Viktor

Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)

Viktor est librement adapté de L’Étoile de bois, une des dernières nouvelles de Marcel Schwob.


Adaptations de romans en BD La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Noir et blanc

Dans cette très vieille forêt, les arbres sont trop hauts, trop larges, trop touffus pour laisser voir le ciel. C’est à peine s’ils s’écartent autour de la cabane où Viktor vit avec sa grand-mère. Aussi, une nuit où une violente tempête a fait s’effondrer les grands chênes, Viktor découvre, médusé, les étoiles qui scintillent dans le ciel. Saisi d’émotion, il discute avec elles, cherche à les attraper, en tombe littéralement amoureux. Quand la forêt a de nouveau obscurci le ciel, il décide de quitter la forêt pour partir en quête de sa propre étoile, au bord de la mer, dans les villes, dans les tours… Il a promis à sa grand-mère de rentrer à temps pour le goûter, mais chaque nouvelle rencontre l’incite à découvrir un monde nouveau… Viktor est librement adapté de L’Étoile de bois, une des dernières nouvelles de Marcel Schwob. Si la trame du récit est conservée, Tommy Redolfi l’a transposée dans son propre imaginaire et lui a composé une nouvelle fin, plus optimiste. Texte : Editeur

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Novembre 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Viktor © La Boîte à Bulles 2007
Les notes
Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)
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02/11/2007 | Alix
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L'avatar du posteur bamiléké

Le conte est un genre littéraire que j'apprécie beaucoup. Tommy Redolfi, avec son Viktor, adapte un récit du trop méconnu marcel Schwob. Après avoir lu son excellent Holy Wood - Portrait fantasmé de Marilyn Monroe je ne suis pas surpris que Redolfi ait été touché par une telle oeuvre. Dans un univers très poétique, romantique (au sens littéraire) et tourmenté l'initiation du petit Viktor ne m'a pas laissé indifférent. Un récit pour les enfants ? Pas si sûr tellement on peut y trouver des niveaux de lecture différents. Après l'insouciance de l'enfance cocoonée à l'intérieur par sa grand-mère et à l'extérieur par sa forêt, le petit Viktor vit une tempête que l'on pourrait voir comme la puberté et le début de l'adolescence. Période de rêve de grandeur, de révolte (contre Dieu et sa famille) et d'affirmation de soi, mais aussi Viktor va l'expérimenter c'est souvent une période de solitude et de dangers. Je trouve donc normal que le personnage de Viktor ne soit pas si cool et un peu tête à claque comme beaucoup d'ados. Ce qui frappe dès les premières pages de lecture est le soin apporté par Redolfi à la qualité littéraire de son texte. L'auteur nous propose presque un poème en prose qui nous berce et nous envoute. Le texte n'est absolument pas trop lourd ce qui rend la lecture aisée pour un large public. Le style graphique de Redolfi est bien particulier. Son trait tourmenté et hachuré convient à merveille à ce type de récit à la frontière du fantastique. L'auteur a le don de nous proposer des ambiances entre rêves et cauchemars. Cela peut être déstabilisant mais c'est vraiment créatif et original. La mise en couleur à base de violets et de bruns ajoute à l'atmosphère un peu occulte du récit. Je la trouve pile dans l'esprit de l'oeuvre. Pour finir je ne trouve pas du tout la fin ridicule mais je le lis plutôt comme une morale à passer du rêve au pragmatisme mais en gardant soin de faire vivre ses désirs d'enfance. Ainsi Tommy Redolfi nous propose un oeuvre très intéressante et bien plus profonde qu'une lecture rapide peut laisser paraître.

29/09/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je suis partagé après la lecture de cette histoire. En effet, j’ai plutôt bien aimé le dessin, simple et moderne, que j’ai trouvé adapté à ce genre de récit. Un rendu sombre et un peu triste, avec quelques accents burtonniens pas désagréables. Je suis aussi réceptif à la poésie qui peut se dégager de la quête d’une étoile de ce petit bonhomme, Viktor, quête qui va l'amener à sortir de la forêt où il vivait avec sa grand-mère, pour aller jusqu’aux marches du monde qu’il connait. Oui, mais voilà, si cela se lit très bien, facilement, et rapidement (il y a très peu de texte en définitif), j’ai traversé ce récit avec moins d’enthousiasme que Viktor. Il m’a manqué quelque chose qui aurait pu densifier, émerveiller ce récit.

