Il était une fois en France

Note: 4.1/5
(4.1/5 pour 48 avis)

Angoulême 2011 : Prix de la série (pour le tome 4) Le destin de Joseph Joanovici, personnage controversé qui vécut au XXième siècle.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Angoulême : récapitulatif des séries primées Best of 2000-2009 Best-of des 20 ans du site Glénat La Résistance Les meilleures séries terminées en 2012 Les prix lecteurs BDTheque 2007

« Il était une fois en France » conte l’histoire de JOSEPH JOANOVICI, juif roumain devenu l’homme le plus riche de France pendant l’occupation. Ferrailleur, collabo, résistant, il fut pour certain un criminel, pour d’autres un héros. C’est le cheminement de ce personnage ambigu baptisé le “roi de Paris” par ceux qui ont croisé sa route, que relate avec justesse cette saga au thème délicat. “Monsieur JOSEPH” se confie sur son lit de mort aux côtés de LUCIE-FER, celle qui fut sa plus fidèle compagne. Intelligence avec l’ennemi, corruption de fonctionnaires, contrebande, enrichissement personnel et même meurtre seront reprochés à la Libération à celui qui possédait pendant l’occupation un appartement en plein coeur de la préfecture de police. Portant fièrement la rosette de la résistance, JOSEPH reçoit les plus huppés du Tout-Paris, alors que de sombres nuages annoncent la fin de son règne…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Octobre 2007
Statut histoire Série terminée 6 tomes parus

Couverture de la série Il était une fois en France © Glénat 2007
Les notes
Note: 4.1/5
(4.1/5 pour 48 avis)
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05/10/2007 | iannick
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Par Josq
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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En bon fan de Fabien Nury, j'ai lu un petit paquet de ses œuvres. Et pourtant, j'étais passé à côté de sa saga culte. La faute, sans doute, au sujet, dont on nous a tellement rebattu les oreilles à l'école et dans toutes formes de médias, que dès le collège, j'en ai fait une overdose. La Shoah, la Résistance, l'Occupation, la Libération... Tous ces thèmes semblaient obnubiler les enseignants, les politiques, les médias, à un point qui ne pouvait que faire fuir le jeune que j'étais... et probablement beaucoup d'autres avec moi. Bref, cet effet contre-productif d'un matraquage maladroit sur un sujet pourtant si essentiel a laissé des restes. Il y a toujours en moi certains sujets qui me passionnent, et d'autres qui me barbent royalement : la Seconde Guerre mondiale, ses méandres si complexes et tous les thèmes qui lui sont inextricablement liés font malheureusement partie de la deuxième catégorie. Eh bien, reconnaissons un grand mérite à Fabien Nury : il a réussi à me replonger le nez dedans et à me passionner à nouveau pour cette période, comme si je la découvrais pour la première fois ! Il était une fois en France fait partie de ces sagas instantanément cultes, de ces chefs-d'œuvre qui ne laissent pas indemnes. J'avais déjà apprécié le romanesque récit de Pierre Lemaître, Miroir de nos peines, je retrouve le même génie dans ces six tomes. Fabien Nury s'est parfaitement documenté pour nous offrir une histoire qui respecte à merveille la complexité de l'Histoire. En six volumes, il nous brosse un portrait extrêmement riche de l'Occupation et de la Libération, nous montrant bien que les héros ne se trouvent nulle part... Non que l'auteur cherche à désacraliser des icônes ; les grandes figures de cette période sont absentes du récit. Mais Nury, comme toujours, nous fait voir l'Histoire à travers ses petits (ou grands) à-côté, il nous intéresse à des personnages et des événements peu connus, qui dressent un tableau inattendu et méconnu de connaissances qu'on croyait acquises. Cette démarche touche ici son paroxysme. Personne n'est gentil, dans Il était une fois en France. Ou presque... En tous cas, personne n'est héroïque. C'est toute la réussite de Nury : quel que soit le personnage vers lequel on se tourne, rien n'est idéalisé, on y trouvera des traits qu'on sait malheureusement trop présents chez l'être humain. Parfois, ce sont de beaux traits, mais souvent, ils sont bien vilains. Avec la puissance narrative qui est la sienne, Fabien Nury nous offre donc une montée en puissance, qui culmine à mon avis dans les tomes 4 et 5, au plus profond de l'horreur humaine. Mais ce ne serait rien sans le trait si expressif de Sylvain Vallée (qui collaborera à nouveau avec Nury dans le génial Katanga). Si on a parfois tendance à mélanger certains noms et visages, les trognes qu'il dessine, alliée à son impressionnant mélange entre réalisme et caricature, font rentrer les différents personnages dans notre esprit pour un temps qu'on espère durable. Sans le talent graphique de Vallée, peut-être Nury n'aurait-il pas réussi à nous plonger aussi bien dans les méandres de son horrible récit. En l'état, Il était une fois en France atteint une sorte d'état de grâce que peu de bandes dessinées peuvent se vanter d'avoir atteintes. On se doute bien de la part de fiction qui y règne, on imagine bien que les événements n'ont pas été strictement respectés, pour des raisons de mise en scène et d'impact narratif. Mais il y a tant de scènes qui nous font réagir, tant de pages dont on sort les larmes aux yeux, que ce soient des larmes de rage ou de tristesse. Il y a tant de vie dans toute cette histoire qu'il est impossible de ne pas vibrer à un moment où à un autre. Tant d'allers simples vers l'horreur de la bestialité humaine, et si peu de retours vers l'héroïsme, qu'on ne peut se détacher de ces pages qui nous racontent cette histoire dont on aurait aimé qu'elle ne soit pas la nôtre. Et parfois, au milieu de tout cela, une fragile étincelle de pureté, quelques éclairs de beauté qui nous rappellent que même au plus profond de l'ignominie, il y a toujours une raison d'espérer. Oh, c'est discret, dans Il était une fois en France ! Mais c'est puissant. Et c'est pour cela que l'œuvre de Nury est si importante. Non seulement, on en sort avec le même bénéfice que si on avait ouvert un livre d'histoire. Mais en plus de cela, il y a au fond de tout cet innommable fouillis de merde une leçon que peu d'auteurs savent mettre en avant quand ils s'aventurent si loin dans la face sombre de l'humanité. Car à l'issue de ce voyage au bout de la nuit qui a duré six tomes, et a paru durer une éternité, il y a une chose qui subsiste, dans cette sorte de calme presque paisible qui clôt le dernier tome : oui, il est bien là. Sous une forme incroyablement ténue, si vaporeuse, et pourtant si solide. L'espoir.

