Les Ames sombres
Mélodie est une grand-mère atypique. Sans domicile fixe, elle voyage sur les routes de France avec pour seul bagage un livre – Maximes et proverbes du monde – et sa foi en la bonté humaine. Hébergée par une famille de clandestins, elle fait la rencontre d’une bande de voyous dirigée par Ralf, leader charismatique sans scrupules. Sa foi en l’Homme est alors mise à rude épreuve. 1er volet des tribulations de Brice. A voir aussi : Les Fils de la racaille A l'ombre du Monde
Mirages
Mélodie a tout quitté, foyer, enfant et petits-enfants, pour suivre les voix qui résonnent dans sa tête depuis si longtemps. Avec obstination, elle suit le chemin qui se fait sous ses pas. De déambulations en errances, de rues en autoroutes, elle arrive dans la ville où sévit Ralph. Cet homme, rempli de violence et de rages, règne sans concession sur une bande de vagabonds, vivant de larcins et de méfaits dans les rues de la métropole. Au terme de multiples péripéties, et avec beaucoup d'humour, la brave Mélodie sera confrontée à ces âmes en lambeaux. Semblable à une lumière un peu folle, elle cherchera à éclairer leur sombre chemin.
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Date de parution | 24 Janvier 2007 |
Statut histoire | One shot (premier volet des tribulations de Brice) 1 tome paru |
Les avis
Vlieger est un auteur sympathique, qui s’intéresse particulièrement aux décors urbains plutôt périphériques, aux endroits et aux gens déclassés. Ici, c’est le monde des squats, puis celui de la délinquance de groupe qui est au cœur de l’action, avec une « anomalie », Mélodie, une petite vieille qui a coupé les ponts avec sa vie d’avant et se retrouve embarquée dans une histoire qui la dépasse, au cœur d’une meute dont le leader est violent et ne recule devant rien pour conserver son leadership. La narration est fluide, agréable, simple comme le dessin. Le personnage de Mélodie (qui voit tout au travers de dictons), est intéressant et amusant. Mais il est aussi parfois improbable. Il faut faire abstraction de certaines facilités pour apprécier l’histoire (mais je l’ai globalement bien aimée).
Que dire des âmes sombres ? Beaucoup de choses. Encore faut-il dire des choses intéressantes au-delà de ce qui pourrait lasser inlassablement (jeux de mots !). J’évacue tout de suite la forme : le dessin est sympa. C’est dans la droite ligne de ce qu’on peut attendre. Rien d’exceptionnel mais un travail correct. L’histoire se concentre sur une vieille dame sans domicile fixe. Sa bouille inspire tout de suite la confiance aux lecteurs. On pourrait facilement s’attacher à ce type de personnage s’il n’y avait pas un côté extrêmement moralisateur avec des proverbes diffusés à profusion. Cela me rappelle une mauvaise expérience de bd à savoir Le Chat qui déblatère tous ces dictons à visées philosophiques. Comme si la vie pouvait se résumer en une ou quelques phrases bien placées... Il n’y a rien de pire que ces gens qui croient tout savoir car ils ont du vécu. Nous avons tous des choix de vie différents et il faut les respecter sans émettre de jugement. La confrontation va avoir lieu avec un chef de bande assez violent. Cela me fait bien rigoler car on a une bande de squatteurs sans domicile fixe à l’allure d’un gang mafieux. Il y a comme qui dirait une erreur de casting avec des dialogues trop soutenus pour des voyous. Ces crapules sans foi ni loi sont les âmes sombres. La vieille dame va essayer de sauver ces âmes. Le doute sera laissé jusqu’à la fin sur le fait de savoir si cette dame qui entend des voix est un ange gardien. Jamais le seuil du fantastique ne sera franchi. Tant mieux car on aurait basculé dans la facilité. Au final, malgré toutes les imperfections inhérentes à ce genre d’histoire, j’avoue avoir plutôt aimé. On a envie que cette dame s’en sorte au milieu de toute cette pauvreté, au milieu des sans-abris. On est ému par son humanisme et sa foi en la vie et en l’homme. Si seulement cela pouvait être aussi simple... On y croirait bien !
