Dernier exil
Et si vous aviez la faculté de voir la fin des choses, que feriez-vous ? Adapté du roman de Jacques Spitz : L'Oeil du purgatoire.
Adaptations de romans en BD
Jean Poldonsky est un être humain râleur, misanthrope qui erre dans les rues parisiennes sans dessein ni envie, à part peut-être celle d’être désagréable. Il est peintre, en but aux exigences imbéciles des marchands d’art. Il n’y a qu’Armelle, sa compagne par intermittence, qui arrive parfois à le supporter une journée entière, et encore... Jean perd progressivement pied dans cette réalité abstraite qu’est l’univers autour de lui. "Pourquoi rester dans ce monde ?" Il ne s’y voit aucun avenir, incompris, et demeure au bord du néant. Jusqu’au jour où, sur les quais de la Seine, il croise un étrange savant, Dagerlöff. Le physique et la verve de ce vieil homme tirent un instant Jean de ses rêveries morbides mais très vite le personnage lui devient insupportable. Et pourtant il ne parvient à se détacher de ce Méphistophélès moderne. Peu à peu Dagerlöff et lui en viennent à partager leur obsession de la mort et le génie lui explique alors sa théorie du voyage dans la "causalité". Et si l’homme parvenait à se projeter dans le temps par celle-ci. S’il était capable de voir le devenir de chaque chose au moment où l’on pose son regard dessus ? Poldonsky, involontairement, va se retrouvé embarquer dans cet étrange voyage, au bord de la folie.
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Date de parution | 10 Mai 2007 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Dernier Exil de Jean-Michel Ponzio est l'adaptation du roman de Jacques Spitz "L’œil du purgatoire". Une adaptation osée pour ce qui est sans aucun doute le chef-d’œuvre de Jacques Spitz. La complexité des réflexions de Dagerlöff n'était pas forcément aisée à retranscrire. Quant à l'ensemble du scénario, qui fait appel à une psychologie profonde, torturée est tellement sombre, il fallait, j'imagine, une grande force pour s'immiscer en elle. Jean-Michel Ponzio signe ici deux albums absolument maîtrisés, aboutis. Toute la force du livre est magnifiquement retranscrite. Le dessin, les couleurs aux sépias grisés sont sublimes et collent parfaitement à l'atmosphère de l'œuvre. Ponzio prend un grand soin à poser son personnage et sa réflexion borderline. Il y a une force incroyable, un réalisme extraordinaire dans les traits, mais aussi dans les non-dits. Les bulles qui se superposent cachant les propos d'Armande au profit des pensées de Jean, offrent une sorte de réalité virtuelle. Quelques cases donnent à penser que techniquement, certaines scènes ont pu être des photos, redessinées, colorisées. Ce qui est d'autant plus intéressant quand on voit l'importance que la photo prendra dans une part de l'histoire. Bref, une bande-dessinée magnifique à ne pas manquer, qui se suffit à elle-même. S'il n'est pas utile d'avoir lu le livre de Jacques Spitz pour se plonger dans la BD, je vous conseille néanmoins cet incontournable de la SF (à la limite du fantastique) française.
Je n'ai pas accroché au début, j'ai failli décroché au bout de six pages et puis il y avait tout de même ce petit attrait pour la concordance entre l'ambiance glauque du texte et les teintes sombres de la couleur. Et puis l'histoire sort des rails psychotiques pour rentrer de plein fouet dans le fantastique. Le manque d'accroche du début de l'histoire évolue en une véritable intrigue bien vue et originale sans perdre de son ambiance initiale. Cette plongée dans le monde fantastique d'un personnage commun est aboutie mais pas assez soignée à mon gout.
Ah ça c'est du vrai fantastique ma bonne dame ! Du solide, de l'approfondi, comme on en faisait dans le temps, du fantastique lentement mûri, façonné par des mains d'artisan rougies par le travail, avec des bouts d'angoisse, de mystère et de suspense dedans. Adapté d'un classique oublié de Jacques Spitz, ce diptyque s'annonce comme très intéressant. Jean-Michel Ponzio a récemment été remarqué pour une autre série prometteuse, Le Complexe du chimpanzé, pour une histoire où le temps prend une place prépondérante. C'est le cas également ici, puis que le personnage principal peut, à la suite d'une injection non désirée, voir ce que vont devenir les denrées et les êtres périssables à court terme, puis à terme tout court, c'est à dire à leur disparition. Un sujet fort, très bien traité dans l'ouvrage de Spitz, et bien adapté par Ponzio, dans une version "moderne". Curieusement, j'ai pensé à un manga lorsque j'ai lu cet album ; il s'agit de Homunculus, où un SDF peut, à la suite d'une opération chirurgicale, voir les gens d'une autre façon, plus métaphorique. Au départ je ne suis pas fan du style graphique de Ponzio. Ce réalisme photographique, légèrement retouché, qui s'intègre dans une bande dessinée, me gêne quelque peu. C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pu lire Zéro Absolu, Christophe Bec ayant un style assez proche. Mais je dois avouer que pour un récit de ce calibre, et surtout pour servir une histoire parlant de la distorsion de la réalité -et des sensations visuelles en particulier-, ce décalage en devient presque indispensable, et du coup entièrement légitime. On s'embarque très vite sur les pas de ce pauvre Jean Poldensky, qui perd peu à peu pied avec la réalité... Si vous aimez le fantastique, les univers légèrement décalés, je pense que vous ne serez pas déçu(e)(s).
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