Petites éclipses
Six amis. Quatre jours et quatre nuits à passer ensemble, dans le sud, en attendant l'éclipse. Le bruit des rires et des retrouvailles. La vie, l'amitié, les espoirs, les rêves, le temps qui passe, les petits renoncements, les petites trahisons... Les fragilités.
Crise de la quarantaine École européenne supérieure de l'image Ecritures Les week-ends entre copains
Quelques jours avant la grande éclipse de soleil, six personnages quittent Paris pour aller vivre ensemble l'événement dans un gîte rural du sud de la France. Trois femmes, trois hommes. Tous ou presque sont trentenaires et amis de longue date, déjà un peu cabossés par la vie, mais avec des rêves et des désirs plein la tête. Quel précipité humain inattendu - au sens presque chimique du terme - ce huis-clos improvisé va-t-il finalement générer ?
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Date de parution | 11 Mai 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Jim est un auteur bien ancré dans ce qu'il sait faire : parler de crise de couple, de la quarantaine, de tromperie et de l'amour sous différentes formes. On retrouve ici un certain résultat de synthèse de ces sujets, avec cette bande d'amis qui vont se retrouver, s'engueuler et se dire les vérités durant les quatre jours ensemble dans un gite à la campagne. Si le scénario est sur un canevas classique et parfois avec des faux airs de déjà-vu, on a des petits détails qui font mouches. J'ai plusieurs fois souris devant les manifestations d'amitié, les courses-poursuites, piques envoyés et jeux d'eau. On a aussi l'improbable psychologue qui vient jouer le révélateur de tout ce qui est enfoui, et d'autres détails encore. L'ensemble est long à lire et franchement verbeux, mais je ne dirais pas pour autant que c'est chiant. On reste sur des questionnements nombrilistes autour de la trentaine/quarantaine, mais ça ne dépasse pas ce stade. Les personnages sont sympathiques à défaut d'être attachants. Certains développent beaucoup leurs personnalités, d'autres restent en retrait de l'histoire avec des bonnes raisons. On y retrouve une ambiance que j'ai déjà vu dans plusieurs films (on peut penser au "Petits mouchoirs" de Canet), et ça mérite une lecture à mon avis. Pas sur que tout le monde y trouve son compte, je ne suis pas vraiment versé dans les atermoiements de ces héros, mais je reconnais que c'est une lecture qui se fait tout de même bien. Avis aux amateurs.
J’ai lu cet album quasiment dans la foulée de Une nuit à Rome. Et du coup, je ne suis pas loin de croire que Jim tente d’exorciser ici sa crise de la quarantaine (même si je ne connais pas du tout son âge, ni les détails de sa vie), parce que là aussi c’est quand même pas mal au centre de l’histoire ! Histoire qui se laisse lire facilement, et relativement vite, malgré l’importante pagination. Il faut dire que les situations – même lorsqu’elles sont scabreuses –, sont plutôt cocasses, les bons ou mauvais mots fusent, durant ces quelques jours qui voient des copains se retrouver dans un gîte, se (re)découvrir, mettre à jour leurs petits secrets, leurs fêlures, leurs plus ou moins petites lâchetés, dans une ambiance qui, parfois, m’a fait penser à un très bon film, « Mes meilleurs copains » (mais en moins drôle je trouve). Une lecture sympathique – sans plus aurais-je été tenté d’ajouter. Mais si finalement je vais un peu au-delà, et conseille l’achat, c’est avant tout pour cette longue scène de psychanalyse de groupe, dans un resto, sous la direction d’une psy totalement improbable, durant laquelle la violence des propos confine parfois au sadisme et à un humour noir amusant (que le dessin fluide de Fane accentue). Un album qui me réconcilierait presqu’avec Jim, dont les productions sans intérêt inondent les rayons des grandes surfaces.
