Kaboul Disco
Un regard ironique et pertinent sur les réalités de ce pays au cœur de l’actualité.
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En 2005, Nicolas Wild, dessinateur de bande dessinée sans domicile fixe, trouve à la fois un plan squat et un boulot. Seulement c’est un peu loin : à Kaboul, dans un Afghanistan encore instable après la guerre. Voilà donc ce jeune insouciant transporté dans une capitale en crise, chargé de dessiner une adaptation de la constitution afghane, puis de travailler sur la campagne de recrutement de l’armée. Il devient dès lors un observateur privilégié de la reconstitution hésitante du pays tout en menant la drôle d’existence des expatriés occidentaux à Kaboul. Il sent progressivement naître un fort attachement pour ce pays où il décide, malgré les risques de prolonger son contrat. Un regard ironique et pertinent sur les réalités de ce pays au cœur de l’actualité. Texte : Editeur.
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Date de parution | 04 Octobre 2007 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Il est vrai qu’il est facile de se dire que Nicolas Wild, c’est un peu Guy Delisle, en version Christophe de Ponfilly. Mais il a vraiment un style à part avec une bonne dose d’autodérision. On suit les pérégrinations d’un illustrateur français, envoyé en Afghanistan, mais pas pour faire du reportage de guerre, pour bosser pour une sorte d’agence de com’ dont l’équipe en prend pas mal pour son grade. Le ton est léger, on est loin de l’héroïsme. C’est plutôt la chronique d’un type qui se retrouve dans un pays en plein chaos sans vraiment savoir pourquoi il est là. Les dessins sont simples, presque naïfs, ce qui contraste avec la complexité de la situation décrite. Il y a un décalage constant entre le regard de l’Occidental et la réalité afghane. Pas de jugement, juste des faits bruts et des situations absurdes qui s’enchaînent. C’est ce qui fait la force de cette BD : elle ne cherche pas à être morale, elle expose simplement le quotidien d’un expatrié un peu paumé dans un environnement qui le dépasse. Kaboul Disco, c’est un peu comme si l’on regardait un film des frères Coen en direct d’Afghanistan, avec tout ce que cela implique d’humour noir et de fatalisme. C’est une BD qui se lit d’une traite, mais qui laisse une drôle d’impression, celle d’avoir ri jaune face à l’absurdité du monde. Etant particulièrement réceptif à ce genre de récits et ce genre d'humour, c'est un coup de coeur pour moi, une belle découverte.
Avec simplicité et autodérision, Nicolas Wild fait le récit de sa mission en Afghanistan. Parti sur un coup de tête, il prend rapidement conscience qu’il a atterri dans un pays à la fois dangereux et attachant. L’auteur nous plonge dans son quotidien de dessinateur dans une agence de communication. Sur fond de plans d’aide américains, d’actions de communication pour des programmes onusiens ou d’aide humanitaire… les expatriés vivent à l’Occidentale dans leur quartier haute sécurité, leur bar-restaurant « La Joie de Vivre » (ça ne s’invente pas !), leur piscine et leurs fêtes entre expats. A l’inverse, la population afghane manque de tout, de nourriture, de soins médicaux, d’écoles. Le premier tome est fluide et le second est aussi bon. Cette fois, il est question du trafic d’opium et des tentatives occidentales pour l’endiguer. Ce deuxième tome est particulièrement intéressant pour montrer le décalage qui existe entre la vision occidentale de la question afghane et la réalité sur le terrain. Nicolas Wild décrypte les plans occidentaux et les fausses bonnes-solutions de l’ONU qui ne font qu’aggraver le problème faute d’avoir correctement analysé la situation locale. Croisant carnet de voyage et album documentaire, Kaboul disco raconte un pays, l’Afghanistan, que l’on a envie de mieux connaitre et de mieux comprendre.
