From Hell
Will Eisner Award 1993 : Best Serialized Story Will Eisner Award 2000 : Best Graphic Album: Reprint 2001 : Prix ACBD. En un volume de presque 600 pages, le fantastique scénariste Alan Moore (V pour Vendetta, Watchmen, ...) nous propose une véritable thèse sur Jack l'éventreur...
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Pour faire face à un chantage concernant la naissance d'un enfant né de l'union inavouable d'un petit fils de la famille royale et d'une prostituée, la reine Victoria dépêche son médecin, William Gull, afin de régler ce problème. Celui-ci, tout en suivant les ordres de la Reine, va néanmoins poursuivre ses propres plans. Les meurtres atroces qu'il va commettre à Whitechapel durant l'automne 1888 défrayeront la chronique. Le mystérieux assassin, surnommé Jack l'Eventreur, ne sera jamais identifié par la police. Les crimes qu'il commet auront pour Gull/Jack l'Eventreur, une portée telle qu'ils provoqueront chez lui des visions terrifiantes d'un Xxème siècle froid et inhumain.
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Date de parution | Octobre 2000 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Moore présente cette histoire comme l’autopsie des crimes de Jack l’éventreur. Et le fait est qu’il y a quelque chose de scientifique, de méthodique, de très méticuleux, dans sa façon de procéder. Car c’est une véritable somme, il prend le temps de développer intrigue, personnalité des personnages clés. Il faut clairement prévoir du temps pour lire ce pavé ! D’autant plus que les textes sont parsemés de multiples références historiques – que ce soit autour de la société victorienne dans laquelle se déroule l’histoire, ou plus lointaines (voir la très longue balade dans Londres – qui occupe tout le chapitre 4 – au cours de laquelle le docteur Gull, dans un très long monologue, refait auprès d’un compagnon passif un historique des quartiers de Londres, de leur architecture, mais aussi des dieux, peuples qui, depuis l’antiquité, ont « habité » ces endroits). Si c’est bien la version personnelle et partiale de Moore que nous avons ici d’une des affaires criminelles les plus célèbres (et qui a fait couler d’autant plus d’encre qu’elle n’a jamais été officiellement résolue !), c’est en tout cas un ouvrage très documenté. Le long appendice, dans lequel Moore livre les sources, les clés de lecture de certains passages, en est la preuve. Quant au dessin de Campbell, nerveux et sec, à la fois précis et jouant sur les esquisses plus que sur une profusion de détails, il est globalement très bon (même si inégal, certains passages semblant même bizarrement bâclés). En tout cas j’aime bien son travail en hachures, ratures, assez rageur – un peu comme le dessin de Buzzelli parfois. Mais je pense qu’il aurait été plus lisible sur un format plus grand (même remarques d’ailleurs pour les textes abondants dans les phylactères) : la lecture est parfois difficile.
Je pensais que "From Hell" rejoindrait V pour Vendetta et Watchmen dans le panthéon des chefs-d’œuvre d'Alan Moore. Mais cet imposant ouvrage (plus de 500 pages de BD + un appendice explicatif de 40 pages sur 3 colonnes), très documenté et relatant une version très intéressante des motifs et de la personnalité de Jack l'éventreur, croule par moment sous la lourdeur de ses détails. On comprend en lisant l'appendice, que Alan Moore a cherché a relater une version possible et étayée de l'affaire, au point que des figurants interviennent parfois, car cités dans l'enquête officiel. Cela rend l'histoire trop lourde et le chapitre IV, entièrement dédié à l'architecture de Londres, comme justification mystique de la nécessité de l’œuvre à venir du Docteur Gull, en est le point d'orgue. C'est un chapitre réellement pénible même si toutes les anecdotes y sont vraies. Heureusement, d'autres chapitres et l'histoire dans son ensemble, relèvent le tout. C'est le cas du dernier meurtre de Jack l'éventreur, extrêmement bien mis en scène, qui nous réconcilie avec les images en noir et blanc de la BD car elles atténuent la cruauté de cette scène dont on sait qu'elle a réellement eu lieu. Au final, "From Hell" est un incontournable de l’œuvre de Alan Moore, mais placé un peu à part, au point que pour une fois, l'adaptation cinématographique apparaît réussie bien que toujours divergente du support original. L'essentiel y est, bien que la justesse historique de la BD, n'y soit plus.
