Julien Boisvert

Note: 3.54/5
(3.54/5 pour 24 avis)

1993 : Prix Canal BD pour le tome 1. 1996 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée (tome 4). Un tintin revu et corrigé qui mixe humour, passion et aventure. Une grande fable sur la vie et ses responsabilités.


Prix des Libraires de Bande Dessinée Prix oecuménique

Julien, un garçon un peu naïf de bonne famille, mène une vie on ne peut plus ordinaire et rangée, quand une suite d'événement pénible le poussent à accepter une proposition qui le poussent à l'aventure. Et pour l'aventure, il va en avoir. Mais cette aventure est avant tout une aventure humaine et une découverte de nouvelles cultures qui vont l'amener à grandir et à devenir vraiment adulte. Une découverte de la paternité le mettra en face de ses responsabilités, mais les décisions sonts souvent difficiles à prendre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 1989
Statut histoire Une histoire par tome (série terminée) 4 tomes parus

Couverture de la série Julien Boisvert © Delcourt 1989
Les notes
Note: 3.54/5
(3.54/5 pour 24 avis)
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05/03/2002 | régis
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai trouvé cette série assez curieuse dans sa construction. Je lis deux tomes assez politiques qui encadrent deux tomes assez intimistes. De ce fait j'ai eu du mal à trouver de la cohérence à l'ensemble de la série et au personnage de Julien. Dans le détail, à aucun moment je n'ai éprouvé de l'empathie pour Julien ni pour son entourage, chien compris. Beaucoup y voit la maturation psychologique d'un petit français égocentré qui s'ouvre à la dure réalité du monde extérieur, mouais. J'y vois surtout un apprenti redresseur de torts qui a la prétention de changer le monde par sa seule présence. Je trouve que les quatre scénarii sont bourrés de clichés et de stéréotypes assez éculés. Le petit français grand séducteur avec sa bouille ronde lunaire (T1, 2 et 3), grand cuisinier inné (T3), grand ami des peuples asservis (T1, 3 et 4) ou défenseurs des plus faibles (T2 et 4). C'est un peu une image d'Epinal du génie universel français. Pour faire bonne mesure on transpose des concepts mainstream 90's dans les années 60/70 pour en faire un précurseur. L'affaire avait plutôt bien commencé avec un tome africain où je trouve un certain goût proche de Lax qui me plaît bien. À l'exception de la lâcheté finale du bonhomme qui se barre après avoir tir ? son coup (une caractéristique du personnage). Après avoir été humanitaire amateur, notre Julien devient assistant social amateur, puis chaman amateur puis agent spécial amateur et trouve le temps d'être papa amateur. Que de dispositions et de dons innés mais un peu trop faciles à mon goût. Le graphisme me divise. J'ai beaucoup aimé tout ce qui concerne les paysages, les ambiances, les décors ou les lumières. Je suis beaucoup moins séduit par les visages qui hésitent entre le comique et la caricature satyrique. À mes yeux le graphisme sauve la série sans toutefois la rendre agréable.

12/03/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà une série classée en aventure, mais c’est presque trompeur – je l’aurais sans doute davantage vu en inclassable, ou alors en simple roman graphique. Certes, notre héros « voyage » pas mal, d’un épisode à l’autre, de l’Afrique aux Amériques, en passant par les îles anglo-normandes. Certes, la violence est présente, il y a un petit relent policier. Mais l’essentiel est ailleurs, c’est clairement de l’aventure pépère, subie par un personnage nonchalant, pas vraiment charismatique. Julien Boisvert subit donc les événements. Mais il subit les femmes aussi, qui font toujours les premiers pas – mais il a du succès ce petit bonhomme pourtant quelconque ! Il faut dire qu’il a subi une mère un peu castratrice, puis des petites vieilles envahissantes avec lesquelles il cohabite au départ de la série. Son clébard – qui l’accompagne partout, semble de prime abord aussi peu dynamique que lui. Si chaque album peut se lire séparément, chacun dévoile une partie de la personnalité de Julien (avec des flash-back par exemple), qui semble gagner en maturité au fur et à mesure – comme le dessin d’ailleurs. En tout cas le « héros » évolue, même si Boisvert reste jusqu’au bout une sorte de grand enfant un peu immature, ballotté par les événements. Pas de réelle conclusion à la fin de chaque album, ni à la fin de la série, même si l’on devine une stabilisation du bonhomme, avec Molly comme point d’ancrage. Les albums sont en fait de simples « tranches de vie » d’un type ordinaire. Mais c’est plutôt bien fait. Le dessin de Michel Plessix est plutôt bon – en tout cas je l’ai aimé – avec un trait semi-réaliste (avec des bouilles bien « rondes » !), dynamique, une colorisation un peu « passée », qui donne un rendu à la fois précis (certains décors ont une précision du trait quasi pointilliste) et désuet. Je regrette juste une police trop petite ne facilitant pas toujours la lecture de certains dialogues. Le dossier graphique en fin du quatrième album est beau, et surtout intéressant pour voir le travail de Plessix, mais aussi celui de Dieter : comment on passe d’idées, de crayonnés aux planches définitives. Et l’on découvre aussi qu’au départ les auteurs avaient imaginé Julien comme le héros d’aventures plus comiques. Une série à redécouvrir. Note réelle 2,5/5.

