Aziyadé
Cette bd est une adaptation d’un récit vécu par l’écrivain Pierre Loti.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Adaptations de romans en BD La Turquie Proche et Moyen-Orient
Aziyadé est une grande histoire d’amour tragique qui se déroule sur une toile de fond historique oubliée : la crise des Balkans et la guerre turco-russe. De passage en Grèce, à Salonique (alors sous domination turque), Loti, jeune et sémillant lieutenant de la marine anglaise, aperçoit derrière les barreaux d'une fenêtre de harem, le visage d'Aziyadé, belle et jeune odalisque aux yeux verts. Dès lors, il ne vit plus que pour elle. « Aziyadé est âgée de dix-huit ou dix-neuf ans, elle est capable de prendre des résolutions extrêmes et de les suivre coûte que coûte, jusqu’à la mort… » Leur liaison amoureuse, née au milieu des parfums et des mystères de l'Orient, culminera à Stamboul (quartier de Constantinople) jusqu’au déchirement et au sacrifice.
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Date de parution | 08 Février 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un récit dont la lecture est agréable, mais qui ne m’a pas emporté autant qu’il aurait pu le faire. On est dans une veine romantique, un amour impossible entre un Européen et une jeune femme d’un harem turc, dans l’Empire ottoman mourant. Loti raconte cette histoire sur un ton alternant passion et froideur. En tout cas l’album garde l’aspect très littéraire du récit. Mais j’ai souvent eu l’impression – dû sans doute au style même de Loti – qu’il y avait trop de retenue dans cette histoire, que la passion que Conrad ou Pasternak avaient pu mettre dans certaines de leurs œuvres était ici trop contrebalancée par un « savoir vivre » européen, une contenance qui empêche de « tout lâcher ». Le dessin de Bourgeron est très lisible et plutôt agréable, du moderne sans fioriture, jouant sur les hachures pour donner de la vie à ses visages qui ont parfois des airs d’esquisses de masques africains. Mais par contre je trouve que le trait de Bourgeron accentue le côté dépassionné qui nuit peut-être à l’envolée lyrique que j’attendais (affaire de goût bien sûr et, ne connaissant pas le récit de Loti, sans doute n’y était-elle pas présente !).
Du même auteur, j'avoue avoir préféré très nettement son Extrême Orient. On retrouve avec bonheur le trait de son graphisme un peu exceptionnel. C'est une joie pour les yeux ébahis des lecteurs que de découvrir ces couleurs magiques. Je m'attendais à une histoire d'amour vraiment originale avec une passion dévastatrice et tragique. C'est bien décevant à ce niveau là où l'action reste presque figée sur le marivaudage intellectuel du héros en mal de sensations fortes. L'ivresse de l'imagination et des sens... Nous avons en effet un jeune officier de marine qui reste bloqué à Salonique puis à Istanbul. Le fond historique est celui de la guerre des Balkans entre les russes et les turques. C'est un épisode bien méconnu des occidentaux. Or c'est bien là que l'auteur excelle dans la manière de nous présenter cet environnement historique. Belle couverture également. Une oeuvre qui se veut un peu inaccessible à tout un chacun et qui reste prioritairement axé sur une atmosphère romantique.
La mise en route aura été difficile puis l'immersion fut totale. Tout d'abord le dessin : il demande un petit temps d'adaptation. Ensuite c'est du pur bonheur. La colorisation est superbe et le met vraiment en valeur. Visuellement, cette BD est un vrai régal. J'avais des craintes sur le scénario, je me demandais où il allait me mener. Au fil des pages, je me suis posé de moins en moins de questions. Je rentrai vraiment dans l'histoire. La narration est sans défaut, le rythme régulier. Je ne m'attendais pas à aimer autant ce one shot. Je compte convertir l'emprunt en achat dans les meilleurs délais. Je suis devenu fan des productions Futuropolis, ce n'est pas "Aziyadé" qui me fera changer d'avis.
