Big Foot
De mémoire d’amateurs du genre, on avait rarement vu un western aussi loufoque. Ned et Zeb sont deux tueurs professionnels du Middle West.
Dumontheuil Le western (pour de rire) Les prix lecteurs BDTheque 2007 Tueurs à gages [USA] - Middle West
Zed adore compter, tout compter. Le nombre de balles tirées, de fois où il a été victime du mal de mer, ou plus sympathique, le temps passé pour arriver à l’orgasme… Son copain Ned est pire. Il a des problèmes existentiels (et sexuels). Résultat des courses, il n’a plus envie de tuer. Sa vie retrouve un sens quand il décroche un vieillard pendu à un arbre. Et Zed, qui n’a jamais connu son paternel, décide d’en faire son père adoptif. Malgré tout, il leur ne sera pas toujours facile de suivre cet « old timer », victime de la terrible malédiction du braquemart…
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Date de parution | 11 Janvier 2007 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Je ne connais pas le roman qui a servi de base à Dumontheuil pour cette série, mais j’imagine qu’il s’en est un peu écarté. En tout cas, c’est un western surprenant, traité de façon désinvolte, jouant sur pas mal de dérision. Et surtout une bonne grosse dose d’absurde ! Le lancement de l’intrigue est un peu long je trouve, mais une fois embarqué avec Ned et Zeb, on part vers des horizons lointains : on est loin du western conventionnel ! D’abord parce qu’on est au tout début du XXème siècle. Ensuite parce que Dumontheuil, par son dessin (pas franchement beau, mais original, avec des personnages aux formes tremblantes), mais aussi par ses choix narratifs (et la voix off qui commente de façon un peu dépassionnée et décalée certaines actions), a choisi de n’utiliser l’imaginaire du Far West que pour s’en écarter fortement (un personnage a même le visage de John Wayne). Les lynchages, les duels de pistoleros, les Indiens, les bordels et saloons, ne sont là que comme un décor pour l’errance de nos deux gus. Quelques gags récurrents (Zeb qui « compte » tout le temps, le « père » de Ned pendu, etc) donnent quelques touches d’humour et rythment le récit. Reste que, malgré quelques bons moments, je suis resté un peu sur ma faim, l’histoire elle-même ne m’ayant pas trop captivé. Mais je ne regrette pas ma lecture, qui ne s’adresse clairement pas à ceux qui ne jurent que par le western classique à la Blueberry. En effet, on bascule souvent dans le loufoque.
C’est délirant, absurde, c’est Dumontheuil… J’aime en général ce qu’il fait, à quelques exceptions près, et là malheureusement, cette trilogie va faire partie des exceptions. J’en attendais beaucoup, et je ne suis pas du tout rentrée dedans. Question de scénario auquel je n’ai pas du tout accroché. Les points positifs ? Le dessin, les couleurs, la dérision mais le point faible est, pour moi, rédhibitoire : le scénario que je n’ai pas vraiment trouvé drôle, et qui n’avance pas beaucoup. J’essaierai peut-être de le relire.
A première vue, ça a l'air assez délirant et loufoque ; ce récit fractionné en petits chapitres, se veut une parodie du Far West basée sur l'absurde, où l'on croit reconnaître de vagues tronches d'acteurs... mais qu'est-ce que c'est laid ! graphiquement, c'est affreux, je ne peux pas lire un album dessiné de cette façon. Le dessin de Dumontheuil m'avait plu sur des récits comme Malentendus, Le Singe et la Sirène ou Qui a tué l'idiot ?, mais ici, il change complètement de style, délaisse la couleur directe et adopte une sorte de trait informe avec des visages encore plus tordus que d'habitude, je n'aime pas du tout ce genre de dessin, et spécialement pour un western. Le western humoristique a été traité avec respect et dérision dans Lucky Luke et Les Tuniques Bleues, ou de façon carrément parodique et plus bon enfant dans Chick Bill et quelques autres Bd franco-belges, mais là, c'est du n'importe quoi, et en plus, ça n'est même pas drôle, je ne trouve rien qui puisse m'attirer dans ce type de bande qui n'est intéressante ni graphiquement, ni sur le plan du scénario, et je désespère de voir le western traité ainsi, en récoltant qui plus est une moyenne si élevée, j'avoue ne pas comprendre. Dans un genre approchant et très déjanté, je préfère la vision surréaliste et décapante de Jacovitti sur Coccobill, là au moins c'est rigolo. De toute façon, il ne faut pas chercher à comparer "Big Foot" avec les westerns réalistes, qui en principe touchent un public différent ; je crois que je n'aurais jamais dû lire cette Bd, je vais avoir du mal à m'en remettre...
