Pietrolino

Note: 3/5
(3/5 pour 19 avis)

Pietrolino est mime durant la seconde guerre mondiale. Son spectacle, mettant en scène une France prenant le dessus sur l'Allemagne lui attire les foudres des Nazis.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Cirque & Saltimbanques Jodorowsky Nazisme et Shoah

Pietrolino est mime durant la seconde guerre mondiale. Son spectacle, mettant en scène une France prenant le dessus sur l'Allemagne lui attire les foudres des Nazis. Trahi, les mains brisées, il est envoyé dans un camp de travail jusqu'à la Libération. L’histoire de Pietrolino a connu un destin original. Partenaire de Marcel Marceau, qu’il accompagna en tournée à travers le monde dans les années cinquante, Alejandro Jodorowsky l’avait écrite à la demande du célèbre mime voici une dizaine d’années. Mais, faute de financement susceptible de la transformer en un spectacle vivant, elle resta dans un tiroir. « Jodo » finit par l’oublier. Il finit aussi par oublier qu’il l’avait confiée à Bruno Lecigne, éditeur aux Humanoïdes Associés, dans l’idée qu’un jour, peut-être, elle donnerait naissance à une bande dessinée.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Octobre 2007
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Pietrolino © Les Humanoïdes Associés 2007
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 19 avis)
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20/10/2007 | Ro
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Confident de ses silences - Une intégrale regroupe les deux parties, initialement parues en 2 albums, le premier Pietrolino, tome 1 : le clown frappeur en 2007, et le second en 2008 Pietrolino, tome 2 : Un cri d'espoir 2008. C'est l’œuvre d'Alejandro Jodorowsky pour le scénario, et Olivier Boiscommun pour les dessins et les couleurs. En pleine seconde guerre mondiale, à Paris, les soldats allemands tirent sur un immeuble, puis finissent par balancer des grenades à travers les fenêtres du premier étage. Sous les ordres d'un officier nazi, ils pénètrent ensuite dans le bâtiment. Les piétons entendent une série de rafales, ce qui signifie que les soldats ont tiré à bout portant. Ils font ensuite sortir les survivants avec les mains sur la tête. Dans la rue, la scène a été observée par Pietrolino, un homme tout habillé de blanc, Colombella vêtue d'une robe rouge collante et suggestive, et Simio un nain en habit de singe avec une flute à la ceinture. Ils regardent les soldats faire monter les prisonniers dans une camionnette. La rafle étant terminée, ils pénètrent dans un bistrot, en se demandant si le patron les acceptera. Ce dernier Pantalone s'exclame dès qu'il les voit qu'il ne veut pas de mendiant dans son établissement. Pietrolino s'offusque en le reprenant, car ils sont des saltimbanques, pas des mendiants. Colombella s'approche du comptoir et fait son numéro de charme : Pantalone accepte qu'ils donnent une petite représentation. Un peu de temps plus tard, Pietrolino installe son castelet, pendant que Simio joue de la flute pour faire patienter les clients attablés en train de prendre un petit ballon. Une fois les tringles et les rideaux installés, Pietrolino se tient debout immobile pour se concentrer. Tout à coup, il s'anime à nouveau. À partir de ce moment-là, il n'est plus maître de lui-même, il est comme possédé. En faisant illusion de son corps, il est capable de faire voir à son public, une multitude de chose. Ce jour-là, c'est un monde sous-marin avec ses poissons, ses plantes aquatiques, ses méduses et ses algues qui apparaissent comme par magie aux yeux des spectateurs, stupéfaits par tant de beauté. Curieusement, c'est en disparaissant totalement derrière les choses auxquelles il donne vie, qu'il est le plus vivant. Pendant ce temps-là, Pantalone agite une liasse de billets sous les yeux de Colombella, sous-entendant qu'ils peuvent être pour elle si elle se montre sage. le mime a fini la première partie de son numéro, mais les spectateurs ne donnent qu'un unique ticket de rationnement J3. Il se prépare pour la deuxième partie, enfilant un gant aux couleurs du drapeau français à la main droite, et un avec la croix gammée sur la main gauche. Avec ses mains, il mime un combat entre animaux préhistoriques. L'Allemagne