Rosangella
Festival Polar de Cognac 2007 : Prix du meilleur one-shot ou de la meilleure mini-série BD L'histoire d'une femme mûre et belle, une femme meurtrie mais forte.
Corbeyran Ecole Emile Cohl Les prix du Festival Polar de Cognac
Quelque part sur le parking d'une petite ville du sud de la France, Rosangella fait tourner son manège, avec l'aide de ses trois enfants. Séparée de Max depuis très longtemps, elle a patiemment reconstruit sa vie à l'abri de ce mari violent. Quinze ans plus tard, Max est de retour. Les souvenirs reviennent alors comme un boomerang, rouvrant les plaies douloureuses et fragilisant l'équilibre de la famille. Mais Rosangella a changé. Elle n'est plus la jeune fille sans défense d'hier. Elle n'est pas disposée à se laisser faire...
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Date de parution | 12 Janvier 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis dans l'avis de la majorité, pour globalement les mêmes raisons. C'est mon 5è Corbeyran que je lis, mais je commence à voir quelques motifs récurrents dans ses œuvres. Notamment la place du social dans l’œuvre, le questionnement de gens du quotidien et la construction en polar. Ici encore, on a cet ensemble de sujets abordés autour d'une "banale" histoire de mari violent qui revient dans une famille pas forcément fonctionnelle. Le dessin d'Olivier Berlion est assez typé, avec une utilisation de la peinture qui marche plutôt bien visuellement, même si je trouve personnellement que certaines cases fonctionnent moins bien, les visages paraissant déformés. D'autre part, je vois assez peu l'âge réel de Rosangella, qui me semble plus proche d'une trentaine fringante que de la cinquantaine fatiguée. Cela mis à part, le coloris très clair et ensoleillé, les utilisations du rouge dans la violence et quelques plans soulignent que l'auteur ne cherche pas à faire un simple travail de commande. C'est investi visuellement, bien que codifié par les films polars je trouve (notamment question angles de vue). Pour l'histoire, c'est assez classique dans son déroulé et ça ne m'a pas spécialement surpris. J'étais assez peu investi par le début, trop verbeux (et pas forcément nécessaire), d'autant que pas mal de texte sert à mettre en places les relations entre personnages. Cependant, ces relations sont assez peu exploité. Tout revient simplement à Max, personnage central du récit et élément de dissonance qui amène sa violence comme dissolution des liens entre humains. A ce niveau, la BD est claire sur la représentation de la violence au sein du couple, de la famille et de manière générale sur la représentation du mâle réaganien qui aime que ça soit comme lui veut. Malheureusement la fin est assez rapide et surtout n'amène pas la BD à décoller au-delà de ce sujet. Finalement, Jo n'a qu'un impact limité sur l'histoire et je regrette que Corbeyran ne développe pas plus les conséquences de l'apparition de Max sur la famille en elle-même, le rapport entre les adelphes ou ce que Jo en tire ensuite. Bref, ça manque un peu de corps pour que je sois conquis. Reste une bonne lecture qui malheureusement rappelle bien trop de faits-divers récents ...
Après un 1er one shot assez remarqué, Lie-de-vin, les auteurs récidivent l’expérience. Rosangella est un bon album mais qui se révélera, à mes yeux, moins magique et marquant. Une construction moins astucieuse, point de polar comme le souligne Noirdésir, ici on est vraiment dans le roman graphique avec ce portrait de femme forte abîmée par la vie. Rosangella gère un manège avec ses 2 fils et sa fille, un équilibre fragile qui vacillera avec le retour de leur père, un être violent et manipulateur. La narration est impeccable, on rentre facilement dans ce microcosme aidé par le bon dessin et couleurs de Berlion. Le ton y est réaliste et social, je trouve que ça lorgne un peu vers l’univers des frères Dardenne, il y a un côté dur qui se dégage ; pas le genre que je préfère j’avoue. Et malheureusement ici j’ai du mal à m’attacher aux personnages. Une lecture fluide mais qui ne m’a pas marqué outre mesure malgré cet hommage des auteurs avec ce beau portrait.