J'ai dévoré les deux livres de nicolas Wild. Quelques mois après la chute de Kaboul, une sorte de Saïgon 2, Kaboul Disco 1&2 se lisent avec un autre oeil. Beaucoup des événements dramatiques , d'un point de vue ONUsien, étaient annoncés dans l'ouvrage de Wild!! Quel échec malgré les milliards de dollars déversés en un temps record sur Kaboul. J'ai beaucoup aimé cet ouvrage parce qu'il est un témoignage vécu de premier ordre. Même reclus dans un quartier d'ONG occidentales, c'est beaucoup de courage que de rester à la merci d'un fanatique à la colère exacerbée par des évènements qui ont eu lieu de l'autre côté du monde ( Guantanamo , Copenhague). Nicolas Wild décrit avec beaucoup d'humour sa vie quotidienne à la fois dans son travail et dans ses rapports sociaux. Il ne tient pas toujours le beau rôle. Cette autodérision ajoute à l'humour et à l'autenticité du récit. Cet humour est la grande force de l'histoire mais quelque fois une faiblesse car comment rendre avec humour les massacres des années communistes ou le différentiel de niveau de vie entre les expat ,même associatifs, bourrés de dollars en comparaison des familles afghanes devant élever leurs enfants handicapés avec quelques afghanis qui n'arrivent pas. Le second livre qui nous montre la lutte contre l'opuim le décrit de façon très explicite. Vouloir imposer une morale, même légitime par la force, a toujours conduit à des catastrophes. Le 15 août 2021 nicolas Wild devait penser au très beau et prémonitoire passage de son tome 1 écrit en 2007 quand le poète récitait " Dormez mes enfants car bientôt un roi défunt/ Transplantera, pour accomplir son noir dessin/ La belle rose de l'Afghanistan dans son jardin." Beaucoup de décideurs auraient du lire les livres de monsieur Wild car il expliquait très simplement ,comme il l'avait fait avec la constitution afghane pour des illétrés, à travers des personnages de BD amusants, les germes de la plus grande humiliation de la "Communauté Internationnale" en ce début de siècle. Fallait il que cela passe les portes blindées de quelques tours d'ivoire.
Entre Joe Sacco et Guy Delisle (sans doute plus proche du second), Nicolas Wild développe une sympathique œuvre mêlant reportage et roman graphique, avec une bonne dose d’humour et d’autodérision. Une autobiographie maligne, qui met ici à découvert un certain nombre de travers liés à la situation de l’Afghanistan depuis plusieurs décennies. Bien sûr la société afghane elle-même – il y a une quinzaine d’années, mais beaucoup de choses ont perduré. Mais aussi sur tout le microcosme lié à « l’aide étrangère », que ce soit l’armée américaine (qu’on voit là faire de la propagande et former une armée de brique et de broc), ou les multiples ONG et autres sociétés privées, qui gravitent autour de l’aide humanitaire (et s’en servent parfois comme un business classique). C’est instructif (pour tous les aspects présentés), et surtout la lecture est très agréable, fluide, grâce au ton employé par Wild, souvent très drôle en faux naïf gaffeur qui découvre peu à peu une réalité contrastée. C’est une sorte de journal de voyage d’un candide, mais qui est une bonne porte d’entrée vers des recherches plus pointues, ou des articles du Monde diplomatique. Wild nous montre des choses intéressantes, y compris sur lui-même. Une lecture fortement recommandée en tout cas.
« Kaboul Disco » est un carnet de voyages dans la même veine que ce que fait Guy Delisle, mêlant documentaire, anecdotes personnelles, le tout narré avec une bonne dose d’humour et d’autodérision. Nicolas Wild s’était rendu en Afghanistan en 2005, soit un peu moins de quatre ans après les attentats du 11 septembre, au hasard d’une petite annonce. Et c’est peut-être bien ce qui a confirmé chez l’auteur strasbourgeois cette passion du voyage, puisqu’il en a tiré cette bande dessinée, la première de sa bibliographie en tant que dessinateur. A l’époque, Nicolas Wild, comme il le raconte en introduction, était non seulement en manque d’inspiration mais il tirait le diable par la queue et devait quitter rapidement l’appartement que lui sous-louait son pote Boulet, dessinateur tout comme lui. Comme quoi la pression a du bon ! L’auteur va donc se mettre en scène pour raconter son séjour à Kaboul, où il a été recruté par une agence française de communication « civile et sociale », Zendagui, pour illustrer des ouvrages de sensibilisation à la démocratie à destination de la jeunesse, du moins la démocratie selon l’Oncle Tom et ses alliés de l’OTAN participant aux