Un ouvrage qui est juste impressionnant par la quantité des recherches nécessaires et la qualité des descriptions d'une ville et d'une époque. A partir d'un évènement réel, l'auteur nous décrit avec une minutie rarement atteinte tous les détails du parcours d'un tueur en série. L'auteur investigue à partir de documents contemporains et de l'époque victorienne pour déduire sa version des crimes de Jack l'éventreur. Toute l'ampleur du travail de documentation est présenté dans les annotations à la fin de l'ouvrage. Ces annotations nous situent dans l'action. Si elle est réelle, elle est référencée systématiquement. Si elle est supposée mais non vérifiée les références bibliographiques utilisées par l'auteur pour déduire son hypothèse sont citées. Pour garder une fluidité à la lecture, j'ai lu un chapitre complet et ensuite les annotations . Cette bd n'est pas seulement la description d'un tueur en série mais c'est aussi le témoin d'une époque, d'une société composée d'inégalités sociales qui sont le terreau d'une violence omniprésente. La description de l'évolution psychologique du tueur est le point fort de cette bd. L'auteur décrit sans concession le cynisme des puissants, la justice manipulée et l'infiltration dans les administrations de la franc maçonnerie à cette époque. Le dessin est au niveau de l'ouvrage, impressionnant. Un noir et blanc qui nous plonge dans l'ambiance victorienne. L'architecture, les costumes, les décors, toute la description détaillée de cette époque est aussi le résultat d'un travail qui force le respect. Un évènement macabre, des personnages d'époque, tout est décrit sans filtre. Une bd captivante.
C'est un chef œuvre. Un ouvrage intelligent et très documenté en annexe. Dans cette annexe Alan Moore nous explique ses parti-pris et à partir de quels documents il a décidé d'orienter l'histoire dans telles ou telles directions. L'histoire nous est racontée par le biais de deux personnages centraux : Sir William Gull, le médecin royal de la reine Victoria, et l'inspecteur Frederic Abberline qui enquête sur les meurtres. Tout en suivant l'enquête et l'évolution de ces personnages, Alan Moore arrive à décrire la situation sociale de l'époque victorienne et notamment sur la place de la femme dans cette société. On a aussi de nombreuses informations sur les franc-maçons ainsi que des nombreux symboles mystiques que l'on peut retrouver sur les principaux bâtiments historiques de Londres. Le point négatif au premier abord peut être le dessin en noir et blanc qui semble brouillon au départ mais qui finit par coller au récit au fil de la lecture du livre. Alan Moore a vraiment ce talent de savoir choisir ses dessinateurs en fonction de ses histoires. C'est une fois de plus le cas avec Eddie Campbell qui, avec son dessin, bonifie la narration de Moore. Pour conclure, c'est un superbe livre qui réussit à nous instruire en partant d'un des plus grands mystères historiques. Alan Moore nous raconte sa version de l'histoire en fonction des recherches qu'il a faites tout en abordant des thèmes qui lui sont chers comme la lutte des classes.
