Michel Vaillant

Note: 2.37/5
(2.37/5 pour 38 avis)

La fabuleuse épopée du plus grand des coureurs automobiles de tous les temps. Michel Vaillant. L'histoire retiendra son V qui signifie Vaincre A voir aussi : Michel Vaillant - Nouvelle saison


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On ne présente plus Michel Vaillant. Tour d'essai après tour d'essai, circuit après circuit, saison après saison, ce champion de formule 1 court avec les plus grands.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1959
Statut histoire Une histoire par tome 70 tomes parus

Couverture de la série Michel Vaillant © Graton 1959
Les notes
Note: 2.37/5
(2.37/5 pour 38 avis)
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25/02/2002 | Téo
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Par karibou79
Note: 2/5
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Une oeuvre à papa faisant partie d'un double patrimoine : celui de la BD et celui de la mécanique. 70 tomes s'étalant sur des décennies fleurant bon la IVème République et faisant cramer du pétrole par mètres cubes. On reste figé dans un carcan moral des années 50-60 (ça bosse, on est bien sapé/coiffé et toute la famille s'aime) alors que la technologie évolue, Graton nous a piégés dans une bulle temporelle. Une bulle dans laquelle le sport automobile est roi. On s'en fout du CO2 et des scénarii transparents, cette série est faite pour les grands enfants fanas de vitesse. En fait ce n'est pas une BD mais une retranscription de parties de Playmobil de l'auteur : des personnages très carrés et figés, des démarrages en Vrrroooummmm, les couleurs restent immaculées et les sourires figés. Vraiment on est dans l'imaginaire d'un baby boomer durant un dimanche pluvieux. Et ça fait du bien même si les histoires sont trop souvent redondantes. Au niveau du dessin, on passe de la jeunesse à la grande adolescence quand on se passionne déraisonnablement pour un thème, ici la mécanique automobile et l'industrie gravitant autour. Les stickers, les combinaisons, les circuits, tout est minutieusement recopié. Bref, une histoire d'amour pour Jean Graton qui, grâce à la BD a pu vivre de sa passion. (mais bon sang que c'est ennuyant pour ceux ayant enchaîné plus de 20 tomes)

26/01/2024 (modifier)
Par Markkko
Note: 3/5

C'était ma bd de jeunesse de prédilection aux côtés des albums souples de Dupuis. La nostalgie me rendra donc peu objectif. La critique de Greg est assez dure mais plutôt vraie. Mais je trouve qu'il ya tout de même a pas mal d'albums qui sortent plutôt du schéma un peu caricatural de scénario évoqué: Km 357 Le retour de Steve Warson Route de nuit Mach 1 pour Steve Warson Les casse-cou Les chevaliers de Koenigsfeld Cauchemar ou encore Concerto pour pilotes Mais ce n'est que mon humble avis