La rencontre entre Mélodie, une mamie gâteau un peu gâteuse et la harde de Ralf, violents, squatteurs et voleurs est assez intéressante. Et si elle est improbable, elle ne m’est pas apparue impossible. Ralf et sa bande se sont adaptés à la société en cognant le plus fort possible. Ils n’ont rien à craindre de cette petite vieille, qui peut leur rendre quelques menus services (faire la popote ou jouer aux infirmières) tandis que Mélodie se croit investie d’une mission par ces petites voix qu’elle entend à l’intérieur de sa tête. Elle se sent alors dans l’obligation de prêter assistance à ces âmes sombres. Confrontation du bien et du mal, de l’innocence et de la violence gratuite, mais aussi (et peut-être surtout) confrontation entre une vision positive de la vie et un regard désespéré sur sa propre existence. C’est à la limite du prêchi-prêcha (que Ralf reprochera plus d’une fois à Mélodie) mais suffisamment bien construit pour capter mon attention. L’ensemble du scénario est d’ailleurs bien bâti. Les événements s’enchaînent de manière fluide et naturelle. Trop, presque, car la surprise est rarement (pour ne pas dire jamais) au rendez-vous. Tout coule de source, même les solutions. Les dialogues sont par contre parfois un peu lourdauds, surtout dans le chef de Ralf avec sa psychologie et ses analyses sociologiques à deux balles. Ces passages encombrent bien plus le récit qu’elle ne l’agrémente. Le dessin, sans être exceptionnel, est tout à fait correct dans son style ligne claire semi-réaliste. Les personnages sont très facilement identifiables et les décors, simples et dépouillés, permettent de centrer notre lecture sur les acteurs, coeur de ce récit. J’aurais aimé un peu plus d’audace dans les cadrages, mais l’œuvre se veut intimiste, un choix qui se défend et que je respecte. Un bon petit album, certes prévisible mais agréable à lire et peuplé de personnages intéressants.
C'est au moment d'écrire cet avis que je me rends compte que Marc Vlieger est également l'auteur du très bon opus dans mon souvenir qu'est L'Echangeur (et c'est aussi à ce moment que je me rends compte que j'ai même pas mis d'avis dessus...). Avec les âmes sombres, on part dans un sujet quelque peu similaire à savoir les défavorisés, la misère sociale de l'urbs. Mais j'avoue qu'ici le ton est un tantinet trop manichéen. La mamie routarde qui se met à faire la popotte d'une bande de squatteurs violents, ça part fort. Ensuite le passé de la mamie et les coups fourrés que lui a fait son gendre. Puis le loubard grande gueule mais vrai gentil. Bref ça fait beaucoup de clichés pour un seul récit (mais ça ferait sûrement un bon prime time le lundi soir sur TF1).
Ca est du belge, et ça est pas trop mal du tout !... Un bon opus signé par Marc Vlieger, un auteur bruxellois qui a un don certain pour faire entrer le lecteur dans son imaginaire fait d'univers forts simples mais profondément humains. Vlieger joue ici sur l'opposition entre la violence et une forme de passéisme involontaire. J'ai été ainsi convié aux mésaventures d'une bande de gugusses, des "sauvages" urbains qui n'ont de cesse de faire les 400 coups. Mais ils vont se faire piéger par une mamy qui, elle, vit dans son monde. Car cette violence qui est leur quotidien ne concerne plus cette dame âgée qui ne sait même pas ce qu'elle est... ni même ce qu'elle a été. Une chronique forte, humaine, servie par un graphisme comme "taillé au couteau". Assez séduisant. Mais il faut aimer ce genre de chronique sociale.
Une BD empruntée totalement au hasard à la bibliothèque… et le hasard ne fait pas toujours bien les choses. Je n’ai pas du tout réussi à accrocher au train de cette petite mamie au milieu des squatters-délinquants-junkies. J’ai subi très passivement une tranche de vie de Mélodie, une octogénaire passionnée de proverbes qui a quitté son domicile du jour au lendemain. Elle se lie d’amitié avec une bande de jeunes voyous dans un squat et accessoirement elle entend des voix. Je me demandais si ça allait virer dans le fantastique et j’attendais inutilement qu’il se passe un truc surprenant et inattendu. Et ce n’est pas venu… Cette BD permettra sans doute à son public de se poser tout un tas de questions sur la vie, la solitude, la misère des sans abri, l’isolement, et sûrement plein d’autres encore. Personnellement je ne me les suis pas posées et je me suis ennuyé ferme. J’ai très difficilement terminé les 100 pages de l’album. Je ne doute pas que cette BD plaira à un certain public, et que cette note bien mauvaise sera rapidement relevée par les suivantes. Mais subjectivement cette BD n’est pas pour moi.
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