Appartement 23
Le quotidien de Timothée, un jeune homme de 32 ans, désespéré par la disparition de son meilleur ami.
Dans mon immeuble... Les petits éditeurs indépendants
Timothée à 32 ans. Il vit seul dans l’appartement 23, au 7ème étage d’un immeuble. Il attend désespérément Bertrand, son meilleur ami, avec qui il devait partir en randonnée. Entre alcool et tabac, son quotidien empli de solitude est seulement rythmé par les visites hebdomadaires de « Tata Suzie ».
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Date de parution | 02 Mai 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
On a un album noir et blanc qui met en scène le quotidien d'un trentenaire. Depuis la disparition d'un de ses amis il se morfond chez lui, ne sort plus et ne voit personne. Les rares exceptions sont les visites de sa grand mère et quelques rencontres avec sa voisine. Le reste du temps c'est solitude et déprime cloîtré chez lui. Je dirais que c'est pas désagréable mais pas du tout marquant. Les sentiments de notre bonhomme ne sont pas creusés, il n'y a pas de réflexion poussée, il n'y a pas ce petit souffle qui nous renvoi face à nos doutes personnels. En fait c'est peut être abordé un peu trop superficiellement. Il est là, il n'a pas le moral et on le regarde, point. A coté de ça les petites péripéties qui chamboulent ce petit train train sont plutôt intéressantes à suivre. Mais là aussi il n'y rien de bien marquant, ni de bien rigolo. Il n'y a pas même une petite idée originale qui fait qu'on se remémorerait ce récit une fois la lecture terminée. D'ailleurs même si celle ci était plutôt agréable sur le moment, je dois avouer que même pas une petite semaine après, elle commence déjà à être un souvenir qui s'amenuise et j'ai bien peur que rapidement elle soit oubliée...
Ce n'est pas le genre d'album que j'aimerais acquérir non pas que l'histoire ne m'ait pas touché. C'est juste que cela me fout un peu le cafard. J'aime beaucoup la douceur des traits graphiques avec toutes ces nuances sur le noir et blanc. La couverture est également d'une sage sobriété qui reflète un peu l'état d'esprit de ce one-shot. Il faut dire qu'il ne se passe pas grand chose dans cet appartement 23. On a une gentille tata qui vient rendre visite à un jeune homme de 32 ans qui reste enfermé chez lui à longueur de journée pour regarder des soap-movies à la TV. Même ses pantoufles sont véritablement horribles. Il a fait pitié à une gentille voisine qui lui a offert une autre paire. C'est vraiment attendrissant. Non, en réalité, ce jeune homme au chômage vient de perdre son meilleur ami. Il n'a plus envie de rien. Il se laisse envahir par la déprime. On ne saura pas grand chose de cette relation d'amitié sauf qu'elle semble sans équivoque possible. Le pire, c'est que j'arrive à ressentir ce qu'il éprouve pour l'avoir également vécu. C'est dur de perdre son meilleur ami quand on est encore jeune. Cet album est un peu intimiste, mais jamais l’auteur ne se permet de se livrer à la complaisante facilité du pathologique. Le véritable enjeu de ce récit est de savoir s'il va réussir à surmonter cette épreuve. C'est touchant car ce livre contient une part de nous dans les moments difficiles de la vie ...
Après Quatre et Ce qu'il en reste, « Les Enfants Rouges » nous livre une fois de plus un album très intimiste. La perte d’un être cher est un sujet grave, traité ici de façon remarquable par Michel Alzéal. L’auteur joue allègrement de l’intensité de son crayonné. Autant l’appartement 23 est d’une noirceur glauque et oppressante, autant le trait plus léger utilisé à l’extérieur évoque une certaine joie de vivre, totalement étrangère à Timothée. « Tata Suzie » est le lien entre ces deux mondes, une sorte d’ange gardien qui va entraîner bien involontairement dans son giron certains occupants de l’immeuble : Madame Berthman la concierge, Alice la nouvelle voisine, Monsieur Julot… D’une façon ou d’une autre, tous vont aider Timothée à apprivoiser le monde extérieur. Michel Alzéal dynamise le récit en multipliant les perspectives, en jouant sur les regards, en s’arrêtant sur des détails anodins. Petit bémol : on aurait peut-être souhaité en savoir un peu plus sur Bertrand, l’ami disparu. Néanmoins, « Appartement 23 » est un très bel album, juste et poignant. A conseiller.
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