Quand l’écriture délicate de Pierre Loti rencontre la beauté du trait de Franck Bourgeron, c’est une oeuvre d’une force émotionnelle rare qui naît. Une bande dessinée puissante et bouleversante. C’est Aziyadé. Cette adaptation du roman autobiographique éponyme est une remarquable réussite. Avec un talent empreint de retenue, l’auteur livre une composition émouvante et d’une grande justesse. Et il n’est pas nécessaire d’avoir lu l’original pour ressentir puis admirer la fidélité et la maestria avec lesquelles il transcrit la fièvre de l’écrivain. Ce sont peu de pages qu’il faut au récit pour vous empoigner. Happé par cette histoire d’amour enflammé et interdit, entre un Loti en marin anglais et Aziyadé la magnifique musulmane, on se laisse d'abord envahir par une profonde mélancolie douce amère. Puis l’on cède encore, un peu plus investi, compagnon des attentes angoissées du héros, ami dans ses escapades nocturnes, spectateur indiscret de ses étreintes langoureuses, puis, avec lui, se réveiller alangui et heureux aux matins apaisés. Et maintenant au-delà, quand l’empathie se fait entière, on écoute, on plaint ou l’on pleure avec cet homme qui se cherche, qui crie intérieurement son mal, désespéré et dévoré par cette passion qu’il découvre de plus en plus extrême et qu’il sent, qu’il sait inéluctablement vouée à se perdre. La plume poétique et sensible de Loti nous accompagne tout au long du récit par un fil conducteur, écho narrateur de ses pensées et par les correspondances qu’il entretenait avec sa famille et ses amis. Elle est le catalyseur de cet agréable déferlement de sentiments et si elle s’avère être le cœur de cette oeuvre, le graphisme de Bourgeron lui offre une âme. Une autre profondeur qui dévoile ce que les quelques mots encore impuissants n’ont pas réussi à dire. Son style si particulier, saisissable entre mille, est ici somptueux et tellement évocateur. Un crayonné simple et dynamique qui donne vie à des personnages aux courbes généreuses. De fines griffures, ombrages maîtrisés qui renforcent les émotions. Des cadrages verticaux qui ouvrent l’espace ou des plans rapprochés soudain complices. Des ambiances subtiles et enchanteresses. Et des couleurs. Ah, ces couleurs ! Sobres, mais si belles. Une trichromie déclinée en nuances pastel. Le jaune d’un soleil éclatant, qui fait ressentir la chaleur et respirer les parfums d’une « Stamboul » envoûtante. Le bleu de nuits interminables chargées de désirs sensuels ou esquisses d’un chagrin lancinant. Le rouge des plaisirs défendus, le rouge de la passion, le rouge du sang. Cet album au romantisme dramatique est un véritable crève-cœur, et j’ai pris tant de plaisir à me sentir si triste…
Il faut avouer qu'adapter un roman en bd n'est pas un exercice facile. Choisir les chapitres selon leur importance dans l'histoire et y ajouter une bonne dose de fluidité pour nous rappeler que nous sommes, ici, dans l'univers de la bd exige un certain talent. Bourgeron s'en sort plutôt bien même si parfois j'ai trouvé le scénario un peu confus. Je ne connais pas le roman de Pierre Loti, mais je suppose que celui-ci n'est pas des plus facile à adapter. Ceci-dit, il se dégage de cette histoire d'amour beaucoup de pudeur et de sensibilité. On comprend parfaitement la détermination du personnage principal et on partage ses joies et ses peines avec beaucoup d'intérêt. J'aime beaucoup le graphisme de cet auteur que j'avais découvert avec Extrême Orient. A conseiller et à lire au coin du feu, dans une ambiance feutrée !
