Là où vont nos pères (The Arrival)
Angoulême 2008 : prix du meilleur album (Fauve d'or). Un jour, un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille, puis il s’en va. Il prend le train et embarque à bord d’un navire sur lequel il va traverser l’océan. Destination la terre promise, vers un pays inconnu.
Angoulême : récapitulatif des séries primées BD à offrir BD muette Immigrants Les prix lecteurs BDTheque 2007
Un jour, un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille, puis il s’en va. Il prend le train et embarque à bord d’un navire sur lequel il va traverser l’océan. Destination la terre promise, vers un pays inconnu. Cet homme est un émigrant. S’il laisse sa vie derrière lui, c’est parce qu’il espère en trouver une meilleure, ailleurs, loin de chez lui et loin des siens. Là-bas, dans ce pays nouveau et étrange où il doit réapprendre à vivre, il rencontrera d’autres gens, exilés comme lui, et comme lui perdus dans ce monde nouveau… Là où vont nos pères est un album d’une profonde originalité. Consacré à un thème plus que jamais d’actualité - l’émigration -, l’auteur a pris le parti d’un récit onirique qui acquiert la force d’une histoire universelle et intemporelle. Cette BD muette – et donc lisible par tous, partout dans le monde – tient à la fois du récit fantastique, du conte initiatique et du livre d’Histoire. Dessiné dans des teintes sépias, comme si l’histoire oscillait entre rêve et réalité mais aussi entre passé et présent, cet album traite d’un thème universel sans jamais tomber dans le pathos grâce au pouvoir d’évocation du graphisme et à la magie envoûtante de ses images.
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Date de parution | 02 Mars 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Beaucoup d'avis déjà sur cette série, et beaucoup d'éloges. Pour ma part, elle les mérite amplement. J'ai tout simplement été envoutée par le traitement de ce sujet si sensible. Tout a été dit déjà. Un dessin magnifique qui sert l'histoire universelle des exilés dans ce monde. Une colorisation douce et chaude qui appuie admirablement le côté onirique des images. Comme beaucoup, j'ai apprécié l'idée de ce monde imaginaire qui permet au lecteur de comprendre ce qu'il y a de déroutant lorsqu'on en arrive à devoir vivre et s'adapter dans une contrée où aucun code ne nous est familier, l'écriture, la nourriture, les habitudes... et en cela le côté muet de cette bd s'y prête, pas de langage auquel se raccrocher, très bien vu de la part de l'auteur. La terre d'acceuil décrite ici est idéalisée par rapport à ce que doivent vivre beaucoup de migrants dans la réalité. Ce père de famille fait des rencontres bienveillantes, qui l'aident à s'approprier cette nouvelle vie et lui permettent d'accueillir à son tour ses proches. On est, je le crains, bien loin de ce que subissent beaucoup d'entre eux. Une belle vision d'utopie quand on constate la dure réalité des débats d'idées actuels sur ce sujet.
Le titre original, « The arrival », en faisant référence à la figure de l’immigré autour duquel va tourner tout l’album me parait bien plus adapté que le titre français « Là où vont nos pères », qui semble lui mettre l’accent sur ceux qui sont restés (et qui pensent à ceux qui sont partis). En effet, si l’immigré pense ici à ce qu’il a laissé derrière lui (famille, amis, pays, mœurs), c’est bien lui et pas ses regrets qui forme l’ossature de ce très bel album. C’est un immigré et une immigration impersonnels qui traversent cet album, et Shaun Tan n’a pas cherché à « situer » précisément, dans le temps et dans l’espace, l’errance ici présentée. Même si l’on peut y reconnaître certains motifs « historiques » de départ (la guerre, les pogroms, l’hydre fasciste, etc…) et certains lieux de passage plus ou moins tristement célèbres de l’immigration (avec quelques planches inspirées d’Ellis Island). C’est un album assez épais, mais qui se lit très bien et assez vite. Pas si vite en fait, quand on pense qu’il est entièrement muet. En effet, on est happé par l’histoire, et surtout par son traitement, très doux, non pas humaniste (je n’aime pas ce terme), mais à la recherche d’hommes ou de femmes, de relations humaines : Shaun Tan a su avec cet album toucher quelque chose d’universel. C’est aussi – mais il aurait peut-être fallu commencer par là, une grande réussite graphique ! Sur des tons sépias, des dégradés du marron au vert, la colorisation est à la fois très belle, et en plus en adéquation avec les couleurs des vieilles photos associées au passé, aux ancêtres, ces photos que les immigrés ont emportées avec eux dans leur grand voyage ou leurs souvenirs. Le dessin quant à lui est excellent, très expressif, ce qui rend la lecture de cette bande dessinée muette très fluide. Enfin, ultime qualité, c’est un album d’ambiance très onirique. Le dessin et la colorisation font un peu « phase de réveil », et les décors réalistes se mélangent à des architectures imaginaires, un bestiaire fantastique, eux aussi en parfaite harmonie avec le reste de l’album. Une grande réussite donc, à côté de laquelle il serait vraiment dommage de passer ! A lire absolument !