Tout a été a peu près dit sur ce que certains considèrent comme un monument de la BD. En fait je ne suis pas loin d'être en accord avec eux, notamment en ce qui concerne l'énorme travail de documentation et de recherche. Ce travail se sent à chaque page et je ne doute pas qu'Alan Moore ait sérieusement étudié son sujet avant de nous le proposer. Le travail sur l'enquête proprement dite et sur le Londres de cette époque est franchement ahurissant. J'éprouve un sentiment assez paradoxal à l'issue de ma lecture, d'une part d'avoir appris des choses et d'autre part de m'être ennuyé sur de nombreux passages. Pour preuve j'en veux cette très longue balade au cœur de Londres où Gull explique l'ésotérisme, la symbolique des diverses constructions devant lesquelles il passe avec son cocher, pauvre gars qui n'y comprend goutte. Je me dit qu'à vouloir trop montrer, trop faire, Moore s'est embarqué dans une œuvre puissante et foisonnante dont il n'a peut être pas su tenir la barre aussi bien que cela. Alors, me dirons certains, le scénario est très bien construit. Certes mais que c'est long! Un de mes grands regrets sur cette lecture c'est le dessin. Au début je me suis dit, les gars font brouillon et c'est sans doute une figure de style qui va laisser la place à un "vrai" dessin. Que nenni! Tout au long de l'album nous aurons droit à quelque chose de finalement très peu clair. Je comprends qu'on veuille ici faire ambiance mais trop c'est trop. Seule mention positive et qui concerne les différentes architectures londoniennes. Au final, une œuvre très dense mais qui aurait mérité un élagage plus franc. Pour la documentation je ne peux mettre moins que trois étoiles, quant à l'achat, vu la taille du pavé il n'est pas indispensable.
Il m'en aura fallu du temps pour réussir à finir cet énorme pavé de 500 pages d'autant que c'était pas gagné d'avance car, pour moi, les 100 premières pages (jusqu'au premier meurtre en fait) ont été un vrai calvaire. En effet Moore y plante le décor d'un Londres grouillant et crasseux passant d'un personnage à un autre sans arrêt le tout accompagné d'un naration trop bavarde et pesante ; cela m'a donné un sentiment de confusion important mais surtout ce début de récit aura été pour moi d'un ennui mortel. Ajoutez à cela que je n'aprécie pas du tout les dessins que j'ai souvent trouvé moche et brouillon au point que certains personnages soient difficiles à reconnaitre parfois. Heureusement la suite reste bien plus convainquante et envoutante avec cette explication de l'identité du célèbre Jack l'éventreur, ma foi, assez bien trouvé car le thème du complot royaliste franc-maçonique peut sembler assez plausible au vu de la multitude de notes aportées par l'auteur à la fin du livre. Comme bien souvent dans chacune de ses oeuvre Moore intègre une porté phylosophique ici habilement amenée puisqu'elle nous permet de mieux cerner la psychologie et la folie du personnage principal, cela contribue aussi à créer une ambiance à la fois lourde et palpipante. La dernière partie se résume à une sorte d'enquète policière plutot pesante et assez mal goupillée le dénouement arrivant un peu comme un cheveux sur la soupe. De plus je trouve que Moore en fait trop avec un personnage en proie à de multiples allucinations de plus en plus importantes qui l'entrainent même à faire des bons dans le temps ; perso je trouve cet imbroglillo histoirico-psychologique plus que dispensable. En fait j'ai largement préféré le film à la version papier car il occulte toute la longue partie du début qui m'a fortement déplu et se déroule à la manière d'une enquète policière proprement dite beaucoup mieux menée que celle de la fin du récit ; dommage que la dimension phylosophique soit presque totalement occultée mais cela ne m'a pas géné plus que ça au vu du déroulement et de la mise en scène de l'histoire. Bref un énorme one shot en demi teinte avec un début laborieux, un épilogue plutot moyen et des dessins pas vraiment à la hauteur ; heureusement que le corps même du récit s'avère lui bien trouvé et captivant ce qui permet de sauver l'ensemble de la catastrophe.