26/01/2024 (modifier)
Par greg
Note: 2/5

Michel Vaillant est un des dinosaures de la BD franco-belge. Et comme les dinosaures, il ne s'est jamais rendu compte que l'évolution lui avait joué un mauvais tour. La série est en effet née dans les années 50, nous présentant une famille bien proprette donc chaque membre est investi à un degré divers dans la course automobile, les fils (Michel et Jean-Pierre, puis Michel seul) pilotant les bolides développés par l'entreprise familiale. Commençons tout de suite par le positif : les véhicules sont très bien travaillés, les circuits et les courses sont assez réalistes. Mais on ne peut pas construire une série uniquement sur des courses sans rien autour... Et pourtant, c'est ce qui se produira : l'un des défauts majeurs de la série repose dans les scénarios, ultra-répétitifs, peu crédibles, à la limite idiots et moralisateurs... En gros "Michel va courir avec la nouvelle Vaillante, si il perd, la boite de papa fera faillite, des gros vilains vont tenter par tous les moyens de le faire perdre, mais Michel gagnera malgré tout et les méchants seront punis"... Ou bien "Michel participe à une course, d'affreux trafiquants comptent profiter de l'occasion pour se livrer à une activité illégale, mais Michel rendra la justice". Ensuite, la psychologie des personnages peut être résumée sur un ticket de métro : ils sont ultra-stéréotypés, basiques, et n' évoluent pour ainsi dire pas en plus de 50 ans. La famille nucléaire est de type bourgeoise, conservatrice et propre sur elle, qui reste figée dans les années 50. Enfin, les personnages ont souvent la même tête : on parle des "visages ronds à gros nez" dans la BD franco-belge des années 50-60, mais chez Michel Vaillant ce sont les visages carrés à petit nez que l'on retrouve partout. Steve Warson et Vaillant par exemple ne se différencient que par la couleur des cheveux, leur coupe, et la couleur des yeux (je caricature à peine) Les premiers albums sont malgré tout à conseiller, comme capsules temporelles. Le meilleur pour moi c' est "Le retour de Steve Warson", une des rares tentatives, plutôt réussie, de faire un VRAI scénario où les voitures ne sont qu'un accessoire au profit de l'intrigue, alors que normalement c'est l' inverse. A partir du tome 9, cela devient ensuite de plus en plus mauvais et ridicule. San Francisco Circus, cité en exemple un peu plus bas (tome 29) en est pourtant la brillante illustration : de la drogue est cachée dans une voiture de course du team Vaillant, voiture qui se fait voler dans le faubourgs de Frisco. Michel et ses super-héros décident de prévenir la police et... Non je blague, ils vont se faire justice, et se livrer à une course-poursuite délirante en pleine ville tout en mettant la vie de centaines de personnes en danger, pour rattraper les malfrats et les corriger. La police les laissera partir sous la pression d'un agent du FBI, copain de Steve Warson... Un peu plus et on leur donnait une médaille. P.S: je précise adorer l'automobile, mais je pense qu'on peut avoir de belles voitures ET un bon scénario avec des personnages bien construits....

20/01/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 2/5
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Je n’ai pas l’outrecuidance de vous présenter Michel Vaillant, le pilote automobile français de l'écurie de la marque créée par son père la Vaillante. Il est un des meilleurs pilotes du monde mais pas de pot au-delà du fait qu’il doit tenir un volant, il doit aussi régler des problèmes intérieurs ou extérieurs à la course ! Et ça pendant … 70 albums ! Qui dit mieux ? J’avoue que je n’ai pas tout lu. Les histoires sont un peu redondantes même si à travers les albums nous découvrons à vitesse grand V, les circuits du monde entier. A vous Le Mans, Indianapolis, ou encore Monaco… Jean Graton a bien bossé son sujet. Les circuits sont bien représentés avec d’autant plus de réalisme et de minutie qu’à priori le dessinateur prend l'habitude de s’y rendre en personne. C’est beau visuellement et les amateurs seront gâtés. Durant ma jeunesse, je n’étais pas complétement dingue de cette série. C’est encore vrai aujourd’hui. Après la relecture de certains albums je trouve même que cette répétitivité dans le scénario est ennuyeuse. Comme un refrain entêtant. Alors oui cela a vieilli et les protagonistes de la nouvelle saison , Benjamin Bénéteau, Marc Bourgne ou encore Vincent Dutreuil sont dans la même lignée que celle fixée par Jean Graton. Je dis oui pour quelques albums pour découvrir ce personnage emblématique de la BD, mais pas au point de se procurer tous les albums.

10/10/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 2/5
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Ben oui j'en ai lus dans ma jeunesse et à vrai dire c'est plutôt Steve Warson qui me plaisait. Le fait qu'il soit Américain peut-être. En tous cas, le gars Michel ne me faisait pas trop rêver. Et puis le temps à passé, d'autres BD, ce qu'on appelle la découverte d'autres horizons, l'âge, l'adolescence et c'est là que définitivement j'ai été perdu pour et par Michel Vaillant. A cette famille du bonheur, engoncée dans des codes bourgeois, des psychologies basiques à la limite de la caricature et surtout une raideur dans les attitudes, je parle du dessin là ! Pouah ! A moins d'être un fan de courses automobiles il n'y a pas grand intérêt à cette série qui finalement est toujours bâtie sur le même schéma. Des méchants veulent empêcher Michel de gagner ou saboter l'entreprise familiale. Hormis les personnages hyper figés, il paraît que le reste est super véridique, mais perso je m'en fous un peu, vu que les voitures pour moi c'est fait pour aller d'un point A à un point B et donc voir des guignols qui tournent en rond sur un circuit en brûlant des tonnes de carburant ça m'émeut moyen. Un autre point qui m'agace un peu c'est ce côté asexué du héros, sans vouloir mettre une scène de cul à chaque page je trouve que nous sommes dans du politiquement correct avant l'heure, comme ces séries américaines ou le héros s'empêche ne serait ce que d’effleurer l'héroïne de la main sous peine de procès ! Vous l'aurez compris, absolument pas fan du truc.