07/08/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cleck

Série historique montrant la capacité d'adaptation et de survie d'un homme d'affaires juif sans scrupule durant la noire et trouble époque de la Seconde Guerre mondiale, collaboration comprise. L’ambiguïté du personnage est le moteur principal de cette série. L'idée est d'en suivre le parcours glorieux et sombre, de présenter les camps opposés (collabos/soldats nazis/police française Vs résistants) sans frontière nette et hermétique, montrant combien les opportunités et relations pouvaient conduire à choisir son camp, que l'idéologie et les valeurs n'étaient majoritairement pas les critères les plus pertinents. BD rythmée, prenante, surprenante, glauque, mais aussi un peu redondante (car désireuse de recenser les faits historiques), pas assez dans le thriller (pour expliquer les choix des protagonistes, décrivant l'infernale souricière dans laquelle ils sont plongés), pas aussi bonne que sa réputation.

21/06/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Cette lecture m'a replongé de nombreuses années en arrière quand je dévorais les ouvrages de l'inspecteur Borniche aux prises avec les anciens de la Carlingue. Il y a tellement de documentations sur Josef Joanovici qu'il faut saluer le travail de synthèse et la mise en scène qui aboutit à une histoire originale cohérente. Fabien Nury inscrit sa fiction dans un cadre historique précis même si certains points sont encore discutés. De ce côté le scénario de Nury est une pièce d'orfèvrerie même si j'ai trouvé quelques longueurs dans certains passages. Pour un personnage comme monsieur Josef, une grande partie du travail des auteurs est de créer une humanité dans le discours et les expressions de Joanovici et de ses interlocuteurs. C'est à ce niveau que j'ai eu souvent eu plus de mal à adhérer au message des auteurs. Evidemment les entretiens entre Joanovici et la gestapo (française ou allemande) resteront à jamais inconnus. J'ai trouvé les expressions du personnage, sa bonhommie ou ses attitudes trop souvent indulgentes. Perso je ne me suis jamais identifié au double jeu que l'on nous présente. J'ai trouvé les passages sur la Carlingue bien trop soft par rapport à la réalité (d'ailleurs je croyais que Jo Attia ne faisait pas partie de la rue Lauriston contrairement à ce que les auteurs laissent penser en tome 2 ou 3). Il y a donc quelques arrangements scénaristiques qui permettent une dramatisation du récit. Cela est compréhensible mais cela me gène un peu car les auteurs parlent de vraies personnes. J'ai acquis la version intégrale en N&B. Je trouve le graphisme vraiment bon. Vallée travaille sur les innombrables photos des personnages ce qui rend le visuel très crédible. Il y a relativement peu de scènes spectaculaires les auteurs privilégiant les scènes de confrontations expressives. C'est bien travaillé mais cela rend le personnage de Josef trop théâtral à mon goût. En conclusion j'admire le travail des auteurs mais leur parti pris m'a laissé assez dubitatif à de nombreux endroits. 3.5

