Fleurs d'ébène
Le Congo Belge, à la veille de l’indépendance.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Afrique Noire Casterman : Un monde Congo belge Eric Warnauts et Guy Raives Le Colonialisme
Le Congo Belge, à la veille de l’indépendance. Dans un contexte de tensions et d’agitations politiques et sociales, Jean, fonctionnaire de police, l’esprit encore chahuté par le départ soudain de son épouse et de ses deux filles, s’efforce de faire la lumière sur le décès suspect d’un Noir – “un nègre”, comme on le dit couramment dans la petite communauté des colons blancs. Mais l’affaire se complique lorsqu’on découvre l’identité du défunt : un activiste politique bien connu, dont la mort soudaine risque de raviver la guerre tribale latente entre deux ethnies concurrentes. Bien opportunément, le rapport d’autopsie disparaît, de même que tous les témoins de “l’accident”… Warnauts et Raives renouent avec le souffle profond de leurs grands récits africains, dans un registre graphique totalement épanoui, d’une superbe générosité. Texte : Casterman
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 12 Janvier 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le dessin de Raives est globalement bon, même si la colorisation ne m’a pas toujours convaincu. Globalement bon, mais parfois inexplicablement, le niveau baisse, et certaines cases semblent avoir été bâclées, comme si un crayonné avait été prestement colorié sans même prendre le temps de fignoler le dessin. L’histoire de Warnauts quant à elle se laisse lire. Mais on la lit comme on subirait le climat congolais, nonchalamment. C’est un peu lent, cela manque de dynamisme, de surprise. L’enquête policière sensée être le fil rouge de l’intrigue n’est pas non plus passionnante, et tout se finit un peu en eau de boudin – ou ne se finit pas vraiment d’ailleurs. Un album à emprunter, éventuellement, mais qui manque de profondeur, comme la personnalité des protagonistes d’ailleurs. Rien ici de la truculence de Tavernier dans son « Coup de torchon » !, pour comparer avec un sujet un peu similaire.
Je poursuis ma découverte ou redécouverte des oeuvres de W & R... Congo 1958 : c'est encore l'époque colonialiste, celle des "oui bwana" comme on l'avait vu dans Tintin au Congo, où on traitait les populations noires comme des animaux, et où les braves négresses servaient à satisfaire la libido des colons blancs. C'est une vision très cliché mais hélas représentative de cette époque. Mais les auteurs distillent une autre ambiance qui commence à bousculer tout cet immobilisme colonial, c'est entrain de changer. Le récit en lui-même renoue avec les Bd exotiques du duo d'auteurs, mais n'est guère passionnant au final, et manque de profondeur, si bien qu'on se fout un peu des personnages et de ce qui peut leur arriver. Quant à l'aspect policier, il est carrément survolé, voire superficiel comme si c'était un prétexte pour traiter du Congo belge et montrer un peu de nu esthétique dans quelques scènes érotiques, c'est agréable à regarder mais ça ne fait pas avancer une histoire. En résumé, le grand truc de Warnauts & Raives a toujours été d'associer l'exotisme à l'érotisme, les passions brûlantes aux paysages enchanteurs. C'est un résumé certes un peu restrictif de leur oeuvre, mais ces 2 éléments ont toujours rythmé leurs Bd et ont toujours servi de toile de fond. D'autre part, je trouve le dessin moins soigné que dans leurs Bd des années 90, c'est curieux, en général un dessinateur est censé améliorer son trait avec les années, et là j'ai l'impression que c'est le contraire, c'est plus dépouillé, moins fini, c'est flagrant... En l'état, cette Bd ne me laisse donc pas un souvenir mémorable.
(Avertissement : j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin) Une histoire très classique de blancs et de noirs au temps du Congo belge. J’imagine qu’elle aura plus d’impact sur des personnes ayant vécu là-bas, avant ou après l’époque évoquée (tiens, c’est amusant à prononcer ça, l’époque évoquée ! :-) ). Dessin non moins classique, à la peinture dirait-on. 9/20
Je ne sais pas quoi penser de ce one shot, si ce n'est qu'il m'a laissé indifférent. Le scénario s'appuie sur de bonnes idées mais elles ne sont pas réellement exploitées. Le final est trop consensuel et manque d'audace. Le dessin est correct mais je n'apprécie pas la mise en couleurs, parfois trop kitch et manquant de finesse. J'ai vraiment eu peur en attaquant la lecture : il y avait des préjugés et des stéréotypes qui promettaient un mauvais moment. Mais le récit a pris du coffre avant de s'essouffler sur le final. Je reste clairement sur ma faim, rien ne me poussera à investir sur cette bd.
