Aarib
Une magnifique aventure au pays des Aarib, tribu de nomades Marocains vivants dans le Sahara. Une oeuvre où la chaleur des dessins et la sincérité du récit font mouche.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Maghreb
François Le Guennec est un baroudeur. Mais pas du genre tête brûlée. Plutôt du genre tête pensante, plus habitué aux crépitements de machine à écrire qu'aux rafales de mitraillette. Sauf qu'un jour le jeune homme décide de plaquer sa gentille routine et de s'embarquer pour le Maroc, pays fascinant qu'il utilise comme toile de fond à ses romans à deux sous, mais qui paradoxalement lui est parfaitement inconnu... Autant dire que les découvertes vont être légion ! Car François ignore beaucoup de choses. Comme par exemple que quelques tribus du Sahara, comme les Aarib, échappent encore au contrôle du protectorat français. Ou encore que certains de ses compatriotes expatriés seront trop heureux de trouver en lui un Candide tout apte à servir leu rs manigances politiques... Mais n'est-ce pas de l'ignorance que naît l'aventure ? Et n'est-ce pas par la découverte des autres que l'on va à la sienne ? Fasciné par l'Afrique, où il partagea pendant plusieurs mois la vie des hommes bleus, Jérôme Heydon compose ici une fresque puissante, découpant de grands espaces en cases comme autant de fenêtres ouvertes sur la beauté du Maroc et de sa culture. Un voyage à nul autre pareil...
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Date de parution | 07 Mars 2007 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Le dessin de couverture du premier tome m'avait rebuté avant la lecture, mais je me suis tout de même plongé dedans sans trop savoir à quoi m'attendre, et j'en ressors déçu mais pas pour les mêmes raisons au final. Et je ne crois pas que ce soit un diptyque que je recommande. Les dessins m'ont plus plu que la couverture, qui semblait donner un tout autre ton au récit. Mais au final j'ai beaucoup aimé le rendu de la lumière de la part du dessinateur. Pour le reste, le dessin ne m'a pas paru inoubliable, même si j'ai aimé les couleurs et le style. C'est juste que ça ne m'a pas particulièrement marqué. Là où le bât blesse, c'est dans l'histoire : le nombre de pistes qu'emprunte le scénario dans le premier tome et qu'il ne développera pas du tout (voire oubliera même) dans le deuxième tome donne l'impression d'une coupure importante entre les deux qui ferait presque penser à la dernière trilogie de Star Wars ! Des personnages ne servent finalement pas du tout, des intrigues secondaires sont inutiles ... J'ai bien aimé le récit chez les Aarib, qui est le cœur du récit et constitue la seule intrigue réellement développée, mais je ne comprends pas pourquoi l'auteur a voulu mentionner la colonisation, le rapport des Français pieds-noirs, les luttes de pouvoir entre les Touaregs, l'histoire de cette jeune fille dans le train, tout cela pour ne rien réellement développer et finir par une constatation sur la colonisation du Sahara que l'on a presque pas vue ou ressentie. Les intrigues secondaires auraient largement pu être développées pour étayer une considération totale de ce coin du monde, ou alors elles auraient dû être enlevées pour laisser toute la place au récit central. Mais cet entre-deux est frustrant, comme si l'auteur avait décidé de finir plus vite que prévu (ce qui est peut-être le cas d'ailleurs), nous laissant sur une fin que j'ai trouvé décevante. C'est vraiment dommage qu'un diptyque qui commençait si bien finisse si facilement et de cette manière. J'aurais beaucoup aimé apprécier la BD, mais ce n'est malheureusement pas le cas et je ne la recommande pas, au final. Un gros dommage !