24/02/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

C'est assez étonnant de trouver ce genre de série chez Delcourt, car au départ, la Bd se veut plutôt humoristique avec des personnages aux physiques rigolos, mais au fur et à mesure, le ton change et devient plus grave, les sujets sont ancrés dans l'actualité et il y a des scènes violentes. Boisvert est une sorte de Tintin moderne tout en étant son parfait contraire, qui d'un poste de petit fonctionnaire va devenir un aventurier en partant pour l'Afrique. Commence alors pour lui une longue quête, la plus simple qui soit mais aussi la plus belle, celle de lui-même. Chacun des 4 tomes explore un pays et des lieux différents qui constituent des étapes pour le héros et qui sont l'occasion de rencontres et d'expériences qui amèneront ce garçon à se découvrir vraiment, les auteurs insistant sur son côté humaniste et généreux. Derrière ce personnage attachant, ils captent bien les particularismes de chaque pays traversé : le tome 1 montre un visage de l'Afrique pas toujours idyllique, cette expédition marque le héros ; le tome 2 change d'univers et de climat à Guernesey où Julien enquête sur son passé, avec en plus un joli clin d'oeil à L'Ile Noire (un des meilleurs Tintin) ; les tomes 3 et 4 au Mexique puis aux Etats-Unis achèvent la transformation de Julien, son physique change, il a mûri, il est devenu un adulte responsable et a découvert la nature humaine dans toute sa complexité. Tout ceci est plaisant à lire, sans que ça soit non plus extraordinaire. C'est vrai aussi que le dessin soigné m'a aidé, avec plein de petits détails et son encrage fin qui donne une certaine esthétique, bien qu'il soit étrange avec de grosses têtes en gros plan, ce qui fait ressortir le visage lunaire du héros ; au début, ça surprend, puis le dessin évolue et devient plus réaliste vers la fin. La mise en page avec de petites cases étroites en hauteur donne également une dynamique. Une bonne série d'aventure alliant l'exotisme à la réflexion, au travers de scénarios solides et sensibles, riches en péripéties autant qu'en considérations psychologiques.

29/02/2016 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Tout d'abord le dessin sur lequel je serais assez rapide pour dire que je l'ai trouvé plutôt sympa dans un style réaliste avec une colorisation pour laquelle je n'ai pas grand chose à redire. Seul bémol toutefois, le héros lui même qui a un visage vraiment enfantin, limite cartoon, excepté sur le dernier album. Tout ça démarrais bien, dans le premier tome en Afrique, le propos est grave et je ne m'attendais pas du tout à voir l'idéalisme de Julien se perdre de cette manière somme toute assez dure. Bonne surprise donc, et j'attaque la suite avec appétit. Tome 2 dans les îles Anglo-Normandes et là j'avoue que je me suis fortement embêté, cette histoire de kidnapping, j'ai eu du mal à y croire avec en plus une foultitude de clichés sur l'opposition Anglais Français qui se voulaient sans doute drôles mais où personnellement je n'ai pas franchement souri. Même si Julien trouve l'amour, l'évolution d'ensemble du personnage n'est pas évidente. Un brin déçu, j'attaque donc le tome 3 dans un village mexicain où notre homme est devenu aubergiste cafetier et en ménage avec une brûlante et jalouse, forcément, jeune femme. Après une expérience mystique à laquelle je n'ai pas compris grand chose et qui ne m'a pas passionné, le héros est rattrapé par son passé ou plus exactement son ex. Sur la fin de l'album, nous découvrons un père qu'il va falloir retrouver. Dans cet opus, encore un bon gros cliché avec le couple de français amoureux et en goguette découvrant le Mexique. Vient le dernier tome qui est peut être le meilleur même si je lui trouve quelques défauts. Là aussi beaucoup de clichés quand le message aurait gagné à plus de subtilité. Au final l'ensemble se laisse lire sans véritable ennui mais sans non plus ce petit quelque chose qui m'aurait permis d'être plus en empathie avec le héros. Certains s'y retrouverons sans doute, moi trop moyennement pour conseiller l'achat.