Subjuguant. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour parler de cette œuvre très originale. Tout d’abord par la beauté du dessin extrêmement soigné dans des tons monochromes allant du gris sale à un sépia très lumineux. L’imagination et les trouvailles de l’auteur font le reste. Celui-ci confère une portée universelle au mythe de la terre promise, avec une dimension onirique tout à fait étonnante qui peut dérouter à la première lecture. L’histoire commence en effet de manière plutôt sombre et réaliste (la patrie) pour évoluer dans un univers merveilleux et quasi surréaliste (la terre d’accueil), truffé d’objets et de créatures extraordinaires, ainsi que de symboles mystérieux. De cette façon, l’auteur a parfaitement su représenter comment un monde nouveau pouvait être d’une étrangeté absolue aux yeux d’un immigrant. L’absence de textes n’est absolument pas gênante, au contraire, cela aurait presque paru redondant dans cette histoire avant tout visuelle. Elle comporte d’ailleurs une telle richesse qu’à mon avis on peut la relire plusieurs fois sans problème et y découvrir de nouveaux éléments qui n’auraient pas sauté aux yeux à la première lecture. D’une certaine façon, ce magnifique ouvrage redonne de la dignité à tous les expatriés de la Terre, ceux qui ont quitté leur pays par nécessité, avec peut-être un sentiment diffus de honte (laisser ses proches derrière soi n’est certainement pas chose facile). Certes, la représentation de la Terre promise est très idéalisée, mais le but ici n’a pas été de produire une histoire réaliste. D’après moi, l’auteur a voulu d’abord montrer les raisons qui conduisaient à quitter son pays natal, en mettant en scène la vision rêvée, si déformée soit-elle, de ces hommes rêvant d’un ailleurs où la vie serait plus douce.
Cette BD est très déroutante : pendant assez longtemps, on ne sait pas vraiment où l'auteur veut en venir. Et en même temps, cela fait écho au côté déroutant qu'a son nouveau pays pour le migrant, représenté ici par des visions fantastiques et oniriques. Tout comme lui, nous avançons en pays inconnu, ignorant que nous sommes des causes, des effets, du sens. Peu de bandes dessinées ont fait ce pari de ne pas contenir aucune parole, une rare exception étant Capricorne tome 12 d'Andreas, fort opportunément intitulé "" et fort réussi lui aussi. Cela oblige à une démarche plus active du lecteur, qu'on peut apprécier ou pas. Ici, je trouve que cela contribue à générer cette ambiance onirique et mystérieuse, tout en rendant les possibles difficultés linguistiques d'un migrant, sans pour autant nuire à la compréhension finale. Graphiquement, c'est magnifique. Je ne trouve pas les personnages statiques, bien au contraire. Et ce, même en restant quelques secondes sur chaque image, qui mérite effectivement qu'on s'y attarde.