Nicolas Dumontheuil j’adore et je ne m’en lasse pas, ses scénarios barrés juste à point sans jamais dépasser la limite de l’excentricité acceptable ; son humour subtil et coquin sans jamais tomber dans le gras ou le lourdingue ; son dessin qui semble être passé entre les vagues pour en ressortir rond et gondolé ; ses couleurs… ses couleurs directes splendides dont j‘aurais aimé qu‘il gratifie toutes ses séries, mais c‘est peut-être beaucoup trop de travail, surtout pour un auteur qui offre des B.D. avec un nombre de planches jouissif pour un prix plus que modéré au regard d'autres séries ; et puis peu importe que ses couleurs soient informatisées car elles sont bien choisies et reposantes. Cette intro pourrait s’appliquer à toutes ses séries et résume bien le plaisir de lecture que procure son travail. « Big Foot » est tout pareil aux autres, amusant et captivant, posant son intrigue dont on ne sait pas où elle nous mènera et présentant ses personnages avec un bon travail psychologique, d’ailleurs je les ai tous apprécié, même les plus cons d‘entre eux. Les termes racistes perdent toute connotation péjorative, j’ai adoré la relique de l’indien qui parlant de Zeb, dit : « Le blanc qu’est noir », évidemment sorti du contexte ça paraît moins drôle. Dumontheuil a un sacré sens de la répartie. L’histoire est captivante et m’a surprise car elle n’a pas pris la tournure que j’attendais, ce qui a rendu ma lecture encore plus divertissante. J‘ai aussi beaucoup aimé l‘épilogue qui met un terme au récit et qui raconte ce que deviennent les personnages par la suite, ça ôte toute frustration et clôt le récit de façon complète et non frustrante. De plus l’auteur en profite pour jeter, mine de rien, un petit message écologique qui normalement est le genre de propos qui me gonfle passablement, mais c’est fait avec doigté et humour, et surtout sans lourdeur aucune. Je n’ai trouvé qu’un seul petit défaut, le premier tome met un peu de temps à tout mettre en place et j’en ai ressenti quelques longueurs, mais je peux aussi dire que c’est un mal pour un bien, car à présent que je connais tout de ce petit monde ma relecture ne souffrira pas de ce petit désagrément, car passer du temps avec Zeb et Ned est purement jouissif.
Les 3 ballades de Ned et Zeb m’auront longtemps intrigué, au moins le temps de leur lecture… Car en guise d’odyssée barrée, Pour l’Empire avait placé la barre très très haute et je savais peut être à quoi m’en tenir… Ici la surprise a été encore plus grande que je ne m’attendais pas du tout à ce genre de récit. D’ailleurs je trouve que le récit flirte entre le drame et l’absurde davantage que l’humour, registre trop facile pour une œuvre si complexe. Dumontheil s’inspire d’un roman caricatural « Le monstre des Hawkline » pour monter son énorme baba o rhum « Big Foot » avec ses propres références, un peu le détournement d’une recette d’Alain Passard dont vous vous réappropriez les ingrédients et le savoir faire afin d’en faire une toute autre saveur… Il y a beaucoup de cela dans Big Foot. On entre dans le récit de ces deux tueurs dans un far west d’un tout jeune XXème siècle par le biais de l’humour et surtout de l’absurde. Le récit est découpé en chapitres d’une ou plusieurs pages… Au début je pensais que chacun d’entre eux était émaillé d’un gag mais ce n’est pas le cas... J’imagine qu’il s’agit peut être d’un clin d’œil au bouquin d’origine... Big Foot sera parsemé de nombreuses questions qui resteront sans réponse selon la sensibilité de chacun… Car on glisse de l’univers de western ultra codifié à un monde onirique beaucoup plus complexe qu’il n’y parait au premier regard et qui n’aura de cesse de s’amplifier tout au long de chacun des 3 tomes. Dans un sens cela ne me dérange pas mais je n’ai ri à un aucun moment et je partage la réaction de Ro sur des références shamaniques dont la signification m’échappe… Ned est un tueur n’arrivant plus à tuer et qui se cherche des origines familiales vu qu’il n’a plus souvenir de son passé pendant que Zeb ne peut se passer de compter tout ce qu’il voit tout en prenant conscience de ses origines afro-américaines. Leur dévotion pour des sœurs jumelles et une chasse au yéti vont les confronter à leurs vérités personnelles au fur et à mesure de « l’aventure ». Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne saura jamais comment l’histoire va évoluer. Elle se veut surtout le portrait d’un monde absurde en pleine mutation : le XXème siècle un peu comme Alan Moore l’avait fait de façon fort différent mais à la conclusion parallèle dans From Hell. Dumontheil a beau utiliser le western comme simple décor de ses délires il n’en connait pas moins les codes narratifs comme ce vieux shérif ressemblant à John Wayne et ne voulant pas mourir… Ces situations incongrues peuvent être lassantes et donner l’impression de faire du surplace, en résulte quelques savoureux dialogues rehaussés par un dessin expressif et admirablement colorée en teintes rouges et chaudes qui me rappelleraient un Bruno sous acides et sans contraintes de lissage de trait. Ce n’est déjà pas si mal. Il est d’ailleurs préférable de lire les trois tomes à son aise car la direction aléatoire des situations peut lasser à la longue et ne le destine pas à un lectorat tout public. On est plus proche d’un Blueberry le film avec ses délires narcotiques que d’un Blueberry la bd ce qui peut ne pas plaire à tout le monde. Néanmoins cet OVNI sans queue ni tête garde une âme et délivre une expérience de lecture assez inconfortable. Reste que les dessins sont agréables à regarder et que l’ensemble est loin d’être déplaisant à lire… J’espère toutefois qu’une relecture va me permettre d’y voir beaucoup plus clair car au final je ne sais même pas si je dois crier au génie ou au scandale d’où cette note mi-figue mi-raisins.
Un très bon western absurde. L'humour m'a souvent fait rigoler. J'adore les réparties entre les personnages qui sont savoureuses et bien trouvées. Les personnages sont très amusants et attachants et particulièrement Magic Child qui est très jolie. Côté suspense, c'est parfaitement maîtrisé. D'ailleurs, je n'ai lu que les deux premiers tomes et j'ai très hâte de lire le dernier afin de savoir comment se termine cette aventure. Il y a tout de même un truc que je n'ai pas aimé. Je ne vois pas l'utilité de couper l'histoire en plusieurs séquences. C'est chiant à la longue de lire l'introduction de ces séquences.
Je suis plutôt agréablement surpris par cette production totalement décalée et forcément originale. J'aime l'Ouest américain et les histoires qui se passent au détour des portes de saloon. Je retrouve avec plaisir un auteur dont j'avais pû percevoir un immense talent dans Le Singe et la Sirène. Il fait ici quelquechose de différent nous offrant une véritable palette de tout son travail. Même graphiquement, c'est mieux (ah le délicieux visage de Magic Child !). Il maîtrise enfin le scénario en laissant un peu tomber l'absurde au profit d'un humour fin avec toujours cette vision d'un monde désabusé. Que de fraîcheur ! Pour une lecture pétillante sans prise de tête !
Que voilà un récit étonnant ! Mais il faut dire que Nicolas Dumontheuil est coutumier du fait et comparée à ses autres productions, cette bande dessinée là est presque réaliste. Nous nous plaçons dans un décor de western plus ou moins historique. L'époque est au changement car nous sommes au début du 20e siècle et les cow-boys commencent à disparaitre. C'est dans ce contexte que deux tueurs à gages sympathiques et un peu limités d'esprits vont se retrouver embringués dans une enquête à la poursuite d'une jeune femme puis du légendaire Big Foot. En chemin, ils vont rencontrer nombre de personnages loufoques et de situations surprenantes. Le dessin est dans le style personnel et un peu tourmenté de Dumontheuil. Je ne suis pas totalement fan, déplorant notamment des personnages assez changeants et parfois un peu laids, mais je le trouve plutôt agréable à lire et parfois très joli. Les couleurs m'ont également beaucoup plu. Je les trouve particulièrement harmonieuses tout en étant originales. Quant au récit, j'en ressors avec un avis mi-figue mi-raisin. Globalement, j'ai bien accroché. J'ai trouvé l'ambiance sympathique, les personnages variés et attachants et j'ai surtout apprécié l'humour des dialogues. Les situations incongrues et les discussions ou comportements des personnages sont souvent amusants. Je ressors cependant un peu frustré par ma lecture. Frustré d'abord parce que malgré l'humour, je n'ai pas autant ri que je l'espérais, me contentant de sourire régulièrement et de trouver l'ensemble plaisant mais pas hilarant. Ensuite parce que le récit part souvent en délire, avec une symbolique shamanique ou encore freudienne très présente, et que je n'ai pas su véritablement capter son éventuel message et la logique de l'auteur. J'ai dû me contenter de me laisser porter par le récit plutôt que de saisir pour de bon l'éventuelle signification de son contenu. Du coup, je n'ai pas vraiment été touché ni complètement séduit. Une lecture originale et plaisante, mais assez déroutante et qui ne m'a pas permis de tomber complètement sous son charme.
