Steve Severin
Des aventures autour du monde "made in Hollande".
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Gomme ! Les petits éditeurs indépendants
Nous sommes au début des années 1900... On y fait la connaisance de Steve Severin, un jeune gars au fort caractère. Steve est Hollandais. Et c'est depuis le port de Rotterdam que notre ami a décidé de faire le tour du monde... Forcément, visiter les quatre coins du globe ne sera pas de tout repos et Steve sera souvent entraîné -bien malgré lui- dans des aventures palpitantes ; passant de la Chine aux Etats-Unis, mais sans se départir de sa bonne humeur et de son carctère frondeur...
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Date de parution | Avril 1981 |
Statut histoire | Une histoire par tome 9 tomes parus |
Les avis
J'ai eu l'occasion de lire les 3 albums Glénat parus au début des années 80, alors que cette série reste peu connue en France, du fait qu'elle a été créée pour les Pays-Bas à partir de 1975 et parue dans la revue Eppo. C'était l'époque où l'éditeur grenoblois tentait d'intéresser et de faire connaître quelques Bd plus anciennes et le patrimoine BD, notamment avec sa collection Nostalgia. Or celle-ci n'était pas ancienne en 1981, mais le propos lui l'était un peu, car le sympathique héros rouquin parcourait l'Afrique, la Chine, la Russie, les Indes... rappelant certaines bandes des années 50, et d'ailleurs cette série était carrément un récit d'aventure dans la tradition des romans populaires de la fin du 19ème siècle, dessinée entre 1975 et 1982 mais dans un style très années 50. Alors on y trouvera une narration très typée de cette époque, tout va très vite, c'est bourré de rebondissements et de péripéties qui malmènent et ballottent le héros, avec d'un côté les bons et de l'autre les méchants, sans demi-mesures, c'est du calibrage qui était accepté à cette époque et où chacun des protagonistes devait occuper un poste bien défini. Le dessin de Follet est bon, il est dans le style des auteurs de son temps ; ayant été un temps assistant de Mitacq puis de Vance, on retrouve un peu d'influence de ces dessinateurs dans son trait, mais la colorisation qui d'habitude ne me gêne pas, est par endroits très surprenante par ses tons fantaisistes, mais bon ce n'est pas ce qui me dérange le plus, je suis très tolérant là-dessus, ayant moi-même vécu ces époques où ce n'était pas comme aujourd'hui, les couleurs n'étant pas aussi travaillées, car ce qui importait alors, c'était la qualité d'un récit ; était-il suffisamment nourri d'aventure, d'action et d'humour ? avait-il le pouvoir de captiver ? c'était ça qui préoccupait les auteurs entre les années 50 et 70. Aussi, au vu de tous ces éléments un peu datés, je doute que ces aventures très formatées intéressent des lecteurs d'aujourd'hui, mais qui sait, c'est quand même assez divertissant.
Les éditions BD Must rééditent les neuf albums de l’intégrale « Steve Severin » en noir et blanc. Effectivement, c'est une série dont le propos est très daté. Steve Severin, adolescent embarqué malgré lui dans un tour du monde qui le plongent dans un tourbillon d'aventures rocambolesques, rappelle les héros de la littérature populaire pour la jeunesse du début du XXe siècle (je pense à des romans comme « Les cinq sous de Lavarède » de Paul d’Ivoi). Cette façon d'enchaîner les péripéties à un rythme effréné est aujourd’hui passée de mode et les scénaristes préfèrent prendre leur temps, exposer longuement l’intrigue et en dérouler lentement les péripéties. Par ailleurs, la perception très manichéenne des personnages peut sembler surannée. Il faut bien admettre que même à la fin des années 1970, cette série avait déjà une génération de retard et n’était plus à même de satisfaire les attentes d’un jeune public moins naïf qu’au sortir de la guerre. Et pourtant, toute cette littérature qui ne s’embarrassait pas toujours de précision ni de subtilité a gardé un charme certain. Les rebondissements invraisemblables de l’histoire n’empêchent pas que l’on ait envie de lire la suite, et on ne s’ennuie pas en suivant les pérégrinations du héros. De plus, même si les auteurs n’ont pas de grandes prétentions, ils parviennent aux détours de leurs histoires à évoquer des faits historiques peu abordés (la colonisation, le sort des migrants, le trafic d’esclaves…). Certaines situations sont également traités de manière humoristique, avec un côté pince-sans-rire qui n’est pas déplaisant. Et surtout, cette série est portée par le talent de dessinateur de René Follet. Son trait souple et précis donne vie à ces aventures. Follet apporte un grand dynamisme à ses personnages, qui semblent toujours en mouvement, avec la grâce si particulière qui rend le trait de ce dessinateur reconnaissable au premier coup d’œil. Les trois albums traduits en français et publiés naguère chez Glénat ne lui rendaient pas hommage, avec leurs horribles couleurs baveuses. Cette nouvelle édition en noir et blanc permet enfin de découvrir l’intégralité de la série. J’adore le dessin de René Follet et c’est une belle découverte. Seul bémol : le prix, puisque l’éditeur publie des bandes dessinées de qualité, mais en séries limitées. Follet mérite vraiment d’être reconnu, mais il est d’abord un illustrateur passionné. Reconnaissons que les scénarios des histoires qu’il a mis en images n’ont pas toujours été à même de séduire un large public actuel. Pour cette belle réédition, je donne néanmoins un 3+/5, surtout pour le dessin.
