Desolation Jones

Note: 4/5
(4/5 pour 7 avis)

Michael Jones est un ancien agent du MI6, à ce jour il est le seul à avoir survécu au Desolation Test...


Auteurs britanniques DC Comics Les meilleurs comics Los Angeles Science-Fiction, le best-of Séries hélas abandonnées Warren Ellis Wildstorm

Ancien agent du MI6, Michael Jones est le premier cobaye à avoir survécu au Desolation Test, une expérience redoutable mise au point par le gouvernement britannique. Maintenu en vie par des perfusions, Jones a été contraint d'engranger un flux ininterrompu de données et d'images horribles, tandis que des stimulants injectés sans relache dans son organisme l'empêchaient de dormir ou de sombrer dans l'inconscience pendant une année entière. Désormais Jones vit à Los Angeles, où il travaille comme détective privé au service d'une communauté secrète d'anciens espions, tous assignés à résidence dans la métropole californienne.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Mars 2007
Statut histoire Série abandonnée 1 tome paru

Couverture de la série Desolation Jones © Panini 2007
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 7 avis)
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25/08/2007 | JJJ
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Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Je suis en train de devenir un grand fan d'Ellis. "Desolation Jones" ne va pas m'en détourner, bien au contraire. Ce récit est excellent, le personnage central est un mystère, il est déroutant et intéressant. Je trouve dommage de ne pas le connaitre davantage ni le projet qui l'a rendu tel quel. Passé ce regret, le reste est prenant, impossible de s'arrêter avant le final de cette perle. Le dessin est lui aussi de très haut niveau et en phase avec le scénario, certains passages en lavis sont superbes, ils servent pour les flash-backs. Sinon sur le reste du récit on a le droit à un dessin puissant, précis et détaillé. Il faut accepter l'univers si particulier de ce comics, il est glauque et sombre. Difficile de faire autrement pour Ellis, incapable de faire du politiquement correct. Je ne suis plus réellement objectif avec cet auteur hors norme, je limiterai la note à 4/5 mais je l'accompagnerai avec un coup de coeur véritable.

26/05/2011 (modifier)
Par rork
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

"Voilà ce qu'Ellis a fait de mieux", c'est ce que m'a dit mon vendeur habituel. Là je me dis : bon il me connait bien, d'entrée il me parle de Warren Ellis (que j'adore pour des séries comme Fell ou Planetary). Je rentre fatalement chez moi avec. J'ouvre le bouquin, les planches sont superbes, le découpage subtil entre effet rétro et ultra moderne. L'histoire est elle aussi tout à fait remarquable. On assiste à un vibrant hommage aux films et romans noirs américains des années 50-60 (le Grand Sommeil notamment). Ellis pousse ses personnages à leurs limites en les confrontant à un scénario à la fois burlesque (le coup des pornos d'Hitler) et sombre... toujours sombre. Une ambiance de paranoïa assumée se trimbale tout le long de l'aventure à travers l'arrogance et le fatalisme de Jones, le personnage principal. Comme dans tout bon polar, l'histoire déborde, dépasse le cadre qu'on lui avait espérée pour mieux surprendre le lecteur. Certains diront que l'enquête est labyrinthique, qu'elle n'est pas achevée mais c'est faux. Tout dans cet arc est achevé précisément en adéquation avec les priorités de chaque protagoniste. « Desolation Jones » est un bon, un très bon polar avec juste ce qu'il faut de SF pour rendre le récit tragiquement surréaliste. Ne cherchez pas en Jones un héros magnifié par un entrainement dans les services secrets, ne cherchez pas non plus en lui un surhomme né d'une expérimentation scientifique, Jones est un homme foutu, un espion foutu, une expérience foutue. Bref un foutu bon bouquin.

