Théodore Poussin
Angoulême 1989 : Alph-Art du meilleur album pour le tome 3 Angoulême 1993 : Alph-Art du public pour le tome 6 Entre les romans de Conrad et Tintin, les aventures de Théodore Poussin.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Angoulême : récapitulatif des séries primées Asie du sud-est BoDoï Collection Repérages Journal Spirou La BD au féminin
Jeune employé d'une société maritime, Théodore Poussin va vivre de nombreuses aventures aux quatre coins du globe. ... ...
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Date de parution | Mai 1987 |
Statut histoire |
Série en cours
14 tomes parus
Dernière parution :
Moins de 2 ans
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Les avis
Parti plein d’idéaux et d’envies d’aventures au long cours, Théodore Poussin ne va pas tarder à se retrouver plongé au cœur des ennuis. Au fil des albums qui le conduisent en Asie (difficile de ne pas penser au Lotus Bleu...), cet anti-héros, naïf et rêveur, s’endurcit et de naufrages en abordages, de pirates en tyrans sanguinaires, il tient bon, protégé par l’étrange Monsieur Novembre qui le suit comme une ombre. Le récit se densifie d’album en album et nous découvrons la vie des personnages qui livrent leurs secrets bribes par bribes. L'histoire est quand même un peu décousue et il vaut mieux de pas rater un personnage sinon, on pourrait bien se perdre en route... C’est l’aventure, c’est beau et poétique – le dessin gagne en maturité à chaque album – et les intégrales, enrichies d’introductions sur les origines de la série - sont de magnifiques objets.
Voilà une série que j’avais vue il y a bien longtemps trainer dans des médiathèques, mais sans que j’aie jamais eu envie de la lire. Il faut dire que la tête du personnage, en couverture du premier tome, avait des airs de dessin au compas, comme « au brouillon » et qu’à l’époque (il y a une trentaine d’années maintenant), le feuilletage de cet album ne m’avait pas séduit. En le recroisant il y a peu dans ma petite bibliothèque municipale, j’ai fait l’effort d’y retourner, et ai emprunté les trois premiers tomes – les seuls lus pour le moment, mais je pense en lire d’autres (je ne sais pas ce qui est dispo dans ma bibliothèque). Il faut dire que ce qui m’avait freiné lors de ma première lecture est sans doute ce qui m’a séduit aujourd’hui. Entre temps j’ai muri, et j’ai lu pas mal de romans de Conrad (j’adore cet auteur !). Et c’est vers cet univers que penche cette série, davantage que vers « Corto Maltese ». En effet, c’est de l’aventure un peu « mollassonne » – quoi que, dès le premier opus (outre Conrad, il m’a fait penser à certains passages du film « La canonnière du Yangstsé », plus qu’à Tintin, cité par plusieurs posteurs : le ton est radicalement différents, et Théodore n’est pas Tintin, même s’il y a plusieurs clins d'œil dans le tome 2 !), on meurt beaucoup, et Théodore Poussin se bat pour sa survie. Mais voilà, en arrière-plan, de la rêverie, de l’éperdue (le mystérieux monsieur Novembre rappelle par ses apparitions que le réel est là – et qu’il est menaçant). De l’aventure au grand large, presque plus pour l’ambiance générale que pour les péripéties qui l’alimentent.
J'ai découvert cette série assez tard, par le tome 5, et sa façon inhabituelle de traiter l'aspect aventureux m'a incité à m'intéresser de plus près à cette Bd. En effet, loin des bandes d'aventure qui se contentaient d'un exotisme plus clinquant, Le Gall emmène le lecteur dans des carnets de voyage au parfum d'aventure au long cours imprégné de sel marin, de vent du large et de l'exotisme du lointain Orient d'un passé encore colonial. Des aventures exotiques oui, mais au ton plus intimiste, doux-amer même que dans d'autres séries similaires. Car dans ces années 20 où se déroule l'action, le bâteau était le seul moyen de partir très loin sur les mers du globe, et de goûter l'évasion. C'est ce que réussit à faire un jour de 1928 le héros de cette jolie saga maritime et dépaysante, il s'embarque vers ce qu'on appelait alors l'Indochine. De l'employé naïf et terne d'un bureau de frêt qu'il était au départ, Poussin va au gré de ses voyages rencontrer des personnages qui vont le grandir et révéler l'aventurier à l'étrange destin qui sommeillait en lui. Une histoire de frissons, de mystères, de sentiments, d'illusions et de faux-semblants qui renouvelle la bande d'aventure, avec un bon rendu de cette époque un peu fiévreuse où l'on découvrait une Asie cosmopolite avec des villes comme Port-Saïd, Haïphong, Macassar, Singapour, Djakarta.... Cet univers proche des romans de Conrad, constituait même une nouveauté en 1984 dans le journal Spirou, par son ton presque adulte. Il y a un seul détail qui me gêne un peu dans cette série, c'est M. Novembre qui assombrit un peu trop la bande en général. Le coup de crayon de Le Gall est séduisant surtout lorsque son style graphique s'affermit en tendant vers un plus grand réalisme des décors, mais le physique du héros, proche de l'ébauche, est pour moi une erreur, car s'il avait eu un vrai visage, peut-être aurait-il eu plus de personnalité. On m'a répliqué, "oui, mais Tintin a un physique très proche", mais ça fait rien, pour moi, ça coince un peu de ce côté là. Ces quelques détails divisent ma note qui reste à 3/5.