Un très bon diptyque duquel je n'attendais rien de prime abord. C'est extrêmement réussi. Le dessin tout d'abord est de très bonne facture et réussit à nous faire voyager. Nous suivons ce journaliste écrivain dans le Maroc colonisé des années 30, dernière décennie d'aventures au long cours dans des endroits encore inaccessibles. Les personnages sont hauts en couleurs et plutôt bien croqués. Pour autant, l'auteur abandonne peut être un peu vite ses secondaires. Sans doute le choix du 2 tomes limitait un peu leur développement mais c'est parfois dommage. L'histoire, si elle ne renouvelle pas le genre (parcours initiatique du jeune intello urbain dans un environnement sauvage mais émotionnellement et intellectuellement prenant), est suffisamment rythmée, claire et passionnante pour se laisser lire et avaler rapidement. On se plait à suivre François dans cette découverte des nomades de l'Atlas, de leurs philosophies si différentes. L'auteur mène quelques réflexions sur des pratiques heurtant la "vertu" du héros occidental (esclavage dans les mines de sel par exemple) alors que la République Française imposait sa vision de la civilisation. Et vice versa. Une belle découverte.
Dans les années trente, François, un jeune romancier las d’une vie par procuration, décide de quitter la France pour vivre au milieu d’une tribu nomade dans le Sahara marocain. Ce voyage est un véritable choc des cultures entre ce jeune citadin un peu romantique et la traditionnelle tribu des Aarib. François s’intègre bien mais son périple se transforme rapidement en véritable quête initiatique, en expérience de vie extrêmement intense. La narration est construite comme un récit de voyage avec les pensées, les questionnements et les états d’âme du personnage principal. C’est clair, fluide et plutôt bien écrit. Néanmoins, l’auteur, en se concentrant presque exclusivement sur François, délaisse un peu trop le contexte et certains personnages secondaires. Ce parti pris elliptique m’a un peu frustré. Les dessins sont jolis, notamment les décors et la colorisation. Je suis un peu plus réservé sur les personnages que j’ai trouvés trop rigides, surtout au niveau des visages. Mais rien de grave, l’ensemble est de bonne qualité. Je suis un peu moins enthousiaste que les posteurs précédents mais je dois reconnaitre que Aarib est un joli diptyque, plaisant à lire, qui saura satisfaire les lecteurs en mal d’exotisme.
Avec cette série en 2 tomes, j'ai découvert une plongée dans la vie d'une tribu nomade du désert Marocain nommée Aarib et que je ne connaissais pas même si je ne saurais comment les différencier d'autres bédouins et touareg. Nous y suivons le périple aventureux et un peu fou d'un jeune français qui s'est décidé à vivre avec eux à la fin des années 30 sans savoir du tout à quoi il s'engageait. Le récit est intéressant et assez beau. J'ai été un peu surpris au départ par le sourire de quasiment tous les personnages. J'avais du mal à appréhender le ton de l'histoire, à savoir s'il fallait la prendre sur un ton réaliste ou pas, car je trouvais que tout "souriait" un peu trop au héros justement dans le premier tome. Tout s'arrange bien, tout le monde a l'air très sympathique et accueillant, c'était trop beau. Le second tome amène un peu plus de dureté mais les sourires demeurent. L'histoire est prenante et plutôt bien racontée. Le dessin ne m'a pas toujours convaincu car je le trouvais un peu limité techniquement mais il reste agréable. J'ai été un petit peu déçu par la fin car je n'y ai pas trop compris les réactions des personnages. Pourquoi Leïla a-t-elle fait ce choix, si tant est que c'était vraiment un choix ? Et si ce n'en était pas un, pourquoi n'a-t-elle rien fait pour s'y opposer, pas même un regard ou quelques paroles ? Et du côté des autorités françaises, qu'espéraient-elles vraiment de la part du héros sur place ? Tout cela se finit un peu abruptement même si ce n'est pas une mauvaise fin en soi et qu'elle est assez intéressante. Une agréable lecture, dépaysante et intéressante, même si elle m'a légèrement laissé sur ma faim.
