Journal d'un fantôme
Dans Journal d’un fantôme, Nicolas de Crécy nous emmène avec lui en voyage. En voyageS pour être précis. Voyages au-delà des frontières pour commencer. Sans être vraiment casanier, Nicolas de Crécy n’aime cependant pas beaucoup voyager (trop loin). Car il lui faut prendre l’avion, et Nicolas déteste l’avion ! Dans Journal d’un fantôme, le vrai voyage proposé par l’auteur, est celui du processus créatif. Comment concilier créativité artistique et travail de commande ? Comment faire quand on est un dessinateur qui apprécie une certaine solitude, pour sortir, aller croquer le monde et s’exposer ainsi au regard trop curieux des autres ?
Brésil École européenne supérieure de l'image
La première partie de « Journal d’un fantôme » nous relate le périple d’une (in)forme, entité graphique en gestation, futur logo des J.O. de 2012 en quête de son apparence définitive. Elle débarque au pays du soleil levant, flanquée de son agent décalé et bedonnant, afin de s’inspirer de ce qu’ils considèrent comme la perfection iconographique. Dans le second volet, ledit dessin, un peu plus abouti, va rencontrer son créateur (qui n’est autre que Nicolas De Crecy) dans l’avion qui le ramène vers Paris. Pour oublier le stress du vol, ce dernier va lui raconter son voyage au Brésil, mandaté alors par le magazine Geo, pour réaliser un reportage en dessins. Enfin, dans une confrontation onirique finale, la créature et son créateur remettront peut-être tout en question.
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Date de parution | 15 Février 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le moins que l'on puisse dire c'est que cet album est des plus déconcertant. Sur plus de 220 pages l'auteur nous entraine dans les méandres de la création artistique, sa propre création, avec un dessin en gestation au début de l'album qui s'affirme ensuite peu à peu. Là où le lecteur sera un peu décontenancé, c'est que c'est le dessin même de Nicolas de Crecy qui s'exprime dans la première partie sous la forme d'un fantôme, en voyage au Japon entamé en compagnie de son manager. Puis dans une seconde partie, le dialogue s'instaure dans l'avion du retour entre le dessin et son auteur Nicolas de Crecy lui même qui exprime sa difficulté à reproduire son ressenti sur papier à la suite d'un voyage au Brésil. Dans le premier récit en retrouve le trait caractéristique de Nicolas de Crecy sous forme d'esquisse en noir et blanc qui ressemble plus à un crayonné qu'à un dessin véritablement abouti puis dans le second la couleur pastel vient agrémenter un dessin plus précis, plus maitrisé comme si le dessin de l'auteur trouvait enfin sa forme définitive. Si cet album est incontestablement un exercice de style c'est aussi un album sur la difficulté de créer, une difficulté qui ne se limite pas à celle de l'auteur de BD mais qui concerne à l'évidence, l'ensemble des créateurs du monde artistique. A lire pour sortir des sentiers battus et pour découvrir un des auteurs phare de la Bd française de ces 15 dernières années.
Je suis déçu de ma lecture. Je pensais lire un carnet de voyage sympathique mais en fait j'ai lu un truc chiant. C'est dommage parce que l'un des pays visités est le Japon et j'aime apprendre des choses sur ce pays. Ce que j'ai remarqué avec le style 'journal de la vie de l'auteur' est que si dès les premiers pages l'auteur ne réussit pas à m'intéresser à sa vie, je m'ennuie et ce fut le cas. Des passages m'ont semblé inutilement compliqués avec plein de trucs oniriques. Comme dès les premières pages je me suis ennuyé, je n'avais pas trop envie de réfléchir et cela a rendu ma lecture encore plus sans intérêt. Reste le dessin, pas mal, mais qui bien sûr ne sauve pas l'album.