18/04/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Ambiguïté. Si vous cherchez une définition illustrée à ce mot, lisez donc cette série, dont le personnage principal comblera vos attentes les plus folles. En effet, rarement un personnage aussi ambigu, mais également aussi logique, aussi réaliste, aussi humain, finalement, ne m’aura été offert. C’est l’atout maître de cette série … et il est énorme ! Sortie de ce captivant profil, la série offre d’autres sujets de satisfaction. La narration est fluide. La structure en flash-back est aisée à suivre. Certains lecteurs lui reprocheront peut-être son aspect assez conventionnel, mais, à titre personnel, je suis friand de ce style et ne boude pas mon plaisir. Cette biographie imaginaire évite le piège d’une suite hachée de séquences hétéroclites, et nous offre donc un récit au suspense toujours présent même si cet aspect n’est pas son sujet central. Le trait de Sylvain Vallée m’a surpris dans un premier temps par son approche semi-réaliste. Il ne m’a cependant jamais choqué. Je le trouve finalement très adéquat et agréablement lisible. Par sa simplicité, il a permis au lecteur que je suis de se centrer sur les personnages sans trop s’attarder sur la beauté des décors ou sur la précision des détails historiques. L’ensemble n’est cependant pas dénué de richesses, mais celles-ci se savourent bien plus dans le cadre d’une relecture que lors de la découverte de ces planches. Cette série a marqué plus d'un lecteur et a ouvert la porte à d'autres œuvres dans lesquels le personnage central propose un double profil qui en montre toute la complexité. De ce fait, je la considère comme culte même si certaines longueurs se font ressentir dans les deux derniers tomes. Captivant, sans nul doute !

04/02/2010 (MAJ le 08/09/2022) (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ju