J'ai aimé ce décor de Congo Belge à la veille de l'indépendance. Les auteurs ont su le faire revivre de belle manière, présentant la situation intéressante quand la population locale commençait à s'émanciper tandis que certains vieux colons restaient dans un état d'esprit qui allait bientôt être balayé par les évènements. Les personnages sont bons, crédibles et intéressants. Le dessin aussi m'a plu même si je le trouve plus réussi sur d'autres oeuvres de Warnauts et Raives. Il me parait ici un peu moins soigné et les couleurs moins envoutantes. Mais il est très bon malgré tout. Le scénario n'est pas très marquant ni tellement original. Il est bien construit mais vaut surtout par son décor géographique et historique. Je ne regrette qu'une chose, c'est une vision un peu trop masculine des faits : les personnages féminins se bornent le plus souvent soit à des bobonnes ennuyeuses, soit à des amantes torrides. Les femmes d'esprit ou entreprenantes pour d'autres aspects que le sexe ou l'amour y sont rares ou mal représentées. Autres temps, autres moeurs peut-être ? Quoiqu'il en soit, j'ai bien aimé ma lecture mais je n'ai pas tellement été marqué par son contenu.
Fleurs d’Ebène est une série qui décrit les derniers moments vécus par les colons du Congo Belge. L’indépendance se dessinait petit à petit et cela pouvait éclater à tout moment. L’action de la bd se passe en 1958. L’accession à l’indépendance a été effective le 30 Juin 1960. Ce territoire a même été une possession personnelle du roi Léopold II de Belgique jusqu’en 1908. Bref, le contrôle de l’administration était dominé par la Belgique sans organe démocratique pour les habitants. La gestion journalière était dévolue au Gouverneur général. Les colons blancs du Congo n’avaient également aucun droit politique. Cette bd m’a permis de mieux comprendre ce qu’était le fameux Congo belge dont j’avais tant entendu parler à commencer dans Tintin. On voit par exemple que les villes ont été construites par le colonisateur où les populations noires étaient refoulées dans les banlieues. Il y avait même un couvre-feu. Bref, tout ceci ressemblait étrangement à un apartheid tempéré. Les auteurs évoquent également l’attirance sexuelle qu’avaient les blancs pour les noires. Visiblement, les femmes blanches étaient presque toutes trompées par leur mari à en croire cette bd. Bon, cela devait être réciproque. Cette aventure manque un peu de souffle épique comme souvent avec ce duo d’auteurs. Le dessin est toujours une merveille. On pourra admirer les beaux paysages africains. Il faudrait peut-être qu’à un certain moment, les auteurs se tournent vers d’autres continents afin de se renouveler.
Décidément, le duo Warnauts-Raives a vraiment du mal à me convaincre. Après La Contorsionniste et L'envers des rêves, voici un troisième album qui ne m’emballe que très moyennement. Son point fort ? Son dessin. Les couleurs de Raives sont chaudes et envoûtantes, son trait réaliste est élégant, la plastique de ses personnages féminins est fort séduisante et malgré l’aspect figé de ses personnages, les qualités de l’artiste suffisent à capter mon attention. Le scénario, par contre est... vide. Les personnages semblent indifférents aux événements qu’ils vivent, comme résignés. Cette situation engendre chez moi l’ennui. L’enquête policière, prétexte à cet album, est d’une platitude infinie. Extrêmement prévisible et linéaire, elle n’engendre, elle aussi, que l’ennui. Quant aux histoires d'amour du personnage central, elles n'ont à mes yeux pas d'autre intérêt que celui de dévoiler quelques beaux corps féminins, ce qui est largement insuffisant lorsque l'émotion n'est pas au rendez-vous. L’analyse des derniers moments d’une colonie au seuil de son indépendance est finalement l’aspect scénaristique que j’aurai préféré. Malheureusement, cette analyse est trop superficielle et manque également d’émotion. Si Warnauts le mentionne, son scénario ne parvient pas à faire comprendre à quel point les colons étaient attachés à cette terre, qui était devenue la leur, et à ses habitants avec qui ils entretenaient des rapports plus qu’ambigus. J’ai vraiment apprécié que tous les colons ne soient pas montrés comme des racistes primaires. Cette vision nuancée me paraît très réaliste. Malheureusement, si la vision d’ensemble me semble réaliste, chaque personnage pris individuellement est proche de la caricature. Un peu plus d’ambiguïté dans la psychologie des personnages aurait été bienvenue. Finalement, malgré toute la sincérité des auteurs, et leur connaissance du sujet, je ne retiens pas grand-chose de cette lecture sinon un sentiment d’ennui que l’élégant dessin de Raives ne parvient pas à dissiper.