Je me suis lancé dans la découverte des aventures de Théodore Poussin, grâce à la superbe intégrale des éditions Dupuis parue en juin 2010, bien que ma libraire ait envisagé la possibilité que ça ne me plairait pas vraiment. C'était il y a 3 jours. Et je suis revenu l'échanger ce matin, en lui disant qu'elle était la libraire la plus formidable au monde car... elle avait raison. Ces aventures sont (très) molles, (très) décousues et finalement peu intéressantes, à cause notamment du phénoménal charisme du héros (à peine plus développé que celui d'un gastéropode). Peut-être l'histoire évolue-t-elle dans le bon sens passés les 4 premiers volumes, mais je ne le saurai vraisemblablement jamais. C'est pas grave !
Quand on ouvre un album de "Théodore Poussin", on pense immédiatement à Tintin... on imagine Franck Le Gall enfant lisant "Le lotus bleu", s'inventant aventures sur aventures en Asie du sud-est entre deux guerres, et créant le personnage de Théodore Poussin, aventurier malgré lui, jeune homme réservé mais courageux, cultivé et profondément humain. C'est à un beau voyage, plein de mélancolie et d'amertume mais aussi d'émerveillement, que nous convie Franck Le Gall à travers cette série. Pourtant, j'ai mis du temps à rentrer vraiment dans l'histoire. Les 2-3 premiers tomes ont déjà une bonne intrigue et de bons personnages, mais la narration n'est pas encore au point : les péripéties font suite les unes aux autres, sans qu'on ait le temps de s'attacher aux personnages ou de ressentir l'ambiance du récit, le liant étant amené par de trop nombreux dialogues et des voix offs trop présentes. Il est d'autant plus impressionnant dans les tomes suivants d'assister à la maturation de l'auteur, qui va se mettre petit à petit à exceller dans l'art de créer une ambiance ou des personnages attachants, intrigants ou mystérieux. Le point faible des premiers albums devient le point fort des albums suivants, et la série se dévore littéralement. Théodore Poussin est un bande dessinée unique en son genre dans le monde de la BD. Elle possède un rythme et une atmosphère à part, celle du fameux poème de Baudelaire Le Voyage, que Le Gall cite d'ailleurs à plusieurs reprises... Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers [...] Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
C'est une superbe série que nous livre là Frank Le Gall avec les aventures de Théodore Poussin, un anti héros employé d'une compagnie de navigation à Dunkerque, qui se sent trop à l'étroit dans son costume d'employé modèle et qui décide de partir dans les colonies du sud est asiatique à la recherche de son oncle. On découvrira à l'issue du premier cycle constitué des six premiers albums que son oncle est en fait bien plus que le simple parent qu'il pensait être. Tout au long de ces pérégrinations coloniales, Théodore Poussin croisera invariablement la route d'un certain Monsieur Novembre, un individu fort mystérieux, qui parait tout à fait haïssable au premier abord, mais dont la personnalité est en fait bien plus complexe. Cette série est en réalité composée d'autres personnages récurrents qui se croisent, disparaissent pour réapparaitre au moment où l'on s'y attendait le moins ce qui rend au final es aventures de Théodore Poussin très cohérentes. Les six derniers albums ne constituent pas un cycle cohérent mais on y trouve au moins deux albums tout à fait remarquable. "La vallée des Roses", écrite dans un style superbe raconte l'enfance de Théodore Poussin. Les couleurs d'une qualité fabuleuse sont tout à fait différentes de celles des autres albums. On croirait un album de Frank Pe comme Zoo, y compris au niveau du dessin. "La terrasse des audiences" se déroule sur deux albums avec des dialogues sans images comme on en trouverait dans n'importe quel Roman et qui sont régulièrement insérées au milieu de l'histoire, ce qui souligne l'écriture souvent très littéraire de la série. L'album évoque pour la première fois la vie sentimentale du héros. Le dernier album de la série "Jalousie" sellera l'échec du seul amour de Théodore Poussin et renvoie celui ci à sa solitude. Le dernier album date de 2005. Etait ce le dernier de la série? Je l'ignore. Cela serait vraiment dommage.