Si le western est un genre que j’affectionne particulièrement, j’étais assez curieux de découvrir cette série, qui est pour moi une première rencontre avec Nicolas Dumontheuil. Pour changer, je parlerais en premier de l’aspect graphique. Sur ce point, c’est typiquement le genre d’album que j’ouvre et que je referme presque aussi vite parce que le dessin me rebute. Et pourtant… Les avis élogieux et la confiance quasi inébranlable que j’ai dans les éditions Futuro m’ont poussé à lire cette trilogie. En fin de compte, je ne vois pas vraiment quels autres dessins auraient pu convenir à une œuvre si peu conventionnelle. Certainement pas un trait réaliste ! M’étant acclimaté au dessin au fil des planches, je dois avouer qu’il se marie admirablement bien au second degré permanent de l’histoire. C’est particulier, mais n’est-ce pas là la marque de fabrique de l’approche originale d’une œuvre qui se démarque des productions qualifiées de plus classiques ? D’autres séries se sont révélées étonnantes dans leur conception graphique mais sont devenues, pour le moins, dans références dans leur genre distinctif (voyez Maus, From Hell ou La Guilde de la mer). Au niveau de l’histoire maintenant, ne vous attendez pas à un récit relativement traditionnel dans le genre Western (que j’adore par ailleurs) mais plutôt à une quête humoristique, où chaque personnage et chaque comique de situation amènent de la fantaisie à l’ensemble créé. Encore une fois, c’est singulier mais tellement bon (Ah ! Ce syndrome du braquemart…). Alors, que dire de plus ? Force est de constater qu’encore une fois, Futuropolis nous propose une histoire rafraîchissante qui jouit d’une originalité narrative et graphique appréciable. Je pense que tout est dit ; à vous de voir si le pari vous tente…
Attention, Dumontheuil s'attaque au genre du western... Et en grand fan de l'auteur de Qui a tué l'idiot ?, j'ai été quelque peu surpris, déconcerté par cette série pour finalement l'adorer. Pourquoi déconcerté ? Tout d'abord, alors qu'il est réputé pour faire partir ces histoires dans tous les sens sans contrainte de pages, Dumontheuil va ici découper son récit en courts chapitres d'environ 3 planches. De plus, passé maître dans l'art de l'absurde, l'auteur freine un peu ses ardeurs dans cet album (le récit étant librement inspiré d'un roman). Si l'absurde est toujours présent, l'histoire reste cohérente ce qui pourra convenir aux lecteurs un peu frileux de l'absurdité. Pourquoi j'ai adoré ? Et bien parce que c'est Dumontheuil... Faut que je développe ? Bon ok. Tout d'abord, le ton de l'album est irrésistible. La narration par le biais d'une voix off omniprésente est tout simplement sublime. Les mots et expressions utilisés nous mettent vraiment dans l'ambiance western (j'imaginais un bon vieux cow-boy avec sa chique en train de me raconter l'histoire). Ensuite, les dessins de Dumontheuil sont plus fouillés que dans ces précédents albums n'usant pas de couleurs directes. Mais surtout, Dumontheuil a fait appel à une coloriste, Isabelle Merlet qui va donner un ton et embellir l'album (comparé à La femme floue, le résultat est bien plus chaleureux). L'histoire souffre parfois de quelques longueurs, abusant parfois de quelques flash back qui ne font pas avancer la trame principale. Mais dans la mesure où ceux-ci sont souvent drôles et bien exploités, on en tient pas trop rigueur. L'ensemble est donc assez jouissif, drôle et maîtrisé. Un très bon Dumontheuil.
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