Couleur de peau : miel
Nous sommes 200 000 Coréens adoptés par la monde. C'est beaucoup trop.
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Jun Jung-sik errait dans les rues de Séoul quand un policier l’a pris par la main pour l’emmener au Holt, un orphelinat américain. Il avait alors 5 ans. Quelques photos, un rapport d’orphelinat… Ses souvenirs tiennent à un fil. Mais les questions le taraudent. 2007 : Jung décide de remuer les souvenirs ou les fantasmes de sa vie, en tout cas d’en finir avec une certaine période teintée de l’incertitude qui ronge. Il se raconte dans ce récit terriblement intime : sa survie en Corée, sa nouvelle famille belge. Une adoption pas toujours très réussie, contrairement à d’autres gamins. Mais cette histoire est la sienne : il a grandi avec, s’est construit avec, jours après jours, vaille que vaille. Les fous rires, les drames, le quotidien, les bêtises de gosses et les questions sans réponses… Sans aucune réponse ?
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Date de parution | 26 Septembre 2007 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
J'ai enfin pu découvrir cette BD grâce aux prêts de la bibliothèque universitaire, et je suis finalement content d'avoir découvert cette série de cette façon plutôt que l'avoir achetée. Parce qu'il me semble que j'aurais assez peu envie de la relire, au final. Ce qui me dérange dans cette BD, c'est qu'au delà des deux premiers tomes, l'auteur me semble étaler un peu son idée et les tomes me parlent bien moins qu'a des personnes adoptés (qui trouvent sans doute matière dans ces volumes). De fait, malgré des idées que j'aime bien, notamment le dialogue avec sa mère, on est au final assez loin de l'intérêt que j'avais dans les deux premiers volumes. Par contre, le récit est bien emmené et très plaisant à lire. C'est le récit de son adoption, mais surtout de ses doutes et de ses angoisses à ce propos. La différence, le racisme, la question d'identité, de la filiation, tout cela ressort dans le récit au fur et à mesure des pages. C'est juste qu'une bonne partie m'intéressait moins que ce qui était dit par rapport à la Corée ou à la place des femmes dans celle-ci. Bref, on peut se poser plein de questions à la lecture de ce récit, mais globalement je n'ai pas été enchanté plus que cela au sortir des quatre tomes. Peut-être que l'ensemble d'un coup amenait une sensation de trop, en tout cas c'est ce que j'ai ressenti. Le dessin est totalement en phase avec le propos, et nous propose de belles cases et des magnifiques métaphores qui conviennent très bien à la situation. C'est un coup de crayon d'autant plus réussi qu'il laisse de l'espace, ce qui laisse une fluidité dans la lecture malgré le nombre de réflexions intérieures. C'est d'ailleurs une lecture plus rapide que je ne l'aurais cru. Pas mauvais du tout, même très bon, mais dont j'ai l'idée que je ne relirais pas forcément. Ça parlera sans doute à d'autres que moi.
Jusqu'à présent, peu de documentaires et de biographies intimes m'avaient profondément touché. Cet ouvrage est remarquable car il a non seulement provoqué chez moi des torrents de larmes :(( mais il m'a ouvert les yeux sur le phénomène des enfants coréens adoptés à travers le monde depuis la fin de la guerre fratricide. C'est édifiant ! Je pensais jusqu'ici que ces enfants avaient beaucoup de chance d'échapper à la misère et de trouver une véritable famille d'accueil aux States ou en Europe. Cependant, je ne m'étais guère posé la question de la souffrance qu'ils peuvent éprouver par le fait de n'avoir jamais connu leurs propres parents ou encore par la honte qu'ils ressentent d'avoir été ainsi abandonnés. C'est moi qui devrais avoir honte... L'auteur nous livre des pensées très crues qui sont poignantes mais qu'il relativise aussitôt. On ressent beaucoup de bonté et de sagesse et même finalement de la retenue. En effet, il ne tombe jamais dans une espèce de misérabilisme et de sensiblerie de bon