La Tête en l'air (Rides)
Oeuvre traitant des démences séniles.
Auteurs espagnols Les Maladies neurodégénératives Maladies et épidémies Mirages Troisième âge
Après sa dernière crise d’Alzheimer, Ernest est placé par sa famille dans une résidence pour troisième âge. Dès lors, il affronte seul sa nouvelle vie, apprend à connaître les autres patients et le fonctionnement du centre. Il y découvre l’horrible routine, les médicaments et surtout le dernier étage – la grande peur de tous ! – où sont transférés ceux qui ne peuvent plus se suffire à eux-mêmes…
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Date de parution | 21 Mars 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai bien aimé cette série qui traite d'une thématique difficile avec respect et de façon touchante et crédible. Je connais plutôt bien l'ambiance de ce que l'on appelle de façon réductrice "maison de retraite". En effet il y a, en France, de grandes différences d'un établissement à l'autre en fonction de l'autonomie des résidants. Malgré cela le récit de Paco Roca sonne juste. On sent beaucoup de vécu dans les différentes anecdotes qu'il met en scène avec pas mal d'humour, et toujours de façon respectueuse et avec une certaine tendresse. Il y a bien un regard acide sur cette génération qui se débarrasse de ses aînés dans une vision un peu réductrice car je connais beaucoup d'enfants qui visitent très régulièrement leurs parents en structures. Si j'ai rencontré beaucoup d'anecdotes citées par Roca, l'auteur évite le documentaire et reste dans un récit humoristique mais qui invite à penser l'avenir d'une société très vieillissante. Le graphisme amplifie ce côté humour avec un style semi réaliste humoristique et une mise en couleur très jeunesse qui allègent une ambiance qui pourrait être un peu triste et lourde. Une lecture plaisante sur un thème angoissant qui nous touche tous mais traité avec beaucoup de finesse.
Paco Roca est un auteur dont j’avais beaucoup aimé la sensibilité sur La Maison. Je la retrouve ici et c’est une belle réussite. Cette fois encore le sujet n’est pas des plus gais. La maladie d’Alzheimer qui s’installe peu à peu d’abord, la difficulté pour les proches de s’occuper du père qui perd la tête, le placement en établissement spécialisé. Et tout cela nous est partagé en se mettant dans le ressenti de ce vieux monsieur. C’est là que l’auteur nous entraîne, dans cette maison de retraite où il faut à la fois s’habituer au pire et découvrir d’autres pensionnaires, tous attachants à leur manière. Et faire face à cette cochonnerie de maladie qui progresse. C’est sensible, doux et difficile, tout en retenue et teinté d’un humour léger qui fait du bien parce qu’on connaît la fin de toutes façons. Avec un dessin que j’ai bien apprécié, parfait pour servir l’histoire sans l’alourdir. Je n’ai pas pu lâcher l’ouvrage avant la fin. Un roman graphique, certes, mais ça devient presque un thriller quand on a mon âge !
Le point de départ, lorsque le héros se retrouve dans la chambre de son ehpad avec un compagnon de chambre qui semble exploiter sans vergogne les autres pensionnaires, j’ai pensé à l’Anatole de Anatole & Léontine. Il y a bien quelques points communs, mais en fait ça ne bifurque pas vers la méchanceté, au contraire, tout semble s’adoucir, jusqu’à l’apaisement final – et définitif. C’est d’ailleurs le réalisme et « l’humanité » (si tant est que ce terme ait un réel sens) de l’histoire qui la rend attachante. Même si personnellement j’espère ne pas avoir à passer par ce purgatoire et garder le plus longtemps possible forme intellectuelle et physique, et donc mon autonomie. Passages tristes (parfois un peu méchant mais pas tant donc) et humoristiques alternent, sans jugement. On ne critique pas le fonctionnement de ces maisons de retraite (dont le personnel est quasi absent des cases), on ne juge pas les familles qui « abandonneraient » leurs parents (le début pouvait faire penser à cette orientation de l’histoire). La lecture est fluide, agréable, peut aussi donner à réfléchir. Note réelle 3,5/5.