J'ai un défaut, en matière de lecture, je résiste rarement à la tentation de feuilleter la fin des albums, ou des séries, avant même d'avoir tout lu. Il n'est donc pas rare que certains effets du récit tombent à plat. Mais pour cette fois-ci, pas question que ça arrive. J'étais déterminé à lire d'une traite cette série dont j'avais plusieurs albums chez moi depuis longtemps, mais que je n'ai complétée que dernièrement, et que j'attendais donc de lire depuis un moment. Je commence donc le premier tome, le lit, ne comprend pas tout mais ai bien envie de lire la suite. Et là, je me rends compte que j'avais classé les bds de la série dans l'ordre décroissant. Je venais de lire l'intégralité du tome 6, et donc la conclusion de la série, sans avoir du tout lu les précédents tomes. Autant dire que ma lecture a parfois été embrouillées, puisque je connaissais déjà certains personnages, ou ce qui allait leur arriver, et ça m'a enlevé un peu de sel à la lecture. D'habitude, je ne me spoile qu'une partie de l'intrigue, un point culminant, mais il reste toujours des zones d'ombres qui s'éclaircissent au fur et à mesure. Là, c'était un peu différent, je conaissais déjà toute la fin et ses détail. Sans compter qu'il y a pas mal de sauts dans le temps et de flashbacks qui m'ont encore plus fait douter de la chronologie de la narration. Mais j'ai quand même beaucoup apprécié ma lecture, preuve de la réussite du duo Nury-Vallée pour cette histoire qui conte la vie de Joseph Joanovici, immigré qui fit fortune avant la guerre puis pendant, avant de terminer en disgrâce et sans le sou. L'histoire est passionnante, elle permet de se replonger dans le contexte historique de la 2e guerre mondiale a travers les yeux d'un homme assez peu scrupuleux, mais qui se retrouve en vrai danger et qui fait tout pour échapper à son funeste destin. L'ambivalence du personnage principal est très bien rendue, avec d'un côté des actes souvent très égoïstes et parfois criminels et de l'autre des instants de prise de conscience et une volonté d'aider les autres, ou de sauver sa peau coûte que coûte. Difficile de ne pas comprendre ceux qui font de lui un salaud fini comme difficile de ne pas comprendre ceux qui le érigent en héros. L'histoire de cet homme est passionnante, mais elle est aussi extrêmement bien racontée. Nury s'y connait pour dire de bonnes histoires, et il n'y a pas grand chose à redire sur la narration, peut être sur les sauts dans le temps dans les derniers albums mais vu que je n'ai pas lu dans l'ordre c'est peut être juste moi que ça a un peu perdu. C'est passionnant, on voit bien l'évolution de la personnalité du héros, et la différence entre cruelle froideur et moments de prise de conscience de ce qu'il est en train de devenir. J'ai bien aimé cette ambivalence des personnages qui ne sont pas tout blancs ou tout noirs. Joseph est présenté comme ayant des côtés bons parfois, et le "petit juge de Melun", au contraire, alors qu'il sert une cause à priori juste, celle de la justice, est présenté avec des côté plus obscurs et s'assombrit au fur et à mesure du récit. Pareil pour les autres personnages, ils sont tous plutôt bien construits et intéressants, même si évidemment certains sont plus secondaires que d'autres et donc moins profonds, comme Lucie Fer qui est essentiellement le soutien de Joseph ou son frère qui le soutient coûte que coûte puis s'en détache. Mais ils restent tous intéressants et il n'y a pas un personnage ou je me suis dit que son développement était pas terrible. Quant au dessin, c'est celui de Vallée. Il est comme d'habitude très bon, mais je note une différence avec les deux autres bds que j'ai lues de lui, à savoir Katanga et Tananarive. "Il était une fois en France" est antérieur à ces deux bds, et le style de Vallée n'en était pas au même stade de maturité. Et j'avoue que je ne sais pas exactement ce que je préfère. Ce style là est plus réaliste (surtout pour ce qui concerne les têtes des personnages) et, pour un récit "historique", ce n'est pas plus mal. A l'inverse, le style "nouveau" de Sylvain Vallée est plus marqué et plus reconnaissable, mais les têtes particulières de certains personnages atténuent un peu ce côté réaliste. Mais au moins maintenant on reconnait tous les personnages alors que dans "Il était une fois en France" j'ai parfois eu un peu de mal. Bref, quoi qu'il en soit, le dessin ici est très bon, même si j'aime bien quand les dessinateurs ont leur patte, leur petit truc particulier, et donc j'aime bien le chemin pris par le dessin de Vallée récemment. Je conseille donc évidemment cette bd pour ceux qui seraient passés à côté.

26/07/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
L'avatar du posteur Cacal69

Une lecture captivante, émouvante et instructive. L'histoire de Joseph Joanovici, dont je ne savais rien, elle est romancée mais les faits principaux sont réels. Et c'est là tout le talent de Fabien Nury, un subtil mélange de fiction et d'Histoire. Un homme parti de rien qui deviendra milliardaire. Une narration non linéaire qui nous fait découvrir le destin hors norme de cet homme, à différentes périodes de sa vie. Le côté historique du récit est retranscrit de façon pointilleuse, et j'ai particulièrement apprécié la partie sous l'occupation allemande, avec toute l'ambivalence des personnages et la chasse aux sorcières qui s'en est suivi. Les mots ambiguïté et énigmatique prennent tous leurs sens pour Joseph Joanovici. Tantôt une ordure, tantôt un "héros". Chacun aura sa propre idée sur ce personnage. Sylvain Vallée a fait un travail de fou, on est plongé de plain pied dans cette France : d'entre deux guerres, d'occupation puis d'après guerre. Des personnages aux décors, il en émane une authenticité à chaque page. Pour preuve les deux publicités pour Suze et Picon dans les deux premiers tomes, deux apéritifs que j'apprécie mais avec modération. Du bel ouvrage. Évidemment, je recommande.

14/05/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
L'avatar du posteur Solo

