Carland Cross
Un détective spécialisé dans les affaires surnaturelles.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Angleterre Iles Britanniques Londres Whodunit
Son nom est Cross. Carland Cross. Né en 1893 en Cornouailles... De solides études en philosophie et langues orientales terminées, Cross a combattu les prussiens dans le Nord de la France avant d'entrer -comme aspirant inspecteur- à Scotland Yard. Mais il y a jugé les méthodes de travail trop inadaptées, a quitté la police et ouvert -vers la fin des années 20- son propre cabinet à Londres. Il a pour "élève-assistant" Andy White, un garçon sympa, impétueux, mais aussi un peu gaffeur. Et ensemble ils vont former un sacré team qui va résoudre avec succès de nombreuses énigmes qui flirtent avec le surnaturel... Et ces succès vont faire de lui le "détective de l'impossible". Pas facile, pourtant, sa vie. Car il va trouver sur son chemin Baldur von Klotz -surnommé Murdock- un aventurier cynique à l'allure diabolique qui deviendra son plus grand -mais aussi "fidèle"- ennemi.
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Date de parution | 1991 |
Statut histoire | Une histoire par tome 7 tomes parus |
Les avis
Cette série m'a tout de suite fait penser à un combiné de Sherlock Holmes et de Harry Dickson, puisqu'elle réunit et multiplie des caractéristiques qu'on retrouve chez ces 2 célèbres détectives de la littérature policière : des enquêtes mystérieuses, pleines de sensationnel et avec souvent des dénouements spectaculaires remplis d'artifices, des assassins diaboliques qui disparaissent pour mieux revenir, un ton morbide dû aux sujets des enquêtes, des gueules très pittoresques, et des ambiances inquiétantes pêchées au sein des quartiers londoniens sinistres et nocturnes. On y voit aussi des châteaux écossais, et le héros se rend à New York lors de sa dernière enquête où il est fait allusion à Harry Dickson par un personnage secondaire. Cross a aussi comme Dickson, un jeune assistant, Andy White, avec qui il emploie un ton paternaliste, mais je le trouve cependant plus proche du personnage de Holmes, car ce n'est pas un détective de salon tel que la littérature anglaise en a produit, non, comme Holmes, c'est un homme d'action au raisonnement analytique sensiblement identique, et aux méthodes d'investigation analogues ; de plus, il a le culot d'habiter Baker Street, sans oublier la gouvernante. Ses enquêtes sont donc intéressantes mais assez embrouillées, et liées parfois avec des affaires d'époque (ici les années 30) comme la découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922 ou le monstre du Loch Ness. L'aspect sensationnel et surnaturel sert parfois à masquer le côté imparfait de l'enquête en elle-même, compensé aussi par la précision des décors bien restitués, ainsi que les véhicules. L'enquête la mieux charpentée est celle de la Goule de Shadwell, mais par contre le dernier album est sans aucun doute le plus faible de la série. Quant au dessin, c'est de la Ligne Claire lisse et propre que j'aime bien, même s'il est un peu rigide, mais c'est le petit défaut de Grenson qu'on retrouve aussi sur Niklos Koda. Un détail original : le dessin de chaque pages de garde est différent d'un album à l'autre, car en rapport avec l'enquête racontée dedans.
Je vois Carland Cross comme un mélange entre Sherlock Holmes et les aventures de Blake et Mortimer. La filiation avec le détective de Baker Street est évidente, qu'il s'agisse du cadre britannique, de son acolyte, de sa résidence à Baker Street, de sa gouvernante, de ses liens avec la police. Celle avec les aventures d'E.P. Jacobs se trouve dans un décor plus moderne, ici la fin des années 30, une implication plus forte du fantastique ou de la science-fiction à l'ancienne et le style de certains ennemis. Le méchant et son sbire scientifique dans le Mystère du Loch Ness ne peuvent pas ne pas rappeler Olrik et Miloch, notamment. La qualité de l'encrage d'Olivier Grenson, avec de beaux pleins et déliés, donne une certaine classe au graphisme de cette série à première vue. Malheureusement, les limites techniques du dessinateur se font un peu trop ressentir à la lecture. Entre les poses raides des personnages, les anatomies approximatives avec des mains régulièrement trop petites et des visages figés en parfaits profils, faces et trois-quarts trop récurrents, on sent que l'auteur n'est pas très à l'aise avec son crayon. Il compense par des décors soignés et des ambiances visuelles appréciables. Les scénarios quant à eux sont divertissants mais pas passionnants. Ils pèchent par une abondance de stéréotypes, de facilités et aussi quelques vraies incohérences. Du coup, la lecture fait passer le temps sans déplaisir mais on n'en retient peu de chose. Je n'étais d'ailleurs pas au courant que la série avait été adapté en série d'animation dans les années 90. Ca ne me motive pas plus que cela à essayer d'en voir quelques épisodes.
Un dessin agréable à la ligne claire parfois un peu raide, des héroïnes souvent jolies et énigmatiques, des ambiances brumeuses bien rendues, des sujets d'enquête originaux et un suspense souvent bien construit. Voilà les points forts d'une série qui rend hommage à la littérature du début du 20ème siècle en général et à Jean Ray en particulier (le créateur de Harry Dickson). Toutes les enquêtes que j'ai lues sont intéressantes mais aucune ne sort vraiment du lot. Un manque de réelle surprise narrative, des héros peu charismatiques et un méchant récurrent trop caricatural sont à mes yeux les points faibles de "Carland Cross". Une série sympathique qui plaira aux amateurs de ligne claire et d'ambiances nébuleuses.
Pas mal "plus". Cette série -directement parue en albums- me fait penser un peu à celle de Ric Hochet ; mais transposée à l'époque victorienne. J'ai aussi lu une sorte de transposition de ces romans populaires, dits "à quatre sous" et qui fleurissaient à tous les coins de rue voici plus d'un siècle (j'en ai pas mal de ces romans, des petits livres de 30 à 40 pages qui paraissaient chaque semaine ; très souvent avec des histoires différentes, inédites, et du même auteur... fallait quand même le faire, "pondre" un roman semaine). Carland Cross me rappelle aussi -sous certains aspects- Harry Dickson (et son copain Tom). Mais, néanmoins, il a son propre univers dans lequel les eaux troubles viennent souvent le happer. Bonne série aux bons scénarios. Le postulat de base de chaque tome pose une énigme. Et petit à petit, page par page, et au gré de ses rencontres, j'aimais bien suivre cet assez flegmatique personnage. Au dessin, Genson se défend plus que bien. Et c'est peu dire. Un très beau graphisme qui réunit un trait réaliste net, bien lisible, bien mis en valeur par une colorisation qui -parfois- arrive à du "3D" de par ses effets. Belle série qui, pourtant, s'arrêtera en 1998. Officiellement, ce serait suite aux cessations d'activité de l'éditeur (!). Les albums : Ed. Claude Lefrancq : 7 tomes cartonnés de 1991 à 1998. Ed. Soleil : 1 tome cartonné en 2003. A noter : sous le titre "Les nouvelles aventures de Carland Cross", Soleil a édité deux tomes en 2002. Il s'agit de rééditions. Oubliez. In fine : une bonne série inspirée, aux scénarios bien construits, à la lecture agréable, et au beau graphisme réaliste.
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