opérations de maintien de la paix. L’agence collabore avec l’armée américaine depuis son installation sur le sol afghan, l’objectif étant de « détalibaniser » le pays. C’est donc un peu dans une bulle — ce qui, on l’imagine, n’était pas pour déplaire à notre bédéaste — que Wild va raconter son séjour. Mais après tout, il ne prétend pas être reporter et sait heureusement se moquer de lui-même. Il n’empêche que ce carnet nous apprend pas mal de choses sur la vie en Afghanistan à l’époque, même si la plupart du temps, l’auteur évoque son quotidien dans l’agence, ses escapades en touriste dans la région et ses virées, parfois nocturnes, dans Kaboul (sorties souvent restreintes qui n’étaient pas dénuées de risques, régulièrement il y avait un couvre-feu, du fait d’une situation encore tendue), la fréquentation avec ses collègues de leur « QG », un restaurant français appelé, sans ironie aucune, « La Joie de Vivre ». Son dessin, globalement minimaliste, possède une rondeur avenante, dont le style peut évoquer les comics trips U.S., et sait s’étoffer lorsqu’il est question de planter un décor ou décrire un paysage. Nicolas Wild ne fait pas du journalisme mais son travail en tant qu’observateur n’est pas dénué d’intérêt, tant s’en faut. Il est dans une démarche modeste et sait rester à sa place. Il évoque son quotidien, pas de façon stupide mais avec la conscience de son rôle de simple exécutant et une maîtrise parfaite de l’autodérision. Il s’abstient de jugements à l’emporte-pièce et préfère adopter la posture du candide que celle trop simpliste du « néo-croisé contre les vilains talibans », cherche à comprendre un contexte géo-politique complexe avec quelques rappels historiques bienvenus. Si Kaboul Disco est avant tout un journal de bord, il fait également office de documentaire historique, dont l’intérêt est renforcé depuis les tristes événements récents en Afghanistan que l’on connaît… et on se dit juste, quelque peu consterné, que si les Talibans ont repris le pouvoir, à quoi tous ces efforts et cet argent ont-ils servi
Si j’ai fort apprécié cette lecture, j’ai plus de mal à accepter l’image qu’elle véhicule inconsciemment, à savoir : la guerre, ce n’est finalement pas si dramatique que ça. Non que Nicolas Wild tienne pareil propos mais sa façon très sympathique de raconter son périple nous en ferait oublier la toile de fond. En effet, au fil des pages, à l’évocation des événements vécus par l’auteur, le lecteur en viendrait à trouver que tout cela est finalement plus amusant qu’autre chose. Nicolas Wild, de fait, nous présente ses aventures en Afghanistan avec un tel humour, une telle distanciation qu’il en occulte souvent les aspects dramatiques (ou les tourne en dérision). Il ne masque pourtant rien mais, voilà, ce graphisme rond et dépouillé, ces dialogues bon enfants sont des boucliers devant l’atrocité d’une guerre. Je ne lui en veux pas, je ne le condamne pas. Je comprends même que quelqu’un qui a vécu ces événements cherche à s’en détacher et à relativiser. Je trouve juste que l’image ainsi reproduite est tronquée, très rassurante pour le lecteur européen que je suis (même si consternante au niveau de l’efficacité voire même de l’opportunité de l’intervention tant militaire que des ONG de culture européenne dans des pays du Moyen-Orient). Et, comme je le disais, la lecture des deux tomes est très agréable, instructive autant que distrayante. Le dessin, simple rond et dépourvu de couleur (ici, une tâche de sang sera propre), les décors simplifiés (une maison détruite ne « sent » ni la poussière ni les égouts), les visages bon-enfant font de ce trait quelque chose de simple, d’immédiat, d’apaisant. Un contraste avec la situation décrite qui crée une distanciation chez le lecteur. Et puis derrière l’ironie et l’autodérision se cache un constat consternant. Je sors de cette lecture avec le sentiment que rien de ce qui est fait, sera fait, pourrait être fait par des pays occidentaux ne sera utile ou opportun. Comment imposer un gouvernement central dans un pays naturellement divisé ? Comment espérer dissuader ce pays de produire de la drogue lorsqu’il s’agit là de leur principale source de revenus (drogue achetée par des ressortissants de ces même pays occidentaux qui en condamnent la production) ? Donc voilà un avis très paradoxal. Je trouve ces deux tomes très chouettes à lire mais « avec des pincettes », en gardant dans le coin de la tête qu’un pays en guerre ou en reconstruction d’après-guerre n’épargne pas les populations y vivant.