Etrange sensation que me laisse la lecture de ce one-shot. Je l'ai lu hier soir et depuis, je ne cesse de revoir mon jugement. Après une sensation mitigée, je suis passé par une phase assez enjouée. Et puis ce matin, finalement, l'arrière goût laissé n'a plus la saveur escomptée. Les auteurs ont choisi de nous compter un évènement apparemment anodin de ce qui s'appelait encore le Congo Belge. Le Congo belge fut le nom porté par le territoire de l’actuelle République démocratique du Congo (RDC) entre la fin de l’État indépendant du Congo, possession personnelle du roi Léopold II de Belgique jusqu’au 15 novembre 1908, et l’accession à l’indépendance congolaise intervenue le 30 juin 1960. La première impression obligatoire à l'ouverture concerne le dessin. Il ne peut laisser indifférent. C'est surement l'une des réussites de cet album. En couleur directe, les auteurs réussissent assez bien à retranscrire l'ambiance de ce pays. J'ai même eu l'impression qu'ils allaient plus loin que la simple recherche de retranscription d'ambiance. Ils ont selon moi (volontairement ou involontairement ?) su jouer avec les tons chauds et froids, avec les contrastes (dont la couverture est un bel exemple) afin de représenter l'humeur du moment, l'âme des personnes, les sentiments. Les tons chauds sont souvent réservés aux Congolais, habillés de couleurs vives, ils semblent dans leur élément et semblent savoir profiter du peu que la vie leur offre. Les couleurs naturelles sont utilisées dans les situations classiques, sur les scènes neutres concernant le plus souvent la trame principale du scénario impliquant la mort d'un activiste Congolais puis l'enquête obligatoire. Les couleurs froides sont réservées aux colons, aux moments de doute des hommes blancs, aux périodes de sexe, d'amour impossible ? Un dessin au trait fin et plutôt précis. Une mise en page somme toute classique, mais un découpage fluide. Le dessin est parfois le support visuel premier, parfois, il n'est là que pour combler un vide. Vide des cœurs généralement. Mélange des sentiments. Amour de son pays natal, amour de son pays d'adoption, amour de ses enfants, amour de ses négresses si appétissantes. Généralement appuyé par un texte (se voulant poétique ?) que j'ai trouvé souvent assez lourd. Lourd à lire certes, mais représentant assez bien malgré tout l'ambiance souvent oppressante, souvent énigmatique, souvent nonchalante, souvent sous tendue de violence et de haine. Pour le reste du scénario, c'est là où je suis beaucoup plus mitigé. Qu'est ce qu'on a ? - Une enquête banale. Pas de gros rebondissements, pas de grosse créativité. Nous sommes fréquemment habitués à des choses beaucoup plus complexes et surprenantes. - Une histoire d'amour d'un homme que sa femme a plaqué, emmenant ses deux filles, parce qu'il était tombé sous le charme des femmes locales. - Une histoire d'amour du même homme qui a laché une femme locale parce qu'il ne sait plus où il en est depuis que sa femme l'a quitté avec ses deux filles. - Une histoire d'un pays coupé en de multiples morceaux. Une scission entre des blancs arrivistes, colonialistes avec de beaux discours et un peuple qui ne les a jamais vraiment acceptés. Des blancs qui avaient de grandes et belles idées pour un pays trop grand pour eux, trop complexe pour eux. Aujourd'hui on les traiterait de racistes pour avoir pensé que les "nègres" étaient dépendants d'une culture inférieure et qu'il fallait les aider à s'ouvrir au monde et à progresser. Une scission entre les noirs eux même. Un pays Africains comme on les voit malheureusement encore aujourd'hui tout les jours à la télé : avec des ethnies qui pour d'obscures raisons s'étripent et se livrent des guerres aussi abscondes qu'inutiles. Pas facile d'adopter et de se faire adopter ou tout n'est que façade… Le scénario profondément