A coup sûr, cette BD est celle que j’aurai mis le plus de temps à lire, après pas mal de difficultés pour rentrer dedans… j’ai même failli abandonner avant les 100 premières pages ! Si ce n’était pour Alan Moore, le prix d’Angoulême et les deux Eisner Awards, je l’aurais probablement fait… mais non, il me fallait voir de quoi il retournait… Bien m’en a pris, puisque mon effort a été récompensé en conséquence. Il est vrai que si on n'accroche pas d’emblée, on peut être très vite rebuté par cet impressionnant pavé. De plus, le trait n’est pas spécialement engageant, et ça, ça n’aide pas. Si le noir et blanc est plutôt adapté, le style est très graphique, imprécis et au bord de l’esquisse, et les personnages ne sont pas toujours très reconnaissables, ce qui est gênant vu leur nombre et m’a obligé à revenir plusieurs fois en arrière pour comprendre qui était qui, qui faisait quoi. Par ailleurs, l’histoire m’a paru extrêmement confuse dans les premières pages, avec une densité textuelle qui alourdit la lecture. J’ai dû aussi souvent me référer aux annotations à la fin du l’ouvrage pour y voir plus clair. Est-il normal de se dire que sans ces annotations, intéressantes au demeurant, on aurait été à côté de la plaque la plupart du temps ? C’est seulement lorsque j’ai commencé à assembler les pièces du puzzle que j’ai été embarqué par l’histoire. Du coup, j’ai fini par reconnaître les qualités de l’objet, y compris graphiques. A certains moments, notamment la longue scène éprouvante du crime final, celui de Marie Kelly, l’imprécision et la « saleté » du trait permet de suggérer davantage que de montrer, évitant ainsi toute complaisance dans le voyeurisme tout en renforçant paradoxalement l’horreur. L’incursion dans l’ésotérisme Franc-maçonnique confère à l’ouvrage une dimension mystique fascinante, et permet en même temps de mieux cerner la folie du personnage, qui si l’on en croit Alan Moore, cherchait par ces meurtres à atteindre un niveau de conscience supérieur. Il faut reconnaître que le projet est très ambitieux et très documenté. Et même si Sir William Gull, chirurgien de la reine, est présenté comme étant l’assassin, l’auteur fait preuve de probité en évoquant à la fin toutes les hypothèses, plus ou moins discutables, qui, depuis plus d’un siècle, ont fleuri autour du mythe d’un tueur qui n’aura jamais été identifié, une manière pour lui de rappeler qu’il ne prétend pas détenir la vérité, si plausible sa démonstration soit-elle. J’aurais pu facilement mettre la note maximum avec un scénario plus concis et plus intelligible en particulier au début. Car la puissance de l’histoire est indéniable. Le malaise, parfaitement distillé, notamment dans la fameuse scène du dernier crime, finit par vous gagner. Après avoir scruté les tréfonds du cerveau noir de l’Eventreur, qui prétendait agir « depuis l’Enfer », c’est un drôle de goût de sang qui vous vient dans la bouche...
Un peu frustrant de ne mettre qu'un 3/5 mi-figue mi-raisin à un album si dense, qui m'a tenu en haleine pendant une bonne semaine. Mais si le livre accroche durant la lecture, l'impression qu'il laisse au final est plus mitigée. Pour autant, ma note en apparence moyenne est la synthèse d'émotions et d'impressions plutôt vives, certaines très positives, d'autres assez négatives. Le scénario est sans doute la partie la plus solide de l'album, avec un récit en trois temps, qui prend le temps de poser ses personnages, d'installer les décors, de nouer l'intrigue. 1er temps : avant les meurtres. Entrant dans le livre sans rien en connaître, sinon qu'il évoquait Jack l'éventreur, j'ai pris plaisir à croiser pendant plusieurs dizaines de pages plusieurs des suspects souvent évoqués par les spécialistes, sans savoir lequel deviendrait in fine l'assassin. Sautant d'un personnage à l'autre, d'un quartier, d'un monde à l'autre, le récit brosse un portrait vigoureux de ce Londres populeux et frénétique de la fin de l'ère victorienne. Lorsque cette partie s'achève, un drame s'est noué, qui va conduire à la mort cinq pauvres femmes coupables de s'être attaquées à plus puissant qu'elles. Pas de meurtre au hasard chez Moore : Jack l'éventreur est en mission commandée. 