Siegfried
Adaptation libre de la Tétralogie de Wagner.
Auteurs complets BD à offrir Best of 2000-2009 Best-of des 20 ans du site Dargaud L'Anneau du Nibelung Les Meilleures Trilogies Les prix lecteurs BDTheque 2007 Mythologie Mythologie germano-nordique
S'inspirant entre autres de l'opéra de R. Wagner et des mythologies vikings, Alex Alice raconte à son tour l'histoire du héros germano-scandinave Siegfried. Ce premier tome narre la naissance mouvementée et tragique de celui qui est appelé à un destin hors du commun. Parallèlement à cette naissance, le récit nous fait part de l'aube des temps, de l'existence de l'or du Rhin caché par Odin. Cet objet de toutes les convoitises met en péril le monde et fait trembler même les dieux. A partir de cet or sera forgé l'anneau maudit qui donne la puissance absolue à celui qui le porte. Fafnir, dépeint ici comme le Nibelung qui forge l'anneau et qui se trouve assujetti à sa puissance, prend la forme d'un dragon, terré dans les profondeurs de la terre. Il attend son heure, celle où un humain viendra l'affronter pour le vaincre...
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Date de parution | 05 Octobre 2007 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Dans une époque où les dieux Nordiques régnaient sur un monde créé par l'amour, son équilibre en est entaché par une sombre convoitise, l'Or. Elle vous octroie la toute puissance mais avec une regrettable contrepartie, celle de l'amour, la capacité à aimer ainsi que ses émotions sous toutes ses formes. Nous suivons un jeune enfant où le destin des dieux repose sur ses épaules. Ces dernières sont fragiles, car ce jeune inconnu est né orphelin... par chance recueilli par "Mime" un humanoïde des profondeurs de ce monde. Puis ses épaules s'endurcissent au fil de l'aventure, par les différents évènements tragiques qu'il rencontre, comme la mort et la trahison. Le tout avec un destin plutôt flou et démotivateur, car ce jeune prodige a comme mission d'affronter le détenteur de cette fameuse Or. Cette oeuvre n'a pas été facile à appréhender sur ma première lecture, car le scénario a été bien structuré en nous révélant les informations au fur et à mesure de l'aventure. Par contre arrivé au dernier tome de la série, avec une des plus belles conclusions que j'ai pu lire en tant que bédéphile, cela m'a fait ressentir une certaine frustration de n'avoir pas saisi les subtilités lors de ma lecture. Ce qui m'a motivé à relire une seconde fois cette BD, avec la plus grande admiration. J'adore trouver un plaisir à mieux appréhender une oeuvre par sa profondeur grâce à une seconde lecture. Pour les dessins de notre cher Alex, ses planches m'ont émerveillé au fur et à mesure de ma lecture, avec de superbes doubles pages pour l'introduction du titre de chaque tome. Nous retrouvons des plans contemplatifs car cette histoire vit avec seulement quelques personnages, ce qui nous permet de nous y attacher davantage. J'ai vraiment été ravi d'avoir pu découvrir pour la première fois un titre de cet auteur. Cela me présage de nouvelles découvertes sur une autre de ses créations.