aloi. Je suis franchement impressionné par la qualité de cette oeuvre qui gagnerait à être plus connue. Malgré la gravité du sujet, il y a des moments de détente grâce à l'humour. Le rythme est excellent : point d'ennui à l'horizon ! Quand on arrive à la 144ème page, on est déçu que cela s'arrête. La deuxième partie qui vient compléter une autre tranche de la vie de l'auteur confirme la qualité de l'ensemble. Le dessin avec ce trait épuré m'a réellement séduit. On est loin du minimalisme qui règne en maître actuellement sur les récits autobiographique. Bref, cela fait du bien. La couverture est également une pure merveille. Elle exprime la solitude d'un petit garçon avec son matricule au milieu d'une foule anonyme : le thème majeur de la crise d'identité. Cette oeuvre est également très instructive car derrière un récit plein d'humanité, elle ouvre quelquefois des parenthèses sur l'histoire de la Corée du Sud. Une bd indispensable et totalement réussie ! :: Il est cependant dommage d'avoir fait un second tome qui semble être moins réussi de ce qui aurait pu rester un one-shot. On ne voit pas très bien la raison d'être de cette suite. Cela ne gâchera pas l'avis général qui reste malgré tout très positif. Je ne m'y attendais pas mais un tome 3 est sorti et cela ne sera pas sans doute le dernier. Ce tome raconte le voyage en Corée du Sud alors que l'auteur a atteint la quarantaine. C'est un retour aux sources mais sans doute pas comme on l'espérait. En effet, c'est également un voyage intérieur... L'auteur récidive avec un tome 4 où on en apprend davantage sur sa famille adoptive puisque la première partie est consacrée à sa mère adoptive et à la sœur adoptée disparue tragiquement. La seconde partie est un retour aux sources en Corée du Sud. C'est toujours aussi poignant et aussi intéressant même si cela peut laisser l'impression que l'auteur tire un peu sur la corde. Pour moi et afin de dissiper tout doute malsain, il livre sa quête avec sensibilité et humour. On ressent toujours la souffrance liée à l'abandon et la pudeur qui se dégage de l'oeuvre. Cela reste un témoignage assez poignant sur le parcours d'un homme. C'est un message authentique et universel qui a fait l'objet d'un film d'animation maintes fois récompensé à travers le monde. A-t-on besoin du passé pour se construire ? Bref, une thématique intéressante sans pathos, ni mièvrerie. Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5
Je ne connaissait Jung qu'avec le magnifique Kwaïdan et la je le découvre sous une toute autre facette et dans un style complément différent. Dans un style en noir et blanc très expressif, Jung s'attaque à un thème qui ne devait pas être évident à traiter : Lui même ! Dans "Couleur de peau : Miel", Jung va nous raconter son enfance, sa vie d'adopté, depuis qu'un policier l'a trouvé errant dans la rue en Corée, en passant par son passage en orphelinat, son arrivé dans sa nouvelle famille en Belgique, son adolescence, et pour finir sur son retour en Corée. La boucle était bouclée. Une sacrée introspection ce récit ! Jung a traité ça habillement, malgré le thème principal fort (l'adoption, et plus précisément comment lui a vécu son adoption d'enfant Coréen), il n'a pas versé dans le larmoyant facile. Il ya de l'émotion certes, mais je l'ai toujours sentie "juste", c'est émouvant quand ça devait l'être, c'est poignant quand il le fallait, et surtout les passages un peu drôle ne tombaient pas comme un cheveu sur la soupe, c’était toujours bien à propos, et ça rendait le récit un peu plus léger par moment... J'ai vraiment adoré ma lecture, Jung a un vrai talent pour raconter des histoires et son histoire en particulier. J'aurais presque aimé qu'il en raconte plus ! Le début de sa vie de dessinateur de BD, sa première copine, la rencontre avec sa femme, etc etc. Mais le pauvre, il n'a peut être pas envie de se montrer plus... En tout cas, bravo M. Jung, vous avez fait une bien belle BD, et un très beau témoignage !
