Les 7 vies de l'épervier

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 52 avis)

Au bon temps du Roi Henri, l'étonnant destin d'Ariane de Troïl... Une jeune femme de caractère qu'un destin farceur incite à se parer des atours de L'Epervier, le justicier masqué... A la manière d'un Dumas, Cothias dénoue les fils d'une tragédie où se croisent personnages connus et héros de fiction nés de son imagination volcanique. Juillard signe une mise en scène où l'élégance et la beauté s'expriment ouvertement. Un chef-d'oeuvre romanesque incontournable qui est depuis et à juste titre devenu un des plus grands classiques de la bande dessinée.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Cimoc Circus De cape et d'épée Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Glénat Les 7 vies de l'épervier Rois et Reines d'Europe Vécu

Depuis la nuit des temps, la liberté a donné le vertige aux hommes. Ils se sont inventés des maîtres pour endiguer le flot de leurs délires et ils ont placé Dieu en haut de l'édifice. Et aujourd'hui encore, le ciel résonne toujours de l'harmonie des cloches, angéliques sans doute, mais peut-être, à la longue, quelque peu monotones. Alors, les hommes se sont retournés vers le Diable. Il lui ont prêté les excès de leur nature. Ils l'ont paré d'une queue, de cornes et de sabots pour jouer à se faire peur. Et le diable est devenu leur bouc émissaire... Pourquoi vous donnez-vous le mal de nous raconter cette histoire, mon Maître ? demanda la Sorcière. J'y suis obligé, lui répondit le Diable : les hommes ne se nourrissent pas seulement de pain et d'eau. Ils ont aussi besoin d'éprouver les frissons de l'amour et du sang. Il leur faut du spectacle. C'est pourquoi je suis un montreur de marionnettes. Je suis aussi un peu oiseleur à mes heures. J'aime beaucoup les oiseaux. Surtout les éperviers...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Mai 1983
Statut histoire Série terminée (Suite dans "Plume aux vents") 7 tomes parus

Couverture de la série Les 7 vies de l'épervier © Glénat 1983
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 52 avis)
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23/01/2002 | Steril
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Par Chéreau
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Je note enfin cette série magnifique des années après l'avoir dévorée à deux reprises. On suit en parallèle les aventures d'Ariane de Troïl et de sa famille et celles d'Henri IV et de la sienne, liées par un mystérieux destin commun. L'atmosphère du XVIIe siècle est merveilleusement rendue, que ce soit dans les dessins, superbes, élégants, souples à la colorisation subtile, de Didier Convard, ou dans le caractère des personnages, qui évitent avec brio le piège de l'anachronisme. Les personnages "sonnent" Renaissance. Ils sont aussi suffisamment fouillés et complexes pour satisfaire un lecteur adulte. Et on se réjouit particulièrement de découvrir le Vert Galant en père de famille rougeaud, braillard et bonne pâte, accablée par une épouse acariâtre -Marie de Médicis- et perplexe face à un fils renfermé et rigide, son exact opposé : le futur Louis XIII. Le décor, très documenté, nous permet de replonger dans le Paris bruyant, crasseux, boueux du début du Grand Siècle et dans l'ambiance encore un peu inquiétante des campagnes et des forêts françaises de l'époque. Parmi les très nombreuses séries historiques, les 7 Vies de l’Épervier, qui a donné lieu à plusieurs suites ou histoires parallèles, est clairement au dessus du lot.

25/07/2016 (modifier)
Par Tomeke
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Ce petit coup de cœur pourrait, je l’espère, remettre en avant la qualité de cette série vieille de trente ans ! Par-ailleurs, je ne lui trouve pas de vrai défaut, si ce n’est une légère baisse de rythme dans l’un ou l’autre volume. Du reste, cette série est un exemple de récit de capes et d’épées. Tandis que le background historique se plante habilement, le récit se développe quant à lui au travers de personnages évoluant au fil des monarques et des prédictions d’une voyante. Qu’est-ce que c’est bien foutu ! Le graphisme s'améliore aussi au fil des albums, s’affine et devient de plus en plus précis. Malgré l’âge de l’album, je trouve le trait dans son ensemble très précis et détaillé, en parfaite adéquation avec le thème. Au final, cette série figure parmi les fers de lance de la collection Vécu chez Glénat même si sa suite, vue au travers d’une deuxième et troisième époque, a trouvé preneur chez Dargaud. Une grande réussite, tout simplement !

01/05/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Après le coup d'éclat des Passagers du vent, la revue Circus publie en 1982 ce qui va devenir une Bd culte, d'une incontestable qualité, un véritable sommet du genre historique, une série-phare chez Glénat. Le récit présente de nombreux personnages, dont le pilier est Ariane de Troïl, elle admire les exploits d'un mystérieux justicier baptisé l'Epervier. Autour de cette trame simple, les auteurs Cothias et Juillard font progresser leur histoire en brassant plusieurs thèmes : défense de la cause paysanne, aspect ridicule de la fatuité des nobles, fin de règne d'un roi jouisseur et inconstant aussi bien en amour qu'en politique (Henri IV), ton érotique latent où ce roi se montre goguenard dans des scènes paillardes bien illustrées par le trait limpide et souple de Juillard qui réussit ainsi à créer une atmosphère, aidé bien-sûr par son scénariste Cothias qui brosse un tableau cruel et coloré de cette époque agitée de l'Histoire. Celui-ci travaille en profondeur les psychologies de plusieurs personnages, qu'ils soient authentiques ou fictifs, et transforme le tout en une véritable tragédie shakespearienne dont les pions sont savamment mis en place. A cela s'ajoute la richesse du dialogue qui conforte l'esprit de cette époque justement restituée. Certes, de grands évènements historiques sont montrés, tel l'assassinat du roi par Ravaillac, mais les auteurs ne se complaisent pas dans une Histoire boursouflée de détails et insufflent une bonne dose de romanesque, malgré une narration complexe voire confuse qui peut surprendre au premier abord. On assiste à des scènes violentes ou horribles qui donnent une force peu commune et une authenticité à cette Bd, et auxquelles le lecteur que j'étais à l'époque n'était pas encore habitué ; j'en étais resté aux bandes académiques du journal Tintin. Le prequel Masquerouge crée avant "Les 7 vies de l'épervier" pour un public plus jeune (publié entre 1980 et 1982 dans Pif-Gadget), pourra aider à éclaircir certains épisodes restés dans l'ombre. En revanche, des nombreuses séries dérivées, seule Plume aux vents qui est la suite directe, en 4 albums, sera très attendue par les fans. Malgré un dessin et une colorisation très années 80 que certains lecteurs plus jeunes critiqueront, il faut avouer que même 30 ans après, cette formidable saga tient encore la route, parce qu'elle est d'une étoffe des grandes séries, et qu'elle ne pouvait que séduire un vieil amateur d'Histoire de France comme moi. La souplesse du trait de Juillard est remarquable notamment dans les beaux décors architecturaux, et les anatomies féminines aux formes toujours opulentes. Bref, Les 7 vies de l'épervier reste un must absolu pour tous les amateurs d'aventures historiques, et j'en redemande tellement que j'ai lu en suivant toutes les séries dérivées (même si elles ne sont pas toutes de qualité), et surtout la suite directe "Plume au vent", à laquelle succédera bientôt une 3ème époque. Une série exceptionnelle et incontournable.

04/06/2013 (modifier)