Je n'aurais jamais lu Siegfried sans le voir dans le haut des classements ici. Bien m'en a pris parce que je me suis pris une bonne claque visuelle ! Alex Alice utilise chaque page comme un espace d’expression, sortant du gaufrier traditionnel pour des pleines pages majestueuses, où chaque scène respire. Le découpage est fluide, les transitions se font naturellement, et c’est là que l’on mesure toute la maîtrise de l’auteur. Cette liberté donne une dimension épique au récit, une respiration que peu de bandes dessinées savent aussi bien exploiter. Les montagnes infranchissables, les forêts denses, les décors nordiques imposent leur grandeur et écrasent le lecteur. C’est une immersion totale, chapeau Monsieur Alice. Côté scénario, même si le mythe germanique n’est pas ce qui m’attire d’habitude, j’ai été agréablement surpris. Le récit réussit à me captiver, malgré mes réticences initiales envers les histoires de dieux, de géants et de création du monde. Alex Alice sait doser l’action tout en ménageant des moments d’introspection qui donnent du souffle à l’ensemble. Pourtant, certains aspects m’ont moins convaincu. Le personnage de Mime, qui apporte une touche d’humour, devient un peu lassant. Ce genre de sidekick comique, qu’on retrouve dans tant d’histoires de fantasy, finit par être trop prévisible et casse parfois l’intensité de l’histoire. On aurait pu espérer un peu plus de subtilité dans cet apport comique. Malgré tout, Siegfried reste une œuvre visuellement impressionnante. L’ambition du projet est palpable, et même si l’intrigue peut sembler un peu lente ou parfois prévisible, elle est magnifiquement servie par des dessins sublimes et une mise en page qui défie les conventions. Alex Alice sait faire rêver avec son univers grandiose, et même si tout n’est pas parfait, l’ensemble fonctionne. Une lecture effectivement incontournable.
Par quoi commencer lorsque l'on souhaite rédiger un avis sur ce monstre, ce mutant, de la BD ? Peut-être par l'essentiel, à savoir l'émerveillement qui est le nôtre (en tout cas le mien) devant la qualité du dessin, et le talent de son auteur. Tout a déjà été dit à ce propos, mais oui, quel plaisir, parfois même quelle émotion, à regarder ces planches ! Toutes ne sont pas égales bien sûr, mais quand même la maîtrise graphique est remarquable, les couleurs sont souvent bluffantes et ont, la plupart du temps au moins, du sens, un vrai sens. Un peu comme la musique dans Il était une fois dans l'Ouest de Leone, chaque personnage a son propre thème supposé en souligner les caractéristiques. Ici, il en va de même, on suit les personnages, mais aussi leurs humeurs, et les sentiments qui les assaillent grâce également aux couleurs. Cela vient se rajouter aux images, aux scènes dessinées, comme un niveau supplémentaire de communication. C'est très graphique, très cinématographique, et donc,....même un peu plus. Cela va d'ailleurs m'amener directement à un autre point qui est, pour moi, essentiel dans ce triptyque, c'est le souci du détail, et les innombrables questionnements et choix faits en amont, avant de décider de telle couleur, de tel angle de vue, de telle ellipse dans la narration. Bref, on sent, non seulement un talent graphique renversant, mais aussi, et ce n'est pas rien, une vraie réflexion, une vraie démarche artistique, à laquelle chacun sera libre, ou non, d'adhérer, bien sûr. Et puis, pour finir sur ce dessin, l'auteur s''autorise beaucoup de libertés, les planches sont parfois réduites à presque rien, une couleur, et quelques mots (ce qui surprend, et pourra même un peu agacer, je l'entends parfaitement), mais cela vient en contrepoint à tous les autres moments, lorsque ces mêmes planches explosent de richesse et de détails, sur une, ou même deux pages. Et évidemment, évidemment, comment ne pas penser à philippe Druillet lorsque l'on pose les yeux sur tout ça? Bien sûr le dessin lui même, certaines formes là, certains détails ici, mais aussi, cette volonté de faire exploser les codes. Le traditionnel gaufrier d'une page ne peut suffire à ce qui va au delà du simple récit d'heroic-fantasy (ce que, pour moi, cette adaptation n'est pas ! Je pense que c'est une erreur de la considérer comme telle), on est au delà de ça, presque dans la représentation d'une cosmogonie (après tout, le héros est bien en quête d'un monde, celui des hommes). Les choses ne sont pas déstructurées juste par plaisir, ou pour impressionner, non, une fois encore