25/10/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Les exploits de Michel Vaillant m'ont toujours passionné dans l'hebdo Tintin, et j'en ai acheté plusieurs albums, mais il faut faire la part des choses, la série n'est plus ce qu'elle était, sa durée sur 70 albums, c'est comme pour Ric Hochet, c'est beaucoup trop long; pour ma part, j'ai décroché après le tome 29, les histoires se répétant trop, les dessins n'étant plus exécutés par Graton seul , mais par son studio, la qualité n'était plus la même, donc ma note ici concerne ces 29 albums, et plus particulièrement certains préférés, car dans une telle floraison, il faut faire un tri : le Grand Défi (premier grand récit long qui voit l'affrontement entre le héros et Warson) le Pilote sans visage la Trahison de Steve Warson les Casse-Cou (dans le monde des cascadeurs du cinéma, auprès de Gil Delamare) le 8ème pilote (le décor des 24h du Mans) le Retour de Steve Warson Suspense à Indianapolis (le héros à la célèbre mèche va défier les Ricains chez eux) le Cirque infernal (le monde du stock-car) De l'huile sur la piste 5 filles dans la course / Des filles et des moteurs (le monde du rallye) Rodeo sur deux roues (le moto cross auprès du champion Joël Robert) Série Noire San Francisco Circus Ces titres sont d'un très bon niveau, mais il faut aborder la série avec l'idée que le lecteur va se trouver plongé dans une époque qui est celle de la décennie 60 et un peu 70, c'est bien-sûr l'un des défauts, malgré l'évolution du sport automobile et des voitures. Ce sport était déja à cette époque un vrai panier de crabes avec ses rivalités, ses jalousies, ses intérêts engagés, et la bande a rectifié cette vision négative en personnifiant le pilote probe, courageux et loyal, des valeurs qui sont d'un autre temps et qu'il faut accepter comme telles. Sinon on referme l'album et c'est tout. De plus, il y a le côté familial et chaleureux souvent un peu naïf qui fait sourire, lié aux autres personnages tels Mr et Mme Vaillant, Jean-Pierre le frère de Michel, son épouse Agnès, Françoise la jolie journaliste et photographe (qui plus tard épousera Michel), Joseph le mécano des usines Vaillant......tout cette tribu vit à la Jonquière, et là aussi, le côté bien propret des relations, le respect et l'effacement soumis des femmes...tout ça est d'une autre époque, on y souscrit ou pas. D'autres personnages contrebalancent heureusement cet aspect un peu obsolète de la famille : Ruth, femme amoureuse de Steve, son père le Leader, mégalo qui s'acharne à la perte des Vaillant, Bob Cramer ou Payntor, des champions américains pas très fair-play qui donneront du fil à retordre aux héros, également la championne de moto Julie Wood qui aura ensuite sa propre série.... Le grand truc de Graton, c'est l'exactitude, le souci du détail et la reproduction des grands circuits mondiaux, sans oublier les combi des pilotes, l'atmosphère fiévreuse des paddocks, l'ambiance des stands, l'univers des course....tout ceci est rendu à la perfection, et bien-sûr les voitures, car nombreux sont ceux qui guettent l'erreur qui sonne faux sur le décor d'un circuit ou la mécanique d'une voiture. Cette perfection, ajoutée au fait que Graton a toujours mélangé habilement la réalité et la fiction en faisant côtoyer ses héros avec les plus grands champions du moment (aux visages assez bien reproduits), a fait qu'on s'est souvent demandé si Michel Vaillant existait vraiment. Tout cela, sans oublier l'emploi (un peu abusif) des onomatopées VROAAAAW et autres IIIIIIH, va attirer un large public à cette série, et pas seulement un lectorat d'initiés. Le hic, c'est que le trop grand soin apporté aux décors et aux voitures, a sacrifié un peu l'aspect graphique des personnages aux visages souvent semblables, aux mentons très carrés, et accusant un statisme dans les mouvements; ce détail souvent raillé est l'un des petits défauts de cette bande qui devint vite populaire en mettant à la portée du néophyte les sports mécaniques. Surtout que certains scénarios n'étaient pas entièrement tourné vers ce sujet, certaines trames policières s'y ajoutant, mais ce qu'on attend de cette série, c'est que le héros joue le plus souvent son rôle de pilote. Alors, il faut la lire en essayant de faire abstraction des défauts qu'on lui reproche, ce qui n'est pas facile pour les nouvelles générations qui n'ont pas trempé dedans comme moi.

