup de jeune au western, comme il l’avait fait avec le récit de pirates... Tome 3 Gus est de retour après avoir été quasi-absent du précédent épisode. Il est à noter que ses deux comparses Clem et Gratt sont absents de cet album et c’est donc Gus en solo qui tient l’affiche. Comme lors des précédents épisodes, l’album est découpé en plusieurs histoires. On peut donc voir Gus en garde du corps d’Ernest un tenancier de bordel, en expert du poker ou en défenseur des fermiers contre les cow-boys (sans doute une référence à un album de Lucky Luke des barbelés dans la prairie). Christophe Blain s’amuse toujours autant dans ce western au ton parfaitement décalé... On a bien compris que Gus était plus un séducteur avide de sexe qu’un véritable bandit. Gus, c’est un peu l’invention du non-western. On a le décor, les protagonistes, les thèmes, mais les situations paraissent parfaitement contemporaines. Dans la lutte entre les fermiers et les cow-boys, ce sont plus les problèmes psychologiques de Gus qui sont évoqués que les bagarres homériques entre les deux clans. Tout ce conflit se déroulant, de plus, sous les yeux d’un jeune garçon au bon sens perspicace. On a l’impression que Blain n’a pas de scénario préétabli et qu’il s’amuse à balader son héros à travers des péripéties cocasses, centrant cependant toujours le récit sur Gus et ses conquêtes. On navigue donc dans une aventure à la réelle insouciance et c’est parfaitement jubilatoire.
Bof. Si cet album se laisse lire, je dois dire qu’il n’était pas à la hauteur de mes attentes. Pourtant le western est un genre que j’affectionne particulièrement. Ces courts récits proposent de suivre les aventures de trois gaillards qui n’en sont pas à leur premier coup et qui suivent, à leur tour, toute femme qui se présente sur leur chemin. C’est un western clairement atypique. En effet, cette fixation sur les filles, au point d’en faire le moteur principal des récits, est peu courante pour un western. Mais cela ne convainc pas vraiment. On a difficile de cerner les motivations de Blain. Cet album ne verse ni dans l’absurde, ni dans l’humour, ni dans le sérieux. Les dessins font un peu patte de mouche avec un côté vieille école que j’aime bien. C’est un style assez délié qui ne verse pas pour autant dans le n’importe quoi. Bref, toujours est-il que je n’en garde pas un souvenir extraordinaire.
Désolé de briser l'ambiance générale mais cette BD ne m'a absolument pas plu. J'ai rarement été aussi dégoûté par un dessin. Je n'en dirais pas plus pour respecter l'"oeuvre" de l'auteur. Je ne crois pas avoir lû de mémoire quelquechose de pire. Sur le fond maintenant, cette relation de Gus avec ses deux potes par rapport aux femmes est d'une puérilité à faire frémir les morts. Ce n'est pas tant le mélange des genres qui me désoriente. Par exemple, une BD comme Lincoln regorge d'humanisme et de poésie et d'humour. Là, les dialogues sont creux et assommants. C'est l'anti-Lincoln par excellence !
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