Malefosse
Sorte de préambule à la série Les Chemins de Malefosse. Les aventures de jeunesse de Gunther, qui permettront de découvrir la personnalité des protagonistes de la série déjà citée sous un autre jour... A voir aussi : Les Chemins de Malefosse
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Les Guerres de Religion Prequel Vécu
Dans les années 1560... Traducteur chez un imprimeur de Nuremberg, le jeune Gunther Amerbach se morfond dans sa tâche. Contre l'avis des siens, il s'exerce à l'épée et rêve d'aventures. Mais le meurtre de son père, important négociant en armes, le précipite dans la tourmente fanatique des guerres de religion. Ses qualités de bretteur le propulse au rang d'escorte de Théodore de Bèze, inquiétant chef de file du calvinisme. De Genève à La Rochelle, le jeune homme mène son enquête pour prouver son innoncence et qu'éclate la vérité. Sa seule piste, la dague qui a assassiné son père... (Textes Glénat)
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Date de parution | 30 Mai 2007 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Cela peut se lire comme une introduction à la série Les Chemins de Malefosse, classique de la collection Vécu. Mais cela peut tout aussi bien se lire sans en avoir connaissance, ce diptyque se suffit à lui-même. J’avais trouvé que le dessin de Dermaut n’avait fait que s’améliorer dans « Les Chemins de Malefosse ». Eh bien ici il est d’emblée superbe ! Son trait réaliste est franchement excellent, et est pour beaucoup dans l’attrait de cette histoire. Histoire qui justement – changement de scénariste ? Contraction en deux tomes seulement ? – ne souffre pas des longueurs qui parfois plombaient (en tout cas qui m’avaient lassé) la série mère. Ici pas d’éparpillement, pas de saute de rythme – même si du coup certains raccourcis peuvent surprendre (la vitesse à laquelle certains protagonistes traversent la France – d’Allemagne vers La Rochelle, ou d’Allemagne vers l’Espagne via les chemins de Saint Jacques de Compostelle – ont de quoi surprendre, a fortiori avec les voies de communication du milieu du XVIème siècle !). Cela me permet en tout cas de voir reproduits des paysages de Margeride ou de l’Aubrac (que j’adore !). C’est une intrigue resserrée donc, toujours en plein cœur des guerres de religions (les Huguenots autour de Jeanne d’Albret et de Coligny cherchant à rassembler alliés et armement pour faire face aux Ligueurs et autres papistes). Ces deux albums sont annoncés comme un premier cycle, mais depuis 10 ans rien n’ayant paru, on peut considérer que c’est une série finie. Qui mérite en tout cas un petit détour, c’est de l’aventure bien fichue – et très bien dessinée !
Sans doute saisi par le regret d'avoir abandonné la saga Malefosse reprise par Goepfert, Dermaut a éprouvé le besoin d'y revenir en contant la rencontre de ses 2 héros Gunther et Pritz 30 ans avant les événements de la série-mère, au sein d'un contexte historique qui est déjà la rivalité qui couve entre papistes et huguenots. Le début commence un peu à la manière de Lagardère ("Où que tu ailles, je te retrouverai, je t'ai marqué!"), mais très vite, une suite d'événements s'enchaînent sans temps morts à propos d'une sombre affaire dans laquelle sont mêlés les 2 futurs compagnons de Les Chemins de Malefosse, et dont la première rencontre est assez musclée ; leur amitié date donc de ces années 1560. Dermaut et Gelot réutilisent les mêmes recettes qui ont si bien fonctionné, à savoir entremêler les péripéties et les personnages réels comme Jeanne d'Albret, Coligny, Condé ou Théodore de Bèze, disciple genevois de Calvin à qui échoit un rôle ambigu... avec les futurs héros de la saga Malefosse. Le tout est accompli avec soin au travers d'un scénario habile (avec beaucoup moins de paillardise) et illustré par la perfection graphique de Dermaut. Le traitement en couleurs directes donne un rendu beaucoup plus policé et séduisant à ce préquel, le trait est plus fin, c'est une vraie splendeur ce dessin, aussi bien dans la finition et l'exactitude des décors que dans la régularité des visages, vraiment du grand art ! Et quand en plus, il m'est permis d'y voir mes vieilles tours de La Rochelle (qui étaient reliées par une chaîne la nuit pour fermer le port), au pied desquelles j'ai grandi, c'est un vrai plaisir. Leur aspect est aujourd'hui légèrement différent. D'autres monuments de l'ancienne Rupella apparaissent bien reproduits par Dermaut, comme la tour de la Grosse Horloge ou la Maison Henri II (cet édifice est en réalité inachevé, c'est une simple façade, le fond est vide). De même que l'épisode du jeune Henri de Navarre tombé dans le port est véridique, c'est un soldat qui s'est jeté à l'eau pour le sauver de la noyade, et aujourd'hui encore, l'Hôtel de Ville conserve la statue polychrome d' Henri IV qui lors de son règne est toujours resté "le bien bon amy des Rochelois". Au cours de l'action, les 2 amis passent par l'Hôpital des pèlerins de Pons (à 92 km de La Rochelle), leur progression est encore plus rapide lorsqu'il arrivent à Bordeaux (en passant par la belle Porte Cailhau qui ouvrait à l'époque le rempart sur les quais de la Garonne), ça fait encore 90 km en très peu de temps, surtout par les routes du XVIème siècle et à cheval : ils devraient être éreintés, mais par la magie des ellipses en BD, tout est possible. Même chose pour la Brèche de Roland dans les Pyrénées : c'est totalement invraisemblable ; aujourd'hui pour y arriver, il faut compter 4 h à pied et sous la conduite d'un guide de montagne expérimenté, alors imaginez en 1560... Mis à part ces facilités (qui ont pour seul avantage d'offrir des décors intéressants), je ne vais pas chipoter, je me suis régalé avec ce diptyque sur l'un des futurs duos de légende de la bande dessinée. Mais depuis 2009, rien à l'horizon, espérons que ça va continuer parce que des séries historiques de cet acabit, j'en redemande..