23/06/2013 (modifier)

Série culte pour moi, elle réunit 2 grandes passions : la BD et la course automobile (et plus). Scénario la plupart du temps très réussis et que dire des dessins super réalistes, on reconnaît n'importe quelle voiture au premier coup d’œil et même les pilotes, documentation très poussée. Merci Jean Graton.

27/12/2012 (modifier)
Par raistlin
Note: 4/5

Bon, je vais sûrement être pendu pour cet avis vu les critiques très très très moyennes dans l'ensemble, mais tant pis, j'assume ! Bloqué chez moi pour une longue convalescence, je me suis replongé dans cette immense série, et là je me suis rendu compte que je n'avais jamais mis d'avis sur ces BD que j'ai acquises il y a 20 ans en un temps record et en y dilapidant tout mon modeste argent de poche... Ok, tout le monde s'en fiche, mais je pose le contexte pour bien comprendre que Michel Vaillant, j'en suis fan, et que j'ai envie de défendre le talent de Jean Graton. Alors série culte pour moi pour plein de raisons, et tant pis si je suis le seul à le penser ! Un bémol quand même, cet avis porte surtout sur les 30 premiers tomes, et de manière encore plus restrictive sur les 12 premiers. Pourquoi ? Parce qu'on nage encore alors dans une époque où ces BD font 64 pages, et n'ont pas encore cédé à ce triste standard de 48 pages, d'où des histoires plus soignées et détaillées. Et surtout parce que la qualité baissera très nettement à partir du 31 et encore plus à partir des numéros 40 (répétitivité des histoires, ou scénario peu travaillé et dessin baissant considérablement en qualité. Mais cela semble s'être à nouveau amélioré). Bref, c'est une BD magique pour les fans d'automobile et de sport automobile : elle retrace l'évolution des sports mécaniques d'une superbe façon avec un dessin incroyable, en se permettant même d'inventer de belles mécaniques. Fourmillant de détails, de textes, avec un dessin d'une extrême précision, les histoires alternent courses auto (très crédibles) et récits d'aventure (plus ou moins invraisemblables bien entendu), décrivent précisément des courses d'un temps passé jusqu'aux courses plus modernes, des circuits du monde entier, elles célèbrent aussi certains pilotes mais aussi quelques noms plus ou moins connus du milieu automobile, avec au final un mélange très spécifique de fiction ancrée dans la réalité la plus stricte (à partir du 15ème tome, ce sera plus discutable selon certaines histoires). C'est aussi le témoin d'une époque, avec une certaine vision des couples, de la famille, de l'entreprise, de la morale, des pays étrangers. Le tout est certes très simpliste, daté et manichéen, mais qu'importe, c'est une sorte de voyage dans le temps en conduisant ! En quoi cela peut-il gâcher le plaisir de lecture puisqu'il s'agit de partager une passion pour l'automobile, guidés en cela par un personnage central ultra caricatural certes (sorte de croisement improbable entre Alain Prost, Amélie Poulain, et Zorro) mais bourré de bons sentiments et qui ne gagne pas toutes les courses non plus !!! Alors, oui, c'est souvent naïf, moralisateur, un peu vieillot (mais j'y vois moi un côté témoignage historique même si celui-ci s'opère au travers du filtre qu'est l'auteur), les personnages se ressemblent nettement parfois, la durée de la série ne joue pas en sa faveur, mais les premières histoires sont appliquées et un seul homme fait le scénario, le dessin quasi photographique des voitures, les personnages (moins réussis, mais pas répulsifs non plus), les décors ultra détaillés, et les dialogues! Moi, je dis : Respect ! Et quel plaisir de retrouver l'histoire des formules 1 et des grandes courses automobiles aujourd'hui disparues ! Encore une fois, c'est une BD faite par un passionné du monde automobile pour d'autres passionnés du monde automobile, et tout est dit. Que ce public soit restreint n'enlève rien à la qualité générale de cette BD et à sa puissance évocatrice pour tous ceux qui ont rêvé à un moment ou à un autre de faire de la compétition automobile!