cela fait sens, cela vient accompagner et enrichir l'expérience du lecteur. Encore une fois, tout à été pensé. Comme cette manière de faire des ellipses, de casser la temporalité dans la narration, le lecteur est (presque) autant submergé, et perdu que son héros, découvrant, avec de grands yeux ébahis, ce qui lui arrive (je laisse le sujet de la dernière partie de la phrase volontairement flou, car, après tout, à qui cette incroyable aventure arrive-telle vraiment ? ) Cette histoire est véritablement ébouriffante, sur la forme comme sur le fond, sans qu'il n'y ait véritablement besoin de suspense, toutes ces grandes quêtes, ces récits mythologiques (on pense ici presque autant à la Völsunga saga scandinave, au Niebelungenlied, le chant original des Niebelungen qu'à la tétralogie de Wagner qui ne sert finalement presque que de support à l'ensemble). L'auteur parle lui-même d'une adaptation libre, il y a un mélange de noms germaniques et scandinaves, et la fin est une interprétation toute personnelle, donc, on choisit un univers dans lequel on veut évoluer, mais après, une fois encore, on s'accorde beaucoup de libertés, et c'est tant mieux ! Et les reproches dans tout ça ? Je vais aller très vite, parce que je me suis déjà largement laissé emporter par mon enthousiasme, il y en a bien sûr quelques uns. Certains dialogues, et, pour ce qui me concerne, surtout le personnage de Mime qui, au départ au moins, semble peu en rapport avec le reste de l'univers présenté. Même sur un plan graphique (les gros plans sur son visage, et ses yeux...), il y a presqu'un côté un peu comique au début qui me semble être en décalage. Mais là, aussi, tour de force quand même, dans les deux derniers tomes, et plus spécifiquement le dernier, l'ambivalence du personnage, ses tiraillements prennent de l'ampleur, il devient tout à fait autre chose qu'un sidekick, qu'un simple faire-valoir. Du coup, j'évalue le scénario, les dialogues, etc, en attribuant un 4,5/5. Mais bien évidemment, pour ce qui me concerne, le dessin valant un bon 6 ou 7/ 5 (!!??), je ne peux décemment pas attribuer une autre note que la note maximale à l'ensemble. Voilà...., pardon pour la longueur !!
Deuxième fois que je lis du Alex Alice et deuxième fois que j'ai un peu l'impression de passer à côté. Comme avec Le Château des étoiles, je reconnais à "Siegfried" une foule de qualités : un univers assez riche et fourni, de l'aventure, de la poésie et, surtout, un superbe dessin. Il y a vraiment des planches très très belles, et l'univers nordique, tout de neige, se prête bien a des planches magistrales. Les personnages sont très beaux, d'une beauté mystique et à couper le souffle, au premier plan Siegfried, mais également la Walkyrie et Odin. Alex Alice n'oublie pas d'affubler son héros d'un acolyte à visée humoristique et d'ajouter d'autres personnages mystiques autour. Bref, galerie de personnages importante, épopée d'aventure teintée de mythologie nordique et dessins magnifiques, on comprend le pourquoi du comment du succès de cette bd. Et pourtant... Comme je l'ai dit en intro, je n'ai pas été happé par la bd. Je l'ai lu sans déplaisir et en lui reconnaissant ses qualités, mais sans passion non plus. Je n'ai pas lu la série d'un trait, pas suffisamment passionné et pénétré par l'univers. Si j'aime bien la Fantasy, je crois que je ne suis pas fan de la Fantasy "mythologique", ou en tout cas qui s'appuie sur une mythologie. Le coup de Dieu, de la création de la terre, etc, ça m'ennuie un peu et du coup les enjeux qu'il y a derrière m'intéressent peu. Je n'ai pas trop été touché par la quête de Siegfried et je n'ai pas bien compris pourquoi il fallait absolument qu'il batte le dragon pour éviter la fin du monde. Bref, j'étais assez détaché du scénario, et même le coup de la Walkyrie qui voit l'avenir, c'est sympa mais au final je trouve que ça n'apporte pas grand chose au récit, ce ressort scénaristique qui consiste en voir l'avenir, je ne suis pas hyper fan. Outre cela, je ne me suis pas énormément attaché aux personnages, Siegfried est assez plat, Mime, qui l'accompagne assez caricatural, et Odin assez insupportable et buté. Du coup, pas emporté par l'histoire, pas subjugué par les personnages, je me suis laissé porter par le récit jusqu'à la fin, car ça se lit quand même bien (et c'est très beau), mais sans cette étincelle en plus. Je ne regrette pas l'achat, mais pas sûr que je me remette à du Alex Alice tout de suite.