Une bd qui pour moi doit être lue par toutes les personnes qui ont eu de près ou de loin un rapport avec une histoire d'immigration ou de déportation. La métaphore est omniprésente et très prenante. Une qualité de dessin très agréable, ou la recherche du décor arrive à mettre le lecteur en situation vécue ou entendue. Les bulles auraient été superflue, chacun peut construire l'histoire avec ses propres mots. J'ai fait lire cette bande dessinée à des personnes âgées ayant vécue une situation similaire, les larmes sont apparue.
Pour cet album, j’ai voulu attendre longtemps avant de donner un avis pour savoir si la première impression survivrait, ce qui me vaut de ne le noter que maintenant alors qu’il est depuis le début dans ma collection. L’édition est très belle, le matériel est solide et joliment relié le papier très agréable à toucher. L’album a un nombre de pages généreux. Côté dessins, nous sommes en face de planches en dégradé gris et une autre couleur, tantôt or, tantôt ocre, parfois noir, parfois moutarde, parfois violet. Toujours dans des nuances pastels des couleurs avec une constante marron-or très réussie. Le trait est peu visible, il s’agit plutôt de dégradés contrastés. La mise en image est très réussie avec des prises de vues tout à fait adéquates pour chaque situation sans que l’on sente les vues forcées. Côté scénario maintenant, cette BD est muette. Non seulement il n’y a aucun texte, mais en plus il n’y a aucune lettre dans les décors reconnaissable. Ceci est fort à propos dans la mesure ou le thème est celui du migrant. Thème universel, la migration est présentée ici de façon universelle sans qu’il y ait de lieu précis, de langue précise et même de date précise ça pourrait s’adapter à n’importe quel migrant à n’importe quelle époque. Tout commence avec la séparation brutale, non seulement des racines mais surtout des proches, un homme va donc quitter sa famille pour aller chercher meilleur sort à l’étranger en espérant faire venir sa famille un jour. Pourquoi il part ? Parce qu’il a peur, peur d’on ne sait quoi mais qui est magnifiquement représenté par cette queue de monstre dont l’ombre irise les murs. Après la séparation vient le voyage, présenté ici dans toute son humanité et sa misère, seul et ayant le même espoir que nombre d’autres portant tout autant sur eux leur désespoir sur ce grand bateau. Impersonnel, brutal même, incompréhensible vient la sélection et la validation de son entrée en territoire d’espoir. Sélectionné suivant des critères si justement montrés ici comme arbitraires certains vont être acceptés à l’examen de passage. On ne saura pas ce qu’il en est pour les autres, mais ici notre vagabond passe. L’acceptation finale est validée par un homme dans l’administration du pays d'accueil, il s'agit du premier signe d’humanité perçu dans le récit, c’est bien un homme qui tamponne le visa, homme inconnu mais dont on aimerait l’embrasser tant la démarche pour en arriver là fut dure et combien un retour ne serait pas envisageable. Alors c’est la découverte, découverte de ce nouveau monde avec les petites économies prévues, découverte des us. Seul au milieu d’une civilisation nouvelle le dépaysement est prévisible, il est admirablement croqué dans cet album. Même les indispensables ustensiles quotidiens peuvent être des découvertes. Le petit animal qui suivra notre migrant tout rond et mignon comme tout est adopté aussi bien par le héros que par le lecteur. Sans aide c’est difficile, et ce n’est qu’avec un nouveau contact humain d’aide que notre héros trouvera enfin un rythme dans cette nouvelle vie. D’essais en essais dans des job que l’on devine difficile notre déraciné va trouver ses marques. Bien sur quelques peurs de l’ancien monde subsisteront, mais avec l’humanité des accueillants : tout va mieux. Et qui sont ces accueillants ? Eux même d’anciens migrants, non pas du même pays, eux aussi ont leurs peurs et eux aussi ont connu ce chemin, maintenant ils sont heureux d’être sortis de leur peur même en ayant des vies difficiles : au moins ici ils sont heureux, heureux comme cet enfant joyeux. Une