02/01/2015 (modifier)

Série composée de 4 tomes indépendants aux contrées diverses : Afrique pour le premier, îles anglo saxonnes pour le second, Mexique pour le troisième et Etats-Unis pour finir. Le graphisme se tient de bout en bout avec une constance de qualité. Les ambiances variées se ressentent fortement lors de la lecture. Quel que soit le pays visité l’ensemble fait crédible. Le lecteur suffoque en Afrique, sent la moiteur au Mexique, met un chandail pour supporter le fond de l’air des îles anglo normande. Par pudeur j’éviterai de parler de ce que l’on ressent au States. La continuité dans les aventures et finalement la maturité de notre héros se construit par des personnages justes, le vieillissement ne parait pas artificiel et les caractères parfaitement précis des traits donnent à chaque personnage secondaire une identité propre et complexe permettant l’avancée initiatique de Julien. La colorisation se fait oublier, gage de qualité lorsquelle parait tellement naturelle qu’il n’y a rien à redire. Espaces et lieux clos parfaitement rendus par des couleurs toujours justes. Bravo. Niveau scénario, si les 4 tomes forment un tout formant le voyage initiatique de Julien vers sa maturité, chaque tome dispose d’une identité propre. Le premier opus () verra une candeur nous faire sourire, tout l’idéalisme d’un jeune homme jamais confronté aux réalités de terrain se voyant perturbé dans ses repères sera joliment croqué. Tous les personnages jouent des rôles crédibles et, finalement, il règne autour de notre jeune immature une ambiance sociale très joliment transcrite. Ce tome de l’immaturité me parait l’un des meilleurs dans la mesure où il n’est pas facile de créer ce défaut de jeunesse sans tomber dans des clichés où les lourdeurs. Ce brillant premier tome laisse place à un second () basé sur les îles anglo-normandes. Tout part de pas grand-chose, et notre héros se retrouve mêlé au sujet du kidnapping d’enfant par le parent divorcé. Ce tome est introspectif et lui permet de découvrir que l’image de ses actions sur autrui peut avoir une autre signification que celle qu’il met lui-même dans ses gestes. Quelques embrouilles plus tard il rencontre une magnifique créature, ce sera le début d’une histoire qui n’a fini de donner des suites. Ce tome me parait plus artificiel scénaristiquement parlant ; certes tout s’enchaîne avec talent, mais j’y trouve quelques ficelles scénaristiques plus présentes. Le tome 3 () nous emmène au Mexique où Julien a encore fui ses responsabilités. Sauf qu’il y a une vie humaine en jeu. Il a retrouve une stabilité et l’on finit par penser que notre héros a besoin de créer de l’instabilité pour trouver un intérêt à sa vie. Attiré par des croyances indiennes locales, il continuera une sorte d’initiation qui a commencé au premier tome. Il découvrira alors que la solution de la secte peut aider à grandir mais reste limitée. Il choisira alors d’assumer les conséquences de ses actes en devenant volontariste et non suiveur ce qui aboutira naturellement au 4ème tome sur la relation au père. Le tome 4 () nous présente cette Amérique puritaine que d’aucun croiraient d’un autre âge mais qui nourrit le cœur de ce pays. Ce tome part d’une idée juste pour finir la mutation : tuer le père au sens figuré, mais débouche sur un tome plein de facilités scénaristiques et de manichéisme. Le père est forcément du côté non diabolisé, les méchants sont vraiment méchants et les gentils s’en sortent, bref là où de nombreuses nuances avaient émaillé les autres tomes, ce tome fait tache dans sa dualité primaire. Bien sûr je ne vais demander au créateur de justifier les actes intolérables de xénophobie grégaire mais tout cela aurait mérité une image moins tranchée. Dans le récit il n’y a que deux camps et où l’on est obligé à la lecture de choisir celui que la morale sociale actuelle encourage. Ce reproche passé, le récit n’en demeure pas moins vivant, rythmé et aboutit à l’épanouissement dans la maturité de notre héros qui garde son comportement violent sanguin tout en acceptant les conséquences de celui-ci. Au final cette très belle série mérite une place dans votre bibliothèque avec des tomes impairs particulièrement brillants.