Le titre est bien trouvé car il joue sur les mots (et les maux des protagonistes). Le dessin à plusieurs mains est très sympa et bien complémentaire, le trait de Fane étant sans doute un peu plus brut de décoffrage (à l’image d’un Tunny Head). Côté histoire, ça sent un peu la caricature avec cette bande de potes qui se retrouve à l’occasion d’un prétexte (ça aurait aussi pu être le titre de la bd). On a un panel assez complet de gens ayant des vies sentimentales décomplexées mais pas toujours faciles à vivre. Je ne m’y suis pas reconnu mais ce n’est pas la raison de mon avis mitigé. C’est surtout ces longues discussions en mode gueulard "ON" qui plombent l’ambiance et rendent l’ensemble indigeste. Bref, c’est long, c’est lourd, c’est vain, c’est bof. J’aurais mieux fait de m’éclipser de la librairie avant d’acheter cet album. Comme quoi, y a pas que cette bande de copains qui fait des erreurs …
Il m’a été très difficile de noter cette bd pour une raison que je vais tenter d’expliquer. Je ne vais pas aller sur le terrain habituel qui a de toute façon été largement commenté dans les avis précédents. Je n’ai rien à redire sur le dessin tout en nuance de gris et sur la forme de manière générale. C’est un gros pavé à ingurgiter où il ne se passe pas grand-chose car ce n’est pas de la bd d’action à sensation. On suit surtout les états d’âmes de six personnages assez égocentriques unis par des liens d’amitié et plus si affinité et même des liens d’inimitié. Il y a dans ce petit groupe trois femmes et trois hommes dont un homo de service qui se retrouve pour 4 jours dans un gite au sud de la France afin de voir l’éclipse solaire. Le sujet se concentre surtout sur deux hommes qui sont amis et qui ont pour point commun d’avoir trompé leur compagne respective. Le thème central est la tromperie ainsi que la définition de ce qu’est un salaud. Ce n’est pas la première fois que l’auteur Jim développe ce sujet. Ces œuvres ultérieures vont regorger de héros qui n’hésite pas à laisser à tromper délibérément leur compagne afin d’assouvir leur pulsion sexuelle. Oui, l’auteur tente à chaque fois de justifier cet état de fait comme pour faire passer l’idée parmi le lectorat qu’il faut vivre sa vie pleinement et que tromper fait partie du jeu. Je suis loin d’être un moraliste mais il est vrai que je n’ai jamais trompé mon épouse malgré toutes les occasions qui ne manquent pas. Oui, j’avoue que j’ai du mal avec ce concept novateur et pourtant dans l’air du temps. Autour de moi, les hommes se glorifient à coucher à droite et à gauche. Oui, il y a comme un sentiment de plénitude ou de cure de jouvence, de jouissance absolue à cocufier sa pauvre partenaire. J’avoue ne pas comprendre ce monde et d’être presque un OVNI sur notre planète. Mais bon, ceci dit, avec un bel esprit d’ouverture, on arrive à voir ce que les personnages ressentent même si on n’est pas sur la même longueur d’onde. On arrive à cerner le personnage. On arrive à l’analyser et à comprendre ce qui le pousse dans les bras de l’autre. C’est vrai que le début est un peu ennuyeux et qu’il faut se coltiner une bonne centaine de pages avant d’arriver au cœur du sujet. C’est vrai également que ces personnages et surtout leur réaction ne ressemblent pas à du vécu et qu’on aura sans doute du mal à s’identifier. En effet, on sera assez loin des stéréotypes de base. Malgré tout, la psychologie des personnages est sans doute le point le plus fort de cette œuvre. Les auteurs vont jusqu’au bout des choses pour dévoiler l’intimité et donc des choses non dénuées d’intérêts. Les coups de gueule donne des scènes très vivantes où l‘on frissonne réellement. Il y a de l’émotion qui peut également passer. Au final, beaucoup de sincérité et de justesse dans l’écriture de cette œuvre bavarde mais aux dialogues parfois savoureux. Alors, oui, c’est bien une lecture prise de tête. Cependant, il en faut parfois pour avancer et pour mûrir un peu.
