Chroniques Birmanes
Guy Delisle a suivi sa compagne durant 14 mois en Birmanie alors qu'elle y collaborait avec Médecins sans Frontières.
Auteurs canadiens Autobiographie Carnets de voyages Documentaires Indochine Les prix lecteurs BDTheque 2007 Médecins sans Frontières
Il raconte son expérience du pays, comment il a fini par apprivoiser son environnement, et petit à petit, comment il a découvert la réalité politique, sanitaire et sociale de ce pays dominé par une junte militaire, soutenue elle-même par de puissants groupes industriels.
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Date de parution | 10 Octobre 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai l'impression que certains auteurs aiment s'ancrer dans certaines parties du globe. Guy Delisle continue ici son exploration de l'est de l'Asie, option dictatures. A l’instar de ses précédents récits tels que Shenzhen et Pyongyang, G. Delisle nous plonge dans le quotidien d’un expatrié en terre inconnue. Mais cette fois, l’auteur nous emmène plus au sud, dans une Birmanie (aujourd’hui Myanmar) marquée par la répression d’une junte militaire, offrant une vision à la fois personnelle et informée de ce pays méconnu sous nos lattitudes. À travers son style graphique épuré et fluide habituel, Delisle capture l’essence des situations quotidiennes avec une simplicité qui me convient très bien. Son dessin, toujours aussi efficace, permet une lecture agréable et rapide, tout en laissant place à l’humour et à la réflexion.Son trait a gagné en maturité depuis Shenzhen. Contrairement à ses précédentes œuvres, "Chroniques birmanes" adopte une structure plus fragmentée, composée de courtes séquences thématiques qui dévoilent autant d’anecdotes de son séjour de 14 mois en Birmanie avec sa femme, membre de Médecins Sans Frontières, et leur jeune fils. Cette approche rend l’album un peu plus décousu par moments, certains passages étant moins percutants que d’autres, mais elle n’enlève rien à l’intérêt général de l’œuvre. Ce qui peut distinguer Chroniques birmanes de ses prédécesseurs, c’est la présence plus marquée de la vie privée de l’auteur. On découvre un Delisle en père de famille, gérant les défis du quotidien tout en explorant un environnement culturellement et politiquement complexe. Ces moments plus personnels ajoutent une dimension touchante et parfois comique à l’ensemble, c'est quelque chose que j'apprécie particulièrement dans les bibliographies. Malgré quelques anecdotes de "saveur variable", comme l’évoquent certains retours, l’album reste vraiment instructif. Delisle parvient à rendre compte de la réalité birmane avec lucidité, sans jamais sombrer dans le didactisme. Que ce soit les absurdités d’un régime militaire qui décide soudainement de déplacer la capitale, ou les rencontres avec des locaux attachants, Delisle nous offre une perspective unique sur un pays souvent fermé au monde extérieur. Pour les fans de Delisle, "Chroniques birmanes" est un incontournable, même s’il peut sembler légèrement en deçà de Pyongyang en termes d’impact. Néanmoins, sa capacité à combiner humour, observation pointue et critique sociale en fait une lecture vraiment intéressante et enrichissante. Cet album se lit d’une traite, difficile à refermer avant la dernière page, et confirme le talent de Delisle pour transformer ses expériences personnelles en œuvres à la fois divertissantes et profondes. Que vous soyez déjà familier avec les récits de voyage de Delisle ou que vous découvriez son travail pour la première fois, Chroniques birmanes vous embarquera dans une aventure à la fois banale et extraordinaire, offrant une fenêtre sur l’une des dictatures les plus opaques du monde avec une légèreté apparente qui cache une véritable profondeur.
Le carnet de voyage le moins passionnant que j’ai pu lire de cet auteur. Pourtant la destination m’intéressait bien. On retrouve le style de Delisle, une légèreté dans le ton et le trait, malheureusement j’ai trouvé ma lecture assez lourde ici. L’auteur ne s’épargne pas sur certains détails ou situations mais le côté nounou m’a assez vite saoulé, ça tourne trop autour de la famille au détriment d’une certaine liberté sur la découverte du pays (bizarrement chroniques de Jérusalem ne m’a pas fait le même effet, l’auteur organisant et possédant plus de temps libre). L’ensemble reste plaisant mais vraiment à lire par petits bouts, perso je n’y reviendrai pas.
