Totor, C.P. des hannetons
Les aventures naïves en Amérique d'un jeune scout courageux, chanceux et ingénieux, qui peuvent être vues comme le brouillon du futur " Tintin en Amérique".
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Totor, Chef de Patrouille des Hannetons, part rejoindre son oncle Pad Hatt en Amérique. Avant même d'apercevoir les cotes du nouveau continent une succession d'aventures échevelées et ininterrompues lui arriveront : Il arrêtera un gangster,... ...se battra contre les indiens, découvrira un trésor, etc, etc....... Puis il rentrera en Belgique raconter ses aventures au scouts desa patrouille.
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Date de parution | Octobre 1973 |
Statut histoire | Série abandonnée (brève reprise d'1 certain Evany après Hergé) 1 tome paru |
Les avis
Totor est un brouillon de Tintin, une première tentative d'Hergé. Le dessin est encore maladroit, mais on y reconnaît déjà sa touche. L'histoire est naïve, avec des aventures rocambolesques et des personnages stéréotypés. Pourtant, c'est intéressant de voir les prémices de l'œuvre future d'Hergé. Cela m'a rappelé mes premières lectures de Tintin, quand j'étais jeune. Si vous êtes fan ou collectionneur, cette BD mérite sa place dans votre bibliothèque. Mais pour les autres, c'est dispensable.
En parcourant négligemment le thème jeunesse , j'ai vu la page Totor, C.P des Hannetons, petite série de 26 planches de Georges Rémi (pas très bien notée). Mais ça j'ai en rayon!! A la différence de mes illustres prédécéceurs aviseurs, je trouve cette petite histoire passionnante. En 1926, un gamin de 19 ans, Chef de Patrouille scout dessine pour le journal des scouts.C'est assez banal jusque là. Ce n'est même pas une histoire de scoutisme mais Totor (quel nom!) part visiter son oncle d'Amérique ( gros cliché lol). Georges Rémi nous dessine une histoire rocambolesque, de requin/dauphin qui le ménera à NY gràce à un sousmarin US; là, il gagne un max de thune (dirait Cosey) grâce à une voiture qui le défonce et l'envoit sur l'ennemi public 1. Tout est à l'avenant, avec des vilains indiens, des vilains bandits et un retour triomphal à Anvers. 26 planches , 10 de 4 cases avec un bandeau titre, 11 de 6 cases et 5 de 7 cases , ce qui montre sûrement le succès grandissant de la série. C'est très naïf, bon enfant contrairement à certaines BD de l'époque qui piquaient fort, une présentation vieillotte (si, si même pour l'époque) sans bulle, sans dialogue avec 6/7 lignes sous les cases bien alignées, N&B, peu de détails, des petits points pour les yeux, un visage tout lisse, pas ou peu d'extérieurs... Alors quoi????? En 2019, ce gamin aura vendu 270 millions d'albums pour 24 titres figés soit 11,25 M par album dans 110 langues. Pas de Totor, evidemment (vous le sauriez!). Mais dans Totor on retrouve presqu'à l'identique certaines cases de Tintin en Amérique. Et quand je regarde la case de Totor qui galope pour sauver sa tante, je trouve la case belle, expressive, pleine de mouvement. En un minuscule coup de crayon Rémi était capable de créer une expressivité incroyable à ses personnages. Ce gamin avait le génie (oui j'assume) du langage corporel. Alors je mets une bonne appréciation( même si cela n'a pas beaucoup de sens en regard des standards graphiques modernes) mais ce Totor( quel nom! bis) est une minuscule source ... Tout le monde connait la suite.
Après le fameux fac-similé de Tintin au Pays des Soviets, sorti en 1981, j'ai voulu lire les Archives Hergé pour découvrir ses premiers travaux qui sont comme je l'imaginais très ressemblants à Tintin version Soviets ; Hergé ne s'en est jamais caché dans ses interviewes. Véritable ébauche de Tintin, à la silhouette très approchante, d'aspect brouillon, maladroit et gauche, c'est la première vraie bande d'Hergé en 1926, et on y décèle différents aspects qui vont conditionner le personnage de Tintin : l'intrépidité, l'ironie, et surtout le côté boy-scout et catholique. La bande utilise la technique des Bd pionnières, à savoir les textes placés sous l'image, et graphiquement, c'est vraiment fébrile et très naïf. Bref, rien qui ne peut captiver, mais s'il n'y avait pas eu Totor, il n'y aurait pas eu Tintin. J'ai lu ça donc vers 1981, j'étais encore jeune et je devrais peut-être le relire un jour avec un oeil d'adulte, mais en feuilletant quelques pages en bibliothèque, ça ne me dit trop rien ; à moins d'y trouver son compte, je crois que cette bande s'adresse vraiment aux collectionneurs.
