Ivan Casablanca
Crée dans Métal Hurlant en 1983, un univers parrallèle cauchemardesque. Bande dessinée basée sur des univers parallèles communiquant avec notre monde.
Les années Métal Hurlant
Les aventures d'Ivan Casablanca dans "l'exo-monde"... Le héros perd connaissance après avoir expérimenté le curieux pouvoir de dédoublement détenu par un mur aux dimensions cyclopéennes. Dans la réalité, cette construction frapperait tout dessinateur par l'incroyable réseau abstrait dessiné par ses jointures. Ce mur, Casablanca ne peut se le représenter par des mots : son image incroyablement prégnante lui emplit tout le cerveau.
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Date de parution | Janvier 1984 |
Statut histoire | Série abandonnée 2 tomes parus |
Les avis
Cette série au ton étrange découverte dans Métal Hurlant en 1983, m'avait déconcerté à l'époque et même franchement rebuté. 30 ans après, en feuilletant d'anciens numéros et en chopant par hasard un album en bibli, j'ai relu ces récits à tendance onirique qui naviguent entre réalité et imaginaire, mais pas du tout attirants par leur côté très confus et trop insolite. C'est du rêve cauchemardesque indéfinissable dans lequel il est très difficile de rentrer, et d'ailleurs je n'en ai pas envie, c'est incompréhensible et bien trop élevé pour mon petit cerveau. De plus, le dessin ne me plait pas, il est raide et vraiment pas joli. A oublier.
Pour le dire clairement : je pense n’avoir strictement rien compris à ces aventures. Attiré par le nom de Claude Renard (qui a souvent collaboré avec François Schuiten) et le côté fantastique et froid des couvertures, je pensais y trouver mon compte. La vérité est tout autre. Je n’ai jamais réussi à m’immerger dans cet univers, y restant désespérément hermétique. Les dialogues sont volontairement obscurs, et cela n’est pas pour m’aider à appréhender cette histoire. Le dessin dégage un certain charme mais il demeure aussi très froid et souvent imprécis. Mais, bon, quand je ne comprends rien à une histoire, je ne peux pas l’aimer.
J'ai cru que le charme du dessin et du récit fantastique allait fonctionner pour moi qui suis amateur du genre. Le dessin me fait en effet penser à certaines BD d'Andreas. Un trait clair et anguleux. J'aime beaucoup les décors de cette BD. Par contre, il faut avouer que les visages des personnages sont aussi figés que des masques et rarement réussis. En outre, la colorisation est étrange. On la croirait réalisée à l'aide de trames en quadrichromie. C'est original mais pas terrible dans le résultat. Quant au récit, j'ai eu bien du mal à le cerner. Le scénario s'entame en étant chamboulé sans arrêt : la réalité y est modifiée. Le récit reprend plusieurs fois à zéro comme si ce qui s'était passé précédemment n'avait pas eu lieu ou n'était qu'un rêve, en profitant pour poser des bases complètement nouvelles au décor et à l'intrigue. Si bien que pendant le premier tiers du premier tome, on est complètement perdu à ne plus savoir qui est qui, qu'est-ce qui est "vrai" et en fait qu'est-ce qu'il se passe. Puis le récit devient un peu plus linéaire et compréhensible pendant un moment avant de sombrer de nouveau dans le "mais en fait tout cela n'était qu'un rêve". Du coup, l'auteur use de la symbolique onirique et des facilités scénaristiques inhérentes à ce genre de récit où le vraisemblable n'est pas la règle. Jusqu'à une explication du tout qui n'a rien de convaincante à mes yeux. Trop fouillis dans sa narration, trop facile dans son déroulement, trop embrouillé dans son idée, malgré un dessin qui aurait pu me charmer, je suis resté complètement froid.
L'univers d'Ivan Casablanca est un peu proche de celui de l'auteur des Cités obscures. D'ailleurs, Claude Renard a été souvent associé à François Schuiten. Mais la comparaison s'arrête juste au thème des univers parallèles. Sur une cité spatiale ne vivent que des hommes. Les femmes n'y existent pas (quel dommage !). Le rêve permet de passer de la cité dans l'exo-monde. Les passages s'opèrent grâce à des caissons sensoriels. Un mur sépare deux mondes qui sont tantôt symétriques et semblables, tantôt symétriques et inverses. Par ailleurs, chaque monde semble refléter l'image miroir de l'autre, le "miroir" se situant au sommet d'un gigantesque mur. Cependant, le miroir n'est pas fidèle ; il est également complémentaire. A un certain moment, l'image miroir d'Ivan Casablanca n'est autre qu'Olivia, sa moitié manquante, qui le complète. Vous l'avez compris, ces liens créent une certaine confusion et nuisent à la cohérence de cette série. Par ailleurs, le dessin est franchement vieillot. On peut passer allègrement son chemin.
Une série assez curieuse qui débute dans le mensuel « Métal Hurlant » n° 90 d’Août 1983 et s’y termine dans le n° 120 de Juin 1986. Curieuse série qui mélange rêve et réalité, ce dans un monde parallèle qui n’a vraiment rien d’attirant ; que du contraire. Un peu comme Alice au Pays des Merveilles, Yvan va ainsi franchir une sorte de miroir et se retrouver dans un univers où il risque de ne plus savoir qui il est vraiment. J'avoue avoir eu du mal à suivre les pérégrinations de ce personnage, car le postulat de départ et ses développements me sont parus assez tortueux. Le graphisme aussi : Renard a développé une sorte de dessin « à part », pas fort clair pour moi (palette de couleurs ?…), et qui ne m’a pas attiré par cette sorte de manque de lisibilité des cases. Curieux personnage pour une curieuse (et courte) série. Malgré ce graphisme « décalé », un tantinet surprenant, j’avoue ne pas avoir participé pleinement à cette sorte d’onirisme mis en place par ce pourtant bon auteur.
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