Cette série résume assez bien pourquoi la carrière de Follet fut d'une grande discrétion malgré son immense talent et parsemée d'échecs. L'auteur expliquait d'ailleurs qu'au bout de neuf épisodes il avait est décidé de consulter les chiffre de vente et il s'est aperçu que ceux-ci étaient proches de zéro ! Comme si Follet qui était avant tout un illustrateur travaillant sur commande se préoccupait peu du suivi de son travail une fois les planches dessinées. Sur les neufs épisodes que compte la série, seuls trois furent donc publiés par les éditions Glénat, faute de succès, et on comprend vite pourquoi à la lecture de ces albums. La mise en couleurs est catastrophique et rend vraiment peu agréable la lecture des albums : le dessin de Follet n'est absolument pas mis en valeur. Ayant la chance de posséder deux planches originales de la série en noir et blanc, j'ai eu peine à reconnaitre celles-ci dans l'album correspondant. Le scénario est celui de la BD des années 50/60 ou il était de mise de relater les aventures de héros qui faisaient le tour du monde dans la lignée de Tintin. Il existe de fortes ressemblances avec la série Corentin de Cuvelier, réalisée dans les années 50. Or Steve Séverin est réalisée dans les années 70/80 et l'histoire d'un adolescent qui fait le tour du monde à la recherche de sa famille et qui vit moult aventures n'est plus en phase avec les attentes du lectorat en cette période de libération sexuelle où les héros de séries BD apparaissent dans touteleur complexité et avec leurs travers (cf : Blueberry). La série a de plus connu trois scénaristes différents ce qui nuit à la cohérence de l'ensemble. C'est dommage car les scénarios de Stoquart qui se déroulent sur fond de luttes d'indépendance coloniale dans le sud-est asiatique dans la période d'après-guerre sont de qualité. On connait de plus la virtuosité de Follet pour le dessin. A l'instar des Zingari, une réédition en noir et blanc permettrait sans doute de réhabiliter cette série, proche de Jeremie dans les îles de Paul Gillon. Avis à un éventuel éditeur....
Steve Severin ?... une série méconnue, pourtant scénarisée par Yvan Delporte qui n'était quand même pas le premier venu. Steve débute sa carrière en 1975 dans l'hebdo hollandais "Eppo". Gros succès en Hollande car les histoires sont vraiment conçues dans le style des anciens romans populaires du début de l'ancien siècle. C'est vrai, de nos jours, cette série peut paraître démodée (au fait, les héros qui décident de faire le tour du monde, faudrait un jour les recenser !..) MAIS : Follet au chouette graphisme réaliste (qui me fait un peu penser à celui de Sirius), et bien documenté, est ici associé à des scénarios fichtrement bien élaborés par moments. Peu distribuée en Belgique, encore moins en France, cette série ne fera l'objet que de trois albums chez Glénat au début des années 80. C'est à découvrir, car une série hollandaise réalisée par des auteurs francophones : c'est plutôt rare. Info : traduit, le héros s'appelle en réalité Steve Severijn dans sa version originelle.
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