nazie était un monstre fort mais stupide qui tentait de dominer le faible. Lorsque ce dernier est en difficulté face au géant, les spectateurs retiennent leur souffle. Discrètement Pantalone appelle les Allemands pour dénoncer le mime. Il s'agit d'un album dont la genèse remonte en 1970 quand Marcel Mangel rencontre et engage Alejandro Jodorowsky, artiste chilien, ayant utilisé le mime dans son premier film Fando et Lis (1968). Il lui demande de lui écrire un spectacle vivant qui ne verra pas le jour faute de financement, puis de le transformer en un album. Celui-ci est dédié au mime Marceau (1927-2007). le lecteur découvre donc un trio : le héros dont l'histoire porte le nom, une belle jeune femme dont il est amoureux, et un compagnon faire-valoir. La scène d'introduction montre la barbarie des occupants lors de la seconde guerre mondiale, le pouvoir de l'imagination et la puissance d'évocation d'un artiste, d'un créateur. Dès la page 14, le lecteur constate qu'il est bien dans une histoire de Jodorowsky avec une séquence d'une violence éprouvante : l'officier nazi martèle les mains du mime à grands coups de bottes, jusqu'à ce qu'elles soient brisées et qu'il ne puisse plus s'en servir. L'artiste ne peut plus créer car son moyen d'expression est irrémédiablement détruit. le lecteur frémit en voyant le talon appuyer sur la main, avec des taches de sang. C'est d'une terrible cruauté, sans que les dessins ne virent au gore. le dessinateur réalise des planches descriptives, avec une mise en couleurs sophistiquée apportant relief, textures et ambiance lumineuse. S'il peut être a priori intimidé à l'idée de plonger dans un ouvrage d'un auteur aussi ambitieux qu'Alejandro Jodorowsky, le lecteur se rend vite compte que l'histoire se déroule de manière linéaire et simple : l'arrestation de Pietrolino & Simio par les nazis, le passage en camp de travail, le retour à Paris après la Libération, et la tentative de remonter un spectacle. Pietrolino est très touchant en artiste brisé, devenu incapable de créer à nouveau, à la pensée de ne plus jamais faire rêver les gens. le personnage est très touchant dans sa gentillesse, ses convictions morales, son empathie, ses élans du cœur. Simio est tout aussi touchant avec son dévouement pour l'artiste, son amitié indéfectible, son partenariat professionnel l'incitant à aider le mime à trouver d'autres façons d'exprimer son talent. Il n'éprouve donc aucune difficulté à entrer dans l'histoire, à ressentir de l'empathie pour ces individus malmenés par la vie, mais animé par un réel goût pour la vie. Dès la première page, il est impressionné par la consistance des dessins. Il identifie aisément les immeubles haussmanniens, la belle berline Citroën, les uniformes militaires allemands, la belle devanture du bistro. le dessinateur combine les formes détourées par un trait encré fin et la couleur directe pour l'intérieur de ces formes, apportant de nombreuses informations visuelles supplémentaires. Au fil des séquences, le lecteur admire d'autres lieux : les bouteilles d'alcool sur les rayonnages derrière le comptoir, les rideaux du castelet, la locomotive à vapeur, le Champ de Mars et les pieds de la Tour Eiffel, les petits fanions tricolore lors du bal, le petit chapiteau avec sa toile de tente rapiécée, les roulottes en bois, le très grand chapiteau du cirque de grande envergure avec sa toile impeccable, dans une belle plaine enherbée, les gradins du cirque. L'empathie avec les personnages fonctionne dès la première page. En découvrant Pietrolino, le lecteur voit un grand échalas un peu dégingandé, dont l'apparence évoque un peu celle de Marcel Marceau, sans être une représentation photographique, ni une caricature. Il remarque l'expressivité un peu appuyée de son visage, ce qui est cohérent avec son mode d'expression artistique. Il découvre également Simio, sa petite taille, son langage corporel un peu exagéré pour son rôle de faire-valoir comique, aussi un physique qui atteste bien de son âge, avec sa calvitie précoce et son visage un peu empâté. Colombella fait penser à Jessica Rabbit, avec ses cheveux roux, sa longue robe rouge même si elle n'est ni lamée ni fendue jusqu'aux hanches, et ses courbes généreuses que ce soit sa