12/01/2012 (modifier)
Par Guigui
Note: 3/5

Arf, que dire au sujet de Michel Vaillant qui n'a déjà été dit ? Et au vu de la somme d'avis mitigés (que je partage en partie, j'avoue), il va falloir que je me retienne de jouer les avocats du diable. Alors, bien sûr, on peut regretter (je l'ai lu ici, et ailleurs) que la série ne parle que de voitures (bon, ya quelques passages avec des bateaux, voire des avions, mais ça reste marginal et, de plus, toujours mécanique). Oui, mais en même temps, c'est comme reprocher au "Cri du peuple" de ne traiter que de la Commune de Paris ou à "Donjon" d'évoluer dans un monde fantastique. Clair que si l'automobile ne vous passionne pas, il vaut mieux passer votre chemin. Car même dessiné et scénarisé par le meilleur, le matériau de base ("Vroum vroum je t'ai dépassé") reste assez limité et limitant. Ce qui est plus vrai, à mon sens, est la limite du dessinateur original. Il faut bien avouer que les visages sont forts semblables (carrés, pommettes saillantes...), à quelques exceptions près. Par contre, ce qui en fait la force, et une partie de sa renommée, c'est la fidélité dans le dessin des véhicules. Clairement, entre une photo et un dessin de Graton à sa grande époque (j'y reviendrai), il y a peu de différences. Et de même niveau circuit (du moins ceux que je peux connaître par la tv ou des visites), il y a peu d'approximations, et c'est digne, je trouve, d'être souligné. Peut-être doit-on y voir le souci, voire l'obsession, du détail de l'école franco-belge ? Qui ici rejoint la réelle passion de l'auteur pour son sujet. D'ailleurs, à ce sujet, on peut voir qu'il est clairement ancré dans son époque en ce qui concerne le design. Nombre de Vaillante sont d'ailleurs inspirées, dans certains cas on peut même dire repompées (genre la première Vaillante F1 qui ressemble sacrément à la dernière des Bugatti de la catégorie), de ce qui faisait alors la mode automobile. Mais certaines sont plus exceptionnelles, je pense à la Vaillante Rush par exemple, un quasi fantasme d'ingénieur, ou, plus souvent, aux Leader (les voitures des "méchants") pour lesquelles on a l'impression que Graton s'est plus "laissé aller". Ce qui est resté ancré, également, c'est la morale de l'histoire. En 1958/1959 (dates de prépublication et de parution en album de la première histoire, si mes souvenirs sont bons), Graton s'adressait aux "lecteurs de petits mickeys", c'est-à-dire à des enfants que, comme tout enfant, il convenait d'éduquer selon certains principes moraux. Autant certains restent d'actualité, du moins à mon sens: amitié, amour, respect de la parole donnée, panache, honneur; autant d'autres nous hérissent plus le poil: respect de la tradition, absence de remise en cause de l'autorité paternelle, femme très souvent confinée au rôle de "maîtresse de maison" ou d'"épouse dévouée qui subit en silence" (ya des exceptions, mais regardez le destin de Ruth ou de Julie Wood, aucun n'est vraiment heureux, et Gabrielle Spagenberg est loin d'avoir leur envergure, voire une quelconque envergure). Même si je trouve que tout cela se ressent moins dans les albums actuels, et encore, quand on reprend les premiers albums, Michel a facilement 21/22 ans, est pilote professionnel, et vit toujours chez papa-maman dans un lit à une place. Pour ma part, ça me fait sourire, c'est le témoignage d'une époque, avant tout. Mais il faut savoir que c'est le discours moral que l'on rencontrera en lisant ces livres. En gros, on se rapproche assez d'un "Travail, Famille Patrie" de sinistre mémoire, le discours xénophobe en moins. Car ce qui est tout de même remarquable, c'est l'optimisme, parfois niais, souvent indécrottable, de l'auteur sur la capacité des peuples à s'entendre. Dès le premier album, on a un duel Russie-USA, auquel vient se joindre l'Europe. Et ça revient encore par la suite ("Le 8e pilote"), alors qu'on voit passer des Japonais ("L'honneur du samouraï" - et l'album est moins caricatural que le titre ne peut l'indiquer) à une époque où le Japon reprenait à peine une place sur l'échiquier mondial, des Africains ("Dans l'enfer du safari"), etc... Si on écoute Graton, on en arrive au point, qui peut être débattu, que "sans