The Quitter
"La vie ordinaire est une chose très compliquée", remarque Harvey Pekar qui écrit sur le sujet depuis 1976, dans sa série autobiographique American Splendor couronnée par un American Book Award. Mais pour Harvey il y a encore plus compliqué que la vie : c'est de grandir. Dans ce graphic novel émouvant il raconte l'histoire d'un gamin qui laisse tomber tout ce qu'il tente. Révélant une facette que même cet auteur qui se dévoile sans concession n'avait jamais avouée, Pekar affronte son passé de petite frappe qui cognait sur tous ceux qui le regardait de travers, juste pour épater la galerie. Et quand il ne réussissait pas à se faire remarquer, que ce soit sur un terrain de football, en cours de maths, dans la marine ou au travail, il renonçait tout simplement. Texte : l'Editeur
Autobiographie Comix DC Comics Vertigo
Pour la première fois Harvey Pekar raconte son enfance de fils d'émigrant juifs. A travers le récit de l'adolescence mouvementée du caïd de Cleveland, jusqu'à son passage éclair dans la marine et ses premiers pas d'écrivain, ce superbe graphic novel relate l'histoire d'un jeune homme qui se construit au fil de ses échecs, de ses rédemptions et de la complexité de la vie quotidienne. Illustré par le célèbre dessinateur Dean Haspiel, Le Dégonflé est l'oeuvre la plus irrésistible et poignante de Harvey Pekar, un ouvrage inoubliable pour tous ceux qui comme Harvey se sont battus, ont perdus et continuent de vivre jour après jour. Texte : l'Editeur.
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Date de parution | 24 Mai 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Bof. Je ne suis pas spécialement contre le genre « autobiographie nombriliste ». Certaines œuvres arrivent à se démarquer en innovant sur le contenu (en parlant d’une période historique difficile, d’un traumatisme personnel…) ou sur la forme (Jimmy Corrigan par exemple). Mais alors là, quelle banalité ! D’autant plus que je trouve le personnage principal vraiment antipathique. En gros Harvey Pekar est un gros loser, qui tapait sur tout le monde à l’école pour se faire respecter, et qui était incapable de garder un boulot plus de quelques mois parce qu’il glandait trop. Ses « aventures » sont barbantes au possible, chronologiquement contées, plates, on dirait presque un journal intime. « Tel jour je suis allé à l’école. J’ai eu un C en géographie. Mes parents n’étaient pas contents. Puis le soir je me suis battu, ralala ce que je lui ai mis… » Supeeeeer :( Bref, à réserver aux fans de ce genre d’œuvre très terre-à-terre. Moi, je me suis terriblement ennuyé.
Le courant intimiste prenant pour cadre la vie quotidienne est souvent visité depuis quelques années, de nombreux auteurs reconnus ont suivi cette vague, de nouveaux venus ont laissé éclater leur talent en exploitant cette voie. Ce mouvement est aujourd'hui un genre à part entière à mes yeux (1). J'ai abordé The Quitter avec circonspection, car si j'aime ce genre, je pensais benoîtement en avoir perçu la plupart des facettes... Quelle grossière erreur... Comme tout genre qui se respecte, il sait se renouveler, se laisser transcender, il suffit que les auteurs sachent se l'approprier avec talent. Harvey Pekar, l'auteur de American Splendor (2) en a du talent, du courage aussi. Son histoire respire tant l'honnêteté qu'elle en devient parfois crue, Pekar se définit comme un dégonflé, un homme qui, depuis l'enfance, préfère fuir les difficultés plutôt que de les affronter. Un homme qui pour attirer l'attention sombre souvent dans la facilité et la violence... Combien sommes-nous à avoir agi de la sorte dans nos vies ? A avoir souvent préféré exutoire et échappatoire devant les obstacles de l'existence ? The Quitter ne se limite pas à ces questions, finalement personnelles. The Quitter est aussi un livre remarquablement bien écrit, l'histoire est claire et plaisante, instructive sur certaines manières de vivre, révélatrices de moeurs des époques évoquées. Et surtout, Pekar et Haspiel ne tombent jamais dans la complaisance, il n'y a aucune gratuité, tout est simple et intelligent, la lecture semble couler. Les meilleures BD pour adultes n'exploitent pas forcément le sexe et la violence, The Quitter le démontre plutôt bien, et attention ! Ne vous attendez à un délire mou du genou, The Quitter est un choc, une bombe. Les dessins d'Haspiel sont excellents. Si on est loin du réalisme, les personnages ont littéralement l'air de prendre vie dans les cases, il y a du mouvement et de la force dans ces traits. Il faut voir le regard d'Harvey dans la dernière case, c'est beau à en pleurer... J'ai adoré cette BD et son histoire toute en simplicité, je la conseille à tout le monde, à ceux qui lisent ces lignes, à mes amis, à mon frère, aux gens que je sais passionnés et même aux autres... Je la conseille particulièrement à ceux qui sont désintéressés par les comics, ceux qui pensent que les comics véhiculent bien trop souvent l'esprit d'une Amérique WASP et sont superficiels. The Quitter est à lire. JJJ (1) J'entends par là une des orientations fortes du Roman graphique, que l'on peut qualifier de sous-genre. (2) Inédite à ce jour en France, l'oeuvre a fait l'objet d'une adaptation cinématographique. Certains chapitres ont été illustrés par le légendaire Robert Crumb, ou encore Richard Corben, qui est à mes yeux l'un des plus grands dessinateurs de BD.
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