2ème temps : les meurtres. Le lecteur sait d'emblée qui est le meurtrier. Rien ne lui est caché. Il l'accompagnera dans ce qui est d'abord une mission pénible et le verra s'enfoncer peu à peu dans une folie mystique et meurtrière. Cette seconde phase commence d'ailleurs par une véritable profession de foi, avec une visite guidée d'un Londres ésotérique, d'un cimetière à une vieille église, à la recherche de signes cachés et de symboles antiques, où celui qui s'apprête à devenir Jack l'éventreur dévoile sa vision profondément misogyne, voire gynophobe, de la société. Cette seconde phase s'achève sur le dernier meurtre, le plus atroce, décrit pas à pas en une vingtaine de pages éprouvantes. Ce second temps est le plus noir et le plus glaçant, par les faits qu'il raconte, bien sûr, mais aussi parce qu'il se déroule presque entièrement dans l'univers lamentable du quartier deshérité de Whitechapel, où l'alcoolisme permet de survivre et la prostitution de payer sa chambre chaque soir. 3ème temps : la vengeance. Sans doute n'était-il pas possible que le coupable échappe à la loi, même s'il n'était pas possible, pour s'en tenir à l'histoire, qu'il soit simplement arrêté par les forces de l'ordre. Ce troisième temps nous entraîne donc sur les pas du policier chargé de l'enquête, qui comprend vite que ceux qui l'ont commanditée en savent plus qu'ils ne veulent bien le dire. Aidé d'un étrange médium, plus instinctif qu'extralucide, il découvrira la stupéfiante vérité et comprendra aussitôt qu'il ne peut rien en dire. Jack l'éventreur, pourtant, trouvera sa punition, mais sans que personne, jamais, ne puisse rien en savoir. Cette troisième partie est sans doute la moins captivante des trois. L'essentiel a eu lieu. Le lecteur connaît le criminel. Et il faut encore suivre une enquête policière un peu fastidieuse et assister à un dénouement un peu hâtif, où le criminel, découvert par hasard, avoue tout aussi subitement. Un épisode un peu vain s'ajoute à cette partie, avec l'apparition d'un personnage qui n'entre en scène que pour mourir et servir, un moment, de coupable de substitution. Mais l'affaire tombe finalement à plat. Ce criminel de rechange est à peine utilisé et sort rapidement de l'histoire. Et l'on se dit que Moore est allé le chercher bien loin pour pas grand chose. Dernière faiblesse de cette troisième partie : les hallucinations de plus en plus fréquentes de Jack l'éventreur le mettent en relation avec l'époque actuelle, on ne sait comment. Et le voilà qui, de criminel, devient une sorte de messager divin, maudissant la fadeur aseptisée de notre société post-industrielle. Un gloubi-boulga philosophico-historique à mon sens dispensable. Autour de ce drame en trois actes, un prologue et un épilogue. Le prologue, qui réunit deux vieillards trente ans après les faits, prendra tout son sens à l'acte 3. L'épilogue, en revanche, est totalement fumeux et ne se comprend que si on prend la peine de lire les copieuses notes laissées par l'auteur à la fin de l'ouvrage. Il m'a semblé que Moore, qui semble avoir réuni une documentation considérable et lu toute la littérature sur le sujet, ait voulu, dans un feu d'artifice final un peu indigeste et assez disparate, raconter au lecteur tout ce qui n'avait pas trouvé place dans le récit lui-même. Moore a choisi de ne pas faire de Jack l'éventreur un simple assassin au hasard, un déséquilibré choisissant ses victimes à l'impulsion. Puisque complot il y a, il est forcément d'ampleur, à grand renfort de sociétés secrètes, de puissants corrompus et de policiers véreux. Une ficelle hélas un peu courante. Le criminel lui-même n'échappe pas à une lourde analyse psychologique et se voit chargé de lourdes prédispositions à la folie meurtrières, l'accumulation de tant de justifications à son geste rendant paradoxalement le personnage moins crédible et moins réaliste. Le personnage le plus attachant est encore Marie Kelly, la 5e victime, qu'on suite pendant une bonne partie du livre, jusqu'à son décès. Habilement tissé même s'il n'évite pas tous les clichés, le scénario tient néanmoins la route. Ce qui n'est pas le cas du dessin, souvent brouillon, trop hâtif. Les personnages sont difficiles à reconnaître. Certains changent de visage d'une case à l'autre. L'un perd sa moustache pendant quelques cases puis la retrouve... Sans doute Campbell avait-il la tâche difficile à devoir illustrer un si long récit. Qu'il ait voulu donner la priorité au dynamisme et à l'ambiance plutôt que de lécher ses cases, soit. Mais son dessin en devient pénible à lire. Bref, un livre riche, foisonnant, qui accroche le lecteur. Mais un livre aux nombreux défauts agaçants. D'autant plus agaçants que le tour de force est remarquable et l'érudition de l'auteur impressionnante. 3/5 donc. Mais pas par indifférence ou tiédeur. Une note moyenne par la rencontre des contraires, pour un livre à la fois brillant et indigeste. Une sorte de monstre littéraire, fascinant et repoussant, à l'image de son personnage principal.