tenir compte de la politique, les sportifs, et plus largement les êtres humains, sont tous semblables et peuvent s'apprécier". Moi, dans un contexte de guerre froide qui n'était plus celui d'"Aigle de fer II" (qui lui louchait quand même sacrément du côté du navet en abordant une thématique semblable) où l'Occident était quasi certain de sa victoire, ou en tout cas où l'URSS ne faisait plus peur, ou plus trop, je trouve cela remarquable. Optimiste, certes, mais remarquable. Maintenant que le fond a été débroussaillé, voyons la forme. Je l'ai déjà évoqué, le bât blesse au niveau des personnages, avec un visage-type plus ou moins "amélioré" en fonction des personnages. Bon, on n'est pas non plus dans le domaine du décalque pur et simple, n'exagérons pas, mais ce n'est pas ce qui se fait de mieux en la matière. Mais, pire encore, je trouve, c'est la réelle chute qualitative du dessin, depuis, mettons, le milieu des années 1990. Les visages deviennent de plus en plus... "prototypiques" en ce sens que les traits s'effacent pour laisser place à ce qui caractérise la personne dessinée (les cheveux blonds de Warson, ...) mais, pire, sont de moins en moins ressemblants aux acteurs "réels" des bandes dessinées. En effet, Graton a toujours fait évoluer ses personnages dans un environnement réel. Quand Vaillant gagne, ce n'est pas contre Axel Haire ou Oscar Burateur (je m'excuse d'avance de ces jeux de mots pitoyables), mais contre de vrais pilotes, de Fangio à Schumacher en passant par Fittipaldi ou Jacky Ickx. Et là, il faut le dire, depuis une petite quinzaine d'années, c'est un réel drame. Les pilotes sont de moins en moins ressemblants, et on se met à devoir les reconnaître par leurs casquettes et combinaisons quand un trait physique n'a pu être "isolé". Et ça, ça me fait mal aux yeux, et au coeur, à chaque fois. Visiblement, aujourd'hui, Jean Graton confie une bonne part de ses dessins à des collaborateurs. Or, qu'il ait voulu qu'on conserve son style, je le conçois (de toute façon, je pense que ce genre de bd doit être hyper-réaliste, et donc garder beaucoup du style "classique"), mais alors, bon sang de bois, qu'il trouve des imitateurs compétents. Parce que là, c'est vraiment mauvais par rapport à ce qui a été fait avant. Au niveau scénario, en effet, on tourne très souvent autour des courses, ce qui est logique, je l'ai déjà dit. Mais malgré quelques albums très bons à ce niveau ("Le retour de Steve Warson", que je n'aimais pas quand je ne lisais Michel Vaillant que parce que j'étais fan de voitures, a déjà été cité, et à raison), c'est vrai qu'on peut tourner en rond, et comme pour le dessin, je ressens ça depuis une quinzaine d'années, et ce malgré le début, vite retombé, de nouveau souffle apporté par la collaboration au scénario du fils de l'auteur, Philippe Graton. C'est à se demander si la série ne gagnerait pas à se voir clore par un réel dernier album, qui éclaircirait quelques points encore en suspens, pour éviter de perdre au fil des années les qualités qui ont fait d'elle, malgré tout, un monument. D'ailleurs, je me permets de faire remarquer que, non, Michel Vaillant ne gagne pas tous le temps. C'est certainement lui qui gagne le plus souvent, mais ce n'est pas non plus une certitude absolue. Au pif, je tablerai sur une moyenne participation/victoire de 60% (ce qui est déjà plus que la normale, certes). Il faut ainsi attendre plus de 15 ans pour le voir champion du monde de F1 (Warson l'est avant lui), et il ne l'est que quatre fois (soit autant que Prost, mais moins que Fangio ou Schumacher) si mes souvenirs sont bons. En même temps, c'est censé être le meilleur pilote du monde, donc il faut bien qu'il le prouve... En fait, quand on ouvre un Michel Vaillant, il faut être conscient de plusieurs choses. Premièrement, moralement et esthétiquement, on reste ancré dans les années pré-'68. Ensuite, il faut aimer les voitures et la compétition pour apprécier. Une fois cela assimilé, on peut profiter de l'oeuvre, avec ses qualités et ses défauts. Avec, je pense, une préférence pour une " initiation " via les 20 premiers albums, et une qualité qui reste à mes yeux acceptable jusqu'au tome 57, "La piste de Jade".