Mouais. Le moins que je puisse dire, c'est que je n'ai pas gardé un super souvenir de la lecture de Totor dans les archives Hergé. C'est en effet une sorte de brouillon de ce qui deviendra le personnage de Tintin. Mais il y a là en germe une bonne part de ce qui ne me plaît pas chez le futur reporter. Le côté boy scout - ce qui est normal, vu que Totor en est un et qu'Hergé publiait dans les magazines scouts et très catho de Belgique. Mais bon, le côté redresseur de torts du héros, et l'humour qui a mal vieilli me laissent froid. Certes, il y a là quelques parallèles avec les courts métrages muets de l'époque. Mais je rigole en voyant Buster Keaton, Chaplin, Lloyd... Pas en lisant Totor. Un brouillon de Tintin, donc, mais sans les personnages secondaires qui en feront l'intérêt. Et sans grande trouvaille scénaristique. Le seul intérêt de cette histoire est de la mettre en regard de l'oeuvre future d'Hergé. A part pour les fans, lecture vraiment dispensable donc !
Totor est le brouillon de Tintin, une sorte de répétition dont d'ailleurs certains passages seront exploités dans d'autres albums. Hergé se cherche, il dessine Totor dans ses temps perdus, histoire de remplir un suplément, tandis qu'il travaille comme un fou à d'autres projets plus alimentaires. Mais, Totor est son défouloir, ce qui explique pas mal de choses. La chose la plus amusante dans Totor reste quand même de chercher dedans la genèse de toute l'oeuvre d'Hergé. Ce qui exige d'avoir lu les premiers Tintin, Popol et Virginie, ainsi que Jo, Zette et Jocko. Je reconnais que ce n'est pas toujours folichon, vu à travers nos yeux actuels. C'est archéologique, ça n'amusera que certaines personnes. Totor est un péché de jeunesse. A l'époque (1926), les jeunes n'avaient pas grand chose à se mettre sous la dent, et finalement, vu le contexte, ça allait. Maintenant, je suis persuadé que jamais le jeune George Rémi aurait pu faire paraître ce genre de planches. Et Hergé n'aurait alors jamais existé...
A vrai dire je ne sais pas si cette histoire a été publiée en album, sinon il y a longtemps. Mais vu son statut de pièce de musée, elle mérite sa place ici! Hergé publie donc sa 1ère BD à 19 ans. Totor, en fait de BD est plutôt un texte illustré de cases dans lesquelles apparaissent de très rares bulles. Le dessin n'est bien sûr pas très maîtrisé, mais l'on y reconnaît quand même déjà la touche Hergé. A noter, en haut de chaque page, un énOOrme encart dans lequel on lit " United Rovers présente un grand film comique : Extraordinaires aventures de Totor C.P. des Hannetons" avec la mention "Hergé moving pictures"; qui montre bien les sources d'inspiration de l'auteur : le cinéma Américain type western ou Buster Keaton, et son envie de faire lui aussi du cinéma, mais sur papier. Par contre, la rapidité d'enchaînement des péripéties montre déjà le goût (et le don ) qu'a Hergé pour le rythme plus que soutenu de ses aventures, laissant à peine le temps de souffler à son héros. La grande similitude de Totor avec Tintin en Amérique est évidente, Hergé y réutilisera même nombre de passages. Il semblait d'ailleurs particulièrement attaché à cette "trame Américaine" puisqu'il la réutilisera à nouveau avec Popol et Virginie. Mais le meilleur dans cette histoire se trouve dans le texte. Hergé, qui ne se prend pas au sérieux, émaille ses commentaires d'un délicieux humour décalé, du genre : -"Totor lui lâcha son coup de feu en pleine figure. L'indien, très touché de cette marque d'attention, préféra ne plus montrer d'intention hostile à l'égard de Totor..." ou encore, après une belle bagarre : -"...sa physionomie s'était agrémentée d'un oeil au beurre noir d'un fini irréprochable, tandis que ses vêtements s'effilochaient en une dentelle originale." C'est donc surtout pour ça et un peu pour la maîtrise du rythme que je mets 3/5.
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