Kamila
Kamila est une jeune maghrébine éprise d'un jeune chanteur rock bohème... Leur idylle sera bientôt tragiquement interrompue. Entre flashbacks et désillusion, l'auteur nous offre une poignante chronique sur le deuil.
Musique Paquet Racisme, fascisme
Kamila est une jeune maghrébine éprise d'un jeune chanteur rock bohème... Leur idylle sera bientôt tragiquement interompue. Entre flashbacks et désillusion, l'auteur nous offre une poignante chronique sur le deuil. Texte : Paquet
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Date de parution | 26 Avril 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Pour un premier album (à l'époque) Cmax ne se débrouille pas trop mal. Je ne suis pas encore trop convaincu, mais c'est un bon début. Le dessin est bon. Il est vrai que l'on peut le rapprocher de celui de Baudoin, mais franchement, je préfère largement celui de Cmax, qui, bien qu'il ne soit pas encore hyper mature (quelque fois, en début d'album, le trait n'est pas super précis), est résolument plus moderne, il me plaît bien. Là où ça pêche (comme mes confrères l'ont fait remarquer avant), c'est au niveau le scénario. Il ne m'a pas vraiment fait ressentir d'émotion. Déjà je ne me suis pas attaché aux personnages. On y voit un jeune rockeur grungy qui veut vivre de sa musique en couple avec une travailleuse sociale : un idéal de vie qui fait très "adolescent" (et lorsque ça fait "adolescent" de mon point de vue, ça ne peut pas être bon signe). De plus le récit n'est pas assez dense : on ne voit pas assez Karmila pour s'y "attacher" et je pense qu'on pouvait "explorer" d'autres facettes du deuil en fin d'album. Il est vrai aussi que le récit est assez caricatural (le skin-head au faciès de Bruce Willis en est un exemple), et puis c'est quoi ces "amis" présentés qui demande au héros de passer à autre chose, comme si l'être aimée pouvait se remplacer comme une cartouche d'encre dans un stylo bille. J'ai l'impression que le récit ne se concentre pas sur l'essentiel ("l'explication" de la non révolte des passagers du métro, l'enquête, etc...), alors qu'il ne nous rend pas forcément le héros très appréciable. Cmax ? Un auteur à suivre quand même. A noter : En fin d'album, on trouve des dessins hommages à "Kamila" de Mickaël Roux, Sébastien Vassant, Malec, Laurel, Blacky, RaphaëlB, Adrien Chapuis, Florent Bossard, JoeFlip, Obion, Sadr, Soulman, etc...
Je trouve l’avis d’Arzak un peu dur sur « Kamila ». C’est d’ailleurs à cause de sa chronique négative que j’ai mis beaucoup de temps pour me décider à acheter cette bd. Par contre, je suis d’accord avec ce bédéphile sur le début de cette histoire où le lecteur découvrira comment Kamila, l’héroïne, est décédée par la faute d’un agresseur : je suis convaincu que Cmax, l’auteur, aurait dû mettre en scène une mort naturelle (par exemple : une crise cardiaque) pour Kamila ; ceci afin de rendre plus crédible son récit. Telle quelle, cette première partie risque (et c’est compréhensible) de décevoir de nombreux lecteurs qui s’attendaient à ce que l’amant fasse des recherches pour retrouver le meurtrier. En fait, je pense que Cmax voulait principalement nous présenter une histoire qui raconte le désespoir, l’errance, la sensation de vide, le deuil, la difficulté de reprendre à zéro d’un homme qui vient de perdre l’être le plus cher de sa vie. C’est d’ailleurs cette (grande) partie que j’ai aimée dans « Kamila » car j’y ai ressenti de l’émotion et parce que cette séquence m’est apparu très réaliste. Il est vrai que le style de Cmax ressemble beaucoup à celui de Baudouin. D’ailleurs, en imaginant sans cette mise en couleurs, la ressemblance est –à mon avis- très flagrante. A vrai dire, j’ai beaucoup aimé ce coup de patte car je le trouve très expressif et adapté à ce scénario. C’est vraiment dommage que Cmax, l’auteur, nous ait proposé un début en grand décalage avec le reste de son histoire (pourquoi l’auteur a-t-il choisi de mettre en scène un meurtre au lieu d’une mort naturelle ?). Vraiment dommage car la seconde période sur la détresse d’un homme qui vient de perdre la femme de sa vie m’est apparu convaincante et émouvante. Bref, dans l’ensemble, j’ai aimé cette première bd de Cmax.
Tiens… ce dessin m’évoque Baudouin, mais un Baudouin un peu plus propre, moins rugueux, plus accessible, sans doute. Malgré quelques maladresses, il assure sur la longueur, la gestion des cadrages, du découpage et des couleurs. Sur le plan visuel, je n’ai pas grand chose à reprocher à ce dessin, certes peu original, mais abouti pour un premier album. Passons au scénario, souvent plus problématique dans une première œuvre. Résumons brièvement l’histoire : le personnage principal est un jeune rockeur, français de souche, qui a comme compagne une jeune maghrébine, travailleuse sociale, qui s’occupe des demandeurs d’asile. Un jour qu’il est en concert, son amie se fait tabasser par un skinhead dans le métro sans que personne ne réagisse. Elle meurt de la suite de ses blessures à l’hôpital. Commence alors pour le personnage principal un long et difficile travail de deuil. Voilà, ce n’est qu’un résumé, qui ne laisse pas apparaître les forces, réelles, et les faiblesses, pourtant patentes, du scénario. Première faiblesse : le caractère idéalisé des héros, ils sont jeunes, ils sont beaux, il est rockeur, elle travaille dans le social… un idéal bobo mal dégrossi, en somme… Face à cela, il y a le caractère totalement inverse du néo-nazi qui bat à mort Kamila dans le métro. Caricatural lui aussi… Trop ignoble pour être crédible. Je ne dis pas que ce genre de chose n’arrive jamais, ou ne pourrait pas arriver ; on sait parfaitement de quoi peuvent être capables certains êtres aussi bas de plafond… mais son nazi est presque trop nazi pour être crédible. Il fait trop ce que l’idéologie anti-fasciste sous-jacente de l’ouvrage attend de lui… Idéologie forcément sympathique mais qui n’exclut pas certaines simplifications. Le reste de l’ouvrage est consacré au deuil, et sur ce point là, c’est nettement plus convainquant. Il manque juste l’émotion, celle du lecteur, face à la mort ignoble d’un personnage auquel il n’est pas assez attaché…Il est un peu difficile de s’émouvoir de la mort d’un personnage et du chagrin d’un autre qui ont tout de la gravure de mode hype façon post-grunge étudié… Mais il y a des moments qui font mouche, des choses qui sont dites sur l’absence qui sont belles… Néanmoins, il y a comme un souci, le deuil est géré de manière assez classique, dans le sens où c’est l’absence qui est traitée… A aucun moment le héros ne parle de ce qu’il éprouve vis-à-vis de l’homme qui a commis cela, tout se passe comme si elle était morte de manière accidentelle, comme si cela pouvait être un accident de voiture ou une maladie, la faute à personne… Pas de trace de sentiments de vengeance, de haine envers le meurtrier. Etrangement, pas la moindre trace, non plus, d’une enquête de police… on a un peu l’impression que le bouquin passe à côté d’un sujet plus grand, nettement plus casse-gueule aussi…
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