Ça faisait un bon moment que je tournais autour de "Journal d’un fantôme" non pas parce que je me méfiais de cet album (Nicolas De Crécy est un auteur que j’apprécie) mais, parce cette bd est trop chère pour que je l’achète sur un simple coup de tête sans l’avoir feuilletée et parce que c’est un gros pavé qui nécessite beaucoup de temps devant soi pour le lire. Et puis, vint ce fameux jour de congé et ma présence dans ce fameux magasin où j’aperçus de nouveau cette bd de Nicolas De Crécy, et là, pas de retenue de ma part : direction la salle de lecture de la boutique pour lire la bd, bien installé tranquillement dans un bon fauteuil ! Je n’avais aucune idée du genre de livre que j’allais feuilleter, tout juste avais-je aperçu une espèce d’animal dessiné sur plusieurs pages où je me disais que ce bouquin allait me paraître complètement décalé… La vérité est que cette histoire n’est pas si loufoque que ça ! En effet, "Journal d’un fantôme" est une autobiographie où le lecteur est invité à suivre les péripéties de Nicolas De Crécy au Japon et dans un autre pays que je vous laisse découvrir. De la même manière que Joann Sfar dans ses carnets (et notamment dans « Missionnaire ») où celui-ci se symbolise par un ours ou un koala, De Crécy se représente sous les traits d’une espèce de… fantôme. Ainsi, au début du livre, le lecteur y découvre un De Crécy assez timide mais très « les pieds sur terre » qui nous fait partager la découverte du Japon avec son manager. Au-delà de ses phobies, de ses rencontres et des paradoxes sur la société nippone, le bédéphile est surtout invité à suivre les interrogations, les doutes et les rêveries de Nicolas De Crécy qui traitent de l’art. Dès lors, celui-ci m’est apparu très ouvert, ses points de vue, sa difficulté de se lancer dans une création, ses états d’âme sur le dessin et sa façon de travailler m’ont semblé très intéressants. D’ailleurs, le regard de De Crécy sur son travail (et parfois sur ses « employeurs » dont il doute du bienfait des motivations) m’est apparu tellement captivant que j’ai été littéralement capté par son récit ! Parallèlement à ses doutes, à ses interrogations sur la façon de dessiner, De crécy a réalisé cet album, à mon avis, au gré de ses inspirations… tantôt son coup de « stylo » y apparaît relâché, tantôt il emploie du pastel, tantôt on découvre des planches en lavis de couleur ocre (superbes pages en tout cas !)… Le résultat pourrait paraître, sur le coup, brouillon mais dans l’ensemble et une fois la lecture terminée, je me suis aperçu qu’en réalité, il y a un gros travail graphique derrière tout ça ! Je rectifie : il y a du génie derrière tout ça car l’auteur m’a littéralement emmené dans son voyage et dans ses délires créatifs ! A mon avis, en lisant cette bd, le bédéphile ne pourra qu’être capté par la grande richesse graphique et du propos de l’auteur. De Crécy m’est apparu comme un artiste (oui, vous avez bien lu, pour moi, De Crécy est un artiste !) en proie au doute sur sa façon de dessiner. Ses réflexions et ses états d’âme me sont parus très intéressants. En tout cas, je suis ressorti de cette lecture avec un regard différent sur le dessin et notamment sur l’auteur dont j’apprécie maintenant la capacité à se remettre en question. Tiens, au fait, il faudra que je pense à forcer mon banquier ou ma tendre et chère à me payer ce super album : il me le faut absolument ! PS : Finalement, merci bdthèque pour le "cadeau" !
Encore une fois, je dois bien l’avouer, je n’ai pas accroché à un livre de Nicolas De Crécy. Autant des auteurs comme Blutch ou David B., réputés difficiles me fascinent, autant je ne sais pas trop pourquoi De Crécy me lasse. Son dernier livre, pourtant encensé par les critiques et par de nombreux lecteurs, ne trahit pas la règle. Il faut dire qu’il m’est presque « tombé des mains ». Cet album est plutôt étrange, teintée d’onirisme, de quête de soi, d’interrogation intime tout en prenant un côté quasi-documentaire que je trouve un peu plan-plan. Certes, je comprends très bien que l’on soit fasciné par les réflexions de De Crécy sur son travail artistique. Mais, à la longue, j’ai trouvé ça pesant. L’album se décompose en deux parties. La première qui se passe au Japon est certes plus intéressante, tant ce pays semble mystérieux à nous autres « pauvres occidentaux ». Par contre, la deuxième partie se déroulant au Brésil me paraît plus faible ; d’ailleurs, je me demande par moment, si je ne continue pas à la lire, tant celle-ci m’a ennuyé… Alors, encore une fois, malheureusement, je me rends compte que je ne suis pas « de crécien », ou « de créciste » et cela m’attriste, mais bon ce n’est pas bien grave tant il a d’admirateurs…
Après avoir lu tous les avis positifs ci-dessous, je ne pensais pas avoir un goût si différent de celui d'autant de personnes. Car je n'ai pas accroché, voire pas du tout, et je suis déçu de mon achat. A vrai dire, je ne m'attendais pas à ça. Ce qu'il faut savoir, c'est que cet album est en quelque sorte un double album, avec deux récits que j'estime quasiment indépendants. Et le fait qu'ils n'aient presque rien à voir fait partie de ma déception. Le premier récit part sur une idée originale et pas mauvaise. J'aime bien l'idée de donner vie et pensée à un graphisme/dessin en cours d'élaboration, d'en faire un personnage à part entière. J'aurais pu être charmé par ce récit-là si son intrigue avait été plus... aboutie. Car c'est ce que j'ai ressenti, une histoire qui s'entame, se développe un peu, puis... ne mène à rien. Quelques idées sympathiques, des personnages assez surprenants, des originalités, mais un sentiment d'inachevé, rien qui ne m'ait vraiment attaché. J'aurais voulu suivre les aventures de cet attachant graphisme plus avant encore, voir vers où l'auteur allait nous amener. Mais finalement l'album se termine sur lui en l'abandonnant presque purement et simplement et en me laissant sur ma faim. Le second récit, qui fait semblant de s'imbriquer dans le premier mais m'a paru vraiment indépendant, n'est en fait pour moi rien d'autre qu'un banal carnet de voyage à Recife, Brésil. Et ce séjour est abordé sous l'angle quasi exclusif du graphisme, de la sensibilité artistique. C'est-à-dire que nous avons droit à une suite de jolis dessins et de questions sur faut-il représenter l'aspect touristique de Récife, sa vérité bien plus quelconque ou bien les quelques endroits un peu glauques mais pittoresques, artistiquement parlant, que l'auteur a su repérer. Je n'ai hélas pas su tirer grand chose d'autre de ce récit, pas de découverte de l'endroit comme me l'ont permis les albums de Guy Delisle, pas de mélange de tourisme, d'humour et d'anecdote comme les carnets de bord de Trondheim. Seul reste le dessin de De Crécy qui me plait toujours mais ne m'a pas ici autant impressionné que dans d'autres de ses albums. Il est beau, original, plein de personnalité, mais je n'ai pas été charmé comme j'ai pu l'être par le passé. Bref, voilà un gros album que je n'ai pas trouvé terrible.
