Arabelle
La vie "aventureuse" de la dernière sirène...
Albums jeunesse : 10 à 13 ans Journal Tintin Sirènes
Arabelle ?… c'est la dernière sirène… Elle a un amoureux : Fleur Bleue. Et par amour pour lui, elle va se faire greffer des jambes par un chirurgien. Et c'est accompagnés de Kiki, un ouistiti, qu'ils vont parcourir le monde, vivre des aventures sentimentales où poésie et un peu de mystère feront la part belle… Mais il arrivera aussi qu'ils feront la rencontre de méchants. Pas de problèmes de ce côté là : Arabelle se met alors à chanter… ce qui endort les "mauvais"...
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Date de parution | Janvier 1964 |
Statut histoire | Série terminée 6 tomes parus |
Les avis
Arabelle est une jolie petite vieillerie. Quasiment une curiosité historique. Des histoires créées dès 1950 et publiées dans la presse généraliste quasiment sans discontinuer pendant deux décennies. C’est qu’elle en a eu du succès, et pas seulement en francophonie. Il y a même une poupée à son effigie, designée par Jean Ache lui-même, qui a été créée à l’époque. Ce succès peut sans doute s’expliquer parce que cette série fut innovante, pensez donc, c’est une des premières vraies héroïnes d’aventures de la bd franco-belge à laquelle un lectorat plus féminin peut s’identifier (qui veut s’identifier à Bécassine ?), en ceci qu’elle est indépendante, elle n’est ni une gamine, ni le simple faire-valoir d’un héros masculin. Au contraire, elle a son faire-valoir masculin (Fleur-Bleue, quel nom ridicule), on renverse les rôles. Ses aventures reprennent dans le journal Tintin dans les années 70, le succès n’est plus là. D’autres héroïnes plus modernes, comme Yoko Tsuno, ont pris la place. C’est là que je l’ai découverte et j’aimais plutôt bien. Curieusement peu d’albums sont parus. Mises à part les éditions de poche des années 60 que je ne connais pas, seuls deux albums tardifs au format bd, qui n’auront donc que peu de succès également. Il faut dire que les histoires sont un peu vieillies. Les scénarios sont assez linéaires, les rebondissements donnent l’impression que l’auteur, même s’il suivait sa ligne directrice, créait des péripéties au fur et à mesure, à l’instar d’un Hergé dans ses débuts. Il y a d’ailleurs un petit côté « étoile mystérieuse » dans un des albums, avec cette rivalité entre deux bateaux pour la chasse au monstre marin. Le dessin est simple mais je le trouve assez élégant justement dans sa simplicité. Curieusement Arabelle et d’autres personnages secondaires sont relativement réalistes, alors que Fleur-Bleue, le faire-valoir, est une quasi caricature. Fait exprès pour appuyer le fait que l’héroïne n’est pas sa compagne. Elle est indépendante sentimentalement (et sexuellement ?) et vit dans chaque album une histoire amoureuse différente. Bravo Monsieur Ache, merci pour cette libération. J’aimerais bien par curiosité, pouvoir lire les albums de poche, à un prix raisonnable s’entend. Et surtout j’aimerais qu’un éditeur de bd oubliées, se décide à ressortir les histoires écrites pour le journal Tintin. Je n’ai plus ces revues (je regrette d’avoir fait de la place). Elles étaient franchement pas si mal et mériteraient sans doute de paraître en albums. Ou alors c’est que j’idéalise mes années jeunesse, va savoir !...
Le succès d'Arabelle est assez curieux : création en 1950 dans France-Soir où Jean Ache dessinait déja des bandes verticales ; son strip devient quotidien plus une planche du dimanche, occupant la place sans interruption jusqu'en 1962, un record de longévité qui ne sera battu que par Paul Gillon avec 13, rue de l'espoir dans ce même journal. Au début, le texte est sous l'image, mais en 1954, la bulle s'introduit dans le cadre, de même que le dessin s'affinera au fil des années, et sera lisible et précis. J'ai découvert cette jolie brunette lorsqu'elle fait un retour inattendu en 1972 dans le journal Tintin le temps de 2 récits longs inédits (qui ne seront même pas édités en albums). Jean Ache modernise son héroïne en l'adaptant aux idées libérales du début des années 70, et en l'habillant d'une façon décontractée propre à cette époque. De plus, elle n'évolue pas en strip de 3 ou 4 cases, mais en 2 ou 3 planches par semaine, et en couleurs. Malgré cet effort, la bande ne retrouve pas un succès comparable à sa gloire passée. D'ailleurs, je me suis demandé comment une telle Bd avait pu être si populaire, il n'y a rien d'extraordinaire, le sujet de départ est plutôt stupide (une sirène à qui on greffe des jambes), c'est même très cucul et ça correspond à un contexte d' époque qui pouvait annoncer les filles délurées telles Line ou Yoko Tsuno, d'où le fait qu'elle sera éclipsée par des bandes plus modernes. Dans Tintin, elle ne m'a jamais fait grande impression, malgré sa jolie silhouette, aujourd'hui, elle apparaîtra donc très datée, c'est pourquoi je n'en recommande pas l'achat.
"Mais c'est quoi cette chose ?.." rigoleront nombre d'entre vous… Tout simplement une des plus longues séries jamais éditées en France. Ben oui : elle débute dans le quotidien "France Soir" en 1950 et fera l'objet de plus de 3.500 strips jusqu'en 1962 !.. C'est tout ?.. Que nenni : Arabelle paraît dans 'L'Illustré du Dimanche" dès 1972, dans l'hebdo "Tintin" dès 1977 ; sans compter ses parutions dans plusieurs quotidiens régionaux français. Cantonnée à la France, Arabelle ?… on va la trouver en Belgique dans le quotidien "Le Soir" (le plus gros tirage belge), au Portugal, en Allemagne, en Egypte… et même au Brésil !… Vous connaissez beaucoup de héros de la BD francophone ayant eu une telle distribution ?… Et pourtant…. Arabelle est vraiment bien oubliée aujourd'hui… Il faut dire que ses "aventures" sont surtout axées pour les "fillettes" de l'époque. Jean Ache y va d'un graphisme simple où l'accent est plutôt mis sur les personnages. Peu de décors, d'arrière-plans ; c'est plus un "comique" de situation que toute autre chose. Qui plus est, les histoires d'Arabelle sont vraiment simples, linéaires, d'une lecture vraiment rapide. Mais bon, c'est une sorte de témoignagne de la BD "bien comme il faut d'alors". Malgré son succès, Arabelle n'aura "son" premier album qu'en 1964, suivi d'un autre en … 1978 ! A noter quand même quatre éditions de poche fin des années 60. Qu'en penser ?.. Un bon postulat de départ et puis… et puis… des milliers de petits épisodes pour -à vrai dire- pas grand chose de réellement positif.
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