Salonique. Grèce. De passage, Loti -jeune lieutenant de la marine anglaise- aperçoit, derrière une fenêtre d'un harem, le visage aux yeux verts d' Aziyadé. Coup de foudre immédiat. Dès cet instant, il ne vivra plus que pour elle. Et naîtra une grande histoire d'amour. Et naîtra une belle adaptation de Bourgeron qui ma emmené quelque part dans ces mystères de l'Orient. Délicat, l'auteur m'a décrit avec une vraie finesse d'analyse ce rapport homme-femme. Oh, c'est vrai, les visages des intervenants ne sont pas très expressifs. Mais c'est cela qui m'a attiré. Par la position de ses personnages, sa mise en scène du roman, son découpage, ses ambiances et ses couleurs ; Bergeron est parvenu à me communiquer les divers sentiments qu'éprouvent ces deux êtres. Faut-il qu'un personnage ait sa bouche dessinée ouverte pour montrer au lecteur qu'il dit quelque chose ?... Parfois il suffit d'un simple trait, d'une ligne qui souligne une ombre, un regard. Et l'on (se) comprend très bien... Un ouvrage épais, certes, et que je n'arrive réellement pas à classer. C'est peut-être ça qui fait sa beauté. Cote perso : 3,5/5
En 1876, Pierre Loti, jeune officier de marine de passage à Salonique, croise le chemin d’Aziyadé, jeune femme appartenant au harem d’un dignitaire turc. Ils vont vivre ensemble une folle et brève passion au milieu des parfums et des mystères de l’Orient. Quand Pierre Loti débarque à Salonique, le 16 mai 1876, il est loin de se douter que le regard d’une jeune et belle turque aux yeux verts va bouleverser sa vie. L’empire ottoman vit ses dernières heures alors que commence pour nos deux personnages une puissante histoire d’amour. L’adaptation par Franck Bourgeron du roman éponyme de Pierre Loti est plutôt réussie. La narration est lente et mélancolique et traduit assez bien l’ambiance langoureuse de l’Orient. Néanmoins, si les textes, extraits pour la plupart du récit original, sont d’une beauté envoûtante, les dessins, et plus particulièrement les visages, sont souvent inexpressifs. On a du mal à imaginer derrière les yeux fermés de Pierre Loti la passion dévorante qui l’anime. De plus, bien que les couleurs soient particulièrement bien choisies, le papier épais et pâle utilisé les rend un peu moins chatoyantes et affadit quelque peu le récit. Heureusement, l’adéquation est parfaite pour la conclusion magistrale de l’album. Cet opus de 126 pages devrait ravir les romantiques et les amateurs d’amours impossibles. A noter l’excellente qualité de l’ouvrage ainsi que la couverture magnifique de Franck Bourgeron.
« Aziyadé » est une adaptation réalisée par Franck Bourgeron du roman de Pierre Loti. Le récit est une histoire d’amour entre Pierre et une jeune femme turc dans une époque, des circonstances culturelles et un lieu où rien ne pouvait réunir ces deux êtres. Je pense l’intérêt principal de cette bd est dans sa situation à une époque difficile pour la Turquie qui était encore dictée par le colonialisme britannique. La représentation architecturale de « Istanbul » est franchement captivante, les décors sont très beaux et le trait de Franck Bourgeron m’a semblé bien adapté à ce récit. Hélas, les personnages ne me sont pas apparus assez expressifs, surtout de la part du héros. J’ai trop souvent eu l’impression le personnage principal ne savait pas ouvrir ses yeux... au contraire de sa dulcinée où la retenue, la sensualité et la timidité d’une femme musulmane sont forts bien représentées. Les couleurs ne me sont pas apparues assez chatoyantes, surtout pour un récit qui se déroule dans un pays où doit se côtoyer des ambiances chaleureuses que je me fais de l’orient. De même, je trouve un peu dommage que les séquences intimes entre Aziyadé et Pierre Loti ne soient si féeriques que ça. A la décharge des auteurs, le papier épais et pâle du livre –d’excellente qualité je l’avoue (ce serait dommage pour une bd qui coûte tout de même 19 euros !)- estompe beaucoup les couleurs vives. Au final, peut-être que j’attendais un peu trop de cette bd. Je n’ai pas ressenti franchement de l’émotion au fil de ma lecture… Pour ma part, « Aziyadé » a surtout retenu mon attention pour sa situation à une époque où la Turquie était pratiquement un pays stratégique dont les grands pays colons se disputaient leur part du gâteau.
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