Le Retard
Quinze années après leur dernière rencontre, cinq anciens compagnons d’études renouent, le temps d’un week-end, leur ancienne amitié en jachère...
Auteurs allemands La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Les week-ends entre copains
Cinq amis perdus de vue depuis longtemps se retrouvent dans une maison isolée à la campagne. Celui qui a pris l’initiative de les réunir se fait attendre. Ils ne savent pas pourquoi ils sont là. Ils tuent le temps en remontant des bouteilles de vin de la cave. Des souvenirs reviennent à la surface. Ils mesurent le temps qui a passé sur leurs vies, leurs rêves, leurs ambitions. Au fil des heures, les âmes se confessent.
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Date de parution | 14 Juin 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce one shot a été d'un ennui presque mortel. Il ne se dégage pas d'idée intéressante autour de ce retard. On assiste à de vieilles retrouvailles entre 5 amis qui ne se sont pas vu depuis 15 ans. Certains éprouvent plus que d'autres une certaine nostalgie. Le cadre est celui d'une maison isolée dans la campagne. L'atmosphère n'est guère chaleureuse. L'auteur joue faussement sur la peur (par exemple la scène de la cave non allumée) ou sur le personnage étrange de Mona. Il y a des échanges de banalités entre ces amis qui se comprennent. Le lecteur va vite être égaré au milieu d'eux en se demandant ce qu'il fait là.
En lisant cet album, j’ai pensé à Etienne Davodeau. Le point commun entre celui-ci et Barbara Yelin ? Leur volonté d’aller triturer les sentiments de leurs personnages, des individus qui parlent très peu d’eux-mêmes, mais dont on finit quand même par comprendre les douleurs, les blessures. Cet art de tourner autour du pot constitue le point fort de cet album. Il nous faudra du temps pour parvenir à cerner les personnages, qui y gagnent autant en mystère qu’en humanité. Il faut dire que l’artiste fait fort, puisque, dès le début du récit, elle laisse le lecteur dans l’ignorance la plus totale. Cinq trentenaires se retrouvent réunis dans une vieille maison à la campagne, et attendent un sixième. Pourquoi ? On ne le découvrira qu’après bien des planches, même si, inévitablement, on pense à un héritage (mais avons-nous raison ?) Cet album est traduit de l’allemand au français. Je n’ai pas lu la version originale (et mon allemand approximatif ne m’aurait pas permis de me faire une opinion). Ceci dit, la version française me semble bien écrite mais lourde à lire. Il faut dire que l’ambiance générale de l’album est assez lourde. Les différents protagonistes se connaissent et s’apprécient mais ne semblent pas avoir grand-chose à se dire. Par moment, l’album se traine, et le lecteur que je suis s’ennuie. L’artiste aurait sans doute gagné en efficacité avec un peu plus de concision et moins de développements verbaux plutôt pompeux. Reste le point qui fâche : le dessin. Celui-ci n’est pas dénué de qualités, mais manque incontestablement de maîtrise, surtout pour les personnages. A l’occasion, ceux-ci semblent sortis des marges d’un cahier d’élève même pas doué pour le dessin. C’est vraiment très maladroit. Par contre, et particulièrement lorsque le format s’agrandit, l’artiste fait montre d’une réelle sensibilité. Mais j’ai bien plus apprécié ses décors, et plus particulièrement ses arbres, que ses personnages (malheureusement fort présents). Pour ces multiples raisons, cet album ne m’a pas convaincu, mais l’artiste a manifestement « quelque chose à dire », elle dispose d’une réelle sensibilité qu’une plus grande maturité technique lui permettra sans doute d’exprimer à l’avenir (c’est tout le mal que je lui souhaite). A revoir …
Un curieux album, qui offre un huis clos fort teinté de mélancolie. Bon, c’est vrai, on y trouve de multiples clichés : des rancoeurs ravivées, des amours anciennes qui renaissent, des plaies de l’adolescence qui s’ouvrent à nouveau. Il est vrai que ces anciennes amitiés « réactivées » peuvent parfois donner lieu à de nouvelles de crises longtemps tues. Le dessin ?… pas trop mon fort de café mais le graphisme est contrebalancé par une colorisation aux crayons de couleurs d’un bel effet ; une sorte de retour aux jeunes années. Côté sombre des personnages, côté douceur de la mise en image et de sa palette graphique restreinte (peu de tons) ; il en résulte un album intéressant même si –narrativement- il ne m’a pas apporté grand chose. Une BD « made in Germany »… assez rare dans la production actuelle. Ca vaut la peine d’être lu. Mais sans plus.
Quinze années après leur dernière rencontre, cinq anciens compagnons d’études renouent, le temps d’un week-end, leur ancienne amitié en jachère. Un rendez-vous dans cette maison de campagne qui les a vus grandir, chez Jean, instigateur des retrouvailles. Mais leur hôte est en retard. Avec l’attente, les souvenirs reviennent doucement à la surface, les langues se délient et petit à petit les âmes s’ouvrent… Je me faisais une joie de lire cette bande dessinée tant on me l’avait vantée et la déception est d’autant plus forte. Un seul mot réussit finalement à bien résumer mon état d’esprit à la fermeture de l’album : ennui. Je m’attendais à un exquis portrait de groupe, un aigre-doux dans la veine des meilleurs Jaoui-Bacri ou du cultissime Mes meilleurs copains. Las ! Le retard n’offre qu’un goût à peine acidulé, dilué dans de trop mornes longueurs. C’est, avant tout, affaire de subjectivité. Aussi, je n’en tiens pas complètement rigueur à l’auteure. Au chapitre des intentions, je pense même que ce traitement narratif est délibéré et elle me semble avoir atteint son but en étirant les silences et multipliant les poses muettes. À savoir, donner tout le temps nécessaire à chacun de ses personnages pour laisser remonter les idéaux du passé et les confronter aux renoncements du présent. Installer ainsi un premier climat de mélancolie profonde, puis faire progressivement poindre des tensions où transparaissent regret, amertume et parfois colère. D’aucuns se complairont dans ce huis clos lent et lancinant. Moi, j’ai trouvé ça éminemment statique et austère. De plus, le tableau, peu aidé par quelques situations à l’intérêt mitigé et par des dialogues désespérément creux, se révèle souvent mièvre et pas toujours crédible. La monotonie est omniprésente, à peine rompue par les quelques trop rares moments de fraicheur que nous apporte la renaissance d’une complicité maladroite entre les protagonistes. Le graphisme tire dans le même sens. Si le crayonné, très esthétique au demeurant, s’avère plutôt expressif, sa colorisation en revanche, alourdit considérablement l’ensemble. S’il vous plait, arrêtez le gris ! L’oeuvre sombre décidément trop dans la langueur, négligeant un peu l’introspection psychologique et manquant cruellement de légèreté. Désolé, j’aime l’équilibre, je ne suis pas la bonne cible. Quant aux autres, essayez quand même d'y jeter un coup d'oeil chez votre libraire, on ne sait jamais…
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