12/08/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Julien Boisvert, jeune homme sans ambition éteint par une mère égocentrique et couvé par trois petits vieux surprotecteurs, découvre le monde et se découvre lui-même au fil des tomes. Premier épisode en Afrique, deuxième sur une île britannique, troisième au Mexique et les USA pour conclure. Au cours de ses pérégrinations, Julien perdra sa naïveté et apprendra à assumer ses responsabilités. Le héros est très attachant, simple et humain. Les seconds rôles sont à son image : rares sont les réels méchants et bien souvent un acte violent s’explique par la détresse de son auteur. C’est un peu simpliste mais un nuage de bonté dans un monde de brutes, ça fait quand même du bien. On oscille constamment entre comédie et drame, mais le positif finit toujours par l’emporter. Une série très agréable à lire servie par un dessin tout en rondeur très réussi. Simple et sympathique.

04/02/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

Cette ligne claire ne va pas très bien avec ce genre d'histoire qui oscille entre légèreté et sujet plus grave. C'est plutôt curieux de retrouver ce style graphique naïf dans la maison Delcourt qui nous a habitué à un concept de bd plus moderne. Je ne critique pas le dessin semi-réaliste au trait rond car il m'a plutôt bien plu. C'est presque un dessin pour de la bd humoristique. Bref, il y a un décalage énorme qu'on ne peut s'empêcher de ressentir. En fait, je n'ai pas éprouvé l'attachement nécessaire à suivre les aventures de ce jeune homme fonctionnaire issu d'une famille plutôt bourgeoise. Un vrai bobo pour une bd tendance accaparant les sujets dans l'air du temps: lutte contre la pollution, respect de l'environnement et des cultures, lutte contre le racisme... Je pense que beaucoup de lecteur pourront sans doute s'identifier dans le parcours de Julien qui éprouve de la difficulté à devenir adulte. Cela n'a pas été mon cas d'autant que le récit se voulait d'emblée très introspectif. Nous rencontrons également des personnages très caricaturaux. Les situations qui en découlent ne sont guère plausibles d'autant que le scénariste utilise trop de grosses ficelles. Cette série évolue au fil des tomes se cherchant toujours une ligne de conduite. Ainsi dans le 3ème tome, on va partir sur une touche fantastique à travers la rencontre d'un vieux chaman que fait Julien. On remarquera également que notre héros va devenir de plus en plus passif. C'est vrai qu'on voyage beaucoup avec Julien. Est-ce seulement une raison suffisante ? Avant, il y avait "Tintin". La lecture demeure agréable mais sitôt refermé, il ne reste pas grand chose d'évocateur.

01/01/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Bof. Contrairement aux autres, cette série m'a emmerdé à la lecture. Le coté aventure est très peu passionnant dans les 3 premiers tomes. Seul le dernier tome a quelque chose d'un peu intéressant, mais c'est mal exploité à mes yeux. Hein ? C'est la psychologie de Julien Boisvert qui rend la série excellente ?! Là encore, bof. Ça ne m'a pas intéressé une seule seconde. Un jeune homme qui devient adulte au fil des évènements est un bon sujet, mais là encore c'est montré de manière peu passionnante.

21/02/2008 (modifier)
Par Kalish
Note: 3/5

Julien Boisvert est un jeune homme ayant eu une enfance loin de ses parents, son histoire débute lorsqu’il arrive à l’âge adulte, nous le suivons dans les quatre voyages déterminants de sa vie. C’est attendrissant, amusant parfois. Je ne saurais pas trop dire ce que j’ai ressenti, c’est vraiment mitigé, je ne me suis pas ennuyé, je me suis plutôt pris d’affection pour le personnage, mais ça n’a pas été plus loin. Les trois premiers tomes ne sont pas géants, les intrigues surtout sont un peu molles ou pas intéressantes, je sais pas. Heureusement le 4eme et les retrouvailles avec son père rattrapent un peu le tout. Les dessins sont agréables, un peu rond mais pas trop, il m’a un peu rappelé celui de Fred Simon. Pas une mauvaise bd, mais pas exceptionnelle pour autant.

29/10/2007 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Une série de grande qualité. Un beau dessin bien colorisé au service d'un scénario maîtrisé. Rien à redire, Julien Boisvert est une série sans défaut pour peu que l'on s'intéresse à ce style de BD. Le parcours initiatique de cet homme en devenir est bien traité et faire la part belle à l'aventure, mais le plus intéressant reste les personnages. Les séries terminées ont tendance à passer dans l'anonymat au bout de quelques années. Du coup les jeunes BDphiles ne connaissent pas forcément cette BD. Je les invite à la découvrir, l'histoire est intemporelle et donc non démodée.

11/10/2007 (modifier)