19/03/2020 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

Avec un comportement différent du petit personnage principal, j'aurai certainement apprécié cette BD. Mais ce conte au dessin puissant ne laisse pas de trace indélébile, la lecture est passive car l'on n'arrive pas à apprécier Viktor au comportement désagréable. Pourtant cette BD semble s'adresser aux jeunes mais l'intérêt onirique est perdu avec les réactions négatives ou peu exemplaires parsemant le récit. L'exemplaire que j'ai à disposition a une couverture différente de celle enregistrée. J'ai bien la réédition couleur mais la couverture à des teintes froides et un dos toilé bleu. La colorisation du cahier donne un drôle d'effet, j'aurai tout de même aimé voir la version noir et blanc qui donne avoir un rendu plus oppressant. La petite centaine de pages défile vite mais à aucun moment je n'ai pris du plaisir à la lecture, le final est dans la même logique que le récit avec un détachement de Viktor qui semble communicatif car je ne me sentais vraiment pas concerner par cette histoire.

29/10/2010 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Je ne suis pas très amateur de poésie romantique et c'est ce que je vois dans cette bande dessinée. Une poésie triste, mélancolique, d'un petit garçon qui rêve d'étoiles sans les trouver, et de son errance dans la nuit. Comme beaucoup des poèmes illustrés de ce genre, l'auteur fait le choix d'une représentation un peu naïve avec une grande dose de métaphores et de symboliques un peu faciles. L'opposition de la dureté de la société humaine contre l'esprit enfantin et rêveur du poète romantique. Mais je n'ai pas été touché du tout. Le dessin me fait un peu penser à certaines illustrations de récits de Tim Burton mais il ne me plait pas. Il est trop hachuré, trop sombre, pas très esthétique. Le ton du récit est un peu trop naïf ou faussement naïf. L'apparence de fable à morale dont il fait preuve n'est pas à mon goût. Les deux premiers chapitres m'ont un peu ennuyé même si j'ai ressenti de la peine pour cette pauvre grand-mère abandonnée par cet enfant que j'ai trouvé égoïste et peu attachant. Le troisième et dernier chapitre a un peu ranimé mon intérêt pour le récit car le rythme s'y accélère et qu'il s'y passe enfin quelque chose de concret. Mais la toute fin m'a paru trop convenue. Ce n'est pas ma tasse de thé...

10/05/2010 (modifier)
Par Miranda
Note: 2/5
L'avatar du posteur Miranda

Une belle déception. Le dessin n'est pas beau, je dirai même plus, il est franchement laid. Il ne tient pas la comparaison avec La Perspective Nevski ou Rayban Dog, il est à des années lumières de ces deux productions. Il est loin d'être aussi travaillé, un noir et blanc juste hachuré à la va-vite, ajouté à cela le manque des belles couleurs de Redolfi, c'est totalement décevant. Quant au scénario, je l'ai trouvé excessivement enfantin. Les récits pour petits je n'ai rien contre à partir du moment où je suis prévenue, je n'aime pas avoir ce genre de mauvaises surprises. Cette histoire se lit en dix minutes et elle ne m'a absolument pas touchée. Peut-être un peu la grand-mère et l'étoile, mais c'est vraiment peu, pour ne pas dire presque rien. Viktor n'est pas attachant. Viktor se montre borné et égoïste. Viktor j'avais juste envie de lui mettre une paire de claque pour le ramener à la réalité. Quant à la fin elle m'a franchement fait rire, je l'ai trouvée ridicule. PS : La nouvelle version colorisée est bien plus jolie !