Nous suivons les aventures maritimes de Théodore Poussin qui nous habitue progressivement à des escapades exotiques dans le monde entier. Les récits se situent dans la période riche d'Histoire de l'entre-deux-guerres. Je ne suis pas amateur du graphisme "ligne claire"; cependant force est de constater une véritable maîtrise dans le scénario et dans la qualité des dialogues. Les personnages sont réellement fouillés et loin des stéréotypes habituels. Parfois, on baigne quand même dans un rocambolesque qui n'a pas vraiment sa place. Je pense également que cette série aurait gagné en étant moins longue car les derniers tomes manquent sérieusement d'inspiration. Pour autant, la qualité et le plaisir de la lecture sont au rendez-vous pour une invitation agréable au voyage.
Une série très agréable à lire. Les ambiances sonnent toujours juste, de même que les caractères des différents personnages que Théodore rencontre. Le dessin évolue rapidement et passe d'un trait parfois un peu trop simpliste, mais fort agréable à l'oeil à une excellente ligne claire avec de belles couleurs dès le 3ème opus. Théodore Poussin est d'abord, plus un témoin de son époque qu'un véritable héros. Emporté par l'aventure plus qu'il ne la maîtrise et guidé par le très mystérieux M. Novembre, excellent personnage au demeurant. Puis, toujours avec le 3ème tome, il devient un véritable aventurier. Il parait plus robuste qu'auparavant, de caractère comme de physique. Il ne paye pas de mine mais reste toujours très déterminé et ne semble craindre personne. Il ne perd presque jamais son sang froid et ne s'étonne de pas grand chose. Il en ressort des ambiances qui m'on fait penser par moments à Corto Maltèse ou à Lord Jim, de Joseph Conrad. L'ambiance "colonies du début du siècle" dans le sud est asiatique est parfaitement rendue. Colonies, piraterie, bateaux à voile,.... C'est donc avec le 3ème tome et le coup de pouce de Yann au scénario, que la série décolle. C'est l'aventure avec un grand A. Les scénarios sont vraiment bien menés, plus complexes, avec de nombreux personnages, ni tout blancs ni tout noirs, qui se croisent, se soutiennent ou s'affrontent. La description de leurs caractères et de leurs relations est menée avec grande virtuosité par l'auteur, sans jamais aucune lourdeur. Et au milieu de ces aventures exotiques, il y a 2 albums se déroulant à Dunkerque qui prouvent le grand talent de Legall dans le rendu d'ambiances bien différentes. Avec mention spéciale pour "La vallée des roses" qui dans ce domaine est un vrai chef-d'oeuvre, plein de nostalgie.
Une excellente série d'aventure et parfois policière. Le trait de Le Gall est envoûtant et excellent. Il reconstitue bien l'atmosphère qu'il veut créer. Les scénarios sont excellents, surtout les six premiers. C'est d'ailleurs ma période préférée avec ces personnages qui apparaissent et disparaissent au fil de l'intrigue (comme le pirate qui veut que Théodore écrive ses mémoires). Novembre est un personnage étrange qui apporte du mystère à l'intrigue. Je le conseille à tous !
Théodore Poussin fait son entrée, calmement, dans l'hebdo Spirou n° 2428 du 25 Octobre 1984. Théodore ?... Il est commis dans une compagnie maritime de Dunkerque. Il rêve de partir, loin là-bas sur les océans. Un jour de 1928, il se décide et s'embarque pour l'Indochine. Ce personnage lunaire va alors connaître moult aventures exotiques. De simple "spectateur" au début, sa personnalité va -heureusement- s'affirmer au fils des albums. Il va devenir un véritable acteur et deviendra plus crédible aux yeux du lectorat. Très vite un curieux personnage va suivre les pas de Théodore : M. Novembre, qui semble tout connaître de lui. Qui est-il ?... Que veut-il ?... Il faudra attendre le sixième épisode pour en savoir plus. Théodore ?... c'est la longue histoire d'un anonyme qui, d'un coup saisi par le démon de l'aventure, va se "balader" au milieu d'événements bizarres. C'est aussi une lente exploration des sentiments vécus. Savez-vous pourquoi ?... Derrière "Poussin" se trouve à l'origine Théodore-Charles Le Coq, le propre grand-père de l'auteur, Franck le Gall. Le postulat de départ est authentique et va lui fournir une aide, un appui formidable. Re(lisez) l'album "La vallée des roses", opus qui conte l'enfance du personnage. Vous découvrirez ainsi un peu qui était en réalité ce grand-père... Au fil des opus, le trait de Le Gall va s'affermir. Il va devenir plus réaliste. Les récits seront également plus ambitieux (appui de Yann pour certains épisodes). Théodore ?... C'est un peu "la grande évasion". Qui n'a d'ailleurs jamais rêvé un jour de tenter ce genre d'aventure(s) ?... L'auteur : Franck LE GALL, dessinateur-scénariste de nationalité française est né à Rouen le 23 Septembre 1959. "Théodore" est sa série la plus connue, bien qu'il ait créé ou participé à d'autres -nombreuses- réalisations. Il est considéré comme un des meilleurs graphistes actuels. Bien fait pour lui !...
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