04/01/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Trop long. Beaucoup trop long. C’est le grave problème de Michel vaillant. Jean Graton a, à mon avis, commis une grave erreur le jour où il a doté son héros d’une famille bien présente (c’est-à-dire dès le début de la série). Si dans une série comme Buck Danny, le large spectre des époques visitées ne choque pas trop, c’est en partie dû au fait que ces héros n’ont pas de lien familiaux. Il est donc relativement aisé de les imaginer comme à chaque fois « neufs » au début d’une nouvelle aventure. Dans le cas de Michel Vaillant, cela ne marche pas. Un neveu, puis un fils apparaissent, preuves que les personnages vieillissent. D’où le ridicule de la situation lorsqu’il nous faut croire en un pilote qui court depuis près de 50 ans avec la même efficacité. Autre problème : dans le domaine sportif, les perdants sont souvent plus attachants. Et, depuis 50 ans, à de rares exceptions, Michel Vaillant gagne. Ce qui, à terme ne peut que nous le rendre antipathique (au même titre qu’un Froome en cyclisme ou un Schumacher en F1, alors que ceux-ci ont eu une carrière bien plus courte). Il serait pourtant réducteur de rejeter toute la série pour la cause. Et je ne peux m’empêcher de trouver des albums tels que « Le huitième pilote », « Le 13 est au départ », « La trahison de Steve Warson », « 5 filles dans la course », « Rush » ou « La silhouette en colère » très bons, entre autres. Malheureusement, la compétition automobile a également fort évolué en 50 ans. Elle est devenue bien moins spectaculaire, bien moins propice aux mythes et a déshumanisé les pilotes tant l’électronique est à présent toute puissante. Et ce surtout dans les domaines de prédilection de Michel Vaillant, à savoir la course sur circuit (F1 et proto, entre autres). Hors, la force de « Michel Vaillant » résidait dans son rendu d’un milieu qui nous faisait rêver. Jamais les intrigues n’ont été exceptionnelles au point de supplanter l’univers de la course automobile. La série en a par conséquent fort souffert. En ce qui concerne le dessin, Jean Graton semblait avoir de graves problèmes avec le physique de ses personnages à ses débuts. Par conséquent, c’est vrai, tous se ressemblent. Cependant, avec le temps, je trouve qu’il a su partiellement gommer ce défaut. Et la représentation graphique de « vrais » pilotes (Ickx, Regazzoni, Cevert) était assez réaliste. Il est donc réducteur de déduire des seuls personnages du début (que l’on retrouve dans tous les albums) que Jean Graton n’a jamais su dessiner des visages variés. Mais il est clair que son domaine de prédilection était les voitures. Or, là aussi, avec le temps, ses voitures vont perdre de leur charme et l’on sentira rapidement que l’évolution esthétique du milieu automobile ne sera pas du goût de l’auteur. Ce qui nuira aussi à la série. J’ai abandonné la saga après « Steve Warson contre Michel Vaillant » et ne peux donc parler des albums les plus récents. Mais je garde un bon souvenir de plusieurs albums, raison de ma cote indulgente pour l’ensemble de l’œuvre. Long. Beaucoup trop long. C’est peut-être bien le grave problème de cet avis.

25/03/2009 (modifier)