Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill

Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 14 avis)

Angoulême 2008 : album essentiel. La jeunesse d'un enfant dont le père, patron d'entreprise, s'occupe trop peu et dont la mère a disparu.


Angoulême : récapitulatif des séries primées Autobiographie BDs adaptées en film Enfance(s)

« En cours préparatoire, lors de la rentrée des classes, l’institutrice nous a demandé quelle était la profession de nos parents. Mon père était “patron”, mais ma maman ? Je ne savais rien d’elle. Quel était son métier ? À quoi ressemblait-elle ? Où habitait-elle ? Quand on est enfant, on n’aime pas être différent des autres. Alors j’ai inventé. »

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Juin 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill © Gallimard 2007
Les notes
Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 14 avis)
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12/06/2007 | Ro
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

J'avais oublié d'aviser cette BD que je trouve excellente. Portée par le dessin de Émile Bravo qui correspond tout à fait à la période durant laquelle elle se déroule, l'histoire surtout est touchante et parfaitement écrite. C'est d'ailleurs toute la force de cette BD, qui est avant tout pleine d'émotion. Tout se déroule dans les yeux d'un petit garçon, Jean, qui n'a pas de maman et un papa qui travaille beaucoup. Élevé par une jeune fille au pair, il raconte sa vie sans maman, les petits mensonges à l'école pour faire croire qu'elle existe, ses interrogations sur elle à travers des photos, l'entourage qui en parle parfois ... Le tout est vue de son point de vue, qui est toujours celui d'un enfant. C'est au lecteur qu'est laissé la compréhension de chaque scène, les implications diverses et ce que tout cela engendre. Personnellement j'ai adoré la façon dont toute l'histoire est à double lecture : une simple enfance mais aussi une lecture d'adulte sur cette enfance. La voisine qui lit des cartes postales de tout les pays, le psychologue scolaire ou les vieux qui connaissaient bien sa mère ouvrent à Jean plein de situations cocasses et touchantes, dans lesquelles la naïveté et la franchise d'un enfant se confrontent à une réalité plus cruelle, mais qui les dépasse. Le récit fait surtout fort dans ses dernières pages, où apparait la question du Père Noël. La façon dont le récit utilise cette figure pour développer ensuite le propos est touchante, mais surtout pleine de bon sens. C'est fascinant de voir l'idée prendre corps. Le dessin de Emile Bravo correspond tout à fait à cette période, on replonge dans une vieille France, mais aussi à une façon de représenter qui me semble parfois inspirées de Sempé. Des cases à discours interne ou externe, l'enfant commentant ce qu'il voit, des bulles où le dessin fait office de texte, le tout dans une représentation de l'enfance qui ne semble jamais faire dans la nostalgie. C'est clair et net, brillamment mis en scène. Cette BD est assez inclassable, elle fait à la fois biographie (et même autobiographie) mais parle surtout d'enfance, avec un regard dessus assez subtil pour être surtout intéressant pour des adultes. Le tout enrobé dans une BD qui n'oublie jamais l'humour sous des aspects très touchants. Un regard d'enfant sur une question grave, à laquelle il trouvera une réponse que personne ne voudrait lui donner. J'ai été étonné à la lecture, très touché et je le suis encore en me la remémorant. C'est le genre de BD que je recommande car elle sait taper juste et c'est ce qu'il y a de meilleur lorsqu'on lit.

14/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

La couverture pourrait faire croire que cette série est destinée aux enfants mais il n'en est rien. Le scénario de Jean Regnaud est bien trop littéraire pour un jeune public. De plus le récit au rythme lent est empreint d'une grande mélancolie et propose une ambiance intimiste qui rappelle celle des romans réalistes un peu tristes. Les auteurs utilisent un style presque autobiographique avec une voix off très présente. Cela nous fait partager quatre mois du petit Jean en classe de CP à la rentrée 1970. Il y a probablement beaucoup de vécu dans la narration tellement les ambiances et les situations dépeintes sont criantes de vérité. Pour des lecteurs-rices de ma génération, j'ai retrouvé beaucoup d'épisodes qui ont fortement résonné en moi. Le graphisme d'Emile Bravo convient particulièrement bien à ce type de récit. On se retrouve dans des environnements assez froids et figés. Jean du haut de ses six ans, reste introverti et dépassé par la réalité de la situation. Bravo fait se mouvoir Jean dans un univers gris, vert de gris ou marron qui invite peu à l'ouverture aux autres. Une lecture assez émouvante et pleine de tendresse.