poitrine ou son bassin. Pantalone est un peu plus caricatural, très empâté, avec un visage méprisant vis-à-vis des individus qu'il ne peut pas utiliser, doucereux et servile avec les représentants de l'autorité. le dessinateur ajoute donc régulièrement une touche humoristique dans la représentation des personnages, les rendant plus sympathiques, et plus agréables à regarder. le lecteur peut percevoir que l'intention de ce registre graphique est de rendre le récit accessible à un lectorat de jeunes adolescents, en cohérence avec le ton du scénariste. Par moments, le lecteur remarque que l'artiste a choisi de simplifier la représentation d'un élément ou d'un autre. Dès la première page, il a épuré le dessin de la chaussée et du trottoir des rues de Paris. Par la suite, les roues des wagons du train semblent trop petites, les allées du Champ de Mars manquent de texture de gravier, les gradins du chapiteau sont uniformes, mais cela ne reste que quelques éléments. D'un autre côté, chaque page s'avère très riche visuellement, et l'équilibre entre le degré de précision descriptif, et les choix d'exagérer une expression, de simplifier un élément, d'aller vers une vision plus imaginaire permettent d'intégrer les éléments poétiques du récit, sans solution de continuité. À de nombreuses occasions, le lecteur ralentit son rythme pour prendre le temps de savourer un visuel inattendu, ou en décalage avec la réalité concrète : la méduse et les poissons exotiques nageant devant les clients du café de Pantalone, l'imperméable de l'officier nazi entre armure et déguisement grotesque, la liesse populaire lors du bal de la Libération, le mime du boxeur contre le kangourou, Pietrolino offrant son cœur, les tourterelles venant se poser sur les bras étendus de Pietrolino (même si l'une d'elle en profite pour se soulager), la capacité d'emporter le public avec les mimes, et bien sûr la séquence de fin. Pietrolino est donc un mime qui en effectue quelques-uns au cours du récit, et la narration aussi bien en dialogue qu'en images incite le lecteur à considérer ce récit plus comme un conte que comme la biographie d'un personnage de fiction. Il termine le récit avec le sourire, et une forme de contentement modéré pour une histoire gentille et tout public. Dans le même temps, il a bien conscience de la qualité de l'hommage rendu au Mime Marceau, par exemple avec le chapeau candélabre de Pietrolino lors d'une représentation. En outre, il a ressenti que tout au long du récit, il est question de création artistique. Pietrolino a eu les mains brisées et la pensée de ne plus jamais faire rêver les gens l'anéantit chaque jour un peu plus. Il se dit également que les différents mimes du personnage comportent une dimension politique, que ce soit le théâtre de mains au cours duquel il ridiculise l'occupant, ou le spectacle final au cours duquel il étend par coup de poing avec gant de boxe, des officiels représentant l'autorité hypocrite. En revenant au début de l'histoire, il retrouve la phrase de l'officier nazi dans le café disant : Dommage que la fin de l'histoire manque autant de réalisme. Or elle s'applique littéralement à la fin de l'histoire. En y repensant, il se dit qu'Alejandro Jodorowsky a construit ce récit comme une allégorie de l'artiste, le mime Marceau, mais de lui aussi. Avec cette prise de recul, il est alors possible de considérer cette bande dessinée à la fois hommage, métaphore, et roman, comme une profession de foi : celle du créateur Jodorowsky sur la nature de son art, son engagement, sa vision de sa place d'artiste dans la société. Une bande dessinée remarquable. Il s'agit d'un récit relativement court (92 pages) et accessible d'Alejandro Jodorowsky, avec une narration visuelle agréable, conjuguant une approche descriptive et une sensibilité poétique. Cette histoire peut être lue par de jeunes adolescents, aussi bien que par des adultes. Les premiers sont séduits par ce mime aux mains cassées, mais continuant à créer, avec des images souvent douces, savoureuses, concrètes et poétiques. Les seconds s'attachent tout autant aux personnages, apprécient plus l'hommage au Mime Marceau, et perçoivent l'allégorie de la vocation de l'artiste, véritable profession de foi du scénariste.