Cette BD vaut à mon avis surtout le coup pour ses dessins, vraiment magnifiques. Alex Alice a tout donné, surtout dans le dernier tome, encore supérieur aux 2 autres. Concernant l'histoire, c'est celle de Siegfried, donc un mythe indémodable et ça se suit très bien. Je regrette peut-être un peu que ça n'aille pas plus en profondeur sur l'univers. Si vous ne connaissez pas la mythologie nordique, ne vous attendez pas à des explications sur qui est Odin, qui sont les Walkyries, les Nibelungen. Si vous voulez améliorer votre culture générale, c'est pas forcément adapté. Là ça va direct à l'essentiel, peut-être un peu trop. A noter une petite incohérence à mélanger les noms germaniques et nordiques : la plupart des noms sont en version nordique, comme Odin et Fafnir au lieu de Wotan et Fafner mais Siegfried en version germanique au lieu de Sigurd. C'est comme si on mélangeait des noms de dieux grecs et romains. Bon c'est un détail.
Voilà une série de laquelle j’attendais davantage (l’auteur, les critiques lues ici ou là) et qui, sans être mauvaise, m’a quelque peu laissé sur ma faim. Le dessin d’Alice est vraiment très bon – mais ce n’est pas nouveau, c’est même toujours son point fort. Fluide, dynamique, avec une mise en page aérée et des planches aux cases parfois déstructurées, le côté graphique est plutôt chouette. L’histoire est plus inégale. Si les deux premiers tomes sont sur un rythme un peu lent, le troisième est au contraire tout tourné vers l’action, les scènes de combat en occupant une bonne part, Alice se faisant plaisir graphiquement. Mais ce troisième tome est aussi celui où le fantastique prend trop le pas, parfois aux dépens de la narration, je n’y ai pas trouvé mon compte. Le reste se laisse lire agréablement, la mythologie se mêlant bien à l’ambiance fantasy, et quelques pointes d’humour (essentiellement autour du personnage de Mime) agrémentent l’intrigue de quelques moments de respiration bienvenus. Bref, un dessin puissant, une belle mise en page, mais une histoire qui ne m’a pas emporté autant que je l’espérais, et qui n’est pas toujours à la hauteur du graphisme. Mais ça reste tout de même une lecture recommandable !