L’adoption est un sujet difficile. Difficile parce que lorsqu’elle est internationale, l’enfant adopté a souvent une couleur de peau différente, et que dans ce cas l’adoption se « voit » tout de suite. La couleur de Jung est miel. C’est ce qui est écrit dans le dossier d’adoption dont héritent ses parents. Jung est l’un de ces centaines de milliers d’enfants coréens adoptés à l’étranger depuis 50 ans, depuis la fin de la guerre qui a laissé son pays exsangue et rempli d’orphelins. Jung est un auteur de BD, mais c’est aussi un enfant adopté. C’est une condition avec laquelle il a vécu à partir de l’âge de 5 ans, et cela le suivra toute sa vie. Jung a grandi à Séoul, trouvant sa nourriture dans les poubelles, errant dans les rues. Mais cette vie-là ne l’intéresse plus, sa vie est depuis 36 ans en Belgique, dans la famille Hénin. Une famille où il y a déjà 4 enfants biologiques, et où une petite sœur de Corée le rejoindra plus tard. Une famille où les parents ne sont pas parfaits, mais où il n’a manqué de rien. Une famille, tout simplement. Un entourage qui manque à des milliers d’enfants de par le monde, des enfants qui attendent des parents, des parents qui n’arrivent jamais pour certains. Jung a eu de la chance. « Couleur de peau : miel » est une autobiographie avant tout. Jung s’est posé beaucoup de questions sur ses origines. Sur sa mère, en particulier. Une mère dont il ne retrouvera probablement jamais la trace, mais à laquelle il n’en veut pas. Au contraire, il éprouve beaucoup de tendresse. L’avantage de ne rien savoir de ses parents biologiques, c’est qu’on peut les fantasmer à loisir. Là aussi, Jung a eu de la chance. Car parfois les origines d’enfants adoptés ne sont pas reluisantes. Mais l’adoption est un geste merveilleux. Il permet à plusieurs personnes de trouver une famille, à un enfant de s’épanouir, à des parents de combler un manque, de donner tout l’amour qu’ils ont en eux. Cela n’a rien à voir avec de la charité, ni avec une démarche humanitaire. C’est différent. Jung nous propose donc de plonger dans son histoire, avec ses yeux d’enfant adopté, donc une sensibilité très particulière, car en général ce sont les adoptants qui témoignent de leur expérience au travers de livres, films, etc. Il passe très vite sur sa vie « d’avant », sur laquelle il a visiblement tiré un trait, qu’il a enfouie dans un coin de son cerveau pour l’heure presque inaccessible. Cependant cette introspection a fait remonter quelques souvenirs, et Jung a décidé de se livrer sans fard, et probablement sans tricher. On a donc droit à une histoire très plaisante, avec de nombreux traits d’humour. L’auteur a décidé de ne pas se limiter au sujet de son adoption et de ses conséquences, mais aussi de nous parler de son apprentissage, de son histoire personnelle, comme ce passage très drôle sur son apprentissage de la sexualité. Remarquons tout de même que les thèmes relatifs à l’adoption (l’abandon, le déracinement, l’identité, l’Asie) parsèment son oeuvre. Quelque part, il avait besoin d’en parler, et cet album lui permet de le faire, de façon plus précise, plus honnête, quelque part. Pas de misérabilisme, pas de grands discours moralisateurs, pas de sensiblerie à outrance et c’est même un peu « confus ». A l’évidence l’auteur a décidé de coucher sur le papier ses idées presque dans l’ordre où elles surviennent, ce qui lui fait faire parfois des va-et-vient dans le temps. Cela ne gêne aucunement dans la lecture, au contraire ce parfum de spontanéité est tout à son honneur. Cette fraîcheur se ressent aussi au niveau graphique, puisque Jung propose un trait assez différent de ce qu’il fait d’habitude, un trait plus rond, plus « jeté », en un noir et blanc extrêmement lisible. Cela donne un triptyque essentiel, très fort, duquel l’émotion n’est pas exempt (j’ai par exemple été très touché par cette anecdote d’une jeune fille adoptée aux Etats-Unis qui après avoir retrouvé sa mère biologique, très pauvre, lui offre un somptueux dîner… au cours duquel sa mère ne mange qu’un bol de riz, et à l’issue duquel elle lui donne même quelques wons coréens…), mais qui n’hésite pas à ménager des plages de détente, avec des passages… croustillants. Jung n’aborde pas encore trop la politique d’adoption de la Corée, ni ses conséquences, mais il entrouvre la porte. Le deuxième tome faiblit un peu, mais j'avais surtout peur du troisième tome, quelque peu tardif, réalisé en parallèle avec un long métrage qui raconte son histoire, et surtout son voyage en Corée, près de 40 ans après l'avoir quittée. J'avais peur que ce troisième tome soit vide, qu'il ne soit qu'une sorte de coquille vide, un carnet de voyage d'un Européen allant en Asie. Et il n'en fut rien, absolument rien. Jung garde ce malaise, cette impossibilité d'accepter totalement sa condition, il n'arrive pas à chasser de son esprit le petit Jung de 5 ans. Mais le voyage aura tout de même servi, puisqu'au retour il semble plus serein, débarrassé de certaines névroses, et peut-être y aura-t-il un mieux dans la vie de Jung ? C'est tout ce que je lui souhaite. A lire absolument, que vous soyez concerné(e) par le sujet ou non.