lettre et la situation suffisamment stable va permettre d’enfin pouvoir revoir la famille, cette seule attache qui manque à l’équilibre de notre déraciné. Une fois la cellule enfin au complet l’apprentissage va être transmis, les fantômes du passés peuvent être oubliés. Et mieux, la petite fille de nouveau épanouie va pouvoir à son tour aider les nouveaux migrants… Une telle justesse, une telle simplicité, une telle universalité sont choses rares dans la BD comme dans d’autres arts. D’étapes en étapes nous sommes transportés, nous même migrants en départ d’un danger et en partance pour un Eden idéal. Le plus touchant dans cet ouvrage c’est l’humanité qui s’en dégage, chaque étape positive dans le parcours s’avère venir d’autrui et être humaine. Hymne à la tolérance, à l’amour au sens chrétien de l’agape ou à la charité au sens bouddhiste cet album est un bijou brut. De ses couleurs à son scénario en passant par ses nuances, tout est transcrit pour remettre l’homme au cœur des préoccupations terrestres. La relecture est un régal qui permet d’aller plus loin et de voir par delà le non texte dans des détails qui ont un profond sens humaniste. Mon coup de cœur initial n’était donc pas qu’une tocade. Cet ouvrage rentre dans le cercle fermé des œuvres références que tout être humain devrait si ce n’est avoir lu en tous cas ressentir au fond de lui.
Bon, je suis par habitude assez réfractaire aux prix et autres médailles un peu trop clinquantes qui ont souvent pour moi un arrière goût commercial trop prononcé. Ceci expliquant cela, c'est donc avec assez de réticence et très tardivement (depuis son prix à Angoulème) que j'ai mis le nez dans cette BD après l'avoir achetée pour la bibliothèque où je travaille. En partant de très bas, je suis arrivé très haut, très loin, comme rarement cela m'était arrivé avec une BD depuis bien bien longtemps ! Une pure merveille, un bijou de la BD à mon sens ! Tout tient dans un paradoxe qui fait également sa force : d'un côté, une universalité du décor et des personnages (tout le monde s'y retrouve), renforcée par l'absence de texte. De l'autre, une porte grande ouverte sur l'imaginaire de chacun (cette planche magique uniquement composée d'une myriade de petites cases de nuages !!!). Et tout se tient ! L'absence de texte ne dessert aucunement l'histoire, mais comme je le disais, renforce au contraire l'imaginaire qui nous est distillé ! Et tout ceci se construit autour d'une mise en page très élaborée, et d'un graphisme très réaliste dans un univers fantastique proche du surréalisme. On nage en pleine poésie graphique ! L'histoire enfin. Si le thème de l'immigration n'a en soi rien d'exceptionnel, il est traité avec une rare originalité et simplicité, tout en évitant les pièges et les caricatures. On suit le parcours de cet immigré et de ses difficultés quotidiennes, porté par la force du dessin tout en crayonné en sépia de Shaun Tan. Ne faites donc pas comme moi et pour cette fois fiez vous au Grand Prix qu'Angoulème lui a décerné, et plongez dans cette BD ! Passer à côté serait un crime !
La première BD de cet auteur australien à paraître chez nous, racontant l'histoire d'un homme quittant sa famille pour aller chercher du travail dans un autre pays et subvenir aux besoins de sa femme et de sa fille. Chose troublante car inhabituelle : il n'y a aucun texte, tout n'est qu'images. Ce qui m'a le plus impressionné, c'est le dessin : remarquable en tous points, beau à couper le souffle. L'expression des visages, l'imagination dans les décors de ce nouveau monde (un peu Miyazakien par moment), la façon de nous faire comprendre plein de choses sur cet univers inconnu à l'aide de simples dessins, les couleurs, le découpage, la façon de décrire le temps qui passe : tout, absolument tout, est phénoménal. Je ne pensais pas qu'une BD "sans paroles" pouvait arriver à me marquer autant. En ce qui me concerne, il y avait très très très longtemps qu'un album de cette qualité n'avait pas été primé à Angoulême, peut-être parce qu'il y avait très très très longtemps qu'un album de cette qualité n'avait pas été édité.
