Nuit Noire
France, de nos jours. La vie de deux amis d'enfance bascule lorsque l'un d'entre eux tue les policiers venues l'interroger pour une affaire de viol. Marc et Joel prennent alors la fuite, direction l'Espagne. Mais plus les heures passent, plus Joel devient incontrôlable, et plus la nuit promet d'être longue.
Banlieue David Chauvel Procès Road movie
- Putain, j'voulais pas les tuer, ces deux connards. Pas vraiment en tout cas. Mais merde, je savais plus c'que j'faisais et j'voulais pas retourner là-bas. Tu comprends ça ?! J'pouvais pas, Marc !! Mais les deux policiers sont morts. Une seule solution pour Marc et Joël. Fuir. En abandonnant tout derrière eux. Destination la frontière espagnole. Dès le premier arrêt, c'est le dérapage. Et pour les deux amis, c'est une longue, longue nuit qui commence.
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Date de parution | 01 Avril 1996 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Trois albums qui se lisent vite, car il n’y a finalement pas beaucoup de textes, de dialogues (mises à part les plaidoiries lors du procès), mais aussi parce que l’intrigue est vraiment bien fichue, qu’elle captive le lecteur. La série alterne les flash-back – qui nous expliquent la jeunesse des deux héros, leur rencontre, et comment ils en sont arrivés à la situation folle qui les happe dès le début du premier album – et une intrigue plus linéaire, essentiellement un road movie, sorte de fuite en avant vers nulle part. David Chauvel montre très bien, par petites touches, comment l’amitié qui lie Joey et Marc va amener ce dernier à poursuivre cette folle équipée, dont il va finalement être le seul à répondre (de manière muette) devant la justice. L’univers de banlieue, de famille qui se délitent, est lui aussi bien dépeint, expliquant la trajectoire des deux copains, dans un engrenage que certains appellent destin. C’est glauque, mais aussi vivifiant (l’amitié donnant de l’air à une ambiance très noire). C’est en tout cas un triptyque dont je vous recommande chaudement la lecture.
Ca faisait longtemps que je voulais lire cette série et bien c'est chose faite. Quelle réussite, on se croirait au cinéma!! Impossible de s'arrêter une fois qu'on a commencé le 1er tome. Tout s'enchaîne et se finit dans un final grandiose et bouleversant. Chauvel est le spécialiste pour ce genre d'histoire. Un polar génial.
Une des nombreuses bds que j'ai perdues je ne sais comment (mille milliards de mille sabords ... pour rester poli). Je possédais l'intégrale en noir et blanc petit format (1ère édition avec une superbe couverture, pas comme celle là assez horrible il faut bien le dire). Un des meilleurs polars en bd que j'ai lus. En même temps je n'en ai pas lu beaucoup c'est vrai. Mais "Nuit noire" c'est vraiment très bon. Un petit côté Baru dans le style de chronique sociale mais beaucoup plus réaliste et urbain. Le scénario de Chauvel est vraiment fort. C'est haletant et bouleversant. L'amitié des 2 potes, le dérapage de l'un puis le road movie avec les flics au cul... Cela m'avait scotché. L'ambiance d'autoroute, la liaison avec la jeune femme en chaise roulante ... Le dessin de Lerecluey est remarquable à plus d'un titre. C'est nerveux, sec, très beau. Les visages sont presque déformés, trop droits, mais cela participe vraiment à l'ambiance nerveuse, claustro, anxiogène... Les grandes cases du 1er tome ou Joël braque (puis tue) le flic avec le pistolet dans le paquet de corn flakes sont littéralement scotchantes. Du grand art ! J'adore vraiment ses dessins. Supérieur à mon avis, à son travail sur Arthur (série un peu décevante comparé à des chefs d'oeuvre comme "Nuit noire" ou même "Cairn"). Je trouvais son graphisme plus noir, tourmenté et tordu. Donc un grand 4 à la limite du 5 et je recherche activement les 3 tomes (éditions originales) de ce chef d'oeuvre du polar social.
À mes yeux, la principale qualité de cette série est sa crédibilité. Joey et Marc se retrouvent en cavale parce que le premier a commis l’irréparable. Ensuite, Joey prend les choses en mains, parce qu’il est l’auteur du double meurtre dont il est question, et parce que Marc est, quant à lui, bouleversé par les événements. Marc se résigne à suivre son comparse, tiraillé entre l’amitié qui le lie à Joey et la conscience du fait que ce dernier est un véritable danger ambulant. Pas d’histoire de gros truands, de braquage de banque ou de mafia donc. Juste celle de deux jeunes complètement à la dérive, qui abandonnent leur quartier sans se retourner, avec la peur au ventre et l’espoir de ne pas être rattrapés par la police. Le dessin est satisfaisant, à défaut d’être sensationnel. La narration est efficace. On alterne, d’une part, les flashbacks ayant trait tant à l’enfance des deux compagnons d’infortune qu’au tragique événement dont Joey est à l’origine et à la cavale qui s’en est suivie et, d’autre part, le déroulement du procès de Marc. Les trois tomes se lisent quasiment d’une traite et la chute est à la hauteur. Bref, un triptyque efficace à découvrir.
