Le Sang de la Sirène
Et si le sang de la sirène avait perduré jusqu'à nos jours ? Série rééditée dans la nouvelle série-recueil Histoires de Bretagne.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Adaptations de romans en BD Bretagne Sirènes Soleil Celtic
Un conteur, Anatole, se rend sur l'île d'Ouessant pour y recueillir un grand nombre de récits et de légendes locaux. C'est ainsi qu'il entend parler de la malédiction de la sirène, concernant une jeune femme sortie des eaux qui aurait épousé un humain, brisant ainsi toutes les traditions... Et si la sirène avait eu des descendants ?
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Date de parution | 25 Juillet 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai lu cet album sans jamais réellement entrer dedans. Rien de déshonorant dans cette histoire, mais je ne dois pas être le cœur de cible (certains y ont semble-t-il davantage trouvé leur compte parmi mes prédécesseurs). Disons que j’ai trouvé la narration trop linéaire, sans surprise, sans trop de rythme non plus. A plusieurs reprises je me suis surpris à attendre, au détour d’une page, que la tension monte réellement, qu’il y ait une rupture de ton, mais tout semble trop lisse à mon goût. Pas de tension entre les personnages, même lorsque est vraiment évoquée la légende autour des sirènes. Et j’attendais aussi que ça bascule un peu vers le fantastique, un peu comme avait pu le faire Sorel dans Bluebells wood, mais non, ça n’est jamais venu. Du coup, je suis resté sur un fond régionaliste qui ne sort pas de l’ordinaire. A noter que la typo utilisée pour les lettres écrites par le personnage principal est très difficile à lire (j’ai même renoncé sur certains passages !). Bref, une réelle déception me concernant.
J'étais passé complètement à côté de ce titre à l'époque en passant l'avoir lu. Il faut dire qu'il y a eu beaucoup de bd sur les sirènes et que ce titre rappelle celui d'autres séries comme Le Sang des Porphyre, Le Sang de la vigne, Le Sang des automates, Le Sang du Dragon etc (car cela ne manque pas)... Bref, il y a comme un effet de déjà vu! Pour autant, la couverture fait très moderne avec un effet petite sirène de Copenhague. Par contre, l'intérieur de l'album est plutôt vieille France avec ce dessin et surtout cette écriture qui casse les yeux et les oreilles. C'est lourd et pompeux à la fois. Certes, c'est tiré d'une vieille adaptation de l'oeuvre d'Anatole Le Braz. Cela a été un peu désagréable à suivre avec tout ce folklore breton qui fait dans le cliché.
Je connais Anatole Le Braz de réputation, mais étrangement, je n'ai jamais eu l'occasion de lire ses écrits, alors qu'il a abordé les chansons, légendes et contes d'une Bretagne populaire que pourtant j'apprécie beaucoup. Son influence littéraire a d'ailleurs été importante parce que sa relation à la Bretagne n'exclut pas une allégeance sincère à la France. Je dis ça pour ceux qui ne savent pas que la Bretagne, région très particulariste, a mis très longtemps à digérer son intégration au royaume de France en 1532. En tout cas, les descriptions de Le Braz sur une Bretagne rurale et secrète ont intéressé un public qui y voyait un reste d'exotisme bretonnant sur le sol de la métropole. Il y a un dialogue significatif en page 10 de cet album : "De quelle Bretagne êtes-vous donc, monsieur Le Braz ?". Effectivement, il y avait encore au début du 20ème siècle plusieurs Bretagne (Trégor, Penthièvre, Léon, Goëlo, Cornouaille, Retz...), et dans cette Bretagne compartimentée, les îles sont encore plus différentes des autres pays bretonnants, la mentalité des îliens s'est forgée au gré des rudes hivers venteux et des naufrages tragiques. Les Sénans et les Ouessantins surtout ont cette mentalité très spéciale, différente d'un Quimpérois, d'un Malouin ou d'un Vannetais. Et ici, les auteurs ont su parfaitement la retranscrire, avec une vraie atmosphère propre à Ouessant, c'est le souffle d'une Bretagne très authentique et attachée à des traditions séculaires, comme on en voit dans cette Bd, avec notamment les proëlla (les croix de cire) et tout ce qui se rattache aux cérémonies des défunts. Je ne connais pas encore Ouessant, et je rêve d'y aller, mais on dit que c'est une île fascinante ; je crois que les auteurs ont très bien cerné l'environnement, avec un dessin bien adapté, qui laisse voir de beaux paysages sauvages, mais aussi un folklore pittoresque constitué de calvaires, de petites maisons en granit, de clochers bretons hérissés typiques et de lande nue rappée par le vent... Il ne se passe rien de spectaculaire, la narration s'écoule lentement et saisit subtilement l'essence de ce qu'avait su capter Anatole Le Braz dans son oeuvre régionaliste. Une jolie Bd au ton mélancolique et nostalgique.
