Don Bosco
La biographie dessinée d'un prêtre italien du 19ème siècle.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Best of 1940-1949 Biographies Jijé Journal Spirou Les BDs à papa Spiritualité et religion
Celui qui sera appelé Don Bosco nait en Italie, à Castelnovo d'Asti, en 1815. Ordonné prêtre, il créera l'ordre des Salésiens. Cet Ordre n'est pas contemplatif. La mission de ses membres sera de recueillir au mieux nombre d'enfants abandonnés, pauvres, orphelins... de cette époque et de leur donner une formation d'ouvriers agricoles ou d'industries (le monde industriel commence à se développer). On ne compte plus le nombre de ces laissés-pour-compte qui, grâce à l'intervention de Don Bosco et de ses compagnons, auront eu un pied sur l'échelle sociale de cette époque ; trouvant subsistance et -surtout- travail. Don Bosco décède à Turin en 1888. A sa mort, il est compté plus de 150 établissements "de charité" créés, qui continuent de prospérer et qui -en cette quasi fin de 19ème siècle- ont quelque 300.000 (!) enfants sous leur protection.
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Date de parution | Janvier 1943 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il existe deux versions bien distinctes de cette BD, Don Bosco. D'abord il y a celle que Jijé a dessiné pendant la seconde guerre mondiale, en 1941, avec une prépublication dans le journal Spirou, en noir et blanc, format à l'italienne, pour aboutir à un gros album de 99 pages qui a connu un succès considérable à l'époque, s'étant vendu à près de 150.000 exemplaires qui ont marqué beaucoup de lecteurs plus ou moins jeunes. Puis quelques temps après la guerre, en 1949, Jijé s'est décidé à redessiner totalement l'album, cette fois au format classique BD et en couleurs, avec un style graphique plus récent se rapprochant davantage de sa série Jerry Spring. En ce qui me concerne, j'ai lu la version originale à l'italienne, celle que Dupuis vient de rééditer en fac-similé. Et je réalise que j'aimerais vraiment lire aussi la version redessinée pour constater les différences car les quelques planches que j'en ai vues sont bigrement intéressantes sur le plan de la mise en scène et du dessin : en effet, j'y reconnais exactement le contenu des pages de la version originale, mais complètement remanié avec une mise en page plus aérée, une mise en scène plus fluide, plus moderne. Sur le plan technique et narratif, ça doit être extrêmement instructif de voir comment un maître de la BD tel que Jijé a reconstruit sa propre œuvre. Pour ce qui est de cette fameuse version originale, le dessin y est très désuet, parfaitement dans l'esprit des tous premiers pas du journal Spirou, ami, partout, toujours. On y sent la patte et la technique de Jijé mais il est encore loin de maîtriser complètement son art. L'histoire est la biographie très dense de ce fameux Don Bosco que je ne connaissais jusqu'à présent que par le nom de cette BD. Il s'agit d'un abbé italien, bienfaiteur des enfants des rues qu'il recueillit et éduqua dans des institutions de plus en plus grandes et nombreuses. Jijé raconte là ce qui tient de la légende de ce personnage, faite en majorité de faits authentiques mais aussi de beaucoup de miracles et de dons du Ciel pour aider le pieux personnage dans sa noble démarche. Le ton est souvent gentiment naïf, celui de la presse catholique prosélyte pour la jeunesse du début 20e siècle, celle où des enfants touchés par la grâce pouvaient se perdre dans l'extase d'une prière et où tout le bon peuple louait la bonté de religieux prêts à tout donner pour les pauvres et les miséreux. Si je ne suis guère touché par cet aspect, étant trop athée pour y voir davantage qu'une curiosité sur une mentalité qui n'existe plus guère de nos jours, j'ai été intéressé par le parcours de ce religieux et son entreprise exemplaire. Jijé m'a permis de les découvrir et je ne me suis pas ennuyé du tout malgré la longueur et la densité de son ouvrage. Instructif, à la fois sur ce fameux Don Bosco lui-même, mais aussi sur la BD des années 40 et l'état d'esprit d'une grande majorité de ses lecteurs d'alors.
Je ne suis pas vraiment le cœur de cible de cette histoire, mais, ayant eu l’album sous la main (édition 1984), et pour le nom de Jijé, je me suis lancé dans sa lecture. Bon, autant le dire tout de suite, j’ai survolé la fin, après avoir lu les deux premiers tiers, et m’y être quelque peu ennuyé. Il faut dire que la narration manque de rythme, et que le dessin de Jijé, bon techniquement, fait son âge : le trait gras (la colorisation, parfois sommaire, accentuant ce caractère) est daté. C’est assez verbeux, cette hagiographie édifiante ne m’a pas intéressé. Affaire d’époque, de sujet certainement (on est là dans la biographie d’un exemple catholique du XIXème siècle). Mais je pense que les autres biographies publiées par Jijé dans la même collection (sur Baden Powell ou Foucauld) ont plus de potentiel, le personnage ayant davantage de points qui peuvent m’intéresser. Je ne sais pas si ce genre de publication édifiante (même si Jijé est bien sûr ici bien au-dessus d’une publication de patronage !) trouve encore son public. En tout cas je pense que cet album s’adresse avant tout à un lectorat de catholiques libéraux (car on n’est pas là dans une admiration béate de l’Église). Je suis sans doute amené à être dur par un athéisme certain, mais c’est aussi la narration en elle-même qui ne m’a pas captivé. A vous de voir, mais c’est à feuilleter (pour le dessin daté) et aussi pour le texte un peu trop abondant (lire l’intro de Jijé peut donner une idée de la teneur des propos).
