Epopées fantastiques (Arn / Les armées du conquérant)

Des chateaux brumeux, des chevaliers bardés de fer, des armées conquérantes et des batailles homériques sur fond de barbarie médiévale : Jean-Claude Gal et Jean-Pierre Dionnet ont fouillé les vieux grimoires pour retrouver les secrets de l'héroic fantasy C'est une histoire vieille comme le monde, une histoire d'humiliation et de vengeance, de mort et de fierté, de tyrannie et de liberté. Arn est un héros impitoyable, digne des plus grands personnages de l'heroic fantasy
Les années Métal Hurlant Noir et blanc
Jean-Pierre Dionnet avait au long de sa collaboration avec le merveilleux dessinateur qu'était Jean-Claude Gal posé les jalons d'un genre nouveau pour la BD. Celui-ci trouva les faveurs du public quelques années après l'écriture de ces albums. Voilà l'occasion pour tous les amateurs d'Héroïc Fantasy de faire un incontournable retour aux sources. "Un jour, dans les années Métal, Jean-Pierre Dionnet me dit : "J'ai trouvé un mec aussi barjo que toi ! Son dessin est une folie." Et Jean-Pierre s'y connaissait en découverte de talents. C'était Jean-Claude Gal. Lui... oui. Quelqu'un de tendre sans mièvrerie, un être qui doute, qui cherche et qui se dépasse. Quelqu'un qui écoutait et respectait l'autre. Bref, un juste. Il se noiera comme nous tous dans l'océan du temps, mais l'oeuvre reste. C'était un mec bien. Jean-Claude, ton voisin de Colombes te redit : je t'aime." (Philippe Druillet) Des royaumes oubliés de tous sont nées les plus belles légendes. Les plus cruelles aussi. Les volontés d'un Archevêque rendu fou par l'orgueil le pousseront à commettre les pires crimes . Il y trouvera la mort. Les guerres menées par les armées du Conquérant vont conduire ces combattants sans pitié au devant des pires dangers : beaucoup y perdront la vie. Ce sera le prix à payer pour ceux qui servent un homme aux ambitions sans limite. Dans ces contrées, Arn a connu l'exil et l'enfermement dans les terribles geôles d'Oexel. Sa soif de vengeance lui permettra de s'en échapper. Combat après combat , conquête après conquête, s'ouvrira pour Arn la voie d'un royaume qui lui avait été volé et pour qui ses parents avaient été massacrés
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Date de parution | Septembre 1977 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis


J'ai lu la version colorisée de 2013. Si j'avais su que l'oeuvre datait de 1977, je ne l'aurais sans doute pas choisie tant je suis allergique à une certaine forme de bd. En l'espèce, on est à mi-chemin entre Thorgal ou plutôt Conan le Barbare et certaines oeuvres contemplatives de Moebius à ses débuts. Je dois bien avouer que le dessin est magnifique car les détails des décors peuvent surprendre par leur richesse. C'est franchement beau. La colorisation n'a rien gâché à l'ensemble bien au contraire. Après, on aura droit à un scénario assez naïf assez caractéristique de cette époque. Il faut accepter la faiblesse du scénario pour pleinement apprécier l'oeuvre.


Afin de venger son père, le prince Arn réunit les peuples barbares et parvient à reconquérir la cité d'Atalis tombée aux mains d'Imerose le tyran. Ce synopsis est un argument classique de l'heroïc fantasy ici dans son style littéraire et raffiné, au contraire de "Conan" (voir mon avis sur Taar le rebelle). Le récit est écrit par J.P. Dionnet pour J.C. Gal, au trait léché, hérité des grands auteurs de comic books américains. Mais l'intrigue n'a ici guère d'importance, elle est prétexte à de grandes compositions graphiques où Gal livre des scènes de bataille grandioses qui trouvent de nos jours leur équivalent à l'écran dans celles du Seigneur des Anneaux. Mais à l'époque de ces longs récits, en 1980 et en 1988, ce type de bande était encore peu courant en France. Gal soigne tant ses cadrages, ses jeux d'ombres, sa maîtrise du noir et blanc et la pureté de son graphisme, qu'il attendra huit ans pour donner suite à son premier récit (la Vengeance d'Arn, le Triomphe d'Arn) qui seront ensuite réunis en intégrale en 1995 sous le titre Epopées Fantastiques. Cette grande fresque au style illustratif qui paraîtra d'abord dans les pages de Métal Hurlant, reste malgré sa beauté formelle, peu connue du grand public. Pour l'achat, préférer l'édition en noir et blanc.