Siegfried ! L'histoire de l'anneau de Nibelungen arrive (presque) toujours à nous étonner, malgré le pic de publications et la concurrence ambiante. Ici, j’arrive toujours à y trouver mon compte, largement même ! Et même si je garde une préférence pour Le Crépuscule des Dieux et sa qualité scénaristique, je reste tout à fait extasié par cette belle saga. Belle, parce-que Alex Alice nous offre un dessin ma-gni-fi-que. Le rendu visuel est superbe, chaque page est un bonheur de détails et de mise en couleurs. Les doubles planches vous éclatent les mirettes. Le trait correspond à ce que j’aime. Le dynamisme et les plans sont dingues, je classerais cette BD comme celles qui pourraient devenir des films efficacement, tant le mouvement et les séquences sont déjà admirablement retranscrits. Il y a un léger point qui noircit un peu le tableau au niveau du dessin, c’est Mime. Si je suis intéressé par sa relative profondeur et attaché sur son sort (une certaine pitié face à sa destinée), je n’aime pas sa représentation graphique. Le choix du trait et de sa morphologie me donne l’impression qu’il sort du cadre ambiant, il adoucit un peu trop l’ensemble. Et en dehors du dessin, son humour me paraît un peu trop présent par « obligation de légèreté » (je ne suis jamais très fan de ce ressenti). Si je compare avec ce qui reste ma référence, Le Crépuscule des Dieux, je préfère le Mime qui s’y trouve : moins niais, plus orienté vers la loyauté qu’il porte envers son frère et très bien représenté graphiquement. La présence de Mime est suffisamment importante pour entacher mon plaisir de lecture. Quant au scénario, j’ai dû écouter l’opéra de Wagner d’une oreille inattentive un jour, et Alex Alice tente donc d'adapter le troisième drame lyrique à trois actes. On peut s’amuser à comparer l’un et l’autre, mais bien sûr tout est fait pour offrir au lecteur une BD qui se suffit à elle-même. Tout est fluide, c’est 100% heroic fantasy, pur et réussi. Friand du genre, je suis comblé. Mais cette aventure m'a tout de même moins emporté scénaristiquement que Le Crépuscule des Dieux, où je trouve que l'univers mythologique est plus riche d’authenticité et de complexité ainsi que l'intrigue générale est plus chiadée. Question de goût! Le dessin redresse la barre d’une puissance sans pareille, il ravive les émotions et déclenche des rebondissements haletants pour une histoire qui se parcoure avec grand plaisir, sans grande complexité mais très efficace. C'est tout de même la classe.
Comment décrire cette incroyable saga ? Je crois que c'est impossible avec de simples mots. En fait, on ne lit pas cette bande dessinée, on la voit. Et même plus, on la contemple. C'est du cinéma. Et du bon cinéma. De fait, Alex Alice pousse là son talent de narrateur et de dessinateur à un sommet. Le dessin, le montage, les dialogues, le scénario, et même la musique (parce qu'on a forcément Wagner en tête) : tout est là pour faire de cette bande dessinée un merveilleux film. C'est du blockbuster en BD, mais du grand blockbuster : Siegfried, c'est Le Seigneur des Anneaux d'Alex Alice. Et c'est aussi ample, épique et grandiose que les films de Peter Jackson... Son dessin est d'une finesse incomparable, chaque trait, même le plus petit, est porteur d'un sens trop grand pour être saisi dès la première lecture, écrasant le spectateur (et non plus le lecteur) comme le destin écrase les personnages de la saga. Ces immenses cases dans lequel on se plaît à perdre pied, à se noyer pour se laisser submerger par la grandeur des images, ces dessins qui se meuvent dans l'esprit émerveillé d'un spectateur égaré en plein rêve sont d'une magnificence que peu de bandes dessinées contemporaines peuvent se vanter d'égaler. Ne sombrant que (très) rarement dans le kitsch, tout est maîtrisé chez Alice : contrairement à beaucoup d'auteurs et de réalisateurs, il crée un art du grandiloquent. Son dessin toujours stylisé utilise toutes les ressources du medium qui est mis à sa disposition pour constamment dépasser le cadre limité de la page et nous ouvrir un monde. La narration choisie par Alex Alice est absolument brillante : d'habitude, je n'aime pas trop ce genre de récit qui raconte toute son histoire en flashbacks ou en flashforwards, donnant trop souvent l'impression qu'on n'assiste pas à la "vraie" histoire mais à une version qui nous en garde à distance. Ici, pas du tout : au contraire, c'est cette narration qui, en se jouant des temporalités comme le meilleur Christopher Nolan, donne tout son sens à l'oeuvre colossale d'Alex Alice, et nous offre une réflexion puissante sur la vie, la mort, l'éternité, l'Homme et le destin, tout autant qu'une mise en abyme de l'art narratif, et de la création artistique. Fort de son iconographie monumentale, Alex Alice crée donc une mythologie qui, bien que reprise des célèbres contes germaniques, s'en émancipe rapidement pour nous en proposer une nouvelle version, avec sa propre identité, ses propres personnages, ses propres questionnements et sa propre narration. Chaque choix visuel et narratif ouvre une multitude de portes au spectateur, qui ne sait plus laquelle choisir tant il sait que chacune va le mener vers des interprétations d'une richesse incommensurable. A ce titre, l'évolution des différents personnages est parfaitement réfléchie, et nous ramène aux grandes de la tragédie, antique ou moderne, tant Alice illustre à merveille les dilemmes qui animent chacun d'entre eux, au travers de dialogues somptueux, d'Odin lui-même au petit Mime, dont le traitement dans le tome final confine au sublime. A cette image, la manière donc chaque personnage est introduit, dont chaque retournement est amené, dont chaque dilemme est illustré est unique en son genre et bel et bien propre au génie alicien, dont on n'a pas fini d'entendre parler, soyons-en sûrs. Bref, si on écoute ça avec la musique de Wagner en fond, on ne peut qu'être envoûté par ce qui se révèle un monument incontournable de la bande dessinée française. Un chef-d'oeuvre instantané qu'on veut lire et relire, parce qu'on sait que l'éternité ne suffirait pas à nous en lasser...