Pas mal du tout. Vraiment. Je me suis retrouvé dans une grande aventure historique. Un scénario vraiment solide, et très bien développé, décrit une quasi épopée où les manigances religieuses se disputent au fanatisme et à la noblesse. L’intrigue générale va de rebondissements en rebondissement, n’a quasi pas de temps mort, mais laisse quand même au lecteur quelques passages où il a le temps d’apprécier le modus vivendi de cette époque. Et ça, j’aime beaucoup. Le dessin ?… un graphisme hyperréaliste de haute tenue où la mise en couleurs directes procure une véritable beauté aux cases. Une mise en page attrayante renforce et complémentarise l’ensemble. C’est bien bon. De la BD comme ça, j’en redemande !…
Le gros atout de cette série, c’est le dessin de Dermaut. Waouw, je n’ai pas d’autre mot. C’est du même cru que les meilleures périodes d’Hermann mais avec l’avantage ici d’avoir des physionomies féminines des plus avenantes. Les décors sont aussi riches que soignés, les scènes d’action sont maîtrisées, les personnages sont bien typés. Vraiment, du point de vue du dessin, c’est du très, très, très bon boulot. Mais si je lis un récit de la collection Vécu, c’est aussi pour découvrir une tranche d’histoire. En effet, la collection est réputée pour sa dimension historique, avec des récits bien ancrés dans une époque et un contexte. Et, dans le cas présent, cette dimension n’est que fort peu développée. On a cependant droit à un bon récit d’aventure, qui présente deux des principaux protagonistes des Chemins de Malefosse, . Plaisant à lire, très beau à voir, mais il manque à ce récit une dimension historique vraiment instructive à mes yeux pour que j’accorde plus qu’un correct 3/5. Achat conseillé parce que je ne me lasse pas de regarder certaines planches.
On pouvait attendre beaucoup plus de cette série, qui est le fruit de l'ambition du dessinateur Dermaut de donner une grande crédibilité psychologique aux personnages de sa série phare. Or, même si ce premier tome est avant tout une mise en place d'une intrigue qui s'étalera sur plusieurs albums, il est dommage que Dermaut et son co-scénariste Gelot utilisent de nombreuses conventions du genre sans réelles innovations : Gunther a un brillant avenir devant lui mais rêve d'aventures, il est en conflit avec son père, il est accusé du meurtre de ce dernier, son frère est un traître qui est à l'origine de cette accusation... Peu de surprises, pour un récit qui semble au contraire privilégier l'action. "MaleFosse" possède vraiment un ton différent de la série originale de Bardet et Dermaut. La documentation n'est plus aussi poussée, l'humour moins présent et surtout, les dialogues ne possèdent pas la densité et la magie de ceux de Bardet. De fait, ce sont eux qui imprimaient un vrai rythme aux "chemins de malefosse" et leur donnait un caractère authentique et original. Ce caractère manque ici, même si les textes sont bien rédigés, mais paraissent à la comparaison assez faciles. Cependant, il faut reconnaître que le récit, s'il manque de sel, est bien construit, malgré certaines ruptures de rythme, et la rencontre de Gunther avec un autre personnage important des "chemins de MaleFosse" (que je ne citerais pas pour ne pas flinguer la surprise, scrupule que n'a pas eu Glénat sur sa quatrième de couverture) est bien agencée. Niveau dessin, Dermaut mérite un cinq sur cinq. Son passage à la couleur directe, aux teintes hivernales, est une pure merveille. Sa mise en page suit parfaitement les déploiements d'action du scénario, et son trait n'a rien perdu de sa précision. Il croque des personnages plus vrais que natures et ses décors traduisent une rigueur historique peu commune. Il faut une grande maîtrise pour ne pas se laisser écraser par les détails et à la fois donner de la fluidité au récit : Dermaut possède cette qualité. Bref, plutôt décevant au niveau d'un scénario un peu commun et fade, mais un graphisme absolument formidable. Certains trouveront cette série plus accessible que Les Chemins de Malefosse, d'autres (dont votre serviteur) n'y retrouveront pas le même univers, dans quelle direction évolueront les auteurs ? A suivre...
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