J'ai été un peu déçue par cette série dont les toutes premières histoires courtes sont vraiment originales, mais malheureusement elles ne font que quelques pages puis s'arrêtent subitement, elles m'ont laissée passablement frustrée. C'est vraiment dommage car les idées y sont excellentes, chacune d'elles aurait pu nous offrir une série complète axée sur le fantastique. Le récit principal est nettement plus conventionnel, une histoire de vengeance sans surprise, la narration est même un peu vieillotte. Le graphisme de Gal est époustouflant et remonte le niveau, mais ce n'est pas suffisant pour en faire une bd qui sorte du lot. Si vous aimez le dessin noir et blanc réaliste et très détaillé, avec de grandes planches épiques, cette bd fera votre bonheur. Bizarre… je viens de lire d'autres avis, - j'ai lu cette série il y a quelques mois et mes souvenirs se sont un peu effacés, bien que je garde en mémoire mes premières impressions, - et je constate que les autres posteurs disent tout le contraire…


J'avoue après avoir lu cette bd que je fus un peu déçu, en grand fan de Conan le barbare que je suis... Je m'attendais effectivement à mieux. Les histoires courtes ne sont pas trop à mon goût, j'eus préféré une seule grande fresque épique... Toutefois on ne peut qu'être frappé par la beauté des dessins et le détail impressionnant présent dans chaque case... Le problème principal étant le scénario... Le tout reste malgré tout agréable à lire et je n'en regrette pas l'achat (cet album intégral trouve bien sa place à coté de mes anthologies Conan ^^ ). Achat conseillé si vous êtes fan du genre uniquement.


Bon, moi j'ai lu l'intégrale, un bon gros pavé bien lourd et à la couverture repoussante (eh oui, les couleurs... beuh...). Ce qui frappe forcément, c'est le dessin. Du comme on n'en fait plus. Du chouchouté, dorloté, bichonné, du fait avec amour, du réaliste, du précis, du hyper détaillé ! Du tout en noir et blanc, du que Jean-Claude Gal il a bien dû y passer du temps ! Du que certaines perspectives sont superbes (la cathédrale, par exemple), du que certaines pages sont là juste pour faire beau, comme ça, presque gratuitement mais que ça en jette quand même ! Bref, du tout bon, du qu'on fait pas ça en vitesse, du que après l'avoir vu je comprends que certains puissent dire que le dessin récemment a une tendance au rapide. Parce qu'il faut dire que ça date... 1975 pour le plus ancien. On verra quand même une différence de styles, entre le genre "gravure", assez tranché et un genre nettement plus lissé, où on devinerait presque du gris. Le contenu par contre, c'est de l'heroïc fantasy. Ah oui madame, plus heroïc fantasy que ça, Conan le barbare excepté, c'est pas possible. Et ça l'est tellement en fait, que ça marche. Là où ce terme devient péjoratif à force de manque d'originalité et d'imagination, ici son exclusivité en fait une force. Tout est orienté vers la substance même de ce genre. Ca ne se prend au sérieux que parce que ça doit se prendre au sérieux, mais ça n'a strictement aucune prétention. J'ai particulièrement aimé les histoires courtes du début, où les personnages n'ont pas de nom mais sont identifiés à leur rôle (L'archevèque, l'architecte, le conquérant...), petit détail qui confère une force accrue au récit. Mais bon. Il faut bien dire que si les histoires courtes (très courtes) sont très plaisantes malgré leur totale inoriginalité, l'histoire d'Arn l'est nettement moins. Elle est surtout molle, elle manque de rythme, des passages paraissent totalement inutiles, et ça va un peu nulle part. Vraiment dommage.
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