humain surfe sur la nonchalance. C'est peut-être là que le bas blesse. Il n'y a pas de hauts, il n'y a pas de bas. Les 62 pages se lisent toutes sur un même rythme qui finit par endormir voir lasser. Malgré les changements de situations, aucun élément ne vient vraiment réveiller le scénario qui avance à son rythme tranquille alors que l'histoire tend vers un profond changement que sera son accession à l'indépendance. De plus, je n'ai pas vu l'intérêt des phrases crues pour aborder l'amour. Dans les scènes de sexe, si le dessin reste raisonnablement sexy et provocateur, les textes en revanche sont crus, agressifs, voir choquants. Pourquoi chercher à utiliser ce coté du scénario pour provoquer le lecteur ? Les problèmes de racismes et de politiques auraient été à mon sens de bien meilleurs vecteurs pour animer et capter l'attention du lecteur, pour donner une vraie profondeur de réflexion à cet album. Il semblerait plus que les auteurs libèrent leur propre pulsion et utilisent cet album afin de se faire une auto psychanalyse inutile et ennuyeuse. Ils ont semblent-ils manqué leur cible et donné à ce one shot un sens qui ressemble plus à un contresens. Et au final on a un objet rempli de bonnes intentions, de prémices de bonnes idées qui se transforment plus en clichés assez simplistes et non aboutis. Du coup, si le dessin n'était pas aussi présent et réussit, posant indéniablement des ambiances nous faisant voyager, le scénario lui paraitrait encore bien plus fade ne parvenant à aucun moment à me faire rêver. Ou alors je suis passé à coté…
Cette BD se passe en plein coeur de l'Afrique, au Congo plus exactement. Elle mêle une intrigue basée sur une enquête policière et des passages un peu plus poétiques, une sorte de douce invitation au voyage. Hélas je n'ai accroché à aucun de ces 2 aspects de ce one shot. L'enquête n'est pas inintéressante, mais elle est bien trop légère pour rassasier l'amateur de polar que je suis. C'est superficiel, il n'y a pas de suspens. D'ailleurs les auteurs n'ont pas cherché à en instaurer, cette partie de l'histoire n'est qu'un prétexte à l'autre, celle qui doit faire rêver le lecteur. Mais là non plus je ne me suis pas évadé. Ca ne fait pas avancer l'histoire, et j'ai trouvé un peu longues ces grandes tirades en voies off pourtant accompagnées de bien jolis paysages.
J'ai toujours aimé les albums de Warnauts-Raives, mais j'en préfère bien sûr certains à d'autres. A priori, le sujet de "Fleurs d'ébène" aurait dû me combler : une critique de la colonisation à la veille de l'indépendance de l'ex-Congo Belge. Et il est effectivement intéressant de redécouvrir ce Congo-là - qui pourrait mieux nous le rendre que Warnauts et Raives ? Mais il me semble que les auteurs ne se renouvellent plus vraiment et retombent dans des automatismes qui commencent à friser les clichés. On retrouve la dichotomie simpliste entre les mauvais blancs qui baisent les négresses tout en les méprisant et les bons blancs qui les baisent parce qu'elles baisent mieux que les blanches et sont moins compliquées (mais finissent quand même par en épouser une). Entre ceux qui vivent en Afrique par opportunisme ou arrivisme et ceux qui y vivent car ils s'y sentent en osmose et ne pourraient plus vivre ailleurs ; Entre les corrompus et magouilleurs de tout poil et ceux qui ont une conscience professionnelle et des idéaux ; le tout s'amalgame autour de la mauvaise conscience héritée du fiasco colonial. Les paysages sont toujours aussi beaux et les couleurs des plus réussies. Les scènes de cul sont plus sulfureuses et les seins et fesses noires plus fermes que jamais. Mais on n'échappe pas au sentiment de "déjà vu" et il n'y a plus de surprise. Un bel album, agréable, mais qui ne figurera pas parmi mes préférés.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site