Le Camp-Volant
«Lorsque, la hache à la main, le bûcheron atteint la forêt, les arbres se disent : le manche est des nôtres...» Le Camp-Volant, c'est ainsi que, des Ardennes à la Lorraine, on désignait le vagabond dont le camp précaire établi au bord des routes pouvait être levé en toute hâte.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Aire Libre Les SDF Secrets de famille... Wallonie
Celui que met en scène René Hausman marche aux frontières du visible et de l'invisible, entre secrets de famille et mystères de la nature. Ainsi, entre réalité et fiction, c'est tout un pan d'une culture orale oubliée qui est ici révélé.
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Date de parution | 06 Juin 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
« le Camp-Volant » regroupe les petites légendes que la grand-mère de l’artiste lui racontait dans sa jeunesse. Hausman a eu l’intelligence (et le talent) de les relier en une seule et unique histoire dont le personnage central fait à la fois office de sujet et de verbe. De sujet, car toute l’intrigue du présent récit tourne autour de sa personnalité. De verbe, car il n’est pas en reste pour raconter lui-même histoires et légendes. J’ai retrouvé avec grand plaisir énormément de mon patrimoine imaginaire dans ces multiples scénettes. Celles-ci débordent de fantaisie tout en faisant partie de notre mémoire collective. On peut certes reprocher l’aspect somme toute assez décousu du script mais je trouve que René Hausman s’en sort plutôt bien, lui qui d’habitude n’excelle pas dans l’art du scénario. L’album se lit d’une traite sans qu’une transition trop abrupte ne nous coupe de ce récit. Cependant, il n’y a pas de réelle intrigue et cela pourra déstabiliser certains lecteurs. Au niveau graphique, et bien … on est proche du chef-d’œuvre, à condition d’aimer ce trait si singulier (ce qui est mon cas). Entre dessin d’illustration pour enfant et bande dessinée adulte, René Hausman s’est inventé un style qui n’appartient qu’à lui, et que je trouve magnifique tant je peux longuement m’attarder sur ses planches. La mise en forme est réfléchie et un simple repas de famille donne lieu à une image d’Epinal au graphisme caricatural et sans concession. Un phénomène que je n’arrive pas à m’expliquer est que les personnages féminins de l’artiste ont beau souvent être potelés et posséder un appendice nasal proche du groin, elles n’en possèdent pas moins un certain charme (singulier, cela va sans dire). Au final, René Hausman a réussi un album qui transpire de la magie des histoires d’autrefois. C’est là le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à la merveilleuse conteuse que dut être sa grand-mère, la joliment prénommée Philomène. Peut-être trop local pour plaire à tous, cet album peut cependant compter sur ma personne pour le défendre avec acharnement.
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