Des quatre bds de Delisle qui retracent l'un de ses séjours à l'étrangers, les "Chroniques Birmanes" sont peut-être les moins passionnantes. Mais ça reste objectivement une bonne bd au cours de laquelle je ne me suis ennuyé à aucun moment. Par rapport à Shenzhen et à Pyongyang, le trait de Delisle s'est précisé. C'est beaucoup plus net et étoffé et certaines planches sont vraiment sympas. Côté histoire, nous avons de nouveau droit à un reportage qui n'en est pas un, aux pensées, aux observations acérées de Delisle qui, sans jamais être moralisateur, nous offre sa vision du pays dans lequel il séjourne. Faite de petites anecdotes, d'opinions distillées par ci par là, bref de la réflexion de l'auteur, au jour le jour. C'est toujours hyper intéressant et dépaysant. J'aime bien la personnalité de Delisle qui a tendance à parfois tomber dans la facilité mais qui est plein d'idées et a envie de faire plein de trucs, qu'il finit parfois par faire. Cette fois-ci, l'auteur n'est plus seul mais accompagné de sa compagne (c'est d'ailleurs elle qui travaille en Birmanie/Myanmar) et de son fils. Le récit est donc un peu différent, on voit Delisle dans sa vie familiale, accompagner sa conjointe, garder son fils, etc. alors que dans les albums précédents il était seul dans sa chambre d'hôtel et avait une vie plus fêtarde. J'aimais bien quand il détaillait son travail en tant qu'animateur et ce n'est pas le cas ici, forcément. Il manque peut-être aussi un peu de diversité par rapport aux autres albums, peut être qu'il m'a moins fait faire de découvertes que les autres et c'est pour ça que je le place un peu en dessous. Mais j'ai quand même passé un bon moment de lecture et appris des choses sur ce pays, ou en tout cas sur ce qu'il était à l'époque. Et la bd abrite quelques moments parfois drôles, parfois intéressants, et parfois poétiques, comme ces dernières pages muettes que j'ai beaucoup appréciés. En résumé, "Chroniques Birmanes" est une bonne bd, que je place un peu en dessous des autres du même type de Delisle (Pyongyang, Shenzhen, et Chroniques de Jérusalem).
« Chroniques Birmanes » est le troisième album de Guy Delisle que j'ai le plaisir de lire. Grand amateur de Shenzhen et Pyongyang, je me réjouissais beaucoup. L'auteur reprend globalement la même recette que dans les albums précités. Il nous raconte sous forme d'anecdotes son séjour d'une année au Myanmar. Outre son environnement, ce qui change ici est principalement la structure narrative. Là où Shenzhen et Pyongyang contenait un récit en un bloc, « Chroniques Birmanes » opte pour une présentation sous la forme de chapitres plus ou moins courts. Guy Delisle n'épargne ni le régime birman, ni les particularités locales, ni le côté parfois superficiel des expatriés dont lui et sa famille font partie. L'auto-dérision permet de ne jamais tomber dans le piège de la critique gratuite et d'affirmer que l'auteur, sous une apparente légèreté, est clairvoyant sur le pays qu'il habite et sa propre condition. Le sarcasme et le second degré sont toujours présents, dans une mesure idéale pour ne pas décrédibiliser les faits relatés. Par rapport à Shenzhen et Pyongyang, j'ai toutefois trouvé que la qualité de « Chroniques Birmanes » était moins homogène, l'intérêt des chapitres fluctuant, ce qui explique une note moins haute. Quant au dessin, il est simple mais maîtrisé et parfaitement en accord avec le ton de l'album. Le trait de Guy Delisle a gagné en maturité. J'aime beaucoup ! Malgré une légère déception, ce documentaire reste une bonne lecture qui m'incite à poursuivre ma découverte des œuvres de l'auteur. Note réelle : 3.25/5