07/06/2024 (modifier)
Par Thaugor
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Un conte superbement illustré et exactement dans le ton. L'histoire se situe en partie pendant la seconde guerre mondiale et se continue un peu après. L'histoire d'un mime (inspiré et dédié au mime Marceau) qui dénonce l'occupation allemande avec son art. Toujours amoureux d'une idylle impossible mais qui le laisse rêver et espérer, on suit les sentiments autant malheureux que de bonheur en accompagnant Pietrolino. Très peu de parole associée au personnage principal de Pietrolino (ce qui renforce le côté mime de l'histoire), c'est son ami qui est réellement chargé de raconter cette histoire et qui le suit partout. La façon de raconter est simple et la mise en couleur par des couleurs vives accompagne parfaitement cette histoire. C'est très agréable à lire et permet d'avoir un regard inhabituel sur les horreurs de la guerre et des collabos qui ont profités de cette guerre. C'est à la fois attendrissant, émouvant et dénonciateur, bref il faut le lire.

03/02/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Miranda

Pietrolino n'est ni un récit historique ni même une biographie, c'est simplement un hommage au mime Marceau qui l'a inspiré, et à la passion qu'il vouait de son art. C'est un joli conte, une belle histoire qu'on nous murmure doucement au creux de l'oreille…. Jodorowsky nous offre ici une œuvre très troublante. Tout doucement au fil des pages, on ne voit plus que Pietrolino, sa passion, sa colère et sa souffrance. On rentre petit à petit dans un monde de silence, monde pourtant inondé de bruits, celui des armes, des applaudissements, de la foule et des rires, mais curieusement ce silence persiste… Les couleurs explosives se battent constamment en duel, entre violence et gaieté, dans la même planche ces deux sentiments sont intimement liés. Une indicible tristesse doucement nous assaille, on voudrait la chasser mais on est comme envoûté, on la subit pour finalement s'en délecter. Les décors sont assez dépouillés et certaines proportions parfois approximatives, comme si cela était secondaire, comme pour mieux mettre en valeur les acteurs de ce conte. Une certaine magie passe au travers de tout ce petit monde et surtout de Pietrolino, auquel Boiscommun, son talent et ses pinceaux ont insufflé la vie. Pietrolino est doux, violent, caressant, envoûtant, triste… Pietrolino c'est l'âme du mime Marceau. PS : je retire une étoile à cette bd et l'option d'achat, car emportée par l'enthousiasmant dessin et l'attachant personnage, j'ai mis de côté le fait que Pietrolino tombe amoureux de la gamine qu'il a élevé... c'est assez gênant, voire même très dérangeant.

