L'Au-Dessus
Le premier album de Krum, une histoire qui a pour toile de fond une ville de Vevey onirique, utopique, entre passé et présent, où l'on reconnaîtra Jeunet, Gilliam, Schuiten...
Auteurs suisses BD muette Les petits éditeurs indépendants
Un rêve qui a pour toile de fond la ville de Vevey. Un scaphandrier contemple la photo d’un arbre mystérieux, puis émerge et part à sa recherche. C’est le début d’une quête initiatique. Là-haut, il croise les habitants rétro de la ville rêvée de Vevey, qui le mènent auprès d’un ange aux ailes bandées. Plus tard, un arbre géant surgit du sol, un petit gavroche fait des songes qui le transportent chez un vieux magicien et un dictateur qui veut être artiste-peintre s’attaque à coups de canon à l’arbre, obscénité géante dans le paysage urbain. C’est ça, L’Au-dessus de Krum. Et c’est aussi des petites fées, de l’eau de brume, de l’eau tout court, de la terre, du feu, de l’air, du vécu. ?
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Date de parution | Octobre 2004 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est un album que j’avais eu l’occasion de feuilleter il y a longtemps, et que je n’avais alors pas acheté, faute de budget suffisant cette fois-là. Etant tombé sur la dernière réédition, j’ai immédiatement craqué. Il faut dire que la couverture des éditions Hélice Hélas (quel nom ! – qui fait penser à La grande vadrouille) est très chouette. Résumer les courts chapitres composant cette histoire n’est pas aisé, et n’est d’ailleurs pas forcément souhaitable, c’est à découvrir. Disons que c’est une œuvre d’une grande simplicité, d’une grande beauté, mais qui donnera toute sa mesure pour les lecteurs prêts à accepter une poésie pleine de force. Il y a là comme un rêve « réveillé » – un peu du Little Nemo de McCay. Dès le début, un scaphandrier qui vit sous les océans remonte à la surface pour chercher un arbre dont il a une photo dans un cadre chez lui. L’inversion est dépaysante, et la suite est fluide. Il y a bien une histoire, ce ne sont pas que des bribes d’idées agrégées artificiellement. La volonté d’aller jusqu’au bout de ses rêves, malgré les obstacles (la soldatesque, une certaine réalité), au milieu des fées et des anges, voilà le fil rouge. Quant au dessin, simple, je l’ai dit, il a un rendu des plus jolis, et l’aspect crayonné accentue le côté récit de rêve. C’est un album vraiment original, sous le charme duquel on reste bien après l’avoir refermé.
Les posteurs précédents trouvent que cet album brille surtout par son graphisme, et que l’intrigue est un peu trop légère et passe au second plan. Je comprends ce point de vue, mais je n’y adhère pas. L’histoire est très belle, et remplie de poésie et d’onirisme. Elle rappelle un peu les romans de Jules Vernes mais aussi plus récemment les albums de Shaun Tan (Là où vont nos pères, La Chose Perdue) au symbolisme prononcé. La narration est muette, au lecteur donc de prendre le temps d’admirer et de digérer chaque case. La construction de l’histoire est intéressante, les différents chapitres ne se suivent pas chronologiquement, mais leur nom (« début », « fin » etc.) permet au lecteur de facilement les réordonner. Et puis le dessin, bon sang, le dessin. Regardez donc les planches dans la galerie. Que c’est beau, que c’est détaillé, j’ai passé mon temps à admirer les détails des architectures, les paysages urbains… Quelle maitrise dans les cadrages, dans les perspectives ! Un coup de cœur graphique et narratif… miam !
J'ai crû lire Là où vont nos pères bis tant la démarche est quasiment identique. Nous avons de superbes images muettes qui s'enchaînent pour décrire une histoire abstraite avec un soupçon de poésie. Il est question d'un homme qui se ballade avec son scaphandre sur la tête dans une ville tendance Schuiten. Il va donner un élixir à un arbre après avoir rencontré un ange. Cet arbre va devenir gigantesque. Or, cet arbre va être l'objet de convoitise... Je ne raconte pas plus pour laisser le soin au futur lecteur de découvrir cette histoire. Je n'ai malheureusement pas été touché par la grâce. Je ne suis sans doute pas fan des bd muettes comme on ne le serait par exemple d'un film muet. Je préfère le son. Par contre, je suis impressionné par le dessin en noir et blanc d'une remarquable qualité dans un album grand format.
Je suis assez d’accord avec l’avis de Ro. Cet album mise en effet beaucoup sur le graphisme. C’est d’ailleurs quasiment le seul intérêt qu’on pourrait lui trouver. Le scénario, fortement teinté d’onirisme, n’est qu’un prétexte à mettre en évidence le coup de crayon de l’auteur. Et à ce sujet, Krum est plutôt généreux. Il nous gratifie de planches somptueuses. Si ce conte propose un récit bien singulier (un scaphandrier sort d’une fontaine à la recherche d’un arbre), on peut regretter sa légèreté relative. Mais cela est bien peu de choses face à des planches d’une telle beauté. Pour les amoureux du dessin avant tout.
Note approximative : 2.5/5 C'est le nom d'éditeur totalement inconnu à mon bataillon (Castagniééé) qui m'a attiré vers cette grande BD souple. J'y ai découvert de belles planches, dessinées au crayon de papier ou quelque chose qui s'en rapproche beaucoup. Krum a un bon style, offrant de jolies cases et des images en une planche très sympathiques et esthétiques. C'est un dessin simple, relativement réaliste, qui pêche un peu au niveau des perspectives, de la profondeur et par un aspect légèrement amateur, mais qui convient tout à fait à l'ambiance poétique de ce récit. La narration est muette et parfois légèrement absconse même si elle passe très bien et est fluide à lire. Le récit est un conte poétique mettant en scène un scaphandrier qui rencontre sur terre une femme ange avec qui elle fait pousser un arbre qui devient géant. Cet arbre motive l'imagination et la rêverie d'un enfant qui habite à ses côtés mais il énerve les militaires et leur commandant incapable de la moindre imagination et du sens artistique et amoureux frustré de la femme-ange. C'est une confrontation assez classique entre nature/poésie/imagination opposés à la logique terre-à-terre/orgueil/esprit militaro-industriel. Assez classique donc, mais aussi un peu léger. En effet, de cet album, je retire presque uniquement de jolies illustrations et un trait qui ne demande qu'à s'exprimer. Car pour le reste du récit, l'album muet est un peu trop vite lu, la poésie ne m'a que peu touché ni surtout surpris tant les péripéties méchants contre gentils sont classiques. A acheter ou à feuilleter si vous appréciez le dessin et les récits simples et sans fioritures.
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