Guy Delisle continue de visiter les dictatures est-asiatiques, cette fois-ci plus au sud que ce qu’il nous montrait dans ses précédentes chroniques, chinoises et nord-coréennes. Si l’on y retrouve le même dessin simple, mais efficace – et en tout cas fluidifiant la lecture, et le même attachement pointilliste aux détails qui font sens, la construction et l’ensemble sont quelque peu différents de Shenzhen et Pyongyang. D’abord, même si l’on sent bien ici aussi le manque ou l’absence de libertés pour la population locale, c’est peut-être un tout petit peu moins marqué. C’est que là Delisle est resté environ un an, donc plus longtemps, et qu’il a un peu plus « voyagé » dans le pays. C’est aussi que l’album est coupé en une suite de plus ou moins longues « rubriques » thématiques, plus proches de notes que d’une chronique à proprement parler. Cela rend parfois le contenu plus décousu. Quelques passages sont un peu « en dessous » (certains avec son gamin, qui ressemblent à sa série Le Guide du Mauvais Père). Mais j’ai quand même bien aimé cet album, dans lequel Delisle a encore glissé un humour fin et discret, tout en n’oubliant pas de montrer sa curiosité et son esprit critique y compris envers les ONG (il est en Birmanie pour accompagner sa femme responsable de MSF). Si j’ai trouvé cet album un chouia moins bon que Pyongyang (mon préféré de Delisle à ce jour), cela reste vraiment intéressant et je ne saurais que vous recommander de vous plonger dans ses autres albums de « chroniques » (chez l’Association ou chez Delcourt). Note réelle 3,5/5.
(3,5/5) Toujours très agréable à lire, ces carnets de voyage de Guy Delisle. Je place cet opus sur la 3e marche du podium, derrière Chroniques de Jérusalem et Pyongyang, mais devant Shenzhen. Son fameux trait épuré est toujours au rendez-vous. Il permet une lecture rapide, agréable, fluide, non-ennuyeuse. Les mimiques des personnages sont volontiers comiques. La structure du récit est un peu différente que dans les autres chroniques, puisqu'ici l'histoire est découpée en différentes séquences qui racontent chacune une anecdote particulière. Ma principale critique consiste au fait que ces anecdotes sont de saveur variable: on voit du drôle, de l'étonnant, du choquant, mais aussi parfois de la platitude...Heureusement rarement. Comme toujours, on apprend énormément de choses sur ces microcosmes que représentent ces dictatures fermées au monde, c'est un pur régal. Ca donne une fois de plus envie d'en savoir plus sur le pays visité par notre célèbre dessinateur Canadien et Français d'adoption. Les fans de Delisle comme moi, y trouveront leur compte, c'est certain. (279)
Longtemps, je suis passé à côté des livres de Guy Delisle. Il a fallu l’éclairage du festival d’Angoulême pour que cet auteur me soit révélé. Avec ses Chroniques de Jérusalem, j’ai reçu une véritable claque, et encore le mot est faible. Véritable huron du monde moderne, Guy Delisle nous offre une vision assez juste des pays qu’il traverse. Avec "Chroniques Birmanes", antérieures à son périple palestinien (ou Israélien, cela dépend de quel côté du mur on se situe), Guy Delisle nous présente des épisodes de sa vie asiatique. Certes, chaque chapitre est assez, voire trop court, mais c’est très pertinent voire abracadabrantesque, comme le disait Rimbaud ou Chirac, je ne sais plus, comme ce déménagement soudain de la capitale. Ce périple, c’est un mélange de Mister Bean et d’Ubu ou encore cela relève d’un monde à la Kafka. Même si le dessin de Delisle est assez simpliste, il suffit à relater l’univers de MSF, ses difficultés d’actions sur le terrain, ses contradictions, mais son dessin souligne surtout, l’absurdité d’un régime militaire. Malgré les 260 pages de l’album, cela se lit d’une traite. J’ai même eu un pincement au cœur à la fin, en quittant les personnages attachants de cet opus. Certes, cet album est un cran en dessous des incontournables Chroniques de Jérusalem mais il se lit avec plaisir. Instructif, drôle, et émouvant vers la fin, je recommande la lecture de cet opus……à tel point que j’entame avec impatience Pyongyang du même auteur, ouvrage qui parait-il reste son meilleur. A suivre donc…