Effectivement, l’air de rien, cet album est très fort. L’objectif est clair : proposer une évocation sur les migrations qui ont vu arriver des millions de personnes sur le sol australien (en particulier, mais partout ailleurs en général) depuis un ou deux siècles. Le parti pris de faire une BD muette est en soi une excellente idée, car c’est une histoire universelle, que chacun d’entre nous peut comprendre, puisqu’il appartient soit à un pays ayant reçu beaucoup de migrants, soit à un pays ayant subi l’hémorragie migratoire. Du coup, cette histoire touche à l’universel. Le héros se retrouve dans un environnement totalement nouveau, avec des créatures inconnues, un langage qu’il mettra du temps à comprendre, allant d’un travail à un autre, avant de trouver celui qui lui conviendra (ou qu’on voudra bien lui donner) ; puis il se fait des amis, envoie de l’argent à sa famille… C’est finement retranscrit, et la succession des dessins rend bien le temps qui passe, les pensées qui s’envolent… Sur un mode poétique et léger, l’auteur reste fidèle à une réalité brute, lourde, séculaire. Shaun Tan propose donc une belle parabole sur les migrants et leur vie. A mettre entre toutes les mains.
Pourquoi faut-il des mots, alors que ce somptueux album s'en passe si bien ? Et comment dire l'enchantement dans lequel je flotte, depuis ma lecture ? Il me faut remonter très loin pour retrouver un album ou une série qui m'ait autant touchée, émerveillée, enthousiasmée. Shaun Tan, apparemment, a mis du temps, beaucoup de temps pour le réaliser, et il a bien fait. L'histoire de cet homme, et de ces autres exilés, est touchante, parce qu'elle est racontée avec une sensibilité, une poésie et une sobriété, qui la rendent universelle. Certains passages racontent des événements très durs (la guerre, un génocide, l'esclavage...) mais avec -paradoxalement- une grande douceur dans le dessin et un traitement délibérément symbolique qui, loin d'affadir le propos, se contentent de le dépouiller de toute connotation historique, afin de témoigner de tous les massacres, de toutes les violences aveugles, de tout ce qui un jour, conduit des hommes et des femmes à fuir leur pays, pour simplement survivre. Afin peut-être aussi de dire qu'on peut rester humain, malgré tout. J'ai adoré ce parti-pris symboliste (un peu à la manière de cet autre génie qu'est pour moi David B.) et à la fois fantastique et onirique de Shaun Tan. Plonger le lecteur dans un pays où tout est, pour lui aussi, déroutant et mystérieux est un bon moyen de lui faire partager le désarroi de l'exilé, de suggérer le dépaysement et la perte des repères. A cet égard, le choix d'une histoire sans parole est judicieux, puisque pour le nouvel arrivant, autour de lui plus aucun mot n'a de sens, qu'il ne reste plus que les gestes et les regards. J'ai adoré ce pays imaginaire, terre d'accueil des exilés, si puissamment étrange et poétique, dans ses moindres aspects ; peut-être un peu trop idéal aussi, mais qu'importe ! J'ai adoré le dessin, sa façon de représenter les visages, qui rend ses personnages étonnamment vivants et, de ce fait, profondément attachants, et de suggérer par d'infimes détails comment le présent peut soudain évoquer le passé. J'ai adoré l'alternance des petites cases et des grandes planches, ces paysages mi-réalistes, mi-fantastiques, ces teintes douces, qui m'ont rappelé celles d'une autre série, elle aussi touchée par la grâce, Le Mur de Pan. J'ai adoré ces planches pleine page, qui chaque fois sont un émerveillement pour les yeux, et dans lesquelles l'auteur donne libre cours à son imaginaire. J'ai adoré cette note pleine d'optimisme sur laquelle se termine cette histoire. J'ai refermé l'album, éteint la lumière et me suis endormie, dans la douceur sépia d'une ville paisible. Pourquoi alors, seulement 4/5 ? La réponse est dans les pages de la série De Cape et de Crocs ;)
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