Ouf, je viens de finir cette encyclopédie..., oups pardon je voulais dire ce "one shot " de plus de 500 pages (quelle idée d'en avoir fait autant !) et je reconnais que je n'ai pas du tout accroché . C'était la première œuvre d'Alan Moore que je lisais et je ne sais pas si j'en lirai une autre. Pourtant l'histoire, qui traite de l'identité de Jack l'éventreur tout en brossant une peinture sociale de l'époque victorienne, aurait pu être très intéressante. J'avais vu l'adaptation cinématographique avec Johnny Depp et Ian Holm (dans le rôle du docteur Gull) et je n'avais pas été emballé. Donc j'ai pensé que l'œuvre originale m'intéresserait beaucoup plus. Finalement, non... Je trouve que ce récit est beaucoup trop long, donc souvent ennuyeux et je n'ai pas du tout aimé le dessin que je trouve trop sombre et trop simpliste à mon goût. Par contre, je ne peux que congratuler les auteurs qui ont fait d'importantes recherches pour que leur histoire soit crédible. Il faut quand même avouer qu'Alan Moore et Eddie Campbell ont effectué un énorme travail pour créer cette œuvre riche en détails très précis sur cette période historique de l'Empire britannique qu'est l'ère victorienne. Bon, même si mon avis n'est guère élogieux, je conseille quand même la lecture aux fans d'Alan Moore et aux passionnés de récits traitant de Jack L'éventreur. Par contre ils devront s'armer de courage pour arriver au bout de cette "imposante" œuvre.
Rien à faire....Et pourtant, j'ai essayé..... Je me retrouve tout à fait dans l'avis de Kael. De toute façon, quand on doit se FORCER à lire une BD, pour même pas arriver à la finir, on ne peut pas mettre mieux que cette note. Déjà c'est pas facile au début de comprendre qui est qui et qui fait quoi, et leurs rapports ultérieurs avec Jack l'éventreur. Je me suis accroché, et finalement la première partie s'éclaircit assez bien, et je fus donc au départ soulagé que mon investissement ne me déplaise pas tant que ça. Malheureusement, la ballade verbeuse dans Londres a eu raison de ma motivation. MAIS QU'EST-CE QUE C'EST CHIANT ! Ca parle et ça parle, et j'ai même pas trouvé ça intéressant. Un parti pris, clairement, qui doit plaire à certain(e)s vu la note globale pas si mauvaise... Je me suis tout de même (encore) accroché, en me disant, allez quand les meurtres vont commencer, ça sera mieux ! Et bien pas du tout, je n'ai éprouvé aucun plaisir : aucun contentement lié à de l'éventuel humour noir, aucun frisson comme on pourrait en avoir devant un bon film d'horreur... Rien, juste la contemplation de dessins même pas beaux, de cases difficilement lisibles, et pourtant je suis vraiment pas exigeant en matière de graphismes... Donc, je vends cette excellente BD que Casou m'a vendue il y a quelques mois. Le premier de couverture est un peu corné, mais le reste est en très bon état.... Débarassez-moi de ça, SVP... (190)
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