Colibri
Sorte de déambulation onirique dans une mégalopole qui ressemble fort à celles qui poussent en Chine actuellement, Colibri se veut un récit improvisé, comme un long plan-séquence guidé par le pinceau. Mais derrière le numéro d’équilibriste, Colibri résonne en ces temps troubles comme un manifeste écologiste, une ode aux peuples premiers, en hommage au penseur pyrénéen Bernard Charbonneau, au compositeur Moondog et à Miyazaki.
École européenne supérieure de l'image Environnement et écologie Les petits éditeurs indépendants
« Un véritable opéra comics ! L’opéra-Trouillard, c’est toute une faune qui jongle avec les langues, les symboles et les signes dans des envolées polyphoniques et multimodales de toute beauté. Et cette bande-son est servie par une remarquable vélocité du dessin. Le tout donne une partition riche et complexe, quelque chose comme la collision, dans un cyclotron papou, d’un éléphant cocaïnomane et d’un camion de pièces de rechange pour sous-marin russe. Juste le genre de coup de pied au cul dont notre vieille planète a bien besoin !... Colibri est un petit chef d’oeuvre, d’une folle inventivité verbale et visuelle (...), traversé par de fulgurantes trajectoires graphiques qui nous laissent sidérés. C’est à la fois déstabilisant et tout à fait familier - la marque d’une oeuvre qui touche sa cible en plein coeur. » Thierry Smolderen, Coconino-world.
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Date de parution | 19 Septembre 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Étonnant est le maitre-mot d'une telle BD. Étonnante graphiquement, étonnante scénaristiquement, étonnante par son propos. Le dessin est le premier détail qui frappe, principalement parce qu'il a une patte atypique dans le paysage de la bande-dessinée actuel. Une colorisation en peinture qui peut sembler parfois un peu flou mais qui sait utiliser de plusieurs artifices pour être lisible (comme l'incrustation de flèches pour expliquer le sens de déplacement des personnages). Mais il regorge surtout de petites trouvailles et de détails inventifs. C'est amusant de rechercher ce qui se dissimule dans les détails de chaque case. Pour le scénario ... il n'y en a pas en définitive, et c'est tout aussi bien. C'est une traversée de la ville tentaculaire avec toutes les dérives d'un système qui devient tentaculaire et étouffant. On y trouve aussi bien une critique du capitalisme que de la mondialisation, de la surconsommation, mais aussi de peuples premiers, critiquant le tourisme au passage. C'est un passage a travers plein de défauts de notre société en les tournants au ridicule. L'humour est plutôt acide et absurde, mais il fait mouche. Personnellement j'ai beaucoup aimé lire cette BD, et je pratiquement certain de retourner la lire, un jour où j'aurais envie d'un peu d'absurde et d'une petit dose d'humour. Je crois que je vais ranger soigneusement cette BD aux côtés de "Petit trait d'écologie sauvage", qui m'a semblé dans la même démarche. En plus optimiste peut-être ?
Si je devais décerner un prix à Colibri, cela serait celui de la stupéfaction. En effet, je ne comprends pas comment une telle oeuvre a pu susciter tant l'éloge notamment le prix bd 2008 des lecteurs du journal de gauche Libération. Je n'invente rien car un sticker l'annonçant était collé fièrement à la couverture. Une telle lecture dans un genre de déambulation onirique ne m'a rien apporté que de l'ennui. Cela part dans tous les sens au point de ne ressentir que de la stérilité voire de l'austérité. Certes, il y a cette critique du capitalisme et de la société de consommation mais dans laquelle je ne me reconnais pas. Graphiquement, ce n'est pas mon style. Tout est dit.
Après avoir découvert La Saison des Flèches, je me suis replié sur "Colibri" du même auteur : Guillaume Trouillard. Le dessin ne m'a posé aucun problème. Je le trouve même très efficace, il véhicule une force et donne du sens aux récits qui se suivent avec des transitions très intelligentes. L'auteur expérimente des techniques et joue avec le support un peu comme le fait MAM. Tout est suggéré, chacun doit interpréter les histoires. Le ton est cynique, l'humour omniprésent et pourtant les sujets abordés ne s'y prêtent pas. Et pourtant ça passe tout seul, c'est comme un jeu de piste jouissif dans lequel on s'immerge totalement pour ne reprendre son souffle qu'à la fermeture de la BD. Ce one shot ne laissera pas indifférent les lecteurs. Il faudra passer la barrière superficielle du paraître pour découvrir un contenu riche et inventif.