Il me tardait de découvrir ce fameux Kaboul Disco après avoir découvert cet auteur en lisant le magnifique Ainsi se tut Zarathoustra. Il faut dire que j'aime le style de cet auteur alsacien qui part à la découverte de l'Orient. En effet, cela regorge de tous ces petits détails intéressants à découvrir avec une bonne dose d'humour. L'auteur se présente comme un jeune insouciant sans domicile fixe qui a même failli rester coincé en Azerbaijan. Avant l'Iran, ce fut donc la découverte de l'Afghanistan, un pays en proie à la guerre depuis quelques décennies à commencer par l'invasion soviétique en 1979. L'action se déroule en 2005 pendant que l'armée américaine part à la chasse aux talibans. Il dresse un regard plutôt ironique sur ce pays quand d'autres auteurs se livrent à un constat plus mesuré et finalement moins crédible. J'ai apprécié cette liberté de ton. C'est une bd de reportage qui possède d'excellentes qualités. Le disco à Kaboul, c'est une véritable tuerie !
Mais elle est géniale cette série ! Pourquoi j'ai tellement attendu avant de l'acheter ? Ah oui, le prix ... J'ai enfin pu prendre ces deux tomes qui constituent pour l'instant la série des Kabouls Disco, mais je peux déjà l'affirmer tout haut : je suis fan de l'auteur. Son autre album sera dans mes mains avant la fin du mois prochain, c'est certain. J'avoue avoir un gros faible pour les carnets de voyages d'auteurs de BD, et si je n'ai pas encore lu Le Photographe, je n'attends que ça. C'est une excellente façon de découvrir un pays sans y aller et sans payer un guide de voyage exorbitant. Sans compter qu'un carnet de voyage est généralement aussi un bon moyen de découvrir une histoire d'un pays, car ces carnets ne racontent pas les voyages actuels. C'est pour tout cela et le reste que je les apprécie. Et là, Nicolas Wild arrive parfaitement à rendre tout cela. Mélangeant l'humour et le sérieux, la documentation avec les aperçus personnels, les détails historique avec la vie de tout les jours et les personnes du quotidien avec les acteurs majeurs, il fourni une excellente clé de compréhension de ce pays complexe qu'est l’Afghanistan depuis la chute du régime taliban de 2001. Car Nicolas Wild ne fait pas que nous raconter sa vie de dessinateur anti-opium, il insère aussi des histoires de la Constitution Afghane, il nous explique la politique et l'armée, bref il fait un petit compte-rendu complet de la situation telle qu'il l'a vue. La partialité est à mettre en cause bien sur, et il faut considérer la part de fiction dans l’œuvre, mais en général c'est un excellent moyen de se tenir informé. Mais en parlant de ça, j'oublie le principal, la touche final, le nec plus ultra d'un tel mélange : l'humour, qu'il a glissé dans toute sa BD sans répit, permettant d'alléger chaque page alors que certaines sont bien graves, et qui permettent surtout de rire à gorge déployé. Des petites pointes d'humour sont glissés dans chaque page, c'est un régal à lire et un plaisir de rire simplement en s'instruisant. J'ai dévoré les deux tomes en un rien de temps, et j'en redemande. A quand le tome trois, nom de Zeus ?! Bref, cette série m'a conquis en peu de mots, c'est un des meilleurs carnets de voyage que j'ai jamais lu, Nicolas Wild nous trimballe dans son périple sans nous enlever notre sourire, et j'ai été charmé jusqu'au bout. J'espère avoir l'occasion de retourner avec lui dans ce pays qui semble intéressant (mais dangereux) et je vais me jeter sur sa dernière production sans attendre. Continuez comme ça !
Après la lecture du premier tome. Cette BD fait tout de suite penser à du Delisle. Je ne suis pas le premier à le faire remarquer mais ça donne au moins un repère. "Kaboul Disco" est à classer dans les bonnes BD documentaires. Le pays traité est l'Afghanistan, qui est un pays complexe et instable. Les américains et les ex-soviétiques y sont pour beaucoup. Le contenu est à découvrir, Wild a une narration plaisante, un sens de l'humour proche de l'ironie et beaucoup d'autodérision. Même si l'Afghanistan est de plus en plus dans les actualités, on découvre tranquillement les tenants et les aboutissants de la situation locale. C'est instructif et parfois édifiant. Futur achat garanti pour ma part.
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