Cette bd qui me paraissait un peu insignifiante au départ quant à la forme et par son aspect graphique s’est révélée être une œuvre qui m’a touché sur le fond. On part sur l’histoire d’une amitié entre deux jeunes hommes un peu désœuvrés qui ont dû vivre des situations familiales pénibles durant leur enfance et adolescence. L’un d’eux est le dominant. Il entraînera le second, un mec plutôt sympa, dans une spirale infernale. Il va commettre un acte irréparable suivi d’un deuxième etc… Le second sera alors accusé comme complice de tous les méfaits commis. Une machine judiciaire implacable se mettra en place. Le complice doit payer pour les crimes commis par le premier qui n’est plus là pour en répondre. En droit pénal, la sanction s’apparente à celle qui a appuyé sur la gâchette. Cela peut paraître tout à fait injuste car elle ne tient pas compte du paramètre de la volonté qui peut être plus ou moins faible d’un individu à l’autre. C’est le mécanisme profond de cette injustice que tentent de démontrer les auteurs dans ce livre. C’est cela qui m’a profondément touché. Bien sûr, on pourrait pleurer sur les victimes et leur ayants-droits. Le propos se situe ailleurs et se focalise sur les conditions qui peuvent amener une personne normale à être entraînée. Ce n’est pas par exemple le fils d’un président de la République qui pourrait se trouver dans une situation pareille car même sans diplôme, une voie royale semble toute tracée. Je trouve que la société est bien injuste avec des gens pas bien nés. Le Procureur de la République qui symbolise la société dans cette œuvre me paraît tout à fait méprisable. Le pire, c’est que la réalité n’est pas bien loin. La mascarade judiciaire est bien retranscrite. On ne laisse jamais une seconde chance … La nuit sera effectivement bien noire comme l’ensemble de cette œuvre qui laisse un goût amer. Des histoires comme celle-là sont tristes mais bien courantes. Cela traduit un véritable malaise de la société, des jeunes et de la justice en qui on ne peut décidément plus faire confiance.:(
Mouais...C'est pas totalement mauvais. Chauvel maîtrise bien les flashbacks et c'est assez intéressant de voir comment il a découpé son histoire. De plus, l'idée de départ est une bonne idée. Le problème, c'est que je ne me suis pas attaché aux deux personnages principaux de l'histoire. Je les trouve vide même si Chauvel essaie de les rendre crédibles et de leur donner une personnalité en montrant leur enfance. Pour moi, ils sont sans grand intérêt. Je n'ai pas aimé non plus la fin ouverte. Ça ne me dérange pas quand un scénariste fait ça une ou deux fois, mais j'ai l'impression que Chauvel fait ça souvent...
Excellent roman noir que cet album. Chauvel expérimente ici la même structure que celle qu’il utilisera pour Flag. Il multiplie en effet les flash-back et la narration est très présente. Je préfère cependant cette « Nuit noire » au précité. Je la trouve plus limpide, plus prenante et débarrassée de ce côté documentaire qui m’ennuyait dans Flag. L’histoire en elle-même est assez crédible. Cette plongée en enfer dans laquelle tout s’enchaine trop vite pour un pauvre type partagé entre son sens de l’amitié, son immaturité et ses valeurs morales m’est apparue sinon réaliste du moins plausible. Les personnages sont attachants malgré leurs actes. C’est un réel exploit à mes yeux, atteint grâce à la belle dose d’humanité présente tout au long de l’album. Le dessin me laisse plus dubitatif. Je regrette quelque peu le côté très dépouillé des décors ainsi que le trait plutôt gras employé pour les personnages. L’ensemble ne m’a cependant pas choqué. Certains regards sont très expressifs et apportent un réel plus à l’ensemble. Mais ce n’est que trop rarement que j’ai eu un réel plaisir à m’attarder sur le graphisme d’une planche. Un bon album dans l’ensemble, à lire.