Je passe beaucoup de temps à feuilleter les BDs, sans jamais en acheter ! Colibri est jusqu'alors la seule BD que j'ai achetée, sans aucune hésitation C'est fin, léger, c'est bien dessiné, ça transporte. L'image a enfin une vraie utilité ! Si quelqu'un connait des BDs de cette trempe, je suis très fortement intéressé ! Puisqu'il faut en dire un peu plus... Cette BD est faite en aquarelle, il y a très peu de textes, juste ce qu'il faut, les dessins se suffisent à eux-mêmes la plupart du temps. Le style graphique n'est pas un "style BD", l'auteur s'éloigne des codes habituels qui auraient donné une histoire trop narrative, trop conduite. Ici tout est suggéré, ce qui permet de s'approprier l'histoire, de la relire avec à chaque fois une attention nouvelle. Et pour finir les aquarelles sont de très grande qualité.
Mon avis sera un résumé de celui de Spooky et Ro. Comme ils l'ont très bien décrit, l'aspect graphique de cette BD ne laisse pas de marbre. Pour ma part je le trouve très réussi, les aquarelles sont superbes, les couleurs donnent une réelle profondeur dans les images : Guillaume Trouillard nous montre une réelle maîtrise de son art. Au niveau du récit en tant que tel, je le qualifierai de singulier. En effet, c'est un récit qui délivre un message avant tout, il s'agit plus ou moins des aberrations de notre société de consommation, de la destruction de la nature qui en découle. Je pense qu'il faut un côté purement littéraire pour pouvoir apprécier pleinement les nombreuses métaphores dispersées dans le dessin. Pour ma part j'ai passé un bon moment de lecture, sans avoir eu ce côté là. Il faut apprécier ce genre de BD, inclassable dans une bibliothèque, mais qui en vaut le détour de part ses images.
Ro a très bien su décrire l'aspect graphique de "Colibri" ; je ne reviendrai donc pas dessus. Par contre, je parlerai de mon plaisir de lecture. Cet album est un OVNI, quelque chose d'indéfinissable, d'inidentifiable. Ainsi il m'a fallu un certain temps pour comprendre quel était le sujet de ce one-shot, car la narration saute d'un personnage à l'autre, d'un décor à un autre sans prévenir. Au final il en reste une vision brouillée, difficile à expliciter. L’ouvrage est une sorte de critique de notre société de consommation, matérialiste, libérale et méprisante. C'est sûr, il faut avoir une certaine maturité pour lire ça et en tirer quelque chose. Les aquarelles de Guillaume Trouillard éclatent de beauté, surtout dans les vues urbaines ; un bémol cependant, les textes dans les bulles sont parfois bien petits, ce qui rend la lecture un peu chaotique. Un ouvrage surprenant, à lire si vous appréciez l'art & essai en BD, mais attention au brouillage du message.
Colibri est une oeuvre surprenante, qui étonne avant tout par son graphisme, par son ambiance absurde puis par sa narration. Cette dernière se laisse couler le long du récit, alternant les tableaux comme on croise de nouvelles personnes au cours d'une balade, partant en digressions silencieuses et sinuant le long des rues d'une mégalopole moderne. Les planches sont peintes, encre ou aquarelle, et Guillaume Trouillard fait preuve d'une vraie maîtrise de son art. Le trait est osé, plein de vie et de personnalité. Sa technique n'est d'ailleurs pas unique puisque l'auteur s'en permet au moins une autre sur certaines planches. J'avoue avoir eu un peu de mal avec le choix très... varié de ses couleurs, mais cela fait aussi partie de son charme finalement. Et c'est par ses couleurs qu'il réussit à donner de la force et de la profondeur à ses courbes. Le récit est étrange, un peu déroutant. Mais sa fluidité et son léger humour permettent de s'y accrocher avec intérêt dès les premières pages. Et on découvre ainsi une confrontation entre la folie de la société urbaine de consommation et la nature qu'elle détruit inexorablement. Certaines scènes sont drôles, d'autres sont plutôt cruelles, et toutes suintent d'une vraie absurdité comme celle de ce monde moderne qu'elles attaquent à l'acide. Original, graphiquement réussi et souvent touchant, que ce soit par l'humour, la sensibilité ou la causticité de son contenu, c'est une lecture que je conseille même si je ne suis pas sûr que ce genre de récit incongru plaise à tous.
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