11/04/2008 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

Un comics étonnant : le concept de base n'a l'air de rien mais il permet l'utilisation d'un personnage vraiment spécial, à la morale toute particulière. Résultat, une enquête assez standard au départ suit un déroulement surprenant, prenant, novateur dans ses implications. C'est difficile à exprimer. Ce qu'il faut comprendre, c'est le postulat de base : Mickael Jones a subi un an de torture très développées, il a été laissé éveillé en permanence, souffrant à en mourir 24h sur 24, et absorbant un flot ininterrompu de données horribles et douloureuses. Il a survécu mais est désormais totalement insensible : plus d'émotion, plus d'envie, plus de douleur, mais un esprit toujours aussi vif et une vraie hargne dans son comportement. Du coup, cet homme n'a plus du tout la même morale que le reste de l'humanité. La vie l'indiffère, il peut plonger droit dans les dangers sans aucune crainte. Ceux avec qui il travaille peuvent bien mourir, ça ne ferait que l'ennuyer mais ne le toucherait strictement pas. Et quand il est menacé, sa réaction est immédiate : il cherche tout de suite à tuer celui qui pourrait lui nuire que ce soit maintenant ou plus tard. La logique de survie poussée à l'extrême dans un sens, mais également une froideur qui n'a rien d'animale. Et pourtant Jones n'est pas un méchant : il est sympathique avec son entourage, il a de vrais amis, il est prêt à aider son prochain et favorisera toujours le démuni contre le puissant. Il est dans le camp des gentils. Mais c'est le genre de gentil qu'on rêve de pouvoir être, celui qui n'aura jamais peur de rien même pas de perdre des proches, celui qui n'a pas de limites, celui qui n'hésitera pas une seconde à tuer celui qui l'emmerde, que ce soit son propre employeur, une jolie jeune fille ou un tueur lancé à ses trousses. Bref, l'intouchable au service de la justice (expéditive). Résultat, Desolation Jones est un comics violent. Ce n'est vraiment pas une lecture pour les enfants. Dans le premier album paru chez Panini, nous suivons une enquête pour retrouver des vidéos porno tournées par Adolf Hitler. Un sujet assez rocambolesque amené ainsi, mais il cache bien sûr beaucoup de choses bien plus complexes. Il n'empêche qu'il nous fera entrer dans ce que Los Angeles connaît de plus sordide, découvrir le milieu du porno glauque, écouter le récit de l'expérience d'une actrice qui connaît bien le système et en profite, avoir un aperçu des pires magouilles des services secrets américains, et au milieu de tout ça bien sûr beaucoup de morts violentes. Et pourtant, tout passe facilement, rien n'est là pour choquer, juste pour faire le constat réfléchi de comment une enquête se déroulerait avec un limier sans aucune émotion. Et c'est à la fois intelligent, prenant et parfois jouissif. Etonnant en effet de devoir admettre qu'un petit maigrelet peut se révéler bien plus dangereux et efficace que le plus balaise des tueurs juste parce qu'il s'en fout de souffrir physiquement comme mentalement, et n'aurait aucun remords à massacrer son ennemi. Bref, malgré quelques petits soucis de clarté et complexité de l'enquête, malgré l'aspect glauque et violent du récit, j'ai été vraiment captivé par ma lecture. La narration est très bonne, les dialogues réussis, le dessin excellent, la mise en page parfois juste un peu embrouillée (notamment parce qu'elle est parfois en double page parfois pas et que je m'y suis un peu perdu par moment). Et surtout, l'ambiguïté et l'intelligence du traitement de ce héros très original et de ses réactions font toute la force et l'intérêt de ce comics. Bref, c'est une très bonne BD. Warren Ellis (Nextwave, Planetary, Transmetropolitan) devient vraiment l'un de mes auteurs préférés.

11/09/2007 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Je l'écris sans détour, Desolation Jones est à ce jour la meilleure série écrite par Warren Ellis. Créateur de séries novatrices comme The Authority, d'oeuvres trash et déjantées comme Transmetropolitan, Warren Ellis est l'un des scénaristes de comics les plus en vue du moment. Et nous, amis lecteurs, avons la chance que soit traduit en France sa toute dernière création chez Wildstorm : Desolation Jones. Made in England est le titre de ce premier tome, un premier tome de six épisodes formant une histoire complète. Et cette histoire est un choc ! Une histoire violente et sombre dépeignant une société tristement proche de la nôtre, une histoire très décadente et politique, largement empreinte du cynisme de son auteur. Ellis n'était jamais allé si loin dans son délire paranoïaque illustrant le monde qui nous entoure, ses oeuvres précédentes noyaient souvent le propos sous des tonnes de gags et de situations incongrues, ou parfois semblaient impersonnelles. Avec Desolation, Ellis nous montre enfin l'étendue de son talent que l'on avait jusqu'ici seulement pressenti. Mais au delà de l'esprit critique de l'auteur, suintant de cette lecture il y a aussi une histoire, l'histoire d'un homme nommé Michael Jones... Michael Jones est le premier cobaye à avoir survécu au "Desolation test", une expérience secrète mise sur pied par le gouvernement britannique, dont on ne sait pas grand chose. Jones est aujourd'hui plus un Zombie qu'un homme, son esprit est mort, il ne ressent aucune émotion. Son corps est couvert d'immondes cicatrices et de contusions, sa peau grisâtre ne saurait supporter la lumière du soleil. Ce que l'on sait du passé de Jones ? Rien... ou presque, il était agent du MI6 et probablement alcoolique avant l'expérience. Aujourd'hui Michael Jones, comme bien d'autres agents "génétiquement modifiés" est assigné à L.A., une ville où la crasse et la dépravation côtoient le luxe le plus exorbitant. Un jour, un certain colonel Nigh demande à Jones de retrouver des films pornographiques très très particuliers, l'intrigue se met en place, l'histoire commence... Tout va à 100 à l'heure dans cette histoire, Jones dérouille et défouraille tandis qu'en tournant les pages le lecteur en redemande, le mystère s'épaissit, l'intrigue rebondit tous azimuts, les révélations pleuvent au même rythme que les nouvelles questions se posent... Arrivé à la fin de cette lecture enivrante, j'en redemandais déjà, alors j'ai relu et j'ai de nouveau adoré, j'ai trouvé de nouvelles subtilités, j'ai apprécié la vraie richesse qu'offre cette BD. C'est J.H. Williams III, le collaborateur d'Alan Moore sur Promethea, qui se charge de dessiner Jones et toute la faune psychotique environnante. Williams assure, son trait aussi précis qu'aiguisé convient parfaitement à cette ambiance sale et dure. Le visage décharné de Jones est impressionnant ! L'agencement des cases est extraordinaire de variété, le choix des vues détonne. Une vraie démonstration de découpage séquentiel. Les couleurs très contrastés varient du très sombre à l'extrêmement saturé, avec quelques inserts de cases en noir et blancs, ce qui enrichit de façon considérable la force graphique de cette BD. J'ai dévoré ce tome avec avidité, j'attends la suite avec autant d'avidité. À découvrir d'urgence ! JJJ

25/08/2007 (modifier)