Li'l Abner
Les (més)aventures humoristiques d'un jeune homme un peu naïf
BD, l'hebdo de la BD Charlie Mensuel Linus Strips United Feature Syndicate
Nous sommes plongés dans l'Amérique dite "profonde" des années 30... Et plus précisément en plein dans la communauté rurale de Dagpotch. C'est là que l'on fait la connaissance de Li'l Abner Yokum, un paysan costaud mais aussi un peu naïf... Il vit avec ses parents : Pappy Yokum et son épouse... Mammy Yokum. Cette famille -aux parents assez roublards d'ailleurs- est simple, vit sa vie de tous les jours... Mais cette vie est parfois troublée par l'arrivée de Daisy Mae, une blonde pulpeuse, affriolante et au caractère volontaire dont le fils va -forcément- tomber amoureux. Vont alors s'ensuivre mille et une péripéties qui vont mettre le feu aux poudres chez ces gens pauvres mais honnêtes. Et ça va marcher !... Les deux jeunes gens finiront par s'épouser et auront un fils : Honest Abe. Et leur vie continuera, une véritable "american way of life" faite de mille et une péripéties et de rencontres avec moult personnages plus fous les uns que les autres...
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Date de parution | Novembre 1971 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Aimant la satire et trouvant le dessin bon, j'avais très hâte de lire l'album édité par Le Square. Malheureusement, je n'ai pas réussi à aimer cette série. Déjà, je n'ai pas ri alors pour une série humoristique, c'est un très gros défaut. Les différentes aventures de cette famille m'ont plutôt ennuyé et les personnages ne sont pas du tout attachants. La moitié de leurs aventures m'ont semblé banales. C'était peut-être original dans le temps, mais aujourd'hui je trouve que c'est dépassé ou alors il me manque des références pour apprécier, ce qui me semblerait étonnant car j'aime d'autres séries américaines qui se moquent des États-Unis comme par exemple Les Simpson donc je crois avoir une bonne idée des défauts de ce pays.
Li'l Abner Yokum est un grand garçon musculeux, optimiste et naïf au coeur tendre qui doit sans cesse déjouer les mauvais tours de ses parents Pappy et Mammy Yokum qui enragent d'être sans le sou. Sa fiancée est la plantureuse Daisy Mae, qu'il épouse en 1952 (alors que la série est née en 1934) et dont il aura un fils, Honest Abe. Tous vivent à Dogpatch, petite ville rurale pauvre du Tennessee, voisine d'une cité vivant dans l'aisance, Slobbovia. Comme on le voit, l'intrigue est simple, mais son créateur, Al Capp saura tirer parti de cette situation pour dépeindre une Amérique profonde face aux richesses du monde extérieur. En effet, cette bande sous forme de strip quotidien peut paraître tout à fait originale par son contenu férocement sociologique qui sert à Capp pour dénoncer avec une ironie mordante le mode de vie américain et les scandales du pays ; ironiquement, le strip aura du succès dans son pays qui accepte souvent aussi bizarrement que cela puisse paraître, l'autocritique appuyée. Il aura même les honneurs du cinéma, d'une comédie musicale à Broadway et de cartoons pour la télé produits par Dave Fleischer. Mais au début des années 70, les moeurs ayant évolué, cette vision de l'Amérique fut sur le déclin, et de plus, ne souhaitant pas que ses personnages soient repris par un successeur, malgré des assistants doués devenus célèbres (Frank Frazetta, Bob Lubbers, Stan Drake...), Al Capp préféra mettre un terme à sa série en 1977. En France, la bande ne connaîtra pas un véritable succès ; personnellement, je n'ai jamais trop apprécié ou bien compris cet humour, c'est un peu trop ricain, et c'est bien là le problème, car c'est en partie à cause des difficultés de traduction que la bande laissa indifférent, dues à un langage composé d'argotismes et d'un incroyable patois parlés par les personnages, et que seul un Américain peut comprendre. La seule tentative acceptable, c'est celle de Cavanna dans Charlie Mensuel en 1969, où j'ai lu plus tard pas mal de ces strips, mais sans conviction. Le seul truc qui était original, c'est le gimmick de la série : souvent, Li'l Abner lit une Bd dont le héros est un flic à la noix du nom de Fearless Fosdick, parodie de Dick Tracy, qui a la particularité de vivre ses propres aventures au sein de celles des Yokum, un procédé peu employé en BD, qui permet d'utiliser le lecteur comme complice, et que Hergé a utilisé dans le Sceptre d'Ottokar lorsque Tintin lit une brochure sur la Syldavie en même temps que le lecteur. En tout cas, mis à part ce détail, je doute que cette série captive le jeune lecteur d'aujourd'hui, c'est plutôt réservé aux collectionneurs.
Une longue, très longue série, qui aura un très grand succès aux USA. Elle débute dans divers quotidiens, sous forme de strips, dès le 12 Août 1934. Dès le 24 Février 1935, elle bénéficie déjà d'une page dominicale. Elle se terminera dans le "Chicago Tribune" du 13 Novembre 1977 après plus de 40 années d'existence. Fameux bail, non ?... Li'l Abner ?... Le postulat est simplissime ; l'auteur fait fonctionner sa série sur un principe très simple : cette famille est honnête... et le reste de l'humanité ne l'est pas !... Al Capp y va alors de scénarios jouissifs, parfois complètement débridés, multiplie les péripéties plus énormes les unes que les autres. Il "joue" tant la poésie que la vulgarité, le cynisme et la drôlerie. Et ce ton donné est parfois vraiment décapant. Li'l Abner -et c'est ce que j'aime- est avant tout une magnifique satire du mode de vie américain ; et ce au cours de toutes les années où elle a été éditée. Une véritable épopée burlesque que n'auraient pas désavoués Charlot + Laurel & Hardy réunis !.. Elle sera aussi une sorte de cas à part : démarrée en "douceur", elle sera proposée dans une petite dizaines de quotidiens. Mais le public en redemande, et de plus en plus !... Fin des années 40, elle sera publiée dans PLUS DE 900 (!) journaux et magazines. Elle sera également adaptée en feuilletons télévisés, en comédie musicale, fera l'objet d'un film en 1959. Mais, dans les années 70, les prises de position d'Al Capp (il est toujours aux commandes, mais travaille avec des assistants) se font de plus en plus marquées. Déboussolé, le lectorat ne se retrouvera plus dans cette série, dans cette vision de l'Amérique qui le faisait bien rire... et le déclin s'annoncera. En France ?... C'est assez tardivement qu'on la découvre : dans "Confidences" dès 1967, "Charlie Mensuel" dès 1969... C'est d'ailleurs dans ce magazine que je l'ai connue... et m'en suis bien marré à l'époque. Un trait nerveux, haché parfois mais bien lisible, des situations épiques et -surtout- une bonne traduction de l'esprit de cette série m'en ont fait une lecture fort plaisante. Les albums : Rares !... Ed. du Square : 1 opus broché en 1971. Ed. Futuropolis (collection Copyright) : 1 tome cartonné en 1983.
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