Même s’il existe des critères objectifs pour juger de la qualité d’une bd, c’est bien souvent le côté émotionnel qui prend le pas. La subjectivité est donc de mise. Elle dépend de nos affinités, de nos goûts mais aussi de notre vécu. Et il n’y a rien de plus prenant qu’une bd qui nous parle directement comme c’est le cas avec "Rides" me concernant. Cette bd aborde le quotidien d’une personne âgée se retrouvant placée par sa famille dans un home (ou résidence 3e âge pour faire socialement plus acceptable). La maladie d’Alzheimer n’est pas l’élément central du récit mais plutôt celui qui justifie la présence d’Ernest dans ce genre d’établissement. Les événements décrits ici, je les ai vécus à travers l’exemple de ma grand-mère. Jusqu’à ses 93 ans, elle a toujours été indépendante et gardait un esprit vif et enjoué. Elle vivait seule dans une petite maison de plain pied à côté de celle de mes parents et ne demandait que peu d’aide (à part aller lui faire les courses). Il y a un an environ, sa bonne santé psychique s’est rapidement dégradée. Elle avait des trous de mémoire, ne savait plus ce qu’elle faisait ou devait faire. Ces moments d’absence ne sont pas le fait d’Alzheimer mais simplement celui du temps qui a fait son oeuvre. Ils devinrent de plus en plus fréquents, ce qui a obligé mes parents à trouver une solution. Nécessitant une assistance médicale, ma grand-mère s’est retrouvée à l’hôpital dans l’attente de lui trouver une place dans une maison de repos spécialisée. Ce choix n’a pas été facile à prendre mais son état de dépendance (non pas physique mais psychique) était tel qu’il n’était pas envisageable qu’elle reste chez elle et mes parents n’étaient pas armés pour s’occuper d’elle. Bon nombre de situations décrites dans ce livre sont communes à celles que ma grand-mère vit en maison de repos. En ce sens, rarement une bd m’aura autant parlé, c’en est même troublant. En réponse au questionnement de Mac Arthur, je peux dire que les propos tenus ne sont en rien exagérés. Toutefois, je ne pense pas que ce soit une vue pessimiste car, à cet âge, on ne se rend plus trop compte des réalités. Ma grand-mère est très heureuse là où elle vit maintenant. Bien sûr, on est attristé de ne plus pouvoir tenir une discussion avec elle mais la savoir épanouie dans le monde qu’elle s’est créée nous réconforte. Elle y a trouvé de la compagnie, fait beaucoup d’activités et on s’occupe bien d’elle. L’image de mouroir de ces homes est révolue. Un livre à la fois troublant et criant de vérités.
J'ai découvert assez tardivement cet auteur espagnol. Désormais, je peux affirmer sans la moindre hésitation qu'il serait le meilleur auteur espagnol que je connais. Chacune de ses oeuvres m'a donné un aperçu à chaque fois différent de son immense talent. C'est dire ! Avec rides, j'ai été littéralement attendri. J'ai eu également peur. La peur de vieillir, de devenir sénile, de perdre toute indépendance et autonomie. Dans ces moments, on se dit qu'on aimerait mourir jeune pour ne pas finir abandonné dans une maison de retraite. Le constat fait par l'auteur est sans appel. Il nous montre une réalité sans détour, sans pointe de romance qui ferait passer la pilule. C'est abordé notamment (et pas que) sous l'angle de la maladie d'Alzheimer qui frappera de plus en plus de monde dans le futur avec le vieillissement de la population. Aujourd'hui, j'ai lu sur Internet qu'une géorgienne habitante dans un village de montagne serait née en 1880 et aurait près de 130 ans aujourd'hui si les documents officiels le confirment bien entendu. Cela serait la plus vieille humaine au monde. Et dire que Jeanne Calmant est morte âgée de 122 ans. Cela laisse également de la marge sur ce qui nous attend ! Pour en revenir avec cette lecture, j'ai bien entendu apprécié les premières pages qui traitaient le problème avec un certain humour. Perdre la mémoire et se croire dans une autre situation du passé peut avoir un côté rigolo. Cependant, à force et à mesure que le récit avance, cela devient plus grave. Les effets de la dégénérescence sont abordés dans toutes leurs extrémités. Je ne crois pas que le but de l'auteur était que nous éprouvions de la pitié pour ces malades. Bien sûr, éprouver de la compassion est tout à fait normal. Cependant, il voulait nous montrer le mécanisme, le regard des autres, la prise de conscience de cette maladie ... Quelques fois, il va trop vite en effet notamment dans la progression de ce mal qui ronge la mémoire. J'ai bien aimé une scène en particulier où l'un des malades plongés dans un mutisme total se souvient de son passé grâce à un seul mot qui a une profonde signification pour lui. Rides est véritablement une oeuvre profonde et émouvante. Elle m'a laissé un goût assez triste. Elle me dit aussi qu'il faut savoir profiter de la vie à chaque instant. Tant qu'on le peut encore ! Cette lecture ne sera pas facile car le sujet n'est pas marrant et il n'y aura aucun angélisme de bon aloi. La réalité pure ! C'est ce qui rend cette oeuvre si poignante !