L’huître cache de temps en temps une très belle perle. C’est le cas ici. On pourrait dire : « ce n’est que la biographie d’un auteur… ». Personnellement, j’ai décomposé en « bio-grave-vie » d’un auteur. Et ça correspond beaucoup plus à ce que j’ai lu et vu. J’au lu l’aventure de la vie d’un gamin coréen abandonné à l’âge de plus ou moins cinq ans, son arrivée chez nous –en Belgique-, son adaptation, son « acclimatation » à nos normes d’européens. Jung m’a bien fait ressentir ce premier déchirement, cette sorte de honte –ensuite- d’être un enfant adopté, cette gêne par rapport aux autres… ainsi qu’à lui-même. Le début m’a étonné : le document d’adoption où il est décrit avec une précision assez malsaine, un document que l’on croirait réservé pour un animal de luxe. En plus, c’est véridique. Puis c’est la vie, la seconde, où il intègre une autre culture. Jung fait une sorte de partage de frère avec le lecteur. Il le laisse entrer dans ce qu’il est, l’accompagne au besoin, le guide d’une certaine façon. Il lui fait partager son incompréhension du début, cette peur qui tient aux tripes, ouvre son cœur à et sur cette vie déracinée, cette identité qu’il a perdue et la nouvelle qu’il s’est forgée. Plus qu’une tranche de vie, c’est à une vie tranchée qu’il m’a été donné de lire, de voir, d’apprécier. Abandon, identité, déracinement, enfance… quatre mots dont chacune des premières lettres forment le mot « aide ». C’est ce dont Jung avait (a ?) besoin. C’est ce qu’il a –bien- essayé de faire comprendre ici.
J’étais partie pour un 4/5 sans appel après le premier tome mais le second m’a un peu moins emballée. Cependant, cette série dans son ensemble reste tout de même un témoignage rare et très édifiant et malgré la légère perte d’intérêt lors du T2, je vais quand même arrondir à la note supérieure. Je me demande si les sentiments exprimés par l’auteur sont ceux qui étaient les siens à l’époque ou s’il perçoit encore cette adoption avec un tel cynisme aujourd’hui (probablement un mélange des deux). En tous les cas, le déracinement, la honte, le rejet de son pays de naissance et la difficile adaptation à sa nouvelle vie, à sa sévère famille adoptive et à son nouveau pays sont loin de ce que je pouvais imaginer ; à la fois dans les faits et dans le ressenti. La manière de présenter les choses, sans détour, sans tabou, avec un humour parfois grinçant étonne mais sonne vrai et on sent bien que ça vient du fond du cœur. Il est intéressant de voir comment cette culture qu’il a tenté de rejeter de toutes ses forces le rattrape malgré lui. Le dessin sobre en noir et blanc est parfait pour ce témoignage. Je lirai sans aucun doute le T3 quand il sortira mais le T1 reste pour l’instant pour moi le meilleur, peut-être aussi grâce à l’effet de surprise quant au ton et à l’amertume qui transparaît dans ces pages.
Je connaissais Jung par le biais de la série Kwaïdan, et j'avoue que j'ai été un peu surpris par cette BD en découvrant petit à petit le fond de cette BD. Je ne m'attendais pas à ça, et je ne connaissais pas l'histoire coréenne non plus. Jung nous propose en effet une mise a nue de son existence et de ce que représente pour lui le fait d'être adopté. Un point de vue original et peu commun, surtout par le ton et la franchise utilisés. On se sent même gêné par moment devant l'exposition de ses sentiments, ressentiments ou diverses expériences... Mais au delà de cette confrontation de ressentis, la narration est bonne et c'est cela qui compte ! J'ai pourtant trouvé par moments quelques longueurs et certaines anecdotes un peu trop développées. Rien de dramatique, mais je me demande si un seul tome plus étoffé n'aurait pas suffit. Pour ce qui est de la réalisation graphique, j'ai apprécié le dessin rond et emporté de Jung. Un dessin très différent de celui que je lui connaissais (même si en y regardant de plus près, les quelques planches en sépia de Kwaïdan s'en approchent), mais qui colle très bien au récit de l'auteur, en lui apportant une légèreté appropriée. Moi qui suis loin d'être un fan des récits autobiographiques, j'avoue avoir aimé la lecture de cette BD, autant pour la sincérité du ton donné, ce que j'y ai appris sur la Corée et l'adoption, que pour le traitement graphique porté par l'auteur.