La BD religieuse est fort ancienne en France (et même en Belgique), mais fut surtout bien répandue avant et après la guerre, avec des magazines comme Coeurs Vaillants, Ames Vaillantes, Bayard ou Record qui figurent parmi les principaux titres de la presse catholique. Ils racontaient des histoires bien dessinées par des auteurs qui bien plus tard, deviendraient célèbres, sur les figures connues des catéchismes comme le Curé d'Ars, Saint-Vincent-de-Paul, Sainte Blandine, Bernadette Soubirous, le père Charles de Foucault, et bien-sûr Jeanne d'Arc. C'est ainsi que le grand Jijé s'attela à la bio détaillée de Jean Bosco, ce prêtre, fils de pauvres paysans piémontais qui a consacré sa vie à la jeunesse abandonnée, et qui fut en outre célèbre pour ses dons de thaumaturge. Don Bosco fut admiré dans le monde entier pour sa piété simple, son âme noble et la réputation de son action. Il sera canonisé en 1934. C'est ce que ce long récit de 106 planches nous apprend de façon édifiante et souvent touchante. Jijé s'applique et perfectionne son graphisme en un découpage classique en publiant cette fresque aux accents parfois naïfs qui peuvent faire sourire aujourd'hui, mais à l'époque de sa parution en 1941 dans le journal Spirou, elle était acceptée par un lectorat nourri par la tradition catholique en Belgique et en France, et dont l'effort final représente un travail remarquable pour sa narration. Parmi les nombreuses éditions, la plus récente est un bel album Dupuis en 1990, dans la collection Figures de proue ; c'est cet album que j'ai trouvé tout à fait par hasard dans les bacs d'un bouquiniste lors des Estivales de la BD de Montalivet en 2011, j'en avais entendu parler, je n'étais pas parti pour l'acheter, mais son prix attractif et son bon état m'ont incité à la découverte, et même si je croyais m'y ennuyer avec une histoire de curé bien pompeuse, je fus agréablement surpris par ma lecture. Un classique et un document, à posséder.
Je viens de lire les deux versions de Don Bosco dans la collection 'Tout Jijé' et j'ai trouvé ça pas mal. Je préfère la deuxième version qui possède un dessin plus mature et dynamique qui montre à quel point Jijé était un grand maître du Journal Spirou. L'histoire nous conte la vie de Don Bosco, un prêtre italien du 19ème siècle. C'est assez intéressant, mais le coté un peu trop parfait de Don Bosco m'a un peu énervé. Il a fait de grandes choses en aidant les pauvres, mais chaque humain a sa part de défauts. De plus, bien que je ne connaisse pas sa vie, je doute de l'authenticité de certaines anecdotes comme lorsqu'il 'guérit' un enfant aveugle. Jijé ne fait pas trop l'éloge de l'église comme je le craignais. D'ailleurs, il dénonce une certaine partie de l'église qui préfère le pouvoir plutôt qu'aider les autres. Les amateurs de Jijé aimeront beaucoup cet album qui montre bien de quoi il est capable.
Une BD. Une grande BD... C'est en 1941, dans le n° 6 de l'hebdo Spirou, que débute cette grande aventure graphique. Elle se termine dans le n° 52 de 1942. Aux commandes ?.. Joseph Gillain, dit Jijé. Il a décidé de mettre en chantier ce que je considère comme une de ses oeuvres maîtresses. "Don Bosco" ?... c'est tout simple, c'est la biographie romancée et dessinée d'un prêtre qui a passé sa vie à aider les enfants les plus démunis. Cette première histoire paraît en noir et blanc et sera éditée -en 1944- sous forme d'un tome de 110 pages au format "à l'italienne"- (que je ne possède pas, grrr !...) Diverses adaptations et même transformations seront faites car, fin des années 40, Jijé voyage quelques semaines en Italie, accompagné d'un père-abbé de la confrérie des dits Salésiens. Suite à ce voyage, aux nouvelles informations qu'il reçoit ou constate, il a décidé de redessiner complètement l'histoire. Ainsi fut fait. Ce "nouvel" album, de 106 pages, paraît en 1950 en format normal (je l'ai !...) après parution hebdomadaire -entre 1948 et 1949 dans l'hebdo "Le Moustique". "Don Bosco" ?... c'est beau, interpellant, superbement mis en scène par le dessin réaliste d'un des plus grands auteurs de la BD francophone. Rien à jeter. Du grand art. Un 4,5/5 vraiment mérité.
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