2 tomes lus... Voici un bel ouvrage. Sobre, propre, bien réalisé, clair. Le dessin comme bien souvent dans mes choix a joué un rôle prédominant dans ma sélection rapide. Hop, j'ouvre. Hop, je m'aperçois tout de suite du style personnel de l'auteur, j'aime les couleurs lumineuses. Hop, je lis. De ce que j'ai pu lire de la biographie de l'auteur, dessinateur, coloriste, ceci ressemble à une sorte d'autobiographie. Jérôme Heydon ayant passé plusieurs mois en compagnie des nomades du Sahara. Il essaie par cette BD de retranscrire ses émotions et ses découvertes. Dans un style calme, posé, Jérôme Heydon nous conte l'aventure en 1935 d'un écrivain raté à l'eau de rose, qui las de sa vie inventé décide de faire le grand saut et partir découvrir la vérité sur tout ce qu'il a pu imaginer jusqu'ici. Pour toute personne ayant quelques liens avec le Maroc, la première qualité qui ressortira de cette BD est effectivement un vrai air d'authenticité. Les coutumes, la gentillesse, l'ouverture d'esprit du plus grand nombre, mais aussi évidemment les résistants, les opposants à l'occident. L'auteur retranscrit avec justesse le melting pot des cultures marocaines. Le peuple Marocain n'est pas effectivement UN peuple, mais la conjugaison de nombreuses tribus à l'histoire bien tranchée. Le premier tome est beaucoup plus qu'un tome d'introduction et c'est aussi ce que j'aime. Nous sommes embarqué au plus profond du désert et le nom de ville comme Marrakech ou mieux encore Ouarzazate nous font rapidement rêver à de lointain horizons inaccessibles… (Enfin, renseignez vous et vous verrez que Ouarzazate n'est plus si inaccessible ;) ) Lors de la présentation de la famille, j'ai franchement souris tellement cela m'a rappelé des souvenirs. On découvre l'histoire de ce pays, on découvre toute l'ambiguité d'un colonialisme qui arrive à ses limites. On s'insurge avec Jérôme sur certaines pratiques que l'on croyait révolues (esclavagisme, exploitation des mines de sel…). On parcourt toutes les émotions, de l'amour à la haine, de la béatitude à l'affolement et la surprise constante dans la redécouverte des coutumes Berbères et d'une religion qui nous est souvent trop méconnue. Surement Jérôme Haydon qui a vécu au Maroc quelques temps a-t-il mis une grande part de lui-même dans cette série. Ce n'est dit nulle part, mais Jérôme Haydon aurait-il utilisé ce moyen d'expression afin de réaliser une sorte de psychothérapie ? En tout cas, on ressent une force véritable, on ressent l'honnêteté de l'auteur et sa volonté de retranscrire ses pensées, ses sensations, ses émotions…Il s'en dégage une grande véracité, une grande crédibilité. Une aventure pleine d'humanité, d'humilité face à ces terres et à cette vie qu'elles rendent si dure. De plus, les nombreux textes en voix off, sont souvent judicieux, bien ficelés et travaillés. Surement, avec le dessin, plus qu'avec le scénario, ces textes sont-ils la force de cette série. Surement, là encore Jérôme Haydon a-t-il voulu y mettre en grande part de son travail. Un grand moment d'expression écrite, de communication. Tout coule de source, tout s'enchaine facilement et avec justesse. Tout s'articule et s'emboite avec minutie. Rien vraiment à redire sur l'ensemble de cette œuvre. Avec un contenu dense et un rythme assez lent, avec une narration et un découpage maitrisés, Je suis ressorti de cette lecture étrangement calme, serein, malgré le flot d'émotions. Ces contrées décidément appellent à l'humilité et ce peuple à la sagesse. El mouktoub est plus fort que tout. Pourquoi chercher à se battre contre lui ? Pourtant, j'ai trouvé la fin trop abrupte, trop rapide. Le départ de François nous prend de court, comment ? Tout ça pour revenir au point de départ ? Mais c'est peut être aussi ça la force de cette série, nous faire voyager, rêver jusqu'à la dernière et finalement nous montrer que rien n'est jamais acquis, que la lutte est constante mais que toujours la vie doit reprendre ses droits. Cette série est en plus, dés lors empreinte d'une sage psychologie d'une belle philosophie. "Je veux mourir" ; "Je veux vivre" ; François aura hésité. Il a choisi. Et finalement, on se dit que l'on aurait aimé un autre tome afin de découvrir plus en profondeur le peuple des Aaribs. Finalement, on a l'impression d'être passé trop vite sur certains points. Mais cette sensation ne survient