Je connaissais Jung de nom mais je ne crois pas avoir jamais lu un de ces ouvrages auparavant. Après la lecture du premier tome, il se raconte : lui jeune coréen de parents inconnus adopté à 5 ans par une famille belge. J'avais vaguement lu quel était le thème de l'album et je pensais au départ à une fiction sur le phénomène des adoptions. Ici c'est bien une autobiographie où Jung se met en scène enfant et adulte devenu auteur de bande dessinée tel qu'il était au moment de réaliser le présent album. Il fait part de son commentaire actuel en analysant les choses avec son regard mûr sur sa vie d'adopté. Après avoir sommairement dressé ce qui lui reste en mémoire de ses premières années en Corée, dans la rue puis à l'orphelinat, et dans les grandes lignes la situation politique de l'époque, Jung parle de son arrivée en Belgique. Il raconte les événements qui l'ont marqué dans son enfance, sa relation avec ses parents et ses frères et sœurs d'adoption. Le ressenti alterne au fil des pages passant de l'émotion sur ses interrogations et ses hontes mais aussi le besoin de connaître son identité, à des moments plus drôles quand il évoque ses bêtises d'enfant. Son constat est parfois dur sur ses parents qui malgré tout leur amour l'ont parfois blessé et ont laissé des marques dans l'inconscient plus que les punitions corporelles. J'apprends sur sa page Wikipedia que Jung serait en train de réaliser un film sur le même sujet que cet album (intitulé Approved For Adoption). Si c'est le cas et que l'occasion se présente, notamment sa distribution en salles, je le verrai avec plaisir et curiosité. Après quelques recherches supplémentaires, j'ai trouvé un blog sur ce film qui devrait sortir en 2010, on peut y voir entre autres une bande-annonce, mélange de documentaire en images réelles et animation. Le thème devrait porter sur la recherche des racines de Jung et son retour en Corée. Le dessin en noir et blanc est réussi, il est sobre et adapté. On est assez proche sur la forme du type manga, l'ouvrage fait environ 140 pages, dos souple. Couleur de peau : miel, plus poétique et politiquement correct que jaune, est un ouvrage tout à fait recommandé.
Plus qu'un récit autobiographique, on sent dans ce récit une véritable thérapie : le malaise d'être adopté, d'être à mille lieues de ses origines, de ne pas avoir les réponses à sa question. MAMAN ? Ce récit très intime est extrêmement violent. La lecture des deux tomes procure un sentiment de voyeurisme très dérangeant par moment. Jung expose dans son livre ses sentiments sur sa famille adoptive et on se dit que si l'écriture a été libératrice pour lui, il a dû en être autrement pour sa famille découvrant ses sentiments profonds. Le dessin simple laisse toute la place aux sensations et aux sentiments. La lecture ne laisse pas indemne et j'avoue que "couleur de peau : miel" m'a secoué. Rares sont les BD qui procurent ces sentiments. Touché par le récit de l'auteur, je ne peux qu'encourager la lecture de cette œuvre. J'avais l'impression que le récit était terminé à la fin du second tome et la fiche technique laisse à penser que la série pourrait continuer. Je suis surpris ! Je craindrai qu'en tirant un peu trop sur la ficelle de ses souvenirs, l'auteur s'épuise et que plus étirée l'histoire perde de sa force.
Le dessin, en noir et blanc, n'est pas exceptionnel mais l'histoire efface totalement cet aspect. Il faut voir cette bande dessinée comme un témoignage, celui d'un enfant adopté qui au travers de ces bulles peut enfin exprimer toutes ses frustrations, ses doutes, ... sa haine parfois. C'est très instructif et il est certain qu'après la lecture de ces deux volumes, je vois la personne adoptée d'un tout autre oeil. Profondément humain, sans complaisance ni sentimentalisme, un témoignage touchant qui soulève de réelles questions. A lire et à faire lire aux personnes qui de près ou de loin pourraient être concernées (parents, enfants, frères ou soeurs, instituteurs ou professeurs).
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