J'ai récemment acheté et dévoré l'intégrale de cette série qui est tout simplement magnifique. Que ce soit au niveau de l'adaptation (des légendes nordiques et germaniques et de l'opéra de Wagner), du rythme, du graphisme ou de l'ambiance, c'est tout simplement excellent. Je connaissais déjà l'histoire en grande partie de par ma passion de la mythologie (j'avoue que je n'ai jamais vu l'opéra mais j'aimerais beaucoup assister à une représentation de celui ci). Alex Alice a su adapter ces légendes et leur donner une lecture quasi cinématographique dans cette BD qui, pour moi, est à la hauteur des classiques du genre comme La Quête de l'Oiseau du Temps ou Le Grand Pouvoir du Chninkel. Bref, si vous aimez les légendes mythologiques, l'heroic fantasy (qui découle en grande partie de l'oeuvre de Tolkien, elle même inspirée de ces mêmes légendes) ou simplement les bonnes BD, foncez !
Wouh, encore une fois, avec Alice on est sûr de s'en prendre plein les mirettes et d'avoir un gros coup de claque graphique dans la gueule. Pour parler franchement, ça envoie du pâté ! Pour l'anecdote, j'ai du travailler sur l'opéra de Wagner récemment, et j'y ai trouvé là le meilleur prétexte pour pouvoir acheter cette trilogie, dans le but d'avoir des documents de travail, comprenez ? Et j'ai été surpris, parce que je n'avais pas pris le temps de bien lire le résumé qui disait "adaptation libre". Et oui, c'est une adaptation bien libre de la tétralogie de Wagner. Mais c'est encore mieux ! Ce qui est génial, c'est que même en connaissant Wagner et accords légendaires, l'histoire nous surprend agréablement, puisqu'il s'agit d'une recomposition complète et bien meilleure à mon goût. Ici, c'est de la véritable Héroïque Fantasy, avec des personnages pleins de noblesse et de bravoure, des actions héroïques et des exploits grandiloquents, de la magie et des dieux, et de la beauté dans chaque planche. Et ça, ça me plait ! Quand c'est entièrement assumé comme ici, quand c'est bien amené, comme ici, et que l'histoire repose sur des fonds solides, comme ici, je suis même plus que d'accord ! Après, il faut bien le dire, c'est le trait d'Alice qui fait tout le reste. Les planches scotchent les yeux, les couleurs, les traits. C'est de l'oeuvre d'art, véritablement, et j'apprécie cette façon de faire. Une bien belle trilogie, que je recommande tout simplement à tout le monde. Elle vous envoie du lourd dans les yeux, et c'est aussi épique à lire que l'opéra de Wagner. Franchement, ne passez pas à côté de ce genre de BD, qui se lit facilement et s'apprécie tout autant.
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