Lu l’intégrale en noir et blanc. Et j’ai pensé une chose : faut pas nécessairement de scénarios alambiqués pour faire une bonne BD. Et, ici, c’en est même une très bonne. Et pourtant, on ne peut faire plus simple : deux flics abattus, la fuite de Joël et de son copain Marc pour une cavale qui s’annonce sans issue. Seulement voilà : ce qui aurait pu être quelque chose de linéaire, avec les rebondissements d’usage, ne l’est pas. Chauvel a tissé une toile dans laquelle il a mêlé des flash-back. Et ces derniers donnent une deuxième lecture « parallèle » à l’histoire, font comprendre à leur façon qui sont les protagonistes et pourquoi « on » en est arrivé à cette tuerie. Fort de café car, de plus, la mise en scène est découpée « à vif », serrée comme dans des plans de cinéma. La lecture en devient ainsi captivante car l’on veut souvent savoir ce qui se cache, se trame derrière une nouvelle page. Le dessin ?… ce sont d’abord des gueules, à l’opposé de visages souvent fadasses qui nous sont proposés dans moult séries. Le trait est précis, nerveux, « arrache » d’une certaine façon les personnages à leur milieu, leur environnement qui –à bien y regarder- ne comporte quasi aucune droite. L’ensemble réalisé à main levée ?.. on le dirait fort. Je n’ai pas lu les tomes colorisés. Mais sincèrement, celui-ci me suffit amplement : le noir et blanc dégageant une vraie force, une vraie virilité dans les cases qui m’a titillé les yeux. Beau et bon travail. Une série (ici en un tome) qui vous prend, vous tient, et ne vous lâche pas… même après le mot « fin ».
Introduction. Trois points négatifs : - Un scénario pas assez prenant quoique extrêmement bien construit. (C'est un peu contradictoire mais ça peut arriver). - Des personnages qui ne m’intéressent pas du tout, à chacun ses goûts ! - Une fin comment dire… trop ouverte ? Développement : - L'histoire "banale" de 2 jeunes délinquants qui plongent dans le meurtre, le tout entrecoupé de flash backs qui nous présentent leur évolution antérieure, est restée, pour moi, justement "banale" … Le meilleur des scénaristes racontant ce genre d’histoire peut s’y casser les dents, Chauvel en est un exemple flagrant à mon avis dans ce récit. Pourtant une fois de plus, l’auteur nous montre son très grand sens narratif et arrive à nous donner une toute petite envie de continuer pour le plaisir de voir ce que LUI nous raconte. - Il sait détailler et crédibiliser ses personnages, leur donner du caractère et de la "gueule". Mais quand ses protagonistes, à la base, ne m’intéressent que moyennement, même avec un scénario très bien construit, la mayonnaise ne prend pas, mais je crois que cela vient de moi, je ne les aime pas, un point c’est tout. Une fin ouverte, je ne suis pas contre. Laisser libre court à notre imagination parfois cela est plaisant, mais là, je n’ai même pas eu l’impression qu’il y AIT eu une fin, frustrant. Les habitués de Chauvel ne s’y perdront pas pour autant, on retrouve une fois de plus la très grande maîtrise de ses scenarii, pas très loin des Les Enragés ou de Quarterback. Mais les idées en moins. Conclusion. Pour moi ? Décevant. Achat conseillé : l’intégrale noir et blanc à la limite si vous aimez Chauvel. (9/20) ps : je n’avais pas vu l’avis de Miranda avant d'écrire mon commentaire et je m’y retrouve complètement.
Un petit bof envoyé avec un très long soupir de lassitude… Le parcours de deux petits voyous décrits avec un réalisme sans faille et dans toute sa banalité. Je n'y ai trouvé que peu d'intérêt, d'autant plus que l'histoire s'axe presque entièrement sur la vie des protagonistes et les raisons qui les ont amenés à tomber dans la délinquance, jusqu'à déraper dans le meurtre. J'aurais préféré que les auteurs nous servent une excitante course poursuite et une fuite des deux comparses jusqu'en Espagne, sans s'étaler sur leur passé quasi-commun à tous les délinquants et ici encore, sans surprise. Même la chute est banale, une déception. Pour le positif - parce qu'il y en a - Chauvel sait très bien s'y prendre pour construire ses scénarii. Le récit alterne les retours dans le passé et le présent ; les transactions sont souvent bien trouvées avec des effets dans le dessin, qui nous font croire que la scène continue alors qu'elle est juste en train de remonter le passé ou d'aller vers le présent. Le dessin de Lereculey qui l'accompagne s'accorde bien à l'histoire, malheureusement j'ai lu l'intégrale noir et blanc et le format est un peu petit pour le mettre en valeur, je pense que la série originale en couleur - même si je ne l'ai pas vue - doit être nettement plus agréable à lire.
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