13/11/2008 (modifier)
Par Chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Prenez le talent de scénariste de Jodorowsky, prenez le talent de dessinateur de Boiscommun. Tout pourrait être dit dans cette simple phrase. Cet ouvrage possède une personnalité forte, un message émouvant et beaucoup de poésie. Il s'agit d'un hommage au mime Marceau. Jodorowsky espérait fortement que celui-ci pourrait le découvrir, mais Marcel Mangel dit le mime marceau a disparu trop vite. Jodorowski avait rencontré et accompagné le mime juste avant 1950. Ici, nous avons affaire à un mimodrame que Jodorowski avait commencé à écrire il y a une dizaine d'années et qui avait disparu dans un tiroir chez un potentiel éditeur. Ressorti de l'oubli, l'histoire est belle. Le scénario est mené de main de maître par Jodorowsky. Le drame auquel nous sommes confrontés, le déclin d'un mime qui ne cherche qu'à apporter du bonheur dans un monde cruel, tourne très vite en une ode poétique et quasi onirique. Les personnages sont touchants. Au milieu de la révolte, au milieu du désordre, il y a une tendresse constante qui se dégage. Que ce soit de Simio vers Pietrolino, ou de Pietrolino vers les deux femmes qui l'entourent tour à tour. Ce mime ayant perdu l'usage de ses mains est poignant. La plume de Boiscommun fait une nouvelle fois mouche. Si je l'ai reconnu avant de vérifier qu'il s'agissait bien de ce dessinateur, pourtant, j'ai douté. Car le trait de Boiscommun que je connais dans Halloween ou Le Livre de Jack et qui a l'habitude d'être légèrement tordu, disproportionné, pour donner ce style si caractéristique, est ici plus sage pour donner un univers plus fort et plus réaliste. Son trait est toujours aussi doux et les pastels utilisés tendent à rendre l'univers de Pietrolino encore plus naïf, merveilleux et poétique dans l'univers de la guerre et de ses contrecoups. Seul bémol à ce premier tome, il se lit beaucoup trop vite, à peine 20 minutes. Mais pour l'histoire, sa maîtrise, la beauté des dessins, vraiment il faut le lire.

15/01/2008 (modifier)

Pietrolino et son ami Simio, tels Don Quichotte et Sancho Panza, se mettent en marche malgré eux contre le destin. Pietrolino aux mains magiques perd leur usage mais, grâce à son ami, arrive à rebondir et trouver une nouvelle voie pour faire ce qui lui plaît le plus au monde : faire rire, sourire, s'évader et procurer du bonheur à ceux qui le regardent. Deux choses sont importantes dans sa vie : l'amour et ses mains. La perte de son amour est à la source même de la perte de ses mains, n'est-ce pas son amie qui l'a abandonné aux nazis ? Mais cet amour est aussi à l'origine de sa renaissance. En effet, c'est en découvrant la jeune fille qu'il renaît à la vie. Mime à la tragique destinée, Pietrolino est un conteur, un fabricant de rêves dont la poésie est à l'image du dessin de Boiscommun. Les couleurs et la rondeur du dessin nous transportent dés la couverture dans un univers poétique et violent. Poétique de par l'atmosphère qui se dégage des planches et la personnalité de Pietrolino ; et violent de par le contexte historique, la destinée de Pietrolino et certains de ses mimes (il raconte la victoire des Français sur les nazis avec seulement ses mains, lui-même étant caché derrière un rideau rouge). Jodorowsky signe là une histoire qui ne vous laissera pas insensible, peut-être est-ce dû à l'imaginaire et la poésie de celui qui l'a inspiré : le mime Marceau. INTERVIEWS des auteurs publiés par les Humanoïdes Associés " J’ai écrit ce texte pour le mime Marceau, il y a longtemps. Il était déjà âgé. Il était venu me voir chez moi. Je me souviens qu’il avait monté les quatre étages à pied. Quand je lui ai ouvert la porte, il a soulevé sa chemise, m’a montré sa musculature impeccable et m’a dit : « On va les enterrer tous ! ». C’était du pur Marceau… [...] Je lui ai écrit l’'histoire de l'’amour d'un vieil homme pour une jeune fille..." Alejandro Jodorowsky "[...] je me suis senti intimement lié au destin insolite des personnages dès la première lecture de ce texte. Ces quelques pages réunissaient tellement d´éléments qui sont les raisons mêmes qui me poussent à écrire ou dessiner des histoires [...] la passion, de l´Art ou d´une femme, violente et destructrice [...] l´amour, profond, altruiste et inconditionnel [...] l´amitié fidèle entre deux hommes [...] la poésie et le romantisme dans un contexte dur et sombre. J´ai lu ces quelques pages et j´ai été bouleversé." Olivier G. Boiscommun

15/11/2007 (modifier)