21/07/2009 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Sejy

Le conte, au travers de sa perspective poétique, propose souvent (avec plus ou moins de réussite) une thématique multidimensionnelle débouchant sur un plaisir pluriel. Aux premières émotions d’une lecture classique et candide, s’ajoute, pour les plus ambitieux, un bonheur intellectuel consistant à débusquer les sous entendus et à tenter de décrypter les paraboles (chacun n’y trouvant, dans la majorité des cas, que son propre message) pour créer ainsi une connivence jubilatoire (et illusoire ?) avec l’auteur. Viktor présente certainement toutes ces caractéristiques. Cependant, je me suis régalé à seulement demeurer « naïf ». Dédaignant les aspects allusifs et les éventuelles réflexions sur l’espoir ou la quête identitaire, je me suis abandonné à l’onirisme de cette ballade mélancolique, bercé par le rythme d’une délicieuse linéarité narrative. Magie d’un texte délicat transcendé par l’esthétisme d’une ligne contrastée et nerveuse, scénographie torturée et oppressante d’un univers graphique en noir & blanc (ou plutôt gris, d’un si beau gris) dans lequel les faciès lunaires ou funèbres de personnages Burtoniens reflètent une douce et inquiétante tristesse. Une ambiance somptueuse et sombre éclairée de quelques instants plus lumineux, où, tour à tour, les mots, rares et précieux, se noient ou émergent pour mieux scintiller et nous envoûter. Les réfractaires à la poésie passeront probablement leur chemin, les autres s’offriront une petite parenthèse de rêve, simple et pourtant magnifique.

12/01/2008 (MAJ le 12/01/2008) (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

Malheureusement, je n’ai pas éprouvé le même plaisir de lecture que mes prédécesseurs. Certes, le conte est joli, plein de poésie et d’onirisme. Certes, le final ponctue le récit sur une note touchante et optimiste qui illustre une maxime mondialement connue. Mais. Car il y a un mais. Je n’ai pas été séduit par le dessin. Le style a pourtant de quoi "accrocher". J’apprécie beaucoup ces décors fouillis, hachurés qui donnent une ambiance sombre au récit. Mais les traits du visage de Viktor me rebutent. Ils me semblent figés, comme s’il portait un masque en permanence. J’accroche donc difficilement au trait du protagoniste principal. La conséquence directe est que j’ai eu du mal à m’attacher à sa quête qui forme le récit. Je la trouve peu originale. Je pense que ce récit aurait gagné en intensité (et donc en intérêt de ma part) s’il avait été plus court. A essayer toutefois . . .

11/12/2007 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Que c’est beau ! Graphiquement, tout d’abord. Le dessin est certes sobre (en noir et blanc) mais d’un esthétisme remarquable. Les paysages forestiers et campagnards sont somptueux et m’ont vraiment fait rêver. L’histoire est belle, tout simplement. Elle est remplie de poésie et de mélancolie, et se termine sur une note touchante et optimiste. La quête initiatique du petit Viktor est vraiment poignante, à la limite de l’onirisme, mais jamais confuse ou pompeuse. On reste dans le domaine du conte, sans jamais s’égarer dans des délires incompréhensibles. La simplicité et la beauté du message que fait passer cette BD m’ont énormément touché, et j’ai passé un excellent moment de lecture. Encore une bien belle réussite au catalogue de la boite à bulles.

02/11/2007 (MAJ le 24/11/2007) (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Ah, le voilà, l'un des gros coups de coeur du moment ! "Viktor" est une réussite quasi-totale. Dès les premières pages le lecteur se fait happer par l'ambiance, par les mots hypnotisants de Tommy Redolfi. On se retrouve dans l'atmosphère oppressante de la forêt, grâce à sa technique graphique proprement incroyable. Alors bien sûr, quelqu'un qui feuilletterait rapidement l'album trouverait le style moche, imprécis, avec un sens des proportions aléatoire. Mais celui qui prend le pari de lire depuis le début intègrera ces torsions et ce style particulier au charme de l'oeuvre elle-même, qui est un tout indivisible. La grande poésie de la plupart des passages en fait sans doute un futur classique. Je pense que n'importe quel éditeur aimerait éditer "Viktor". Bravo et merci à la Boîte à Bulles de l'avoir fait.

21/11/2007 (modifier)