A la vue du nom de Berlion, je m’attendais à lire un polar (surtout que visiblement cet album a été primé au festival polar de Cognac). Si je peux comprendre qu’il soit récompensé, je ne vois pas trop pourquoi il concourait dans ce festival, car c’est un pur roman graphique qui n’a pas grand-chose de polar en fait. L’album se lit très agréablement. D’abord parce que le dessin de Berlion justement est plutôt chouette, dans un travail proche de celui de de Metter. Rosangella est belle (et plutôt bien « conservée » pour son âge…). Mais c’est aussi la narration, très fluide, de Corbeyran, qui fait de cette histoire une lecture plaisante. Elle aurait pu l’être encore davantage avec une intrigue un peu plus fouillée. Comme les personnages, un peu caricaturaux et trop « typés » parfois. Mais Corbeyran a quand même mis en avant une femme à la fois faible et forte, qui a su rester digne, malgré une vie cabossée.
Une réussite totale !! Typiquement le genre de BD que j'aime lire. Tout y est : réalisme, personnages attachants avec de vraies personnalités, dialogues justes et sincères. Le dessin de Berlion (que j'apprécie beaucoup) est léger, beau et parfaitement adapté à cette histoire remplie de sensibilité. Faut dire que le thème y est pour beaucoup: La violence conjugale. L' interview des auteurs qui accompagne cet opus est très intéressant également et permet de voir les motivations de chacun. "Rosangella", un personnage féminin de BD avec beaucoup de charme que je ne suis pas prêt d’oublier.
J'ai moins aimé que Lie-de-vin des mêmes auteurs. Il faut dire que c'est un simple roman graphique et qu'il n'y a pas de suspense comme dans Lie-de-vin. Bien sûr, c'est intéressant de voir comment les personnages réagissent entre eux et il y a de la manipulation, mais il n'y avait aucun mystère et j'ai lu cette histoire avec aucune passion bien qu'il y ait des moments forts. Je crois que le problème vient du fait qu'avec ce genre d'histoire il faut que j'aime le personnage principal car je dois avoir envie de voir ce qu'il (Rosangella dans ce cas-ci) va lui arriver. Sauf que Rosangella et les autres personnages m'ont laissé plutôt indifférent et donc je ne suis pas entré dans l'histoire.
Les auteurs de Lie-de-vin nous offrent le portrait d'une femme forte et touchante : une mère qui se bat pour ses enfants après avoir été frappée autrefois par son mari. Ce dernier a la mauvaise idée de refaire surface 15 ans après leur séparation à la veille du 18ème anniversaire de sa fille. C'est un être totalement sournois qui sait y faire avec les gens pour les avoir à sa botte. Face à ce séducteur calculateur, on a une femme brisée entre la souffrance et la peur du passé qui refait surface. Cependant, cette femme a su se débrouiller pour survivre. Elle a changé et n'est plus sans défense pour contrer ce redoutable prédateur. On pourra reprocher un côté un petit peu manichéen mais la volonté des auteurs a été sans doute de démonter la mécanique du comportement de ces êtres dont on ne pouvait penser qu'il feraient une chose pareille. Le récit va se compliquer un peu avec l'interférence des trois enfants qui ont grandi et du nouveau venu dans la vie de Rosangella qui peut changer le cours des choses. On a de vraies personnalités dans ce roman graphique qui confère une véritable sincérité à l'ensemble. Il est vrai que le sujet est difficile et semble à la mode actuellement de par les productions récentes. Personnellement, je crois qu'il faut en parler même le plus souvent possible. Chaque auteur peut apporter sa vision des choses. Celle-ci n'est pas inintéressante, bien au contraire ! Le dessin de Berlion est une véritable réussite ce qui ne gâche rien au plaisir. Une oeuvre à découvrir et même à posséder !