Une vision très sombre du vieillissement, de la décrépitude et des centres pour personnes vieillissantes (entendez par là : « homes de vieux »). Tout y passe, et le moins que je puisse dire, c’est que cette vision m’est apparue exagérément pessimiste. Mais elle est assez logique dès que l’on aborde une maladie aussi pernicieuse que celle d’Alzheimer. Et si je regrette son côté pessimiste (mais réaliste), je dois souligner les innombrables qualités de ce récit. Tout d’abord, un dessin simple, direct, soigné mais peu fouillé qui, tout en garantissant une grande lisibilité à l’ouvrage, permet au lecteur de se centrer sur le sujet plutôt que sur la forme. La mise en planche est soignée et efficace. La forme est au service du fonds, et non l’inverse. Ensuite, la construction du scénario, qui permet d’évoquer de multiples anecdotes qu’il m’est facile de considérer comme véridiques tant elles sonnent juste. De ce point de vue, j’ai adoré le passage durant lequel le personnage central apprend qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Tout comme son bras tendu lorsqu’il doit lire un « copion » devant le médecin. Ce passage me ramène à un autre des points forts du récit : son humour. Le bilan final a beau être déprimant, le récit ne manque pas d’humour. Et c’est heureux car un ton trop sérieux aurait certainement provoqué chez moi une réaction de rejet. Autre point fort, son humanité. Les personnages présentés ne sont pas parfaits. Il ne s’agit pas de « pauvres victimes » mais d’humains qui doivent faire face à une fin de vie peu enviable. Les souvenirs que l’auteur leur fait revivre permettent de leur apporter une profondeur d’âme appréciable. A ce titre, le « tricheur » est on ne peut plus touchant. Je regrette cependant la vitesse à laquelle ce récit évolue. La maladie d’Alzheimer y évolue d’une manière foudroyante qui, si elle se vérifie malheureusement de temps à autre dans la pratique, ne permet pas au lecteur d’en suivre les « passages de palier ». Le personnage central s’enfonce tellement vite dans la maladie qu’il n’a finalement que peu de temps pour s’en rendre compte. J’eusse aimé que l’auteur s’attarde un peu plus sur ce douloureux aspect de la maladie. Quoiqu’il en soit, pour l’ensemble de ses qualités, cet album est mieux que « pas mal ». De là à dire « franchement bien », il y a encore une marge. Mais comme je n’ai pas de cote médiane à ma disposition, c’est cette dernière que je lui attribue. A lire, sans nul doute, par tout bédéphile attiré par ce genre de sujet.
C'est glauque comme histoire ! Après avoir lu ce one-shot, je n'arrêtais pas de penser à ce que je pourrais ressembler en vieillissant et ça me faisait peur ! La force de l'auteur est de nous montrer des tranches de vies de gens du troisième âge sans que l'on s'ennuie. Je me suis attaché aux personnages qui pourraient très bien exister. J'ai vraiment eu pitié d'eux et particulièrement de la femme dont le mari est atteint d'Alzheimer. Ça ne doit pas être facile tous les jours... Il y a un truc que je n'ai pas compris : la fin. Pourquoi le 'copain' d'Ernest fait ça à l'autre vieux ? C'est pas de la méchanceté purement gratuite ?
Une BD originale traitant un sujet non rencontré à ce jour dans le monde de la BD : la maladie d’Alzheimer. Entre fiction et documentaire, "Rides" me fait penser un peu à l'émission "Striptease". C'est dérangeant car tellement bien croqué. On devine la fin de l'album mais c'est le cheminement qu'il faut suivre. Au-delà de la maladie d’Alzheimer, c'est également le fonctionnement d'une maison de retraite qui est décortiqué. Ca fait peur !!! Cette BD déclenche une réflexion sur soi-même car tous les lecteurs se mettront inconsciemment à la place du personnage principal. Le dessin est assez moyen mais il n'est là que pour porter l'histoire.
Dans notre société vieillissante, le thème de la maladie d'Alzheimer est forcément d'actualité. Un grand bravo à Roca qui, pour traiter celui-ci, ne tombe pas dans le misérabilisme. Bien au contraire, il rend attachant Ernest le personnage atteint de cette maladie et qui se bat au coté de son compagnon de chambre pour ne pas finir à l'étage. L'étage est effet l'enfer de la maison de retraite, l'endroit où sont montés tous les grabataires afin peut-être de les rapprocher de leur futur demeure : les cieux. Cette BD est criante de vérité et perturbera tous ceux qui espèrent vivre une retraite paisible car une question se posera à eux : et si demain je perdais la mémoire ? Si demain on veut lire Rides, non comme une prophétie, mais comme un passé révolu, à nous de prendre réellement conscience de ce fléau qui peut atteindre chacun d'entre nous.
Une BD sur laquelle il n’y a pas grand chose à dire. J’aime beaucoup le dessin, le style est simple et épuré. Il sert à merveille l’histoire d’Ernest, un petit vieux qui commence à perdre la tête et qui se retrouve placé dans un foyer pour personnes du 3e âge. Il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Tout le monde en a déjà entendu parler, mais a-t-on une idée précise de ce à quoi cela peut ressembler au quotidien ? Comment cela se manifeste-t-il ? Quelles sont les difficultés qui en découlent directement ? Quel sont les impacts sur la vie familiale des malades ? Rides apporte ces réponses de manière poignante. Le genre de BD qu’on lit avec un nœud dans l’estomac ou une boule dans la gorge…
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