Voila une oeuvre assez difficile à noter, parce qu'elle oscille entre le 2* et le 4* sans arrêt. Je n'avais jamais lu Delisle et ses précédentes oeuvres sur ses séjours en Asie. En démarrant ma lecture, je m'attendais à une critique bien plus acerbe, ou du moins bien plus visible du régime en place en Birmanie. Et cela démarre pour le moins lentement. Les premiers mini chapitres sont exclusivement tournés vers la vie quotidienne du couple et pour le coup, Guy Delisle est à 1000 lieues de ce que l'on attend. C'est à la fois déroutant, petitement dérangeant (alors qu'on attend cette levée de boucliers) mais à bien y réfléchir très humain, ou comment on donne préférence à la sécurité des siens. Et puis, progressivement, la charge se fait de plus en plus forte. La force de l'oeuvre vient principalement parce que la critique se fait de l'intérieur, par le regard d'un habitant (même si temporaire) et par la vie quotidienne des locaux rencontrés ça et là. Delisle arrive à faire véhiculer la critique de la junte par des petits riens plutôt qu'en enfonçant des portes ouvertes, fussent elles spectaculaires. C'est ce décalage qui est vraiment déroutant mais qui finalement, permet d'aller plus loin dans la découverte de cette dictature et de ses exactions, ainsi que des conséquences qu'elles ont au quotidien. Et puis l'auteur n'hésite pas à égratigner le petit monde des ONG, des occidentaux, parfois en croisade "du bien". De l'incohérence de certaines décisions etc.... C'est bourré d'un humour très fin et on reconnait bien là la patte québecoise. Le principal défaut de l'oeuvre c'est que c'est long, très inégal et certaines pages n'apportent que trop peu. A la relecture, on sent qu'il s'agit plus pour l'auteur de "s'autocritiquer" pour donner un équilibre mais globalement cela nuit à la lecture parce qu'on doit se forcer à aller plus loin. Reste le dessin, plutôt simplifié mais terriblement efficace. Une belle oeuvre, trop inégale malheureusement et dont on ne mesure réellement les intérêts "géopolitiques" qu'au fil de l'eau et il faut donc s'accrocher à cette lecture. Mais on apprend des trucs et donc l'intérêt est là.
Je suis allé au bout de l'album mais que ce fut dur... Ce genre de BD n'est malheureusement pas fait pour moi. Les chroniques de la vie quotidienne de cet expatrié m’ont très vite ennuyé. L’auteur parle trop de lui et de son petit train-train quotidien et pas assez d’un pays peu connu en Occident (histoire, politique, économie, traditions, etc…). De plus, les dessins sont vraiment moches et simplistes, ce qui ne permet pas de se rendre compte de l’environnement birman. Cependant, ce témoignage a une vraie valeur documentaire et conviendra aux lecteurs intéressés par la Birmanie.
Pfff ! C’est bien de lire un peu de tout, comme cela je me rends compte qu’il y a des albums qui ne sont vraiment pas faits pour moi. Je dois dire qu’étant dans cette phase découverte, il y a pas mal de trucs, bien que présentant des qualités certaines, qui ne m’accrochent pas le moins du monde. Et c’est le cas avec cet album. Alors oui, il m’en apprend un peu plus sur les conditions de vie au Myanmar (du moins pendant les 40 premières pages parce qu’après j’ai lâché prise) mais je ne me suis jamais senti intéressé ou pris par le récit. Exposer un an de vie d’un occidental auprès des Birmans, pourquoi pas ? Mais pas comme ça ! J’aime me divertir en lisant et cela peut prendre énormément de formes. Ici, je ne me suis pas diverti, je n’ai été touché par rien du tout et j’ai fermé l’album dans l’indifférence la plus complète. Je passe à autre chose…
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