Portrait d’une foraine qui tente de mener une vie digne, acceptable, vaille que vaille, embarquée avec ses deux enfants dans une existence sans perspectives, Rosangella est, après Lie-de-vin la deuxième collaboration entre Corbeyran et Berlion que je lis. A nouveau, nous avons droit à un récit sensible mettant en scène des existences brisées. Ici, c’est le retour du mari prodigue qui sert de ressort scénaristique à l’album. Toutefois, la sauce prend moins bien, et le personnage principal me laissera finalement assez indifférent. Pourtant la structure du récit est bonne et la narration (très classique) frise parfois l’excellence, mais les caractères sont quand même stéréotypés et l’absence de suspense et d’humour font que je suis resté « à l’extérieur » de ma lecture. Le dessin de Berlion vaut une fois de plus le coup d’œil, principalement pour sa merveilleuse colorisation. Ses visages sont cependant moins réussis qu’à l’ordinaire. C’est … pas mal … mais (vraiment) sans plus. 3/5 pour la narration, que j'ai fort appréciée.
Après Lie-de-vin, on retrouve le même duo d'auteurs pour ce one-shot. Autant l'annoncer tout de suite, j'ai préféré le fruit de leur première collaboration. Mais cela n'enlève rien au crédit que j'apporte à "Rosangella". Une histoire dure, aux personnages déchirés, manipulateurs, victimes, etc... Une chronique sociale d'une famille complexe, où après des pertes de vues, les retrouvailles n'apportent souvent que leur lot de problèmes. C'est superbement dessiné et colorisé par Berlion. Mais si l'histoire narrée est bien traitée, je n'ai pas été plus emballé que cela. Il manque le petit plus pour en faire une très bonne BD.
J’aime beaucoup le coup de pinceau de Berlion. Il s’associe ici avec son ami Corbeyran pour nous raconter l’histoire de Rosangella, une femme que la vie n’a pas épargnée. Le rythme du récit est parfois un peu lent, les auteurs prennent le temps de nous faire découvrir les personnages, leur psychologie, leur passé, les liens entre eux. C’est clair que ça donne pas mal de crédit à l’histoire, ça donne plus de poids aux différents évènements. C’est remarquablement fait et je ne doute pas que si vous préférez les histoires posées à celles ou l’action prédomine, vous allez vous régaler. Si vous êtes plutôt dans la deuxième catégorie, vous ressentirez sans doute certaines longueurs. Il n’empêche que l’histoire est pas mal fichue et que ce roman graphique est très sympa à lire.
Il s’agit d’un album lentement mûri. Par Berlion d’abord qui a ensuite impliqué son ami Corbeyran pour peaufiner la trame narrative. Le traitement est efficace mais le résultat m'a déçu. Non pas à cause de la narration ou du découpage car Corbeyran n’a plus rien à prouver de ce côté. En fait, c’est le sujet de l’histoire en lui-même qui ne m’a pas captivé, outre son manque de dynamisme et d’originalité. Berlion non plus ne m’a pas convaincu par son dessin, même si globalement les planches ont un joli rendu accentué par la mise en couleurs directe. Mon reproche principal concerne des approximations dans les traits du visage de Rosangella (à morphologie variable). De plus, dès la première planche, les séquences des vignettes sonnent faux. Un exemple ? Max tient le poignet droit de Rosangella puis la case d’après il s’agit du poignet gauche. Berlion récidive avec un gros plan de la main droite de Max mais c’est sa main gauche qui frappe Rosangella la case suivante. Moi qui accorde beaucoup d’importance aux dessins et enchaînements, ce genre de détails a du mal à passer. On sent aussi une évolution dans le trait de Berlion ; très présent au début, il s’estompe progressivement pour finir par ne laisser apparaître que les coups de pinceaux. C’est esthétique mais cela ne gomme pas toutes les imperfections du dessin. Une dernière réflexion (toute subjective elle aussi) : je trouve que Rosangella sur la couv a les traits d'Isabelle Mergot. Bref, voici une histoire bien racontée mais qui ne m’a pas captivé outre mesure.
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