10/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Voilà un bien beau petit récit. Petit parce qu’il se lit vite et aisément, malgré un nombre de pages plutôt élevé. Mais l’art de faire simple n’est pas donné à tout le monde et Emile Bravo n’en a que plus de mérite. Beau parce que le dessin accroche l’oeil même s’il n’est pas des plus raffinés. C’est simple et immédiat, frais aussi, joyeux, tout à fait en adéquation avec les propos. Beau par son thème également. Le thème de la perte d’innocence est ici légèrement détourné, décalé dirais-je même. Car plutôt que de la perdre, notre jeune héros et son entourage vont tout faire pour au contraire la conserver. Ce léger décalage dans la manière de traiter le sujet permet de garder toute sa fraîcheur au récit, toute son… innocence. Bien, parce que c’est ma cote finalement. Oui, j’ai aimé ce récit simple même si je n’ai pas été ému aux larmes. En fait, mon appréciation oscille entre le « pas mal » et le « franchement bien » mais j’ai vraiment apprécié la manière dont l’auteur aborde ce grave sujet (avec lequel on tombe trop souvent dans le cliché larmoyant), raison pour laquelle je tranche vers le haut.

22/05/2012 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Une très bonne BD, plutôt touchante. Le scénario, qui a une saveur douce et acidulé, et une ambiance rétro des 70 's à la "Petit Nicolas", est bien amené et réellement émouvant sur la fin (digne des meilleurs romans graphiques que j'ai pu lire). On s'attache très vite au petit héros, on se reconnaît dans son personnage naïf, et on a mal pour lui, car il est entouré d'une famille et de proche, qui sans être réellement méchant, sont terriblement maladroit : j'ai compatis ! Le dessin limite ligne-claire d'Émile Bravo, ses couleurs pastelles et ses pages aérées donne une beauté assez unique au livre, un charme désuet ! Bref, une vraie œuvre profonde que je conseille !

18/08/2008 (MAJ le 18/10/2010) (modifier)
Par herve
Note: 4/5
L'avatar du posteur herve

J'avais peur en empruntant cette bd de découvrir un simple livre pour enfant. Et bien non, Emile Bravo et Jean Regnaud ont concocté là un album nostalgique (à mon époque, les SES étaient très mal vus, et j'ai retrouvé les trucs que l'on faisait gamin pour regarder la télévision en cachette), rempli d'émotion et de finesse. Mais ce n'est nullement un album triste, au contraire. Cette tranche de vie de Jean est remplie d'humour et de tendresse. J'ai retrouvé à travers le dessin, toute l'ambiance des années 70 (costumes, décors, voitures) et ce style rétro sied parfaitement à cette aventure.

07/11/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

J'ai hésité pour le conseil d'achat. Cette BD est une réussite globalement mais je n'arrive pas à comprendre son positionnement. Elle ressemble à une BD jeunesse mais sur certains abords elle concerne les seniors. Quoiqu'il en soit, le scénario est maitrisé et sensible. Il y a une certaine pudeur qui en ressort mais le fond est bien présent. J'ai été touché par ce petit garçon également grâce au dessin faussement naïf qui tranche avec le contenu. La BD est un peu longue pour garder attentif un jeune. Pourtant, elle ne regorge pas d'histoires parallèles. Le récit est simple et l'histoire reste fixée à son fil conducteur. A découvrir en tout cas, cette BD semble plaire au plus grand nombre.