qu'une fois la dernière page atteinte et que surpris on s'aperçoit que l'on est déjà arrivé au bout de l'histoire. C'est avec un grand regret que j'ai aussi découvert que le deuxième tome était le dernier. Je serai bien reparti une fois encore avec François à la découverte de ce pays ensablé, et de ce peuple envoutant comme les yeux de Leila… Je reviens sur le dessin, qui m'a plu lui aussi par son authenticité. J'ai pris un plaisir immense à parcourir ces paysages au travers des magnifiques dessins de Jérôme Haydon. Si son trait n'est pas le plus précis au monde, son style est en revanche admirable. Le trait parfois encore crayonné montre une certaine spontanéité, une certaine innocence, une naïveté qui colle parfaitement au personnage principal. J'adore l'utilisation qu'il a des couleurs contrastées, tranchées qui reflètent parfaitement et avec une grande justesse les lumières de ce pays. Entre la chaleur étouffante de la tente et la chaleur écrasante des dunes, entre l'ambiance calme, feutrée, les lumières presque tamisées de la tente et le feu et l'intensité de la lumière du désert, nous voyageons sans difficulté et Jérome Haydon nous transporte sans peine dans son univers. Sa mise en page superbement maitrisée permet de nous rendre l'étendue infinie du désert, de la solitude de ce voyage, du calme de la nuit. Jérôme Haydon joue avec les zooms, les champs larges, les grands plans avec justesse. Voilà, J'adore le dessin. A découvrir absolument !
J'ai adoré. Aussi bien l'histoire palpitante que le merveilleux graphisme. Il se passe beaucoup de choses notamment dans le premier tome qui est beaucoup plus qu'un chapitre d'introduction. On part à l'aventure dans le Sahara avec un auteur de roman de feuilletons exotiques qui souhaite rompre la monotonie de sa vie. Il va être servi ! Il va côtoyer les caravanes du désert au milieu des Touaregs jusqu'à épouser leurs moeurs. Les images sont d'une réelle beauté. Il y a un véritable souffle épique voir humaniste dans ce récit. On est véritablement transporté par le charme du désert. Il pleuvait à torrent dehors quand j'ai abordé cette lecture. Puis, je me suis retrouvé la gorge sèche au milieu du désert sous une chaleur étouffante. On y croit vraiment car l'auteur a trouvé la combinaison idéale pour nous faire évader de notre quotidien. Vite: de l'eau ! ;) Cette série est une véritable réussite du genre. A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas !
Joli. Vraiment. Et bien fait. C'est d'abord la rencontre avec le héros -François le Quennec-, un jeune écrivain qui, au milieu des années 30, va mettre sa machine à écrire au placard et décide de vivre ses rêves. Et c'est au Maroc, au coeur du désert, qu'il va se (re)trouver dans une sorte de quête initiatique. Ce premier tome est une histoire qui bouge doucement, comme le vent des dunes, et dans laquelle François, garçon un peu naïf, va tracer ses pas. Et ceux-ci vont le conduire dans un monde aride qu'il ne soupçonnait pas, le mener vers une autre culture qui va le fasciner, l'accompagner au coeur du Sahara où le premier code est celui de survivre. Belle histoire pour une magnifique mise en scène graphique, lumineuse, à la palette de couleurs vraiment étudiée. Heydon, qui "tient" seul l'album, promène également le lecteur dans un style narratif vraiment chaleureux autant qu'intimiste. Avec François, il vous fait découvrir ces Bédouins, hommes du désert que l'on pense connaître, mais qui -en réalité- forment un peuple encore bien mystérieux. Très bon premier opus pour une série qui s'annonce prometteuse. A suivre. De près.
Acheté presque par hasard, "Aarib" est une bande dessinée mystérieuse à plus d'un titre. On sent l'aventure humaine, le dépaysement avec des thèmes assez proches de ceux abordés dans La Tentation de Renaud de Heyn mais aussi le traquenard dans lequel semble être tombé le héros, François Le Guennec. Mais avant tout, le dessin et les formidables couleurs de cette bd vous sautent aux yeux. On nage entre les paysages de Fort Saganne et ceux de Lawrence d'Arabie. Ce premier volume mérite vraiment toute votre attention. Jérôme Heydon, qui signe dessin, couleurs et scénario, est fort inspiré dans cet opus qui allie la grâce des dessins avec une certaine poésie et nostalgie. Une petite découverte donc...
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