C'est vraiment à l'aveugle que je me suis lancé dans la lecture de ce pavé de plus de 300 pages. Et je ne le regrette vraiment pas ! Une couverture un peu envoutante, un titre un brin mystérieux, il n'en fallait pas plus pour me motiver et m'inciter à passer le pas. Les éclipses restent malgré nos connaissances un des grands spectacles et mystères de la nature, et qui nous attirent comme des aimants... Et côté spectacle, on est servi ! Car cette réunion de "vieux potes" à l'occasion d'une éclipse totale dans un gîte du sud de la France pendant 4 jours part dans tous les sens ! Tirages de gueule, règlements de compte, poilade, délires absolus et granguignolesques (si si, la scène de la "course à la douche" est assez hallucinante et hilarante !), nous composent une fresque de la fameuse "crise de la quarantaine" assez réaliste et sympathique. C'est sans complaisance qu'ils triturent les relations de couple et l'amitié : quand ça fait mal, ça fait mal, quand ils sont salauds, ce n'est pas qu'à moitié, et tout ça se sent dans l'écriture de cette BD. Car la solitude, grand thème ici, ça fait mal. Fane et Jim, j'avoue, m'ont un peu troué le cul avec cet album, vu ce que je connaissais de leur production respective, qui donnait plutôt dans le lourdingue à mon goût. Là, j'ai pris un réel plaisir à suivre cette bande de potes, et c'est avec hâte que j'attendais de pouvoir reprendre ma lecture quand j'étais obligé de poser ma BD. En même temps, j'étais content de prendre mon temps, de savourer ces personnages complexes et un brin torturés. Je n'avais pas envie que ça s'arrête... Ça, ça ne trompe pas et c'est plutôt bon signe ! Et je leur tire d'autant mon chapeau, que la réalisation même de cet album est vraiment originale, travailler chacun sur des personnages précis de l'histoire, s'atteler tous les deux au dessin, ça peut vite partir en vrille. Mais là, non, ça tient parfaitement la route ! Car côté dessin, c'est vivant ! Ça tombe bien, c'est de ça qu'on parle, de la vie et de ses tourments. C'est expressif. Les planches sont admirablement composées, et le découpage est intelligent, avec parfois des pleines pages qui posent les choses et nous reposent quand ça commence vraiment à torpiller à tout va. Leur dessin noir et blanc est tantôt vif, précis, fourni en détails, et parfois extrêmement sobre et rocailleux, à la limite de l'esquisse. On a même le droit à une case noire assez merveilleuse pour un baiser... Bref, c'est parfois comme lors d'une éclipse, en cachant, qu'autre chose se révèle, et j'avoue avoir été assez bluffé et conquis par cette collaboration de Jim et Fane. J'ai même préféré cet opus au plus récent album L'invitation, de Jim, qui décidément se pose beaucoup de questions sur l'amitié et la quarantaine... Mais quand c'est traité comme ici avec tant de brio, on ne va pas bouder notre plaisir !
Chronique d’une bande de vieux potes, la trentaine plus ou moins avancée, se retrouvant quatre jours dans le sud pour assister à une éclipse. Ce pavé de 300 pages se lit finalement assez rapidement, avec un plaisir non dissimulé. La brochette de personnages permet d’aborder une palette de caractères assez variée, certains bien entendu nous parlant plus que d’autres. La complexité des sentiments humains est vraiment le sujet principal de ce récit, on s’aime et on se déteste, heureux et triste à la fois. Sous des airs joyeux, entretenus par quelques répliques percutantes ou certaines situations assez cocasses, se cachent en fait les fêlures, les non dits et les regrets de chacun des personnages. Suivant les situations, on y retrouve parfois un peu de nous même ou de nos proches. On passe souvent du sérieux au dérisoire, du léger au grave, suivant les humeurs de chacun. Les engueulades sont finalement assez nombreuses et le récit est parfois très bavard. La fin ne constitue pas vraiment une conclusion en soi, mais les deux dernières planches sont assez bien trouvées. Les réponses aux différents questionnements des personnages ne sont pas données, on a juste partagé un moment de vie avec ces derniers, qui nous a permis de mieux les connaître, d’y trouver parfois échos et d’essayer d’imaginer quelle pourra être la suite pour eux. Le dessin noir et blanc au premier abord assez simple est vraiment agréable, les décors sont assez détaillés, le physique des personnages bien marqué, sauf peut-être la représentation des femmes un peu trop semblables.
Mouais, bof… J’attendais mieux de cette petite brique, même si l’album reste agréable à lire. Les personnages et les situations sonnent juste, mais cela reste assez monotone sur les 300 pages. Si je devais résumer mon impression, je dirais que l’histoire, bien que parfois triste car humaine, n’en demeure pas moins mignonne mais le récit manque tout simplement de rythme. Cela en devient long et j’ai refermé l’album avec une certaine indifférence. Les dessins sont réussis et les tons nuancés de noir sont maîtrisés, mais ces éléments positifs ne relèvent pour moi pas l’ensemble de cet album… Je ne conseille dès lors pas l’achat, et je vous laisse le soin de louer cet opus pour le découvrir.
Cette BD m'a été offerte par une amie. Grand bien lui a fait! J'ai beaucoup aimé ! Un coup de coeur quand je l'ai lu la première fois... Tout d'abord le dessin, en noir et blanc, est très beau, des décors aux personnages en repassant sur les décors (elle me fait rêver, cette maison de vacances !). Le noir et blanc est très réussi, à la fois léger et lumineux. Ensuite l'histoire se pose là : un week-end entre potes, dans une grande maison louée, pour aller regarder une éclipse de soleil. Petites trahisons sont au menu, nouvelles tromperies faisant ressortir d'anciens démons. Ils ont trente ans, ils sont jeunes, et aimeraient le rester. On enchaine les phases de rire entre amis avec les règlements de comptes de deux ennemis, les fous rires et les batailles d'eau avec les coups de fils plein de culpabilité et les engueulades de couples. Ca fuse, ca va vite, la BD se lit avec plaisir, on en redemande. J'ai explosé de rire lors de la baston dans les escaliers pour savoir qui serait le premier à la douche ! Et une série qui me fait rire, franchement, c'est que pour moi c'est une bonne BD !!