Je suis très content de ma lecture, même si je ne suis pas sûr d’être amené à relire cette série en retrouvant le même plaisir. Un scénario intense, qui m’a permis de vraiment entrer dans l'histoire crescendo. Cette BD est une fiction qui cherche à mettre en situation ce qui a pu (et certainement dû) exister au temps de l’Occupation et après la Libération. Je ne cherche pas à savoir le vrai du faux au niveau historique donc. Là où l’idée semble novatrice, c’est de mettre en avant les individus égoïstes, n’ayant cherché qu’à s’en mettre plein les poches et, si possible, à élever leur rang social par des actes affairistes et opportunistes. Que cette idée se place au cœur de la Seconde Guerre Mondiale est vraiment géniale, parce-que s’il y a bien un moment où on se dit que les individus devaient choisir un camp par obligation, c’était bien pendant cette période : résistants, armée régulière, collabos, gestapo, SS, armée nazie, etc. Je ne serai pas de ceux qui critiqueraient (en existent-ils ?) le scénario. Il est ultra chiadé, tout est bien mené et les transitions sont excellentes. Si on arrive à trouver le personnage fin calculateur et grand opportuniste, c’est grâce à un script aux petits oignons : tout est rôdé, les problèmes accumulés nous font pressentir une certaine complexité, mais la solution pour les résoudre ne laisse place à aucun doute et ne laisse aucune incompréhension. Et le storyboard qui va avec est impeccable : passage d’un endroit à un autre, du passé au présent, etc. C’est top ! Au niveau du dessin, ce n’est pas forcément mon style. J’ai toujours trouvé ce type de trait relativement neutre, je le considère comme un compromis qui permet d’englober un maximum de lecteurs potentiels... Avec un scénario pareil, je trouve que le dessin se place au second rang. C’est ce qui m’empêche principalement de placer cette série au rang de Culte. Après, l’ensemble est tout à fait correct, je trouve la colorisation top, le dynamisme est présent tout le temps, bref ça reste super propre ! Il y avait matière à créer quelques situations avec plus de silence, mais bon c’est mon péché mignon, faut pas que j’en abuse. Je rejoins le débat sur la psychologie du personnage principal. Il m’a été difficile d’avoir un intérêt empathique envers Joseph au début. Et puis, au fur et à mesure, on sent bien qu’il arrive à contrôler sa situation autant qu’il l’aggrave. Un problème réglé en amène un autre, continuellement. Joseph est pragmatique oui, sauf qu’il navigue à vue. Et quand il prend le recul nécessaire, vital, c’est trop tard ! On sait qu’on tend vers le drame (ou fin heureuse pour qui pense que ces crapules méritent leur sort). Et je trouve l’épilogue proche du grandiose. A lire, ça plaira forcément au plus grand nombre.

23/07/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Un homme d'affaire sans scrupule, avec un grand sens de l’adaptabilité aux situations. Que dire de plus sinon qu’il est prêt à tout pour s'enrichir et sauver sa famille ! Un héros presque ordinaire qui navigue entre deux eaux et dont on ne sait trop quoi penser. Est-il un héros, est-il un salaud ? Cette question lancinante qui se pose le lecteur est la clef de cette série remarquable qui traduit parfaitement bien ce que fut la société des années 40 et en particulier celle de la France occupée. On a trop souvent des personnages aux engagements tranchés, sûrs d’eux, aux combats justes et incontstables. Ici, on est dans ce qu’on appelle la zone grise, ni d’un côté ni de l’autre ou un peu d’un côté et de l’autre. L’ambiguïté et la complexité du personnage sont vraiment bien rendues. Autour de lui, toute une clique de gens, plus vrais que nature. Le dessin est précis et travaillé. Il restitue avec justesse l’ambiance des années noires, oppressante, soupçonneuse, dangereuse. C’est intelligent, subtil, pas caricatural et cette histoire nous incite à nous poser des questions sur l’époque et sur nous-mêmes. Un petit clin d’œil aux films de Jean Gabin ? Probablement. On y retrouve aussi des personnages historiques qui trouvent, une place naturelle dans le scénario, sans que leur présence alourdisse l’histoire. Fabien Nury ne nous livre pas une fresque historique – c’est toujours le risque avec les récits basés sur des faits et des ambiances réels. Il manie avec subtilité l’histoire et la fiction et franchement, je trouve que c’est une très grande réussite.

17/07/2021 (modifier)
Par CVI
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur CVI

Super BD. On m'a offert l'intégrale, 6 tomes d'un coup. C'est captivant et historique. Je recommande vivement.

06/02/2021 (modifier)
Par Fab
Note: 5/5
L'avatar du posteur Fab

6 tomes qui vous tiennent en haleine sur l'histoire de Joseph Joanovici. J'aime beaucoup cette série: le dessin est beau et soigné, les couvertures sont magnifiques (et donnent envie de plonger dans l'histoire), et au delà je trouve que l'auteur a su parfaitement retranscrire les atermoiements propres à cette époque. Joseph Joanovici n'était ni tout blanc, ni tout noir: juste dans la zone grise comme tellement de Français à cette époque. Le suspense est présent, la narration (faite de flash-back, d'intrigues mêlées) est efficace. Bref, je recommande +++

20/08/2020 (modifier)