2.5 Je vais être moins enthousiasme que certains posteurs sur cet one-shot. Tout d'abord, bien que j'ai trouvé le dessin bon, il ne m'a pas enthousiasmé plus que la moyenne et je ne vois pas en quoi il est fabuleux. Ensuite, le conte se laisse lire, mais rien n'a vraiment retenu mon attention sauf lorsqu'on parle de la malédiction de la sirène. Le reste m'a laissé un peu indifférent et à la fin j'avais l'impression qu'il ne s'était pas passé grand chose. En plus, le personnage principal n'est au final qu'un simple spectacle avec aucun charisme. Bref, le genre d'album à lire si on aime les légendes (comme moi), mais il ne faut pas s'attendre à grand chose.
François Debois et Sandro Masin nous content joliment une légende bretonne en adaptant une nouvelle d’Anatole Le Braz. Je ne connais pas le texte original, mais la narration est très agréable et me semble respecter l’esprit de l’époque. La légende est belle et envoutante comme son sujet : les sirènes. Comme pour toute légende, on ne croule pas sous les rebondissements, mais on pénètre progressivement au cœur du mystère. Le rythme est lent et il y a bien quelques longueurs, mais celles-ci sont souvent comblées par le dessin. Ce dessin est pour moi le point fort de l’album. Les décors sont magnifiques et les personnages bien typés et facilement reconnaissables. Le tout est très clair et donne une fausse impression de facilité. Il est cependant certain que si vous n’y êtes pas sensibles, la lecture du présent album vous paraîtra bien fade. A feuilleter avant d’acheter, donc. Mais, personnellement, j’ai vraiment bien apprécié. Entre 3/5 et 4/5.
J'ai entamé la lecture de cette BD sans être convaincu du résultat et j'en ressors dans le même état. Je ne connais pas la nouvelle d'Anatole le Braz, donc je ne peux pas comparer. Mais après la lecture, je me dis qu'il manque quelque chose. Sandro nous sert un dessin plutôt moyen pour les visages et poses des différents personnages, mais les décors sont eux superbes et contribue à nous plonger dans l'atmosphère de l'île d'Ouessant. La mise en couleur, quant à elle, n'apporte pas beaucoup à l'ambiance. Au niveau de l'histoire, on se plonge dans ce conte assez facilement, même si la voix-off est très difficile à lire. Tout ceci est plutôt joli, mais finalement il ne se passe pas grand chose et la fin est sans saveur. On se laisse transporter par l'atmosphère, mais en refermant l'album on ne peut que se dire qu'il ne s'est pas passé grand chose.
Coup de coeur de justesse pour ce one-shot, mais coup de coeur tout de même. Parce que "Le sang de la Sirène" reprend une nouvelle écrite par le conteur breton Anatole Le Braz, reconnu comme l'un des meilleurs de son époque. Parce que le héros n'est autre qu'un alter ego de Le Braz lui-même, et qu'il est caractérisé de façon très respectueuse, sans forfanterie ni naïveté. Parce que le dessin de Sandro Masin est très beau, même s'il manque d'un peu de caractère sur les visages. Mais il est très fort dans les paysages, et l'on ressent bien l'atmosphère îlienne qui se doit de régner sur une telle histoire. Parce que c'est quand même un assez joli conte, bien que manquant d'un peu de spectacle en fin de course, à mon sens. "Le Sang de la Sirène" frôle le 3,5/5, parce que j'ai été un peu déçu par la fin, j'aurais aimé quelque chose de plus fantastique. A lire quand même.
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