J'attendais beaucoup plus de ce pavé. Pourtant, avec le temps j'ai appris à apprécier les romans graphiques. Alors que c'est il passé avec "Petites éclipses" ? Comme dans beaucoup de productions similaires, il ne se passe pas grand chose. Mais cela n'explique pas mon indifférence pendant la lecture. Les personnages m'ont paru superficiels, lointain et surtout chiants... Presque 300 pages où l'amitié est mise en retrait au dépend de 2 histoires d'adultères, et l'on obtient ce récit, un huis clos avec 6 personnages principaux. La narration manque parfois de fluidité, certaines cases sont envahies par des bulles, c'est bavard et trop chargé sur la mise en page. Le dessin est agréable mais trop léger pour ce genre de récit. Les femmes sont toutes dessinées de la même façon, heureusement qu'elles ont des cheveux pour que l'on puisse les reconnaitre !!! Je suis allé au bout de l'histoire sans problème mais je ne remettrai pas le couvert. L'achat est donc inutile en ce qui me concerne.
Malgré tout le bien que l’on en disait, je me méfiais de ce roman graphique, dont les auteurs m’avaient plus habitué à leur humour potache et pataud qu’à leurs facultés d’analyse des sentiments humains. Je me suis pris une claque ! Et une fameuse … Bien sûr, l’humour potache est toujours présent, surtout au début du récit. Mais, dès le départ, les auteurs font sentir que derrière ce vernis se cachent des petites douleurs sournoises. Et si les personnages utilisent la technique du « je vais bien, tout va bien », le lecteur sent directement que la vérité est toute autre. Le parallélisme avec Quelques jours avec un menteur est immédiat. Cependant, si Etienne Davodeau s’était plus attardé sur quatre trentenaires face au premier bilan de leur vie, le duo Fane/Jim décortique les tumultes de couples en prise avec la fameuse crise de la quarantaine (et son démon de midi). Ce long roman (presque 300 pages) se dévore, tant la justesse de ton, la progression narrative, le charisme des personnages, l’équilibre entre humour et moments plus sombres et le dynamisme du récit sont excellents. 3 hommes, trois femmes (mais pas trois couples), suffisent pour que beaucoup d’entre nous, proches de la quarantaine, se reconnaissent au travers des réflexions des différents protagonistes. Attention, ce récit n’est pas d’une incroyable finesse. L’analyse des sentiments est très conventionnelle, et les personnages plutôt stéréotypés. Mais le charme opère car ces gens me paraissent proches de moi. Je me reconnais en eux, comprends et partage certaines de leurs réflexions, quand bien même celles-ci manquent parfois de nuance ou de subtilité. Seules, les 20 dernières pages auront été en deçà de mes espérances. En effet, j’ai trouvé la scène du restaurant ratée et l’épilogue trop facile. Les auteurs évitent certaines explications et clôturent leur récit d’une jolie manière (d’un point de vue graphique) mais trop abrupte pour me satisfaire. Finalement, j’ai trouvé que Fane et Jim ont gardé le meilleur de leur humour, pour l’associer à une réflexion plus profonde. Les grosses vannes trouvent alors une raison d’être du fait qu’elles permettent aux protagonistes de cacher leurs propres fêlures. Au niveau graphique, j’ai trouvé le trait … intéressant. Il m’aura souvent rappelé le Dany de Histoire sans Héros, même si le présent récit est en noir et blanc. Sans être exceptionnel, il est très lisible, permet de facilement différencier les différents protagonistes et (cerise sur le gâteau) ne se contente pas du strict minimum en matière de décors. Il est également amusant d’essayer de retrouver les personnages de chacun des auteurs. Ceux-ci se sont en effet partagé la tâche et dessinent et animent chacun leurs propres héros. Et si tout a été fignolé (du point de vue graphique) par le seul Fane, il est par moment assez aisé de reconnaître la patte de l’un ou l’autre. Et cette constatation est tout aussi valable pour l’aspect graphique que pour le dynamisme des dialogues ou la tournure d'esprit des personnages. En combinant ces trois paramètres, je pense pouvoir affirmer sans me tromper quel personnage ‘appartenait’ à quel auteur. Une manière amusante d’enrichir la lecture de ces très belles « petites éclipses ».
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