Gaëtan de Chateaubleu
Parodie des trois mousquetaires
De cape et d'épée Journal Tintin
Gaëtan de Chateaubleu est un peu le Gaston Lagaffe des mousquetaires. Un jour, il décide de quitter sa famille pour servir le roi malgré les réticences de son père qui le considère comme étant un cavalier lamentable et un escrimeur maladroit. Devant la pénurie de mousquetaires, le roi finit par accéder à la demande de Gaëtan sur avis de son conseiller. Une mission de la plus haute importance lui sera même confiée . . . De nos jours, la lignée des Chateaubleu ne s’est pas éteinte. On retrouve dans un nouvel épisode le digne descendant de Gaëtan qui se cache sous le code "yxz" . . . espion de son état mais gaffeur devant l’éternel.
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Date de parution | Octobre 1976 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Azara est surtout connu pour Taka Takata, mais ce personnage envahissant l'obligera à s'évader dans d'autres genres, et il est l'auteur de plusieurs autres petites bandes dont certaines seront éphémères, comme "Mayflower", western humoristique en petits récits complets dans Pilote entre 1963 et 65, ainsi que "Bonnedague", bande médiévale de fantaisie vue dans le mensuel Record à la même époque, ou encore "Evariste Confus" sur un drôle de bonhomme farfelu dans le journal Tintin entre 1964 et 65; Azara reprendra aussi un temps Clifton. Mais rien n'y fait, le public veut du Taka Takata, et il ne poursuit pas toutes ces créations. Parmi celles-ci, "Gaëtan de Châteaubleu" ne démérite pas, c'est une bande mousquetaire humoristique créée en 1967 dans Tintin, et proche d'autres séries du même genre à l'époque comme Fleurdelys et Patacrac ou Les Mousquetaires (Caline et Calebasse). Là encore, il y avait un vrai potentiel, des gags à l'humour bon enfant et le trait d'Azara réussissait de beaux décors, notamment des monuments parisiens du XVIIème siècle, mais elle ne connut que 2 récits complets, et après Azara retourna vers son petit Nippon vedette. L'achat n'est pas obligatoire, quoique pour un collectionneur, c'est une petite rareté.
Jo-El Azara a un agréable coup de crayon. Son trait est très dépouillé mais précis. On sent chez lui l’influence de Hergé ou de Vandersteen (version Bob et Bobette). Malheureusement, les petites histoires qui composent cet album sont vraiment sans intérêt. La première relève du roman de cape et d’épée et détourne l’histoire des trois mousquetaires avec un personnage central maladroit mais obstiné. La seconde met en scène un espion aux caractéristiques identiques à celles de son ancêtre. Dans un cas comme dans l’autre, les rebondissements et gags sont si prévisibles que le seul intérêt de l’objet est à rechercher dans la narration. Une narration somme toute valable mais qui ne suffit pas à sauver ce Gaëtan de Chateaubleu de la médiocrité. A lire … pour s’endormir.
Deux histoires dans cet album. La première, sur 22 pages, m’a conté les péripéties de Gaétan. La seconde, sur 10 pages, m’a fait rencontrer un de ses descendants. Ce dernier vit à l’époque actuelle, est agent secret et est connu sous le nom de yxz. Sa mission du jour ?… se rendre à l’aéroport d’Orly pour tenter d’identifier un personnage porteur de la formule du « delirium ». Mais les Russes ont délégué deux agents, lesquels vont également tout tenter pour s’emparer de la formule… Bof… sans plus… La première histoire n’est ni plus ni moins qu’une interprétation des « 3 mousquetaires » de Dumas ; la seconde : une (vraiment) simple histoire d’espionnage. Faut bien reconnaître que tant l’une que l’autre ne sont pas « attirantes ». L’humour distillé est plus que bon enfant et les rebondissements « téléphonés » ne me tirent même plus l’ombre de l’esquisse d’un sourire. Ca se lit péniblement car les deux (anti)héros ne sont pas attachants et parviennent même à être quelque fois emm… en cours de lecture. Azara utilise à forte dose de nombreux poncifs graphiques : des « gouttes » en suspension pour montrer l’énervement, des traits droits ou courbes pour souligner tel ou tel mouvement. Un exemple ?… le dessin de couverture en comporte 26 ( !) pour montrer une phase de duel entre deux personnages. La mise en page est standard avec de trop rares belles cases qui relèvent (un peu) l’ensemble : le palais du Louvre, celui de Richelieu… Tout ça pour ?… un album vite lu… et vite oublié car pas grand chose ne m’y a accroché. Certains « djeunes » y trouveront peut-être un petit plaisir de lecture en s’identifiant à ce mousquetaire vraiment bête. Si c’est le cas, tant mieux ; preuve que cette histoire n’aura pas été réalisée pour rien.
Elles sont bien sympathiques ces histoires des Chateaubleu. Chappuis y développe trois courts récits mettant en scène, dans les deux premiers, un mousquetaire qui a bien conscience de sa maladresse et, dans le dernier, son digne descendant espion de son état. Il est clairement fait allusion à l’œuvre de Dumas qui est ici détournée de manière fine et avec beaucoup d’humour. De plus, les dialogues sont ciselés sans être pompeux. De son côté, Azara a un trait qui se rapproche de Will (surtout au niveau de l’encrage). Des dessins sans doute vieillots mais qui ne perdent pas en efficacité. Bref, ce fut pour moi une lecture agréable même si on peut regretter la brièveté des récits.
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