05/11/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Ça faisait longtemps que je voulais lire ce one-shot, mais j'avais peur que ça ne soit qu'une suite de tranches de vie sans intérêt d'un enfant. Finalement, je l'ai emprunté parce que j'aime beaucoup Émile Bravo et je me disais qu'une histoire illustrée par lui ne pouvait pas être nulle. Je ne fus pas déçu. Se sont certes des tranches de vie d'un enfant, mais je les ai trouvées sympathiques. La force de ce one-shot est de nous présenter des gens de l'entourage de l'enfant qui sont intéressants. J'aime particulièrement les moments où le petit garçon les présente. Les différentes histoires sont intéressantes et le dessin de Bravo va à merveille avec le style du one-shot. Malgré ça, je ne trouve pas ce one-shot extraordinaire. J'ai passé un bon moment de lecture sans plus.

07/09/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
L'avatar du posteur Alix

Une belle BD, qui ne m’a pourtant pas touché autant que je l’aurais espéré. L’histoire se veut clairement émouvante, et raconte l’absence d’un parent vue par les yeux d’un enfant. La narration est donc adaptée, enfantine et naïve au possible, ce qui donne des passages tendres et cocasses. Mais la fin est juste « jolie » (voir le passage sur le père noël) et ne constitue pas l’apothéose émotionnelle à laquelle je m’attendais. Je ne saurais malheureusement trop dire pourquoi. Peut-être parce que je trouve certains personnages un peu antipathiques ? (les amis de la grand-mère, la jeune voisine, le papa) Le dessin est chouette et fait très « nouvelle vague » (Sfar, Larcenet etc.) Voila, j’ai quand même passé un bon moment de lecture, et je vous conseille ce bel album si les récits intimistes un peu tristes sont votre tasse de thé. Mais il n’entre pas dans mon panthéon personnel des œuvres autobiographiques marquantes.

21/08/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C’est le genre d’histoire que j’aime bien car c’est autobiographique. Par essence, j’aime bien quand un auteur nous livre ses expériences personnelles car on peut toujours en retirer quelque chose pour soi. La particularité de cette histoire est qu’elle émane d’un enfant jusque dans sa narration d’où le titre de cet ouvrage. C’est donc une relation « enfant-lecteur » qui s’établit. Pourtant, ce n’est pas à mon sens une bd pour les enfants. Je n’apprécierais pas par exemple que les miens puissent lire ce récit triste au demeurant fort bien réalisé. En effet, il s’agit en l’espèce de décrire le traumatisme d’un enfant en bas-âge par rapport à l’absence de la maman. On devine d’ailleurs très vite l’origine de ce départ… Sans vouloir en révéler plus, je n’ai pas très bien compris l’intérêt d’un tel récit qui demeure finalement très sommaire, voire contemplatif. J’aurais aimé des explications plus poussées à la manière de ce que j’ai lu récemment dans Couleur de peau : miel. Bien sûr, on me rétorquera que c’est le choix des auteurs et qu’il faut le respecter. Soit. Cependant, cela ne correspond pas à mes attentes ce qui explique ma notation.

17/06/2008 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur pol

A la fois touchante et rigolote, en voilà une bien belle BD ! Je me suis régalé. L’histoire est simple, on devine aisément la fin, mais qu’importe, la force de cet album est ailleurs. Le ton est d’une justesse exceptionnelle. Les mots employés sont particulièrement bien choisis pour décrire les sentiments d’un enfant. L’album regorge de ces petites phrases innocentes qui peuvent uniquement sortir de la bouche d’un gamin de 8 ans et qui font le bonheur des adultes. C’est un régal. Impossible de rester insensible à la vie du petit Jean. Ses questions, ses peurs, son imagination débordante, les anecdotes qu’il nous livre, tout est tellement bien raconté. Le dessin, très simple, colle à merveille. Le choix des couleurs – une dominante par chapitre - est original et très réussi. J’arrête ici les éloges, gros coup de cœur pour cet album qu’il faudra absolument relire très bientôt.

13/05/2008 (modifier)