Quand même, De Crécy, quel auteur ! Avec ce nouvel album, il continue à explorer les voies nébuleuses de la création artistique, et celles d'un auteur de BD en particulier. Au gré de 3 récits, reliés entre eux par un long interlude aéroporté, il nous propose ni plus ni moins qu'une analyse passionnante de son art. Assimilant un dessin à un fantôme, il base toute son argumentation là-dessus, et c'est véritablement passionnant. C'est difficile de classer un tel album, car il brasse tellement de thèmes, le voyage, le documentaire, la création, avec donc une part d'autobiographie. C'est tellement touffu que je ne saurais en rendre la richesse. Sachez cependant que si le processus de création artistique vous intéresse, c'est un ouvrage majeur d'un auteur majeur sur le sujet.
Fan de la première heure de Léon, Bibendum et autres Monsieur Fruit, je me suis évidemment jeté sur ce journal, dont le titre m'a tout de suite attiré. Alors voilà que dire : l'auteur reste fidèle à sa patte graphique, de ce côté-ci il n'y a rien à redire. Ce côté "brouillon" faussement naïf est ce qui me plaît le plus chez De Crécy, d'ailleurs c'est mon auteur préféré. Je dois dire qu'avec cet album je suis plus que mitigé. Si la première partie est très intéressante, avec au passage encore une énième critique sociologique (ici le consumérisme et la publicité sont férocement corrigés) et un trait façon Super Monsieur Fruit, la deuxième partie m'a presque énervé. En effet, je l'ai trouvée prétentieuse et même si on se doutait de la paranoïa de l'auteur, je dois dire qu'il démystifie un peu son oeuvre en se livrant à de grandes paroles sur le monde, sur les gens... Quel manque de subtilité !!! Je ne sais pas si c'est l'endroit (dans un train avec une nana racontant ses déboires au téléphone juste derrière moi), ou l'heure (à peu près 21h, après une dure journée de travail) mais en tout cas je suis resté à la fois satisfait et... un peu déçu. Alors oui, je conseillerais cette bd parce que c'est de De Crécy, parce que le dessin est superbe et parce qu'il est bien meilleur quand il pose son regard sur le monde à travers les yeux d'un personnage que directement avec les siens...
Un album dont le genre n'est pas ma tasse de thé, mais qui -l'air de rien- m'a attiré. De Crécy m'a ici emmené dans le voyage de sa propre création. "Pourquoi dessiner" ?... ben oui... pourquoi, au fait ?... Un album qui est une sorte de journal de bord, tel celui d'un capitaine qui mène son navire ; capitaine qui y note tout de ses nombreuses traversées. Avec de Crécy, j'ai appris ses phobies, ses essais et questions graphiques, ses travaux "de commande", ses doutes aussi... Curieux quand même : j'ai l'impression que lorsqu'il doute d'un dessin, d'une certitude postukée, c'est à ce moment là qu'il libère réellement son style, son art, et en donne ainsi ses plus belles planches, ses mises en pages. Continuez de douter, monsieur De Crécy, et votre art ne fera que s'embellir. Curieux paradoxe, non ?...
Dans ce récit drôle et déroutant, Nicolas de Crécy nous expose ses interrogations et états d’âme quant au processus créatif et à la sincérité de l’art et son rapport à la réalité du monde moderne. Que penser de ce « Journal » ? La réalisation graphique est somptueuse. Un trait faussement brouillon, vif et expressif (stylo bille?) en noir & blanc dans la première partie et qui s’enrichit de « brou de noix » dans le second volet. Du bonheur. Intellectuellement, je suis, à peine, plus réservé. Totalement conquis par l’épisode « carnet de voyage » brésilien ainsi que la confrontation pleine d’humour de l’auteur avec son œuvre, j’ai trouvé l’épisode japonais moins convaincant. Si j’ai aimé le concept original du « patatoïde » en quête d’inspiration graphique ainsi que le contraste plus terre à terre du manager en décalage complet avec le zen du pays du soleil levant, j’ai, en revanche, quelque peu décroché sur certains aspects oniriques de l’histoire. Enfin, certains questionnements de l’auteur me sont apparus plutôt obscurs mais parleront sûrement mieux aux âmes d’artiste